Toutesles infos et tarifs de Pompes FunÚbres Générales à Dunkerque (59) - 6.5/10, 10 avis certifiés - notes et avis des familles, services funéraires proposés, photos de l'agence. Estimation gratuite du prix des obsÚques cliquez-ici. 01 84 17 37 38 Annuaires pompes funÚbres crématoriums funérariums cimetiÚres Conseils Conseils obsÚques Conseils marbrerie
RĂ©sumĂ©s En mobilisant des sources traditionnelles testaments et nouvelles dĂ©penses d’obsĂšques, frais et indemnitĂ©s de deuil, etc., cet article prĂ©sente une Ă©tude des consommations funĂ©raires des Parisiens des annĂ©es 1680 Ă  la RĂ©volution. La hiĂ©rarchie des prix, d’une dizaine Ă  quelques milliers de livres, suit grossiĂšrement celle des rangs. Cette Ă©chelle est cependant troublĂ©e dans les annĂ©es 1770 par une envolĂ©e des dĂ©penses d’obsĂšques des petite et moyenne bourgeoisie enrichies, tandis que celles des notables bourgeoisie politique et des nobles restent stables. On observe par ailleurs une dĂ©mocratisation de certaines consommations funĂ©raires au XVIIIe siĂšcle, le maintien par les fabriques des tarifs planchers permet aux gens du peuple d’inhumer les leurs dans des cimetiĂšres paroissiaux sans avoir recours Ă  la charitĂ©. Les dĂ©penses de deuil, quant Ă  elles, se diffusent dans l’ensemble de la sociĂ©tĂ© jusqu’au milieu du XVIIIe siĂšcle quand la volontĂ© des acteurs sociaux et judiciaires de borner les droits des femmes amĂšne la codification de l’indemnitĂ© de deuil Ă  une annĂ©e du revenu du douaire. Through the study of traditional sources wills and new sources funeral expenses, fees Using traditional sources wills and new sources funeral expenses, mourning costs and allowances, etc., this article presents a study of funerary consumption in Parisian society from the 1680s to the Revolution. The price scale, from a dozen to a few thousand livres, roughly corresponded to the hierarchy of ranks. However, this scale was disrupted in the 1770s by a surge in middle-class funeral spending, while that of the political bourgeoisie and of the gentry remained stable. Moreover, a democratization of certain funeral expenses can also be noted during the eighteenth century, manufacturers’ maintenance of minimum prices allowed common people to bury their relatives in parish cemeteries without the need for charity. Mourning expenses spread throughout society until the mid-eighteenth century, when the willingness of social and legal forces to limit women’s rights resulted in the codification of compensation at a year’s dower de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral 1En 1769, le curĂ© de la paroisse Saint-Jean en GrĂšve est mĂ©content. 1 AN, S 7493, 7 octobre 1769, lettre du curĂ© de Saint-Jean-en-GrĂšve adressĂ©e Ă  l’archevĂȘque et aux dĂ© ... Le nombre [
] des convois est diminuĂ© considĂ©rablement, [
] et tout fastueux qu’on est, on ne rougit plus de faire Ă  ses parents les plus proches des convois ou modiques ou mĂȘme de charitĂ© auxquels on en est quitte pour ne pas paraĂźtre. Depuis le mois de janvier de cette annĂ©e, il ne s’est peut-ĂȘtre fait douze convois au-dessus du chƓur de la paroisse
 ».1 2 Dans les extraits mortuaires de ceux qui ont Ă©tĂ© enterrĂ©s par charitĂ©, pourquoi y insĂ©rer que l’e ... 3 Foisil, M., 1987, p. 295. 4 Garrioch, D., 2005, p. 35-75. 5 Il ne faudroit pas [
] que la religion encourageĂąt les dĂ©penses des funĂ©railles. Qu’y a t-il de p ... 6 Chaunu, P., 1978, p. 441. Vovelle, M., 1974, p. 201. 7 Foisil, M., 1974 ; AriĂšs, P., 1977, p. 472-493 ; McManners, J., 1981, p. 303-367. 2Cette plainte est relayĂ©e par les pratiques du clergĂ© parisien celui-ci incite les familles Ă  renoncer aux convois de charitĂ© en mentionnant cette information sur les extraits mortuaires2 dont elles ont besoin pour le rĂšglement des successions. Le laconisme des testaments, qui deviennent des textes profanes et juridiques3, conforte cette impression d’une prĂ©fĂ©rence des Parisiens catholiques pour des obsĂšques modestes et discrĂštes le plus souvent, les testateurs s’en rapportent Ă  leur exĂ©cuteur testamentaire ou bien ils dĂ©sirent ĂȘtre inhumĂ©s avec toute la simplicitĂ© [ou variante la modestie] chrĂ©tienne ». La sĂ©cularisation de la sociĂ©tĂ©4 relayĂ©e par les discours des philosophes5 aurait dĂ©modĂ© les funĂ©railles baroques du xviie siĂšcle. L’abandon de l’église pour le cimetiĂšre » et l’ indiffĂ©rence Ă  l’élection de sĂ©pulture »6 complĂ©teraient ce tableau d’une sociĂ©tĂ© qui oublie la mort et ses morts7. À la fin de l’Ancien RĂ©gime, les vains efforts des curĂ©s qui s’opposent Ă  la suppression des inhumations dans les cimetiĂšres intra muros en seraient l’aboutissement logique. 8 AN, S 7493, 13 octobre 1762, lettre du curĂ© de Saint-Gervais. 9 Aubert, G., 2003. 10 AN, MC, CXII 813A, 11 avril 1789, dĂ©pĂŽt du testament olographe de Michel Bouvard de Fourqueux, rĂ©di ... 11 Le 5 juillet 1740, les Augustins de la place des Victoires concĂšdent une chapelle familiale Ă  RenĂ© ... 12 Hardy, 2009, p. 370 et 518 les ducs de Gesvres et de Chaulnes sont inhumĂ©s Ă  Saint-Sulpice ... 13 Hardy, Ă  paraĂźtre, 6 aoĂ»t 1776 le corps du prince de Conti est transportĂ© Ă  l’Ile -Adam, ... 14 Les sĂ©pultures des PhĂ©lypeaux donnent cette impression de dispersion. L’église Saint-Germain-l’Auxe ... 15 Il faut payer le clergĂ© de la paroisse de dĂ©part et du lieu de culte d’arrivĂ©e, ainsi que les frais ... 16 Nadault de Buffon, H., 1863, p. 117-127 en 1788, le corps du comte de Buffon est prĂ©sentĂ© Ă  Saint- ... 17 Robin-Romero, I., 2007, p. 58. 18 Menetra, 1982, p. 38 et 226-227. 19 Hardy, 2008, p. 179-180, 303, 336, 452-453, 662, 707-708. 20 Hardy, 2008, p. 254, 357, 719-720 et 792. 21 Hardy, 2008, p. 543-544 et 795. 22 Il n’y a pas jusqu’à la bourgeoisie qui s’astreint au cĂ©rĂ©monial de la Cour, & qui emprunte un ai ... 3D’autres sources invitent cependant Ă  relativiser les mutations du siĂšcle des LumiĂšres en matiĂšre de choix funĂ©raires. En 1766, un autre curĂ© du Marais, Bouillerot, curĂ© de Saint-Gervais, attribue la baisse des convois fastueux non au recours aux convois de charitĂ© mais au dĂ©placement ponctuel des lieux d’inhumation des Ă©lites nobiliaires cette annĂ©e la beautĂ© de l’arriĂšre-saison a retenu beaucoup de monde Ă  la campagne. Beaucoup de notables de la paroisse sont morts comme M. l’abbĂ© Langlois conseiller de grand chambre, Mde la prĂ©sidente Ren
 le comte d’Agnelet &c
 »8. Faute de recherches Ă©quivalentes Ă  celles menĂ©es sur les sĂ©pultures des parlementaires bretons9, on ne sait pas comment se rĂ©partissent les inhumations nobiliaires entre les diffĂ©rents lieux couvent, paroisse, ville, campagne, chĂąteau
 au xviiie siĂšcle. Il est certain que nombre de nobles demandent Ă  ĂȘtre inhumĂ©s Ă  la campagne Michel Bouvard de Fourqueux, qui a rĂ©digĂ© son testament en 1781, dĂ©cĂšde en 1789 Ă  son domicile rue des Francs-Bourgeois, paroisse Saint-Gervais ; selon ses vƓux, il est inhumĂ© dans sa chapelle dans l’église paroissiale de Fourqueux10. À Paris, les familles de l’aristocratie et de la haute robe dĂ©tiennent souvent des chapelles dans des couvents11, certaines conservent leurs sĂ©pultures dans des Ă©glises paroissiales12 mĂȘme si leurs membres peuvent choisir d’ĂȘtre enterrĂ©s ailleurs13. Une tendance Ă  l’affaiblissement du regroupement familial dans ces tombes collectives et Ă  l’individualisation des sĂ©pultures semble s’esquisser14 mais elle reste Ă  prouver. Surtout la diminution du coĂ»t des obsĂšques est loin de figurer parmi les soucis principaux des Parisiens en matiĂšre funĂ©raire. La distinction entre le lieu de dĂ©cĂšs et le lieu d’inhumation est trĂšs frĂ©quente dans la noblesse, elle augmente les frais funĂ©raires15 sans que les familles y renoncent16. Le budget de l’hĂŽpital de la TrinitĂ©, qui est partiellement alimentĂ© par la prĂ©sence rĂ©tribuĂ©e de ses pensionnaires aux enterrements, ne porte pas la trace d’une diminution de la demande le poste des convois se maintient honorablement, avec une part variant entre 16 et 30 % » du casuel17. Le vitrier Menetra souligne Ă  deux reprises dans son journal, l’importance qu’il attache Ă  la dignitĂ© de l’enterrement de ses parents, il s’oppose mĂȘme vivement Ă  sa sƓur quand celle-ci, pour des raisons financiĂšres, veut faire inhumer leur pĂšre dans le cimetiĂšre de Clamart au lieu du trĂšs central cimetiĂšre des Saints-Innocents18. Le tĂ©moignage du libraire Hardy conforte cette hypothĂšse les cadavres des suicidĂ©s, des bourgeois pour la plupart, sont gĂ©nĂ©ralement reconnus par leurs parents Ă  la morgue avant d’ĂȘtre inhumĂ©s dans la paroisse de leur domicile, plus souvent dans l’église19 qu’au cimetiĂšre20, et mĂȘme parfois avec une certaine pompe21. Par ailleurs, les moralistes qui ont toujours moquĂ© la figure de la veuve coquette sont plus nombreux que jamais Ă  dĂ©noncer la diffusion du port du deuil dans l’ensemble de la sociĂ©tĂ©22 et que les dĂ©penses de deuil peuvent ĂȘtre trĂšs importantes. 23 Solnon, 1992, p. 147. 24 SĂ©vignĂ©, Madame de, 1862, p. 214 testament rĂ©digĂ© le 29 septembre 1711, dĂ©posĂ© le 26 mars 1713 che ... 25 AriĂšs, P., 1977, p. 79-80 ; Chaunu, P., 1978, p. 326. 4Les valeurs et les pratiques des Parisiens en matiĂšre de frais funĂ©raires doivent donc ĂȘtre Ă©tudiĂ©es de façon plus prĂ©cise. Les obsĂšques ont toujours Ă©tĂ© prises en tension entre des impĂ©ratifs contradictoires. D’aprĂšs le droit, les dĂ©penses des funĂ©railles doivent ĂȘtre faites eu Ă©gard Ă  la qualitĂ© et aux biens du dĂ©funt » Digeste, liv. n, tit. 7, loi 14, g. 6. Elles font partie du coĂ»t de la reprĂ©sentation sociale, des devoirs qui imposent aux acteurs de tenir leur rang. D’un autre cĂŽtĂ©, leur faste est critiquĂ© par les dĂ©vots et les clercs qui soulignent la vanitĂ© des hommes Ă  un moment oĂč leur Ă©gale condition de mortel les rapproche, ceci en une pĂ©riode oĂč le souci du salut doit primer sur toute considĂ©ration d’ordre terrestre. Anne Le Prevost vers 1585-juillet 1652, Ă©pouse du conseiller d’État AndrĂ© LefĂšvre d’Ormesson, veut ainsi ĂȘtre inhumĂ©e dans sa paroisse, dans une biĂšre de bois sans tenture et avec un luminaire trĂšs rĂ©duit, elle conjure son mari de satisfaire ses vƓux et de tenir bon contre toutes les raisons mondaines »23. Le ton suppliant de la testatrice souligne les fortes rĂ©sistances des acteurs sociaux au respect de la conscience religieuse des mourants. Le testament de Charles de SĂ©vignĂ©, comte de Montmoron, rĂ©digĂ© en 1711, traduit en revanche la conception majoritaire des funĂ©railles il demande Ă  son Ă©pouse d’observer ce qui s’est passĂ© sous nos yeux pour des personnes de condition qui sont mortes dans la paroisse de Saint-Jacques du Haut-Pas »24. On ne saurait tenir discours plus conformiste. Nombre de testaments demandent aussi une inhumation prĂšs d’un parent, la plupart du temps auprĂšs d’un conjoint, dans une tombe familiale25. 26 Engammare, M., 2002. La laĂŻcisation des valeurs apparaĂźt aussi dans l’amĂ©nagement des siĂšges des te ... 27 AN, MC, XXXIX 247, 13 novembre 1706, testament de Marie Orceau veuve Louis RouillĂ©, contrĂŽleur gĂ©nĂ© ... 28 Rideau, G., 2010, p. 111. 29 Foisil, M., 1974. 30 AN, MC, XXXIX 82, 3 mai 1648, testament d’Adrien Devin, marchand drapier, ancien Ă©chevin, demeurant ... 31 AN, MC, CXV 316, 25 janvier 1703, testament d’Anne Françoise Duzelle Ă©pouse AndrĂ© MollĂ©, marchand p ... 5Au siĂšcle des LumiĂšres, la tension entre les devoirs d’état et la prĂ©paration du salut persiste, mais elle est moins forte. Les funĂ©railles tĂ©moignent avant tout du respect des convenances sociales par les familles des dĂ©funts. Cette prĂ©gnance des impĂ©ratifs terrestres sur les exigences religieuses n’est pas propre Ă  une sociĂ©tĂ© catholique, elle s’observe aussi Ă  GenĂšve dĂšs le xviie siĂšcle Ă  rebours de l’esprit Ă©galitaire promu par la RĂ©forme protestante, les funĂ©railles sont marquĂ©es par un affichage de plus en plus marquĂ© des inĂ©galitĂ©s sociales et politiques et par l’apparition d’une pompe funĂšbre26. La prĂ©gnance des valeurs sĂ©culiĂšres dans le Paris de Louis XV va de pair avec une modification du contexte matĂ©riel des inhumations. La quasi-disparition des consignes testamentaires sur les lieux de sĂ©pulture, qui a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e comme une attirance pour le cimetiĂšre ou bien une indiffĂ©rence pour les nĂ©cropoles, est en fait une consĂ©quence du rĂ©amĂ©nagement des Ă©glises comme espaces funĂ©raires. Entre les annĂ©es 1730 et 1760, les tombes sous le pavĂ© des Ă©glises paroissiales sont supprimĂ©es et remplacĂ©es par des caves collectives qui accueillent les dĂ©pouilles de ceux qui peuvent et veulent y ĂȘtre enterrĂ©s ; seules les chapelles, qu’elles aient Ă©tĂ© hĂ©ritĂ©es du xviie siĂšcle ou qu’elles soient plus rĂ©centes27, Ă©chappent Ă  cette Ă©volution. Les testateurs qui n’ont pas de chapelle n’ont donc plus besoin de prĂ©ciser Ă  quel endroit prĂ©cis de l’église ils veulent ĂȘtre inhumĂ©s. Selon son Ă©tat, on est inhumĂ© dans le cimetiĂšre ou dans l’église de sa paroisse, sauf dĂ©votion particuliĂšre ou dĂ©calage entre la condition sociale hĂ©ritĂ©e et la condition prĂ©sente faillis ; il en est de mĂȘme Ă  OrlĂ©ans28. Le cimetiĂšre des Saints-Innocents29, qui accueillait les sĂ©pultures de plusieurs familles de notables aux xve-xviie siĂšcles30, n’est plus demandĂ© que par quelques bourgeois et seulement dans la premiĂšre moitiĂ© du xviiie siĂšcle31. Quant aux Ă©volutions qui affectent le reste de la France, elles ne touchent guĂšre les Parisiens. La dĂ©claration de 1776 sur l’interdiction des inhumations dans les Ă©glises n’est pas appliquĂ©e Ă  Paris parce que chaque lieu de culte abrite une cave commune. Avant 1789, la suppression des cimetiĂšres intra muros est juste esquissĂ©e avec la disparition de la nĂ©cropole des Saints-Innocents mais celle-ci ne concerne que le peuple. 32 GaĂ«l Rideau a travaillĂ© Ă  partir du mĂȘme type d’archives. Rideau, G., 2009, p. 130 et 2010, p. 110- ... 33 Croq, L., 1998 et 2009. 6C’est dans ce cadre que l’économie funĂ©raire de la capitale peut ĂȘtre pensĂ©e des annĂ©es 1680 Ă  la RĂ©volution. Les sources qui permettent d’approfondir sa connaissance sont en parties les mĂȘmes que celles mobilisĂ©es par Pierre Chaunu et ses Ă©tudiants, mais dans des proportions diffĂ©rentes. Les testaments constituent une source secondaire pour la connaissance des montants des frais funĂ©raires. Celle-ci se fonde principalement sur d’autres actes notariĂ©s qui comportent des donnĂ©es chiffrĂ©es inventaires aprĂšs dĂ©cĂšs, comptes d’exĂ©cution testamentaire, partages de succession, liquidations de communautĂ©32 ; s’y ajoutent des comptes, partages et liquidations Ă©tablis par les commissaires au ChĂątelet. Ces documents ont Ă©tĂ© consultĂ©s en nombre lors de mes recherches sur les bourgeois de Paris », les marchands merciers et les notables parisiens33, ce qui explique que les informations concernant ces catĂ©gories soient particuliĂšrement abondantes. Les actes de comptes autres que les inventaires aprĂšs dĂ©cĂšs fournissent souvent des indications sur les frais de deuil des parents et domestiques des dĂ©funts, mais aussi les indemnitĂ©s de deuil attribuĂ©es aux veuves. Les archives des fabriques paroissiales complĂštent ces donnĂ©es en prĂ©cisant les tarifs des prestations proposĂ©es aux familles. Notre mĂ©connaissance des revenus rĂ©els des fabriques empĂȘche de savoir si les enterrements sont un poste lucratif les dĂ©clarations de revenus et de dĂ©penses des paroisses ne sont pas fiables les comptes de la paroisse Saint-Merry sont toujours dĂ©ficitaires quand il s’agit de payer les dĂ©cimes, mais ils sont excĂ©dentaires quand il s’agit de justifier un emprunt pour embellir l’église ! ou bien les revenus tirĂ©s des enterrements sont comptabilisĂ©s avec les recettes des mariages au titre du casuel. 7On peut ainsi prĂ©senter, dans un premier temps, l’offre des diffĂ©rents prestataires de service hormis les couvents avant de prĂ©ciser les valeurs et les pratiques des diffĂ©rents groupes sociaux, de la noblesse au peuple, en matiĂšre de frais d’obsĂšques stricto sensu messes non comprises et de deuil. La deuxiĂšme partie portera sur les dĂ©penses rĂ©alisĂ©es pour les enterrements, dont celles pour le deuil du convoi crĂȘpes, gants, manteaux afin de reconstituer les normes du conformisme social. La derniĂšre partie s’intĂ©ressera aux frais et indemnitĂ©s de deuil dont les veuves sont les principales bĂ©nĂ©ficiaires. 1. Une pluralitĂ© de services funĂ©raires L’offre funĂ©raire 8Les acteurs de l’économie paroissiale des obsĂšques sont nombreux outre les paroisses fabriques et clergĂ©, il y a les jurĂ©s crieurs, les fripiers, les marchands Ă©piciers de cire
 34 Denisart, 1775, p. 476-477. Durand de Maillane, P. T., 1776, p. 178. Thibaut-Payen, J., 1977 ... 35 Lebrun, F., 1971, p. 464-465. 36 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 59, note 228. 37 MarcadĂ©, J., 2010, p. 36. 38 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 64 sans nĂ©anmoins vouloir empĂȘcher la libĂ©ralitĂ© des riches ». 9Le personnel paroissial contribuant aux funĂ©railles comprend des clercs et des laĂŻcs. Leurs prestations sont payĂ©es sĂ©parĂ©ment Ă  la fin du xviie siĂšcle tant au fossoyeur, tant aux clercs
, alors qu’au xviiie siĂšcle, les familles des dĂ©funts reçoivent de la paroisse une seule facture Ă©manant du prĂȘtre receveur des convois qui est nommĂ© par la fabrique. Les honoraires des ecclĂ©siastiques, curĂ© et autres clercs, font l’objet d’une tarification diocĂ©saine inchangĂ©e pendant prĂšs d’un siĂšcle le rĂšglement de Mgr de Noailles, fait le 30 mai 1693 et homologuĂ© par le parlement le 10 juin suivant, Ă©tablit les droits du clergĂ© pour les mariages et les convois, il est encore en vigueur dans les annĂ©es 177034. La rĂ©munĂ©ration des clercs parisiens est identique quelle que soit la qualitĂ© des dĂ©funts ĂągĂ©s de plus de sept ans. Paris ne connaĂźt donc pas de classes de tarifs – qui associent un niveau de consommation funĂ©raire Ă  un groupe social – comme on en trouve dans plusieurs diocĂšses. Dans celui d’Angers, il y a sept classes en 1700, puis trois aprĂšs 176435. L’évĂȘque de Clermont-Ferrand divise les fidĂšles en quatre ordres en 172536. Dans l’évĂȘchĂ© de Poitiers, le tarif diocĂ©sain de 1706 distingue trois classes, puis quatre Ă  partir de 1772 les magistrats et nobles doivent huit livres lt, les notaires, marchands et autres vivants de leur profession non mĂ©chanique » six lt, les artisans ayant maĂźtrise dans une profession mĂ©chanique » quatre lt, enfin tous autres comme journaliers et garçons de boutique trois lt37. La spĂ©cificitĂ© parisienne tient sans doute Ă  deux raisons les hiĂ©rarchies sociales sont plus facilement lisibles dans les petites et moyennes villes ; l’archevĂȘque de Paris a souhaitĂ© laisser une place au don dans la rĂ©tribution de son clergĂ©38. 39 Baloche, C., 1911, p. 501 ; Baurit, M. & Hillairet, J., 1955, p. 24. AN, H5 3772, extrait de dĂ©libĂ© ... 40 Baloche, C., 1911, p. 501-502. 41 BnF, Fol Z Le Senne 723, martyrologue de Saint-SĂ©verin, 1678. 42 Harding, V., 2002, p. 136. 10À Paris comme en province, les fabriques, gĂ©rĂ©es par des marguilliers laĂŻques qui sont des notables, sont les autres acteurs du marchĂ© funĂ©raire paroissial. Elles offrent des prestations qui sont tarifĂ©es. Mais les tarifs sont diffĂ©rents d’une paroisse Ă  une autre et ils Ă©voluent en fonction des valeurs et des objectifs des marguilliers. DĂšs les annĂ©es 1670, ces derniers veulent rĂ©duire les inhumations dans les Ă©glises pour limiter la dĂ©gradation du pavĂ©39 et les mauvaises odeurs40. Le critĂšre principal de distinction des fidĂšles est alors l’anciennetĂ© de la rĂ©sidence dans la paroisse. En 1678, la fabrique de Saint-SĂ©verin choisit de rĂ©server l’inhumation sous le pavĂ© aux paroissiens, elle fait construire une cave sous la chapelle du Saint-Sacrement pour inhumer les Ă©trangers qui n’ont aucune habitation dans ladite paroisse » ; l’opĂ©ration est fort coĂ»teuse, donc les Ă©trangers paieront soixante lt pour ĂȘtre inhumĂ©s dans l’église trente lt sous les charniers, alors que ceux qui ont droit de tombe » ne seront taxĂ©s respectivement qu’à cinq lt et deux livres dix sols41 ! À Saint-AndrĂ©-des-Arts, en 1687, la sĂ©pulture dans l’église d’un dĂ©funt qui n’est pas domiciliĂ© dans la paroisse coĂ»te trente lt contre vingt lt pour un paroissien, et la fabrique insiste pour qu’y soient associĂ©es les consommations funĂ©raires les plus onĂ©reuses42. 43 Vimont, M., 1932, p. 178. 44 Baloche, C., 1911, p. 433-434 et 501-502. 11Les valeurs de la gestion paroissiale changent dĂšs la fin du rĂšgne de Louis XIV. La discrimination Ă©conomique, qui rĂ©serve l’inhumation dans les Ă©glises aux plus fortunĂ©s, s’affirme progressivement comme le seul critĂšre de distinction. Les inhumations dans les nouvelles caves collectives sont moins chĂšres que sous le pavĂ©. À Saint-Leu, d’aprĂšs les rĂšglements de 1713 et 1714, l’ouverture de terre et le droit du fossoyeur pour une inhumation dans la cave ne coĂ»tent que 40 lt contre 62 lt pour une inhumation dans tous les endroits de l’église43. À Saint-Merry, Ă  partir de 1731, les paroissiens sans sĂ©pulture familiale doivent se faire inhumer dans la cave moyennant 43 lt, tarif minimum pour une sĂ©pulture dans l’église44. 45 BnF, Z Thoisy 331, fol. 171-177, extrait des registres de dĂ©libĂ©rations des marguilliers de Saint-J ... 46 Saupin, G., 2000, p. 144-145. 47 Rideau, G., 2009, p. 125. 48 Lottin, A., 1978-2000, p. 150. 12L’augmentation des tarifs des inhumations sous le pavĂ© est l’autre volet de l’évolution des prix. DĂšs 1671 Ă  Saint-Germain l’Auxerrois, le coĂ»t d’une sĂ©pulture passe de cinquante Ă  soixante lt pour les plus de vingt ans. À Saint-Jacques de la Boucherie, Ă  partir de 1688, ĂȘtre inhumĂ© dans l’église revient Ă  260 lt auxquels s’ajoutent obligatoirement la grosse sonnerie, le beau parement complet, le moyen parement quand il y aura chapelle des dames, & la belle argenterie de vermeil dorĂ© »45. À Saint-Merry, les tarifs grimpent jusqu’en 1731 de 1679 Ă  1709, l’ouverture de terre pour l’inhumation d’un adulte est payĂ©e quinze lt, elle passe Ă  vingt-cinq lt en 1710. L’augmentation des tarifs est aussi la solution adoptĂ©e en 1729 par le parlement de Bretagne pour l’église Sainte-Croix de Nantes46 et par les fabriques de Saint-Michel et Saint-Paterne d’OrlĂ©ans en 176947. Il n’y a qu’à Lille, encore dans les annĂ©es 1770, que les marguilliers de la paroisse de la Madeleine refusent ce moyen de limiter les inhumations dans leur Ă©glise, car ce serait pour eux une injustice sociale48. 49 BnF, ms fr 21609, fol. 36-39, rĂšglements des droits dĂ»s Ă  la fabrique de l’église paroissiale de Sa ... 50 AD 78, 58 J 2, registres de dĂ©libĂ©rations de la fabrique Notre-Dame de Versailles, 20 aoĂ»t 1773. 51 Harding, V., 2002, p. 75-76. Pour le xviiie siĂšcle, voir nos calculs dans L. Croq, 2009, p. 298-299 13Revenons Ă  Paris. La discrimination Ă©conomique est Ă  peine complĂ©tĂ©e par la distinction sociale. Les marguilliers et leurs familles sont gĂ©nĂ©ralement exemptĂ©s du paiement de ces taxes. Les tarifs sont lĂ©gĂšrement modulĂ©s en fonction des consommations matĂ©rielles qui sont des marqueurs sociaux. Les droits ordinaires d’ouverture de terre sont doublĂ©s ou presque pour les biĂšres en plomb Ă  Saint-Jean en GrĂšve, Ă  Saint-Merry et Ă  Saint-Leu, dans les tarifs datĂ©s respectivement de 1670, 1731 et 173449 or, Ă  Paris comme Ă  Londres, seuls des nobles sont enterrĂ©s dans des cercueils en plomb. Cette distinction sera aussi opĂ©rationnelle Ă  Notre-Dame de Versailles dans les annĂ©es 177050. Une inhumation dans le chƓur est aussi plus coĂ»teuse Ă  Saint-Germain l’Auxerrois au milieu du xviiie siĂšcle, le prix est doublĂ©. MalgrĂ© ces mesures, les inhumations dans les Ă©glises augmentent puisqu’elles reprĂ©sentent toujours environ 10 % des sĂ©pultures51. Les nobles qui ont des chapelles Ă©chappent partiellement Ă  ces tarifications grĂące aux clauses des concessions familiales. 52 Harding, V., 2002, p. 129. 53 BnF, Z-Thoisy 331, f. 191-213, RĂšglement gĂ©nĂ©ral pour les droits de la fabrique de l’église paroiss ... 54 Brochard, L., 1923, p. 77. 55 BnF, Lk7 7039, RĂšglements des droits et fonctions des officiers dĂ©pendants de la fabque de [
] Sain ... 56 Harding, V., 2002, p. 139. 14La diversitĂ© des tarifs paroissiaux est aussi la norme pour les prestations funĂ©raires. Au xviie siĂšcle, les prestations simples ou groupĂ©es sont divisĂ©es en trois, quatre ou cinq catĂ©gories. À Saint-Jean-en-GrĂšve en 1670, les parements, qui sont beaux, moyens ou petits, comprennent le prĂȘt du poĂȘle et de l’argenterie c’est-Ă -dire les croix, chandeliers et bĂ©nitiers, ils servent, tant aux maisons qu’à l’autel & autour du corps ». À Saint-SĂ©verin en 1678, l’argenterie est divisĂ©e en cinq catĂ©gories selon le nombre de chandeliers quatre, six, huit, dix ou douze et vaut entre trois et neuf lt. Certaines consommations sont obligatoirement associĂ©es, les fidĂšles ne sont pas tout Ă  fait libres de leurs choix52. Les rĂšglements exemptent les marguilliers et leurs familles comme les bienfaiteurs des paroisses de tout ou partie de ces taxes Ă  Saint-SĂ©verin, en 163753, Ă  Saint-Laurent en 166554, Saint-Eustache en 166955, Ă  Saint-AndrĂ© des Arts en 168756, Ă  Saint-Jacques de la Boucherie en 1688. 57 Les offres forfaitaires associant obligatoirement plusieurs prestations qui ne sont pas toujours dĂ© ... 58 AN, T 1068. 15Plusieurs tendances se dessinent au xviiie siĂšcle l’augmentation des tarifs, le dĂ©groupage » des offres57 et la fin des exemptions. Les prix les plus Ă©levĂ©s augmentent les riches paient plus cher, mais chaque fabrique conserve un tarif de base Ă  peu prĂšs identique, ce qui permet une dĂ©mocratisation de la consommation. Les prestations autrefois groupĂ©es sont dĂ©sormais dissociĂ©es et les tarifs sont plus souvent donnĂ©s pour chaque piĂšce. Les catĂ©gories des tarifs Ă©voluent donc Ă  l’intĂ©rieur d’une mĂȘme paroisse. À Saint-Leu, Ă  partir de 1713, chaque piĂšce d’argenterie est proposĂ©e isolĂ©ment. Saint-Jean-en-GrĂšve fait de mĂȘme en 1716 il n’y a plus trois mais quatre catĂ©gories de parements beaux / second / troisiĂšme et quatriĂšme qui ne comprennent plus l’argenterie, louĂ©e dĂ©sormais Ă©lĂ©ment par Ă©lĂ©ment. Les exemptions ou tarifs prĂ©fĂ©rentiels accordĂ©s aux marguilliers et Ă  leurs familles au xviie siĂšcle disparaissent. Au siĂšcle des LumiĂšres, seul le clergĂ© a encore droit Ă  des faveurs, sinon Ă  des exemptions pour l’enterrement de l’abbĂ© Nicolay, prĂȘtre receveur des convois de Saint-AndrĂ© des Arts dĂ©cĂ©dĂ© le 11 fĂ©vrier 1762, son successeur ne touche de l’exĂ©cuteur testamentaire que 79 lt 5 sols car plusieurs articles sont gratis » les droits du curĂ©, des vicaires et du sacristain, les premiers parements, l’argenterie et la rĂ©munĂ©ration du receveur des convois58. 59 Lottin, A., 1984, p. 304. 60 Rideau, G., 2009, p. 129. 61 Salvadori, P., 1999, p. 144. 16L’offre des fabriques parisiennes se distingue de celle de leurs homologues provinciales qui pratiquent des classes de tarifs jusqu’à la RĂ©volution. À Lille, c’est le Magistrat de la Ville qui fixe les prix appliquĂ©s dans toutes les paroisses, lesquels comprennent quatre classes59. À Sainte-Catherine d’OrlĂ©ans, il y a aussi quatre classes60. À Dijon, la tarification des cloches et de l’inhumation des paroissiens est rĂ©glĂ©e Ă  Notre-Dame et Ă  Saint-Pierre [
], respectivement en 1719 et 1745, en fonction de la qualitĂ© sociale des dĂ©funts, elle comprend trois classes les gens de qualitĂ© gens du parlement ou de la chambre des comptes, trĂ©soriers de France ; les autres officiers, les avocats, les marchands, les mĂ©decins, les bourgeois ; les artisans et les professions populaires »61. 62 Chaunu, P., 1978, p. 356. 63 AN, MC, notaire Boursier, 8 juin 1707 ; XCIX 518, 23 novembre 1753 ; LXXV 727, 9 septembre 1773, tr ... 64 Lebrun, F., 1971, p. 465. 17Les prestations funĂ©raires des paroisses parisiennes sont complĂ©tĂ©es, jusqu’au xviie siĂšcle, par les services des confrĂ©ries modiques ou gratuits et des jurĂ©s crieurs payants. À la fin du rĂšgne de Louis XIV, ces derniers Ă©vincent les confrĂ©ries qui sont cantonnĂ©es dans la cĂ©lĂ©bration de services pour les dĂ©funts. Les jurĂ©s crieurs procurent l’essentiel des fournitures funĂšbres, utilisĂ©es au domicile tentures, estrade, chandeliers, bĂ©nitier, crucifix ainsi qu’à l’église » , mais aussi les vĂȘtements de deuil habits, manteau, chapeau, bas, gants, perruque noire
 [et l’impression et la] diffusion des faire-part »62. Ils sont titulaires d’offices dont la valeur, aprĂšs avoir lĂ©gĂšrement baissĂ© dans la premiĂšre moitiĂ© du xviiie siĂšcle, remonte dans les deux dĂ©cennies prĂ©cĂ©dant la RĂ©volution environ 30 000 lt en 1707, 27 000 lt en 1753, 36 000 lt en 177363. Par comparaison, Ă  Angers, c’est l’HĂŽpital gĂ©nĂ©ral, qui, depuis 1672, a le monopole des pompes funĂšbres », et un tarif fixe le prix des fournitures les tentures, les housses, les manteaux et voiles de deuil » louĂ©s Ă  la journĂ©e64. 65 Sur la survivance de ces pratiques dans la France du dĂ©but du xxe siĂšcle, voir A. Van Gennep, 1998, ... 66 Code de l’HĂŽpital GĂ©nĂ©ral de Paris, 1786, p. 301-303 extrait des registres des dĂ©libĂ©rations du Bu ... 18La norme sociale veut en effet que, lors des funĂ©railles d’un notable, d’une duchesse ou du lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, des tentures soient tendues Ă  la maison et Ă  l’église. Les personnes prĂ©sentes aux enterrements portent gants et crĂȘpes de deuil qui sont louĂ©s par les familles des dĂ©funts65. Les jurĂ©s crieurs ont thĂ©oriquement le monopole de ces fournitures mortuaires, dans les faits cette exclusivitĂ© est surtout avĂ©rĂ©e pour les tentures, et les familles ont souvent recours Ă  d’autres prestataires. L’impression et le port des billets sont parfois demandĂ©s Ă  des imprimeurs, des fripiers louent des vĂȘtements de deuil, des gantiers livrent des gants. Le marchand Ă©picier cirier fournit le luminaire c’est-Ă -dire la cire des flambeaux qui sont placĂ©s autour du dĂ©funt puis du cercueil Ă  la maison, dans le convoi et Ă  l’église. Des plombiers fabriquent les cercueils de plomb. Le temps des funĂ©railles est aussi celui de l’expression des appartenances corporatives, les communautĂ©s de mĂ©tiers et autres corps auxquels le dĂ©funt appartient louent leur poĂȘle drap mortuaire ou leur argenterie moyennant des sommes entre six Ă  trente lt pour les procureurs au parlement, les marchands de vin et les merciers. Les pauvres prĂ©sents sont rĂ©munĂ©rĂ©s directement par la famille ou bien par l’entremise d’une institution. Les enfants de l’HĂŽpital gĂ©nĂ©ral accompagnent parfois les convois dans les annĂ©es 1780, ceux de la PitiĂ© ne sont plus mandĂ©s que dans dix-neuf paroisses, le rapport pour l’HĂŽpital gĂ©nĂ©ral ne serait que de 16 00 lt par an, les autres [paroisses] prĂ©ferent les enfans de leur charitĂ© »66. Les demandes des dĂ©funts 67 Pour les bourgeois AN, MC, CXII 625, 11 fĂ©vrier 1709, testament de Marie-ThĂ©rĂšse Renou Ă©pouse Jean ... 19Comme on le sait, au xviie siĂšcle, nobles et bourgeois demandent gĂ©nĂ©ralement Ă  ĂȘtre inhumĂ©s dans une Ă©glise prĂšs d’un parent ; au xviiie siĂšcle, les nobles continuent, tandis qu’à cause de la multiplication des caves, les bourgeois cessent de donner des consignes en ce sens. Les vƓux d’inhumation au cimetiĂšre sont ultra minoritaires, mais ils Ă©manent aussi bien de bourgeois que de nobles et ils sont gĂ©nĂ©ralement associĂ©s Ă  une demande d’obsĂšques trĂšs modestes67. 68 Nicolas Cadeau, prĂȘtre du diocĂšse de Paris, veut ĂȘtre enterrĂ© au plus tard Ă  sept heures du matin d ... 69 AN, MC, IX 630, 21 janvier 1728, testament de LĂ©onard I Chauvin, mercier, Ă©chevin, juge-consul. Voi ... 70 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 37. Autres exemples de refus des tentures sans rejet d’une autre conso ... 71 AN, MC, VI 747, 24 octobre 1761, testament d’AndrĂ© François de Paule LefĂšvre d’Ormesson baron du Ch ... 72 Le testament de Mme de Beauvau ne veut point de tenture, ni mĂȘme de billets d’invitation, exceptĂ© ... 73 Madame de Barally, Ă©pouse d’un conseiller Ă  la grand’chambre, demeurant paroisse Saint-Roch, prĂ©cis ... 74 AN, MC, LXXXVI, 657, testament olographe en date des 4 et 5 janvier 1752, dĂ©posĂ© le 13 juin 1753, M ... 75 Crasset, J., 1684, p. 45. 76 Nouvelle histoire abrĂ©gĂ©e de Port-Royal, tome 4, Paris, 1786, p. 176. 77 Vie du bienheureux François de PĂąris diacre du diocese de Paris, Utrecht, 1743, p. 146. Sur le diac ... 78 Manneville, C. de , 1904, note 2, p. 202. 79 Les marguilliers de Saint-Paul prĂ©sentent ainsi l’enterrement d’un fidĂšle mort sans laisser de bien ... 80 En 1678, c’est un procureur qui meurt impĂ©nitent et qu’on enterre sans sonnerie de cloches, d’oĂč ... 81 Lyon-Caen, N., 2010, p. 424. 82 Journal universel, septembre 1745, p. 549 Ă  propos de l’inhumation de Bertrand Margoet, prĂȘtre et ... 20Le dĂ©sir de funĂ©railles, respectant la simplicitĂ© chrĂ©tienne, est un leitmotiv des testaments du xviiie siĂšcle. Les testateurs ne demandent quasiment jamais l’éviction du jurĂ© crieur68, mais certains prennent la peine de noter les consommations qu’ils refusent. Les objets dont la prĂ©sence est stigmatisĂ©e par les Parisiens comme relevant d’un luxe et d’un orgueil dĂ©placĂ©s sont surtout les tentures. Leur installation cristallise l’essentiel des exigences de modestie de la bonne bourgeoisie Ă  la noblesse. LĂ©onard Chauvin est un grand notable Ă©chevin et juge consul, il dĂ©sire, dans son testament rĂ©digĂ© en 1728, que la tenture soit Ă©pargnĂ©e tout autant que faire se pourra tĂ©moignant mĂȘme led. sr testateur qu’il dĂ©sirerait qu’il n’y en eut aucune »69. La duchesse de Rochechouart, dĂ©cĂ©dĂ©e en 1752, refuse carrĂ©ment cet ornement70. Les nobles associent parfois au rejet des tentures celui des sonneries71 ou des billets72, ou bien les trois Ă  la fois73. Le refus des cloches et des faire-part Ă©mane surtout de magistrats et de leurs Ă©pouses. Une exception, Marie Anne Breavoyne, ouvriĂšre en linges jansĂ©niste, veuve François Thouin, garçon mercier ancien marchand failli, veut ĂȘtre enterrĂ©e avec les pauvres, sans sonnerie ni billets, au plus bas prix », ni dĂ©pense inutile74. La spĂ©cificitĂ© des testaments des nobles dĂ©vots tient aux consignes sur le luminaire, qu’ils acceptent en petite quantitĂ©, ou bien qu’ils refusent en 1682, Madame Helyot rĂ©clame quatre cierges sur l’Autel » seulement75 ; en 1695, Nicole demande d’ĂȘtre enterrĂ© sans pompe, sans tenture, ni Ă  sa maison ni Ă  l’Église, & conduit sans flambeaux »76 ; le diacre Paris, qui est issu d’une famille de conseillers au parlement de Paris, ordonne d’ĂȘtre enterrĂ© sans tenture, sonnerie ni luminaire »77 dans le cimetiĂšre de Saint-MĂ©dard, ce qui est rĂ©alisĂ© le 3 mai 1727 Ă  dix heures du soir moyennant vingt-cinq lt78. Ce refus rapproche les testateurs des pauvres des convois de charitĂ©79, mais aussi des fidĂšles punis par la hiĂ©rarchie ecclĂ©siastique. Sous Louis XIV, l’absence de sonneries est utilisĂ©e par l’évĂȘque de Beauvais pour sanctionner les fidĂšles qui refusent de communier80. Les jansĂ©nistes morts sans sacrement parce qu’ils n’acceptent pas la bulle Unigenitus sont trĂšs rarement privĂ©s d’une inhumation en terre chrĂ©tienne81 mais ils sont enterrĂ©s dans un coin de cimetiĂšre sans passage par l’église, sans luminaire, sans le son d’aucune cloche, sans encens, sans aucune priĂšre, sans aucun convoi ecclĂ©siastique »82. L’inhumation silencieuse, sans cierge et sans croix ni priĂšre est aussi le mode des funĂ©railles protestantes. 83 AprĂšs une descente des plus complettes de toute la justice, et les formalitĂ©s requises en pareil ... 84 Hardy, 2008, p. 206-207 12 fĂ©vrier 1767 ; 2009, p. 665 18 novembre 1772. 85 Hardy, 2008, p. 549 5 dĂ©cembre 1769, inhumation du conseiller au Parlement Severt il n’ ... 86 Hardy, 2009, p. 665 18 novembre 1772, inhumation de Jacques Pierre de Sorhouet, ancien cons ... 87 L’enterrement [du marĂ©chal d’EstrĂ©es Ă  la paroisse Saint-Sulpice] Ă©tait assez magnifique ; cepend ... 21De façon exceptionnelle, les testateurs indiquent le montant maximal des sommes qui doivent ĂȘtre affectĂ©es Ă  leur enterrement. Selon les milieux, la barre est bien sĂ»r placĂ©e plus ou moins haut, mais ces exemples montrent combien les Parisiens savent le prix et la valeur des obsĂšques. Hardy juge tel convoi fort beau », ou bien pompeux ». Ses remarques tĂ©moignent des compĂ©tences classificatoires des acteurs qui associent mentalement l’inĂ©galitĂ© des conditions au faste plus ou moins grand des pompes funĂšbres. À cette aptitude est logiquement associĂ©e la capacitĂ© de repĂ©rer les anomalies, les paradoxes. Hardy note l’incongruitĂ© des tentures lors des obsĂšques du banquier Bonvalet Desbrosses83, il remarque le dĂ©calage entre les cinq cents billets distribuĂ©s pour annoncer l’enterrement de Mlle La Chalotais, fille du procureur gĂ©nĂ©ral du parlement de Bretagne, et les douze personnes prĂ©sentes Ă  la cĂ©rĂ©monie84. Hardy se plaĂźt tout particuliĂšrement Ă  souligner la maigreur des convois des dĂ©funts hostiles aux jansĂ©nistes85 puis favorables aux rĂ©formes du chancelier Maupeou86, comme si le dĂ©saveu du public parisien le confortait dans ses choix politiques et religieux. Les apprĂ©ciations du duc de Luynes87 laissent penser que ces commentaires sur les cĂ©rĂ©monies funĂ©raires ne sont pas rĂ©servĂ©s Ă  la bourgeoisie. Les choix des familles 88 AN, MC, XXXIX 139, 1e fĂ©vrier 1678, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Catherine Lenormand Ă©pouse Barroy ; X ... 22Les dĂ©penses finalement rĂ©alisĂ©es dĂ©pendent enfin des choix faits par le veuf ou la veuve, l’exĂ©cuteur testamentaire ou les hĂ©ritiers. Les niveaux de consommation sont liĂ©s aux dynamiques Ă©conomiques et sociales des familles. Ils sont pris en tension entre des exigences parfois difficilement compatibles. L’usage voudrait que chacun ait droit Ă  des funĂ©railles conformes Ă  son Ă©tat, Ă  sa condition, Ă  son rang. Mais les alĂ©as des fortunes, enrichissement ou appauvrissement, ont parfois créé un hiatus entre le rang hĂ©ritĂ© et le rang prĂ©sent, les familles en situation de mobilitĂ© sociale ascendante ou descendante doivent choisir entre leur condition passĂ©e et leur condition prĂ©sente. Les parentĂ©s ruinĂ©es peuvent assumer leur honte et vouloir des funĂ©railles modestes et discrĂštes ou bien chercher Ă  effacer un moment les effets du dĂ©classement en payant des funĂ©railles conformes Ă  leur statut hĂ©ritĂ©. Pour les nouveaux riches, le temps des obsĂšques permet Ă©ventuellement de s’identifier Ă  un rang supĂ©rieur en surconsommant. Ainsi, les deux Ă©pouses du marchand mercier Mathurin Barroy sont inhumĂ©es dans l’église Sainte-Opportune, la premiĂšre en 1678, moyennant 377 lt, la seconde en 1686 pour 982 lt88 ; entre temps, Barroy a entamĂ© une carriĂšre de notable en acquĂ©rant une charge de quartinier en 1682 il sera Ă©lu Ă©chevin en 1696. 23La multiplicitĂ© des paramĂštres diversitĂ© du coĂ»t des prestations, Ă©tendue des choix offerts aux familles
 devrait susciter une grande hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des consommations qui seraient incomparables d’une paroisse Ă  une autre. Il n’en est rien, l’étude du corpus des frais funĂ©raires rĂ©vĂšle des rĂ©gularitĂ©s signifiantes. 2. Les pompes funĂšbres 89 Villain, J., 1994, p. 331. PĂ©nicaut, E., 2004, p. 400. Cuvillier, J., 2005, p. 444-446. 24Ce corpus comprend 321 cas, 42 antĂ©rieurs Ă  1726, 279 de 1727 Ă  la RĂ©volution, avec une moyenne de 411 lt la coupure a Ă©tĂ© choisie en fonction de la fixation de la valeur de livre tournois lt en 1726. Ce sont, dans la grande majoritĂ©, les dĂ©penses faites pour l’inhumation de bourgeois, grands et petits. Seuls ont Ă©tĂ© pris en compte les frais d’obsĂšques stricto sensu sont exclus les sommes payĂ©es pour le deuil, l’apposition de scellĂ©s, les messes, les litres funĂ©raires quand les funĂ©railles n’ont pas lieu dans l’église oĂč elles sont apposĂ©es
 Ainsi les obsĂšques de Marie Madeleine Mazade Ă©pouse du marquis de la FerriĂšre, lieutenant gĂ©nĂ©ral des armes du roi, et auparavant veuve du fermier gĂ©nĂ©ral Grimod de la Reyniere, dĂ©cĂ©dĂ©e en 1773, inhumĂ©e Ă  Saint-Eustache, sont Ă©valuĂ©es Ă  2 322 lt environ, non compris les messes, la rĂ©munĂ©ration du curĂ© de Clichy pour le service et pour priĂšres pendant trois jours 331 lt et celle d’un peintre pour les litres et armoires posĂ©es en dedans et au dehors de l’église de Clichy » 540 lt. Les chiffres indiquĂ©s dans les travaux sur des ministres ou des familles nobiliaires globalisent souvent les dĂ©penses liĂ©es Ă  la mort, ils ont rarement pu ĂȘtre utilisĂ©s89. Normes du conformisme mortuaire » Jean Nicolas90 90 Nicolas, J., 2003, p. 308. Tableau 1. RĂ©partition des dĂ©penses d’obsĂšques, 1671-1789 91 AN, MC, CXII 625, 10 juin 1709, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Claude Chapron, maĂźtre doreur sur mĂ©taux. 25Avant 1726, les quarante-deux cas s’échelonnent de 45 Ă  1 312 lt, avec une moyenne d’environ 520 lt. Les frais funĂ©raires les plus modiques montent Ă  45-48 lt pour l’inhumation de deux artisans en 1709 un maĂźtre doreur sur mĂ©taux et l’épouse d’un maĂźtre boursier. Dans le premier cas, la veuve de l’artisan a Ă©tĂ© obligĂ©e de vendre quelques objets pour payer les frais d’enterrement, soit 28 lt Ă  la paroisse, 5 lt au jurĂ© crieur, 56 sols Ă  l’imprimeur pour impression des billets, 36 sols au clerc de la communautĂ© des doreurs pour le port desd. billets », et 7 lt 10 sols pour la biĂšre, fourniture de poĂȘle et le fossoyeur91. 92 Rideau, G., 2009, p. 123. 26AprĂšs 1727, la documentation, plus fournie 279 cas avec une moyenne d’environ 394,5 lt permet d’approfondir l’étude. La grille est beaucoup plus Ă©tirĂ©e que dans la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente puiqu’elle s’échelonne de 12 Ă  prĂšs de 2 400 lt. Par comparaison, Ă  OrlĂ©ans, ville dĂ©pourvue de cour souveraine, l’échelle des frais funĂ©raires est plus restreinte les dĂ©penses des nobles, 250 lt et plus, se distinguent de celles des autres Ă©lites, de 150 Ă  230 lt, des marchands, entre 50 et 150 lt, enfin des milieux populaires, au-dessous de 50 lt92. 27Revenons Ă  Paris. De 1727 Ă  la RĂ©volution, la moyenne des frais est infĂ©rieure d’environ 120 lt Ă  celle de la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente, mais Ă  l’intĂ©rieur de la pĂ©riode, on note une reprise des dĂ©penses Ă  la fin du siĂšcle le montant moyen des obsĂšques est de 363,7 lt de 1727 Ă  1769 217 cas, puis de 503,8 lt de 1770 Ă  1789 62 cas. On retrouve ici la chronologie esquissĂ©e Ă  partir des prix des offices des jurĂ©s crieurs. 93 Roche, D., 1981. 28Les frais modestes sont beaucoup plus nombreux qu’à la fin du rĂšgne de Louis XIV et au dĂ©but du rĂšgne de Louis XV. Deux raisons expliquent sans doute ce fait. La premiĂšre tient sans doute Ă  l’amĂ©lioration de la qualitĂ© des inventaires aprĂšs dĂ©cĂšs, seuls documents utiles pour l’étude des milieux populaires93 les comptes d’exĂ©cution testamentaire et les partages sont exceptionnels pour ces catĂ©gories au xviiie siĂšcle, les notaires notent plus souvent les dettes passives Ă  la fin des inventaires. Seconde raison le dĂ©groupage des offres et le maintien des tarifs planchers des fabriques rendent les prestations accessibles Ă  un public qui Ă©tait probablement exclu des obsĂšques paroissiales payantes. Avant 1726, il fallait compter un minimum de 50 lt pour ne pas avoir un convoi de charitĂ©, au xviiie siĂšcle, une petite dizaine de livres suffit. De fait, les enterrements les moins coĂ»teux – de la pĂ©riode et du corpus – reviennent Ă  douze-treize lt et ils datent de 1753, 1754 2, 1763 et 1765, sommes payĂ©es pour enterrer deux gagne-deniers, les Ă©pouses d’un homme sans qualitĂ©, d’un marchand mercier ruinĂ© et d’un cocher. Tableau 2. DĂ©penses d’obsĂšques par groupe social ou professionnel, 1671-1789 94 Lyon-Caen, N., 2010. 29Plus du quart des inhumations coĂ»tent entre 100 et 300 lt. Au-dessous de 200 lt, il n’y a pas d’obsĂšques de procureur, de noble ou de personne issue d’une famille de bonne bourgeoisie. Les funĂ©railles de l’épouse de Thomas-François Ruel, mercier ruinĂ© qui est devenu garde-magasin, valent prĂšs de 265 lt, mais Ruel est un neveu des riches merciers Boicervoise94. 95 AN, MC, X 728. 30Les enterrements des artisans se situent dans une large fourchette de 38 Ă  719 lt, avec une moyenne d’environ 200 lt. Si l’on considĂšre comme une exception les 38 lt dĂ©pensĂ©s pour l’enterrement de l’épouse d’un tailleur d’habits en 1757, le minimum est Ă  45-48 lt avant comme aprĂšs 1727. Le maximum se situe autour de 300 lt jusqu’en 1769. Jean-Jacques Fromont, maĂźtre tourneur, demande en 1783 Ă  ĂȘtre enterrĂ© dans l’église de la paroisse sur laquelle il dĂ©cĂ©dera et prĂ©cise qu’il soit employĂ© pour les frais de mon enterrement jusqu’à concurrence de 240 lt »95. 96 AN, MC, LXIV 457, 31 mars 1780, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Pierre Antoine Rueff, bourgeois de Pari ... 97 Garden, M., 2008, p. 110. 31Trois cents lt est un seuil au-delĂ  duquel les petits bourgeois s’identifient Ă  la bonne bourgeoisie. Les artisans dont les funĂ©railles dĂ©passent cette somme ont Ă©tĂ© les fournisseurs d’aristocrates vĂȘtement, sellerie, ils sont retirĂ©s des affaires, ils jouissent de nombreuses rentes, et ils meurent dans les deux derniĂšres dĂ©cennies de l’Ancien RĂ©gime. Pierre Antoine Rueff, ancien maĂźtre tailleur, se prĂ©sente comme bourgeois de Paris » il a mariĂ© une de ses filles avec un mercier, l’autre avec un petit noble, il est inhumĂ© en 1780 moyennant 719 lt96. L’enrichissement de l’élite artisanale parisienne induit une vĂ©ritable ascension sociale, alors qu’à Lyon, les fortunes des maĂźtres ouvriers restent mĂ©diocres97. Le temps des funĂ©railles permet aux hĂ©ritiers des artisans enrichis de conforter leur intĂ©gration dans leur nouveau groupe social. 98 AN, Y 13119, octobre 1767, scellĂ©s aprĂšs le dĂ©cĂšs d’Edmond-Jean Georget, marchand Ă©picier oĂč est c ... 32Les dĂ©penses faites par les marchands non notables sont en moyenne de 400 lt, c’est-Ă -dire qu’elles sont deux fois plus coĂ»teuses que celles des artisans. Le bon marchand Ă©picier de la paroisse Saint-Eustache rĂ©clamant en 1767 que ses obsĂšques ne coĂ»tent pas plus de 500 lt98 veut des funĂ©railles honorables pour son rang, mais sans excĂšs. Avant la dĂ©cennie 1770, le maximum de ce groupe est Ă  900 lt sauf un cas. Dans les vingt annĂ©es prĂ©cĂ©dant 1789, on retrouve l’inflation dĂ©jĂ  observĂ©e dans le milieu des artisans quatre des six cotes les plus importantes, entre 900 et 1 300 lt, datent de cette pĂ©riode, les obsĂšques de la belle-mĂšre du manufacturier RĂ©veillon en font partie voir ci-dessous. 99 AN, CVII 304, 16 septembre 1708, testament de Marie Chauvin veuve Pierre Presty, marchand mercier, ... 100 AN, MC, XLI 454, 26 juillet 1736, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs d’Etienne Laurent, marchand mercier, Ă©chev ... 33Les dĂ©penses des notables – ou bourgeoisie politique – et des nobles ne prĂ©sentent pas cette augmentation tardive qui semble propre aux petits et moyens bourgeois, Ă  la bourgeoisie Ă©conomique, Ă  la bourgeoisie montante aurait-on dit dans les annĂ©es 1970. Les familles des notables trente et un cas consacrent des sommes entre 300 lt et 1 810 lt Ă  l’inhumation des leurs la moyenne est Ă  750 lt. Les 400 lt que la veuve d’un notable affecte Ă  son enterrement en 1708 y compris les frais de messes ne sont pas un choix de dĂ©votion radical, un total dĂ©tachement des valeurs terrestres, mais l’expression du dĂ©sir d’avoir un enterrement conforme au minimum tolĂ©rable pour une personne de son rang99. En 1736, la fille unique d’Étienne Laurent, conseiller de ville et Ă©chevin, dĂ©bourse 888 lt pour le convoi de son pĂšre100. 101 AN, MC, XCVIII 532, 6 dĂ©cembre 1755, compte d’exĂ©cution testamentaire de Claude-RenĂ© Lelong ; LXXII ... 102 Hardy, 2009, p. 513 il n’est composĂ© que de » cinquante pauvres, environ cinquante valets ... 103 Croq, L., Paris, 2010. 34Les convois des banquiers, financiers, notaires, payeurs des rentes et autres secrĂ©taires du roi reviennent en moyenne Ă  prĂšs de 1 000 lt environ. Ce montant est infĂ©rieur de 200 lt Ă  celui des frais dĂ©pensĂ©s par les nobles de robe et d’épĂ©e. Dans notre corpus, les funĂ©railles de ces derniers -maĂźtre ordinaire de la chambre des comptes, conseiller au parlement, conseillers d’État, comtes et comtesses, duc et duchesses
– s’échelonnent en effet de 200 Ă  prĂšs de 2 400 lt, avec une moyenne d’environ 1 200 lt et une mĂ©diane autour de 1 100-1 200 lt cinq cas de 1712 Ă  1758 valable pour la haute robe conseillers d’État comme pour la bonne noblesse d’épĂ©e Charles de SĂ©vignĂ©, un comte et une comtesse. L’étroitesse de l’échantillon ne permet pas d’affiner beaucoup l’analyse. Le dimorphisme entre la robe ordinaire et l’épĂ©e est tout mĂȘme frappant. Les magistrats des cours souveraines se singularisent par la modestie relative de leurs dĂ©penses 667 lt en moyenne, c’est-Ă -dire un niveau infĂ©rieur Ă  celui des financiers, le maximum Ă©tant atteint par les enterrements de deux maĂźtres ordinaires Ă  la chambre des comptes revenant chacun Ă  environ 1 300 lt en 1755 et 1783101. La haute robe du conseil d’État les imitent parfois Hardy remarque ainsi la modestie relative du convoi de Bignon, prĂ©vĂŽt des marchands, inhumĂ© le 9 mars 1772 Ă  Saint-Eustache102. La modĂ©ration des consommations funĂ©raires des gens de robe fait Ă©cho Ă  celle des habitants du quartier du Marais, espace oĂč les officiers de justice sont nombreux tout au long du xviiie siĂšcle103. 104 Cabantous, A., 2009, p. 124-125. 105 Le mĂȘme jour dans la matinĂ©e est inhumĂ© en l’église de Saint-Sulpice sa paroisse par un convoi qu ... 35Les nobles d’épĂ©e dĂ©pensent beaucoup plus en moyenne 1 473,5 lt. Les dĂ©penses de luminaire sont Ă©gales ou supĂ©rieures aux frais de paroisse, certains de leurs enterrements sont probablement organisĂ©s la nuit, comme celui du duc de Luynes, inhumĂ© Ă  Saint-Sulpice Ă  neuf heures du soir le 8 octobre 1771 aprĂšs que le cortĂšge aux flambeaux eut empruntĂ© » plusieurs rues104. Les sommes les plus importantes sont atteintes par trois enterrements de la seconde moitiĂ© du siĂšcle qui ont coĂ»tĂ© environ 2 300 lt ceux du duc de ChĂątillon en 1754, de la comtesse d’Argenson en 1764, et de la marquise de la FerriĂšre en 1773. À l’inverse, c’est dans ce milieu que le rejet des pompes funĂšbres prend les formes les plus extrĂȘmes105. 106 AriĂšs, P., 1977, p. 476-479. 36Ces donnĂ©es soulignent aussi la radicalitĂ© de la rĂ©forme des sĂ©pultures proposĂ©e par le parlement en 1763. Celui-ci voulait rĂ©server l’inhumation dans les Ă©glises au paiement d’un droit de 2 000 lt, auquel se serait ajoutĂ© le prix du service, du monument, ce qui aurait fait monter les frais d’obsĂšques Ă  environ 3 000 lt106. Les marguilliers affirmant, qu’à ce prix lĂ , les fabriques n’auraient qu’un seul client par an, exagĂ©raient Ă  peine. Choix familiaux, choix personnels la bourgeoisie et la famille, la noblesse et l’individu 107 AN, MC, LXXXV 527, 18 mars 1751, notoriĂ©tĂ© le 6 mars 1724, Marie-Anne Accart Ă©pouse François ClĂ©me ... 108 AN, MC, XXXIX 407, 8 fĂ©vrier 1751, partage de la succession d’Antoine Broal, bourgeois de Paris le ... 109 AN, MC, CXII 724, 30 mai 1761, notoriĂ©tĂ© le 19 novembre 1760, Marie ThĂ©rĂšse Jacquesson veuve Marce ... 110 Hardy, 2009, p. 111. 111 AN, MC, XXXVIII 243, 3 juin 1728, partage de la succession de Jean I Chapus. 112 AN, MC, CXII 724, 13 janvier 1761, compte d’exĂ©cution testamentaire de Guillaume Charles Baudin, an ... 113 Lyon-Caen, N., 2010, p. 268. 37Les frais d’obsĂšques respectent, selon les milieux, plutĂŽt les vƓux des dĂ©funts ou bien ceux des familles. Dans la bourgeoisie, les inhumations au cimetiĂšre sont rares, mĂȘme si on en trouve des exemples107. Elles concernent bien souvent des enfants108, d’anciens faillis109 ou bien des parents de faillis Mme Billiard, Ă©pouse du cy devant caissier de la ferme gĂ©nĂ©rale des postes », qui est emprisonnĂ© pour une banqueroute frauduleuse, est inhumĂ©e dans le cimetiĂšre de Saint-Jacques du Haut Pas le 14 fĂ©vrier 1771110. Encore un enterrement au cimetiĂšre n’est-il pas forcĂ©ment modeste. Jean Chapus, marchand et maĂźtre tailleur d’habits, est enterrĂ© en 1728 dans le cimetiĂšre de Saint-Laurent conformĂ©ment Ă  son testament, mais ses obsĂšques coĂ»tent 383 lt111. L’ancien notaire jansĂ©niste, Guillaume Charles Baudin, est inhumĂ© en 1756 dans le cimetiĂšre de sa paroisse moyennant 352 lt112. La compensation symbolique par le faste des obsĂšques ne suffit pas toujours, les hĂ©ritiers refusent parfois que le corps de leur parent finisse dans la nĂ©cropole commune de la paroisse. Le commissaire Louis Pierre Regnard voulait ĂȘtre inhumĂ© dans le cimetiĂšre de Saint-SĂ©verin prĂšs de ses oncles Fromageau, le placard imprimĂ© aprĂšs son dĂ©cĂšs Ă  la demande de son fils qui est conseiller au ChĂątelet petit noble de robe, montre qu’il a Ă©tĂ© enterrĂ© dans l’église de Saint-SĂ©verin le 4 mars 1755. En 1771, les obsĂšques du juge-consul jansĂ©niste, Charles Brochant, qui avait requis la plus grande simplicitĂ© et modestie chrĂ©tienne », interdit les tentures et toute grande sorte de pompe funĂšbre », reviennent Ă  plus de 726 lt113. Dernier exemple, Anne Milleret, veuve d’un marchand mercier qui a fait faillite, et par ailleurs belle-mĂšre du manufacturier RĂ©veillon, rĂ©dige son testament en 1780 Je dĂ©sire ĂȘtre enterrĂ©e simplement aimant mieux que l’on assiste quelques pauvres avec la dĂ©pense que l’on ferait et que l’on fait assez souvent dans ce cas... ». 114 AN, MC, X 728, 5 mai 1783, dĂ©pĂŽt du testament olographe d’Anne Milleret, ci devant marchande de sal ... 115 AN, MC, X 576, 20 juin 1764, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Jacques Reveillon, bourgeois de Paris. 38Mme Maroy dĂ©cĂšde en 1783. À la fin de son inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs, RĂ©veillon prĂ©cise qu’il a payĂ© les frais funĂ©raires de la dĂ©funte Ă  Saint-Eustache, soit 927 lt 16 sols114. Ce montant, digne d’un Ă©chevin, peut ĂȘtre comparĂ© aux 62 lt 10 sols payĂ©es en 1764 par RĂ©veillon pour faire inhumer son pĂšre, bourgeois de Paris » ancien domestique, au cimetiĂšre des Saints-Innocents115. RĂ©veillon, qui n’était, au moment de son mariage avec Mlle Maroy, qu’un gendre de circonstance, s’est beaucoup enrichi entre 1764 et 1783, il tient Ă  enterrer dignement sa belle-mĂšre tout autant qu’à manifester le rang qu’il a acquis Ă  titre personnel dans la sociĂ©tĂ©. Cette hypothĂšse d’une appropriation du temps de la mort par les familles bourgeoises au dĂ©triment des choix personnels des individus, religieux ou philosophiques, est confortĂ©e par l’attitude de Diderot lui-mĂȘme qui affirme 116 Darnton, R., 1986, p. 214. que lorsqu’il viendrait au dernier moment de sa vie, il se confesserait comme les autres et qu’il recevrait ce qu’on appelle Dieu, qu’il ne le fera point par devoir, mais par rapport Ă  sa famille de crainte qu’on ne leur reproche qu’il est mort sans religion ».116 117 Marcel, L., p. 221 d’aprĂšs les MĂ©moires de Bachaumont et la Correspondance de Grimm. 39Diderot dĂ©cĂ©dera sans avoir manifestement reçu les derniers sacrements, mais il sera inhumĂ© dans l’église Saint-Roch le 1er aoĂ»t 1784 son gendre, M. de Vandeul, aurait amadouĂ© le clergĂ© en demandant le grand convoi » d’un montant de 1 500 Ă  1 800 lt117. La somme paraĂźt bien exagĂ©rĂ©e, mais l’enterrement a trĂšs probablement Ă©tĂ© nĂ©gociĂ©. 118 Marraud, M., 2009, chapitre 11. 119 AN, MC, LXXXVII 1010, 6 novembre 1751, dĂ©pĂŽt de l’extrait mortuaire de Jean-Baptiste Le Tourneur, c ... 120 Pourtant l’avocat Marais doutait que les vƓux de la dĂ©funte fussent respectĂ©s. 
Mme la chanceliĂšr ... 121 AN, MC, CXV 874, 20 septembre 1773, dĂ©pĂŽt de l’extrait mortuaire. 122 Lyon-Caen, N., 2010, p. 64, 210, 361 et 407. 123 Hardy, Ă  paraĂźtre 21 novembre 1781. 124 Hardy, 2009, p. 600. 125 Hardy, Ă  paraĂźtre. 126 Mayer de, M., 1789, p. 181. 127 Pillorget, S., 1978, p. 67. Hardy, Ă  paraĂźtre 4 janvier 1787. 40Dans la noblesse, les vƓux des testateurs sont plus souvent respectĂ©s, les droits des individus priment ceux de la famille ; on trouve ici confirmation d’un des acquis des recherches de Mathieu Marraud118. Les chroniqueurs et les prĂȘtres chargĂ©s des registres paroissiaux notent souvent que le lieu de sĂ©pulture et les modalitĂ©s de l’inhumation d’un dĂ©funt respectent ses derniĂšres volontĂ©s. Jean-Baptiste Le Tourneur, intendant du commerce, a ainsi Ă©tĂ© inhumĂ© dans l’église de Saint-Nicolas des Champs le 25 janvier 1751 vis Ă  vis la chapelle de la Vierge de cette paroisse sepulture de sa famille comme il l’a demandĂ© par son testament »119. Les souhaits atypiques sont gĂ©nĂ©ralement pris en compte dĂšs le dĂ©but du rĂšgne de Louis XV. L’attrait pour le cimetiĂšre est avant tout le fait de dĂ©vots. Alexandre Mandat, maĂźtre ordinaire en la chambre des comptes, ĂągĂ© de soixante-seize ans, est inhumĂ© en fĂ©vrier 1718 dans le cimetiere de la paroisse Saint Gervais, comme il l’avoit ordonnĂ© » ; son Ă©pouse, Catherine-Antoinette Herinx l’y rejoint en fĂ©vrier 1728 ; ils rejoignent ainsi leur sƓur et belle-sƓur, Madame Heliot Marie Herinx Ă©pouse HĂ©liot, conseiller en la cour des aides, dĂ©vote morte en 1681. Anne Françoise LefĂšvre d’Ormesson, Ă©pouse du chancelier d’Aguesseau, dĂ©jĂ  citĂ©e, est inhumĂ©e le 3 dĂ©cembre 1735 dans le cimetiĂšre de la paroisse d’Auteuil suivant sa derniĂšre volontĂ© »120, son Ă©poux l’y rejoint en 1751 ; les d’Aguesseau faisaient partie de la mouvance jansĂ©niste. Dans les vingt annĂ©es prĂ©cĂ©dant la RĂ©volution, les exemples se multiplient. On retrouve les choix de dĂ©votion de la premiĂšre moitiĂ© du xviiie siĂšcle. Le 7 aoĂ»t 1773, Marie AgnĂšs Denyert veuve Charles François Henri de Revol, prĂ©sident au parlement de Paris, est inhumĂ©e dans le cimetiĂšre de Saint-Jacques-du-Haut-Pas121, elle est connue comme jansĂ©niste122. En 1781, la duchesse de Chaulnes est inhumĂ©e dans l’église Saint-Sulpice avec un convoi de 80 lt123. S’y ajoutent les familles accablĂ©es par les rĂ©formes institutionnelles du chancellier Maupeou. En juillet 1773, l’ancien chancelier Lamoignon est enterrĂ© dans le caveau familial de l’église de Saint-Leu Saint-Gilles sans tenture en aucun endroit, sans invitation quelconque ; et l’on ne place pas mĂȘme au lieu de sa sĂ©pulture ce qui s’appelle vulgairement litre, c’est Ă  dire les quatre lĂ©s d’étoffe noire garnis de trois bandes de velours et d’armoiries, qu’on est dans l’usage d’y laisser pendant un an »124. Le 6 avril 1775, Ă  7 heures du matin, RenĂ©-Charles de Maupeou pĂšre, ancien Premier prĂ©sident du Parlement de Paris et pĂšre du chancelier Maupeou si honni par l’opinion publique, est inhumĂ© sans pompe et sans sonnerie dans le cimetiĂšre de l’église de Saint-Sulpice, sa paroisse, auprĂšs de la porte dudit cimetiĂšre, conformĂ©ment Ă  ce qu’il avoit ordonnĂ© par son testament »125. On ignore en revanche les motivations de Vergennes dont le corps est dĂ©posĂ© dans le cimetiĂšre [Ă  Versailles], ainsi qu’il l’avoit ordonnĂ© » en 1784126. Une exception Ă  cette tendance au respect des vƓux des dĂ©funts dans son testament olographe rĂ©digĂ© en 1785, l’ancien lieutenant gĂ©nĂ©ral de police Feydeau de Marville demandait Ă  ĂȘtre enterrĂ© dans le cimetiĂšre de la paroisse, il est inhumĂ© le 3 janvier 1787 dans l’église de sa paroisse, Saint-Sulpice127. ModalitĂ©s du paiement des frais d’obsĂšques mort Ă  crĂ©dit 41Les conditions rĂ©elles du paiement des frais d’enterrement peuvent ĂȘtre prĂ©cisĂ©es. Tableau 3. Paiement des frais d’obsĂšques Nb de cas Frais funĂ©raires dus au moment de l’inventaire Frais funĂ©rairesdĂ©jĂ  payĂ©s dont les frais funĂ©raires payĂ©s avec argent empruntĂ© 1709-1750 20 9 11 0 1751-1785 30 6 24 8 1709-1785 50 15 35 8 Tableau 4. DĂ©lais entre le dĂ©cĂšs ou l’enterrement et le paiement des frais de la paroisse hors frais non payĂ©s Nb de cas DĂ©lai dĂ©cĂšs-paiement 1709-1750 11 10,5 jours 1751-1785 15 4,5 jours 1709-1785 26 7 jours 42Les dĂ©penses d’obsĂšques sont prĂ©levĂ©es sur la succession du dĂ©funt. Dans la pratique, le conjoint survivant ou un des hĂ©ritiers avance les frais, puis, lors du partage ou de la liquidation de la succession, il ou elle se fait rembourser. Pendant la premiĂšre moitiĂ© du xviiie siĂšcle, les sommes payĂ©es sont gĂ©nĂ©ralement dĂ©clarĂ©es oralement et globalement ; ensuite, la preuve devient de plus en souvent Ă©crite, le notaire ou le commissaire au ChĂątelet note plus ou moins succinctement le contenu des quittances. 128 Carpentier de Marigny, J., 1673. 129 SĂ©vignĂ©, Madame de, 1862, note 4, p. 214. 43Les prix payĂ©s par les familles sont parfois nĂ©gociĂ©s et infĂ©rieurs aux mĂ©moires prĂ©sentĂ©s par les prestataires de service. La satire des marguilliers de Saint-Paul publiĂ©e en 1673 prĂ©sente un noble qui nĂ©gocie avec les marguilliers la facture de la paroisse qui monte Ă  2 000 lt128. Des annĂ©es 1690 au milieu du xviiie siĂšcle, seuls les jurĂ©s crieurs et les marchands Ă©piciers de cire accordent des rabais, jamais les paroisses. En 1697, le mĂ©moire du jurĂ© crieur qui a fourni les tentures de deuil pour l’enterrement de Nicolas FuretiĂšre est rĂ©duit de 110 lt 8 sols Ă  96 lt. En 1713, celui qui est prĂ©sentĂ© pour l’enterrement de Charles de SĂ©vignĂ© est diminuĂ© de 582 lt 9 sols 6 deniers Ă  504 lt, et la facture du luminaire passe de 312 lt Ă  282 lt 15 sols129. En 1740 encore, la cire dĂ©pensĂ©e pour l’enterrement de Mme de Courson monte Ă  345 lt 19 sols, somme infĂ©rieure au mĂ©moire initial. Nous n’avons trouvĂ© aucun exemple de rĂ©duction Ă  partir du milieu du xviiie siĂšcle, signe que la pratique s’est perdue et que les prix ne sont sans doute plus nĂ©gociables. En revanche, l’avocat jansĂ©niste Adrien Le Paige dĂ©nonce les pratiques malhonnĂȘtes des marguilliers de Saint-Germain l’Auxerrois qui surfacturent leurs prestations 130 BnF, 4-Z Le Senne 1023, 6 B microfilm 9141, MĂ©moire Ă  Monseigneur procureur gĂ©nĂ©ral, sur les ex ... ainsi, les convois affichĂ©s autrefois de 12, on les affiche Ă  prĂ©sent convois du chƓur et il y a 18 Ă  20 personnes au convoi affichĂ© de 24 ; on fait payer pour 28 personnes quand la sĂ©pulture est au cimetiĂšre, et pour 30 quand elle est Ă  l’église. Les convois affichĂ©s de 30 sont payĂ©s pour 36 et ceux de 40 pour 46. La raison de cette exaction intolĂ©rable est la manie des marguilliers de st Germain d’avoir de la musique et le chant en fleurtis et Ă  contrepoint, qui est chant musical, aprĂšs que toutes les offices, mĂȘme les jours ouvrables, et d’avoir pour cet effet dix chantres dont 4 basses, 2 semainiers, 4 musiciens et 2 serpents. Comme la fabrique n’a pas assez de revenus pour suffire Ă  cette cohorte de musiciens, on a imaginĂ© de mettre une taxe sur les paroissiens. »130 44Ce tĂ©moignage, unique, peut difficilement ĂȘtre exploitĂ©. 131 Sur le crĂ©dit Ă  Paris G. Postel-Vinay & Rosenthal, 2001 ; Coquery, N., 2011. 132 Mercier, 1994, tome 1, Les convois, ch. 255, p. 647. 133 Point de testament sans une fondation de messes [
] et les prĂȘtres auraient refusĂ© la sĂ©pulture’ ... 45On sait par ailleurs qu’une partie des familles paient l’enterrement de leurs parents Ă  crĂ©dit. De 1709 Ă  1785, dans cinquante cas, nous avons pu comparer la date du dĂ©cĂšs ou de l’enterrement avec la date de paiement des diffĂ©rentes factures. Cela permet de faire une brĂšve Ă©tude de la pratique du crĂ©dit dans ce contexte trĂšs particulier131. De 1709 Ă  la fin des annĂ©es 1740, dans un cas sur deux, les frais funĂ©raires ne sont pas encore payĂ©s au moment de l’inventaire, ou bien ils ne le sont pas intĂ©gralement neuf cas sur vingt. En 1751, pour la premiĂšre fois, une veuve dĂ©clare qu’elle a empruntĂ© l’argent des frais funĂ©raires, n’ayant aucun denier comptant. De 1751 Ă  1785, les frais funĂ©raires restent dus une fois sur cinq six cas sur trente, les prestataires des services funĂ©raires font moins souvent crĂ©dit que pendant la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente, ils poussent les familles Ă  emprunter auprĂšs de leurs proches parents, amis, ou voisins. Cette pression Ă©mane en particulier des paroisses, les dĂ©lais de paiement de leurs factures se rĂ©duisent en moyenne, ils passent de dix jours et demi Ă  quatre jours et demi. Mais paroisses et jurĂ©s crieurs font encore crĂ©dit attendu que dans six inventaires, les frais funĂ©raires sont dĂ»s. En conclusion, la moitiĂ© des familles paie les frais funĂ©raires avec leur fortune dans un dĂ©lai de quelques jours Ă  quelques semaines. Pour l’autre moitiĂ©, le paiement se fait Ă  crĂ©dit. Dans la premiĂšre moitiĂ© du xviiie siĂšcle, paroisses, ciriers et jurĂ©s crieurs acceptent que leurs factures soient payĂ©es tardivement. À partir de 1750, ils pressent les hĂ©ritiers d’emprunter les sommes nĂ©cessaires auprĂšs de leurs proches mais acceptent tout de mĂȘme de faire crĂ©dit Ă  ceux qui ne peuvent trouver des prĂȘteurs et qui ont une dette infĂ©rieure Ă  cent lt. Ce constat souligne encore une fois le manque de fiabilitĂ© des affirmations du chroniqueur Louis-SĂ©bastien Mercier qui proclamait On paie toujours d’avance Ă  l’église le convoi, le service & l’enterrement »132. En matiĂšre religieuse, Mercier est prompt Ă  rĂ©pandre des rumeurs qui ne sont pas fondĂ©es133 mais qui alimentent l’anticlĂ©ricalisme. Une consommation peu coĂ»teuse, mais symbolique, les billets d’enterrement 134 Chaunu, P., 1978, p. 353-354. 46Les familles bourgeoises et nobles annoncent trĂšs souvent les dĂ©cĂšs de leurs parents par des faire-part imprimĂ©s entre cinquante et mille exemplaires. Au milieu du xviiie siĂšcle, l’imprimeur Gonichon Ă©tablit le nombre moyen de billets imprimĂ©s par dĂ©funt Ă  cinq cents134. 135 Gros, G., 1993. PrĂ©aud, M., 2002. Lebrun, F., 1971, p. 478-479. 136 Messieurs & dames s’y trouveront, s’il leur plaĂźt. » AN, MC, XXX 221, chemise de juillet 1719, fa ... 137 Makarova, A., 2006, p. 115. 47Ces documents sont apparus au xviie siĂšcle Ă  Paris avant d’ĂȘtre diffusĂ©s en province135. Ils invitent Ă  l’enterrement tantĂŽt les hommes, tantĂŽt les hommes et les femmes136, ils sont remis en main propre aux parents et amis du dĂ©funt ou bien ils sont placardĂ©s ; les avis publiĂ©s dans la presse dans les Affiches Ă  partir de 1745, et dans le Journal de Paris Ă  partir de 1777137 ne s’y substituent pas, ils annoncent seulement les dĂ©cĂšs car ils sont publiĂ©s quelques jours Ă  quelques semaines aprĂšs les obsĂšques. Les formules des billets prĂ©sentent un dĂ©funt qui est dĂ©cĂ©dĂ© dans sa maison » il y a quelques variantes, il est dĂ©cĂ©dĂ© dans la maison de son pĂšre, ou de son fils et qui sera inhumĂ© en l’église de ... sa paroisse ». 138 En 1697, Claude Le Peletier prĂ©cise il veut que sur son billet d’enterrement on puisse lire Doy ... 139 Registre des dĂ©libĂ©rations et ordonnances des marchands merciers de Paris, 1878, p. 220-224 critiq ... 140 Sur le billet de Jean Antoine de Mesmes, premier prĂ©sident du Parlement de Paris, en aoĂ»t 1723 Ma ... 48La titulature du dĂ©funt qui est inscrite sur le billet est plus longue que celle qu’il dĂ©clarait habituellement Ă  son notaire, elle reprend l’ensemble des charges qu’il a exercĂ©es dans les institutions laĂŻques jurĂ© ou garde de son corps, consul ou juge consul au tribunal de commerce et religieuses commissaire des pauvres ou marguillier de sa paroisse, administrateur de confrĂ©rie, ou porteur de la chĂąsse de Sainte-GeneviĂšve. Certaines personnes ĂągĂ©es donnent des consignes sur les titres qu’elles souhaitent y voir figurer138. La rĂ©sonance sociale des billets d’enterrement est forte dans tous les milieux, mais moins dans la bourgeoisie139 que dans la haute noblesse. Les magnifiques qualitĂ©s » et titres ridicules » des dĂ©funts suscitent l’ironie des chroniqueurs tout au long du xviiie siĂšcle140. 141 En 1714, l’épouse d’un marchand de vin de la paroisse Saint-Paul est enterrĂ©e moyennant 51 lt 10 so ... 49Le prix unitaire des billets diminue d’environ 2 sols Ă  1 sol 4 deniers l’unitĂ©, sa consommation se diffuse dans la sociĂ©tĂ©. Jusqu’à la fin du rĂšgne de Louis XIV, les enterrements avec des billets sont tous supĂ©rieurs Ă  350 lt en tout cas dans notre corpus141 À partir de 1725, le seuil infĂ©rieur est abaissĂ© Ă  une centaine de livres. La dĂ©mocratisation des billets s’accentue encore dans les annĂ©es 1750, ils apparaissent dans des enterrements coĂ»tant entre 80 et 100 lt. Les bourgeois de Paris » et les artisans sont les principaux bĂ©nĂ©ficiaires de cette Ă©volution. Tableau 5. Faire-part de dĂ©cĂšs 142 Cent cinquante grands billets de faire-part ont Ă©tĂ© imprimĂ©s et envoyĂ©s aux grands de ce monde » ... 143 Bourgeois de Boynes, 2008, p. 238. 144 Les hĂ©ritiers de M. Goislard, pour Ă©viter les contestations qu’auroit occasionnĂ© Ă  Paris son titr ... 145 Hardy, Ă  paraĂźtre 21 fĂ©vrier 1775 » on apprend aussi que messire de Beze de Lys, conseill ... 146 Sur la recherche par les Ă©lites de l’entre-soi lors des mariages dĂšs le xviie siĂšcle, voir D. Turre ... 50Les nobles refusent de se livrer Ă  une surenchĂšre quantitative avec la bourgeoisie en multipliant le nombre des billets. Ils se singularisent en faisant imprimer leurs faire-part sur de grandes feuilles142, ou bien sur du beau papier.. Ils ne renoncent pas aux funĂ©railles publiques, mais ils prĂ©fĂšrent un public de qualitĂ© plutĂŽt que nombreux. Les magistrats, fidĂšles Ă  leur Ă©thique de dĂ©cence, font parfois distribuer des billets manuscrits. C’est ainsi qu’est annoncĂ© l’enterrement de Pierre Poulletier, conseiller d’État ordinaire depuis 1747, dĂ©cĂ©dĂ© le 9 aoĂ»t 1765, inhumĂ© discrĂštement Ă  Saint-Paul avec pour toute assistance, deux conseillers d’État143. En 1772, c’est par des billets Ă  la main » que le dĂ©cĂšs d’Anne Jean Baptiste Goislard de BaillĂ© 1709-1772, cy devant conseiller au parlement, est annoncĂ© Ă  ses anciens collĂšgues144. AprĂšs la disgrĂące de Maupeou, les anciens parlementaires qui avaient acceptĂ© la liquidation de leur office prĂ©fĂšrent mĂȘme renoncer aux billets145. Le public invitĂ© aux enterrements est restreint, les cĂ©rĂ©monies tendent Ă  devenir strictement privĂ©es146. Sous-consommer, surconsommer 51Dans une sociĂ©tĂ© oĂč la mobilitĂ© sociale s’accentue, le luxe plus ou moins grand des funĂ©railles est une des formalisations du rang auquel les individus s’identifient. La bourgeoisie partage avec la noblesse un mĂȘme sentiment de l’honneur, elle est cependant plus conformiste car elle attache une grande importance Ă  l’expression mĂȘme Ă©phĂ©mĂšre de sa dignitĂ©. La noblesse s’affranchit de ce modĂšle en reconnaissant aux mourants le droit de choisir leur lieu et leur mode d’inhumation ; la robe va parfois plus loin en renonçant au faste et Ă  la publicitĂ© des funĂ©railles. 3. Le deuil de la famille 147 Pellegrin, N. & Winn, C. H., 2003. 148 Par exemple, H. Medick, 1995, p. 761. Taylor, L., 1983, p. 119 dans les Pays-Bas, en 1754 l’impĂ©ra ... 149 Kriedte, P., 1995, p. 750 aprĂšs la mort de Friedrich von der Leyen, le 23 novembre 1778, ses emp ... 52L’enterrement terminĂ©, la famille continue Ă  tĂ©moigner de la perte d’un des siens en portant son deuil. Le port du deuil est commun aux sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes traditionnelles jusqu’aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale147, sa durĂ©e est rĂ©glementĂ©e par les coutumes ou les ordonnances. Depuis l’AntiquitĂ©, la tendance Ă  l’inflation de ces dĂ©penses de reprĂ©sentation incite les États Ă  promulguer des lois somptuaires ou bien des rĂ©glementations spĂ©cifiques148 qui ne sont pas toujours ou pas souvent ? appliquĂ©es149. La bibliographie, trĂšs riche sur le deuil et ses pratiques dans la haute sociĂ©tĂ© au bas Moyen Ăąge et Ă  l’époque moderne, est beaucoup moins fournie sur les autres catĂ©gories sociales. 150 Beauvalet-Boutouyrie, S., 2001, p. 218. 151 Taylor, L., 1983, p. 119. 53À Paris, les parents et hĂ©ritiers d’un dĂ©funt sont astreints par la coutume Ă  en porter le deuil pendant une durĂ©e qui varie selon leurs liens de parentĂ© la veuve porte le deuil de son conjoint pendant un an et demi, le veuf pendant six mois. L’usage veut aussi que dans la bonne bourgeoisie et la noblesse, le deuil soit aussi portĂ© par les domestiques ; dans la noblesse seule, l’habitat et les carrosses sont parĂ©s de noir150. Les frais de deuil des veuves, des enfants, ou des domestiques sont gĂ©nĂ©ralement Ă©valuĂ©s Ă  part dans les actes de successions, bien qu’ils fassent thĂ©oriquement partie des frais funĂ©raires dans leur dĂ©finition jurisprudentielle ; ceux des veufs ne sont jamais mentionnĂ©s car le mari survivant porte le deuil Ă  ses frais. Les sources mentionnent rarement les dĂ©penses rĂ©elles une vingtaine de cas, plus souvent les sommes forfaitaires attribuĂ©es aux seules veuves. Elles ne suggĂšrent pas de dĂ©mocratisation en matiĂšre de coupe des vĂȘtements, contrairement Ă  ce qu’on observe au xviiie siĂšcle en Angleterre oĂč les classes moyennes finissent par porter des habits de deuil based on aristocratic lines »151. Deuil des parents et des domestiques 152 Pellegrin, N., 1989, p. 70-72. 54Les hĂ©ritiers les plus fortunĂ©s disposent parfois de quelques objets de deuil dans leur garde-robe Ă©pĂ©e de deuil, boucles de chaussures
, mais, Ă  cause de l’évolution des couleurs dominantes dans les garde-robes des Parisiens, la grande majoritĂ© doit de plus en plus faire confectionner de nouveaux vĂȘtements. À la fin du rĂšgne de Louis XIV, le port des couleurs sombres n’est pas l’apanage des milieux populaires », chacun a dans sa garde-robe des vĂȘtements ordinaires qui peuvent passer pour des habits de deuil ». En revanche, dans les annĂ©es prĂ©cĂ©dant la RĂ©volution, les vĂȘtements de couleur claire l’emportent, porter le deuil implique l’acquisition d’une tenue spĂ©ciale »152. 153 AN, MC, XCVIII 532, 6 dĂ©cembre 1755, compte d’exĂ©cution testamentaire de Claude-RenĂ© Lelong, maĂźtre ... 154 Hardy, 2008, p. 353-354 octobre 1768. 55Les testaments qui attribuent des sommes aux hĂ©ritiers Ă  cet effet sont rares. En 1747, Claude-RenĂ© Lelong, maĂźtre ordinaire en la chambre des comptes, lĂšgue 1 000 lt Ă  chacun de ses cinq enfants, tous adultes, pour leur deuil. Le legs ne suffit pas Ă  couvrir les dĂ©penses qui montent Ă  1 500 lt. Il faut dire que les hĂ©ritiers ont de trĂšs belles situations deux fils et deux gendres sont maĂźtres des comptes comme leur pĂšre et beau-pĂšre, le troisiĂšme gendre est un riche manufacturier et secrĂ©taire du roi Paignon Dijonval ; Mme Lelong n’est pas en reste, elle dĂ©pense 1 903 lt 9 sols pour son deuil et celui de ses domestiques153. Second et dernier exemple, en 1768, Jean-Baptiste Coignard, ancien libraire devenu secrĂ©taire du roi, richissime mais sans enfants, donne 2 000 lt Ă  chacune de ses sƓurs pour son deuil » dans un testament fantastique que Hardy reproduit dans son intĂ©gralitĂ©154. 2 000 lt est une somme qui convient tout Ă  fait Ă  son rang d’anobli. 155 AN, MC, LIII 226, 22 mai 1724, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Louise Desgodets veuve Nicolas Guillaume D ... 156 AN, MC, LXVII 594, 14 aoĂ»t 1755, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Marie-Madeleine Bingant Ă©pouse Thomas Fr ... 157 AN, MC, CXV 593, 22 octobre 1751, liquidation de la succession d’Henri Lehuart, marchand mercier. 56Le port du deuil est prĂ©vu pour les enfants, mĂȘme dans la bourgeoisie. Aucun des exemples glanĂ©s dans les archives n’est infĂ©rieur Ă  100 lt. En 1724, 119 lt 16 sols sont payĂ©s aux frĂšres tailleurs pour fournitures d’habits de deuil Ă  François Alexandre Daustel, treize ans, fils aĂźnĂ© du premier lit de Mme HĂ©bert, veuve en premiĂšres noces d’un mercier et remariĂ©e avec un autre155. L’ñge minimal est difficile Ă  dĂ©terminer, mais des enfants de cinq ans peuvent porter le deuil de leur mĂšre. L’inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Mme Ruel, Ă©pouse d’un mercier failli, mentionne deux quittances de dĂ©penses faites par son Ă©poux pour le deuil de leurs enfants et de sa domestique d’un montant total de 140 lt 10 sols 6 deniers. Or leurs trois enfants ont respectivement cinq ans et trois mois, deux ans et huit mois et dix mois et demi156. Les habits des filles semblent plus coĂ»teux que ceux des garçons Henri Lehuart, marchand mercier, meurt en 1751, le deuil de son fils de vingt-trois ans, coĂ»te 147 lt 17 sols 6 deniers, celui de sa fille de vingt-et-un ans monte Ă  167 lt 1 sol157. 158 AN, MC, XLVI 426, 13 juin 1769, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Jean-Henri-Thomas Marianchau, bourgeois d ... 159 AN, MC, XXXIX 176, 14 novembre 1691, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Marie Versoris, Ă©pouse Charles Verso ... 160 AN, MC, X 350, 14 octobre 1720, testament de Gabriel Dezegre, bourgeois de Paris. 161 Denisart, 1787, p. 649. 162 Duma, J., 1995, p. 416. 57Le coĂ»t des vĂȘtements de deuil des domestiques ordinaires est parfois moins important. En 1769, le deuil de la cuisiniĂšre de Jean-Henri-Thomas Marianchau, bourgeois de Paris » qui pratique la recette de rentes, coĂ»te 36 lt, alors que le fils du dĂ©funt, Benoit CĂ©sar Alexandre, a droit Ă  120 lt158. Les dĂ©penses des maĂźtres d’hĂŽtel, valets de chambre et autres femmes de chambre sont en revanche proches de celles des enfants en novembre 1691, Élisabeth Perard, femme de chambre de l’épouse d’un ancien maĂźtre ordinaire de la chambre des comptes, dĂ©clare au notaire qu’elle a dĂ©pensĂ© 105 lt 18 sols 6 deniers pour son habit de deuil qu’elle a fait faire incontinant aprĂšs le dĂ©cĂšs de lad. Dame » ; la somme est Ă  rapporter aux quinze Ă©cus de gages qu’elle percevait chaque annĂ©e159. Les testateurs prĂ©voient parfois des legs particuliers destinĂ©s Ă  financer ces nouveaux vĂȘtements des domestiques. En 1699, le banquier François Denis demande que chacun de ses domestiques ait un habit de deuil. En 1720, Gabriel Dezegre, bourgeois de Paris », donne 100 lt Ă  chacun de ses domestiques et 500 lt Ă  la veuve de Beauvais, sa gouvernante, pour leurs habits de deuil160. En 1748, le sieur Baudin, rentier, lĂšgue un deuil honnĂȘte » Ă  ses domestiques ; il laisse environ 50 000 lt Ă  son dĂ©cĂšs, le deuil est fixĂ© Ă  150 lt par une sentence du ChĂątelet161. Dans les maisons aristocratiques, les sommes payĂ©es pour l’endeuillement de la livrĂ©e reprĂ©sentent des sommes colossales chez les Bourbon-PenthiĂšvre, habiller les officiers et domestiques de l’écurie coĂ»te 6 654 lt pour le deuil de feu madame » en 1722, 7 972 lt en 1732 pour le deuil du Roi de Sardaigne »162. Le deuil de la veuve des frais Ă  l’indemnitĂ© 163 AN, MC, XXIV 768, 24 janvier 1760, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Louis Sauvage de L’Isle bourgeois de ... 164 AN, MC, LVIII 485, 21 novembre 1777, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Jacques Arnaud, bourgeois de Paris. 165 AN, MC, L 588, 24 fĂ©vrier 1773, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Philibert Fattoud, marchand mercier Ă©tof ... 58Les frais de deuil concernent bien sĂ»r avant tout les veuves. Dans la coutume de Paris, ils sont prĂ©levĂ©s sur la succession des dĂ©funts alors qu’en Bretagne et en Bourgogne, la veuve doit porter le deuil Ă  ses dĂ©pens. On n’a trouvĂ© aucun exemple de dĂ©penses infĂ©rieures Ă  100 lt. En 1760, la veuve de Louis Sauvage de L’Isle bourgeois de Paris », ancien valet de chambre d’un duc et ancien secrĂ©taire d’un Ă©vĂȘque, prĂ©sente un mĂ©moire de fournitures de deuil montant Ă  109 lt 5 sols son douaire est de 800lt163. En 1777, Jacques Arnaud, bourgeois de Paris », et son Ă©pouse forment un couple modeste qui paie 3 lt 13 sols et 6 deniers de capitation, mais Mme Arnaud, dont le douaire est de 600 lt, dĂ©pense 101 lt 6 sols 6 deniers pour son deuil164. Dans la bonne bourgeoisie, les frais de deuil de Marie-Jeanne Ticquet, veuve d’un riche marchand mercier de la paroisse Saint-Jean en GrĂšve, douĂ©e de 800 lt de rente, montent Ă  887 lt 15 sols 7 deniers en 1773, tandis que l’enterrement de son Ă©poux a coĂ»tĂ© environ 730 lt165. 166 Dousset-Seiden, C., 2009, p. 50. 167 PĂ©nicaut, E., 2004, p. 400. 168 AN, MC, XXIV 690, 15 novembre 1742, partage compte et liquidation de la succession de François Delo ... 59Les veuves se voient aussi attribuer des indemnitĂ©s de deuil, pratique qui s’inspire des rĂšgles en vigueur dans les pays de droit Ă©crit166. Les montants de ces sommes forfaitaires ne figurent pas dans les testaments, ils sont exceptionnellement mentionnĂ©s dans les contrats de secondes noces, on les trouve surtout dans les actes de rĂšglement des successions des Ă©poux dĂ©funts. Ces donnĂ©es ont Ă©tĂ© complĂ©tĂ©es avec celles fournies par des ouvrages de jurisprudence et divers travaux d’historiens. Lors de l’établissement des partages, comptes de communautĂ© ou autres liquidations, le montant du deuil est proposĂ© par la veuve puis acceptĂ© ou bien refusĂ© par les autres parties, auquel cas un nouveau prix est fixĂ© de concert167. Le corpus contient ainsi quatre vingt-quinze indemnitĂ©s demandĂ©es et attribuĂ©es entre 1678 et 1789, Ă  rapporter aux trois cas oĂč les veuves renoncent expressĂ©ment Ă  leur indemnitĂ© de deuil168. 60La tendance gĂ©nĂ©rale Ă  l’inflation de cette indemnitĂ© explique sa fixation coutumiĂšre Ă  une annĂ©e de revenu de douaire vers le milieu du xviiie siĂšcle. Tableau 6. IndemnitĂ© de deuil et l’annĂ©e de douaire, 1678-1789 Datesde rĂšglementdes successions cas Montantdu deuil infĂ©rieurau douaire Montantdu deuilĂ©galau douaire Montantdu deuil supĂ©rieurau douaire Montant du douaire inconnu Montant du deuil demandĂ© par la veuve diminuĂ© 1678-1726 13 2 4 5 1 1 1727-1750 31 3 13 12 3 10 1751-1789 51 6 24 18 3 0 169 Brillon, 1727, tome 2, p. 609. 170 Le Boindre, J., 1997, p. 388 d’aprĂšs AN, Y 14614B, 28 aoĂ»t 1696, 3e chapitre de dĂ©penses. 61Les ouvrages de jurisprudence de la fin du rĂšgne de Louis XIV ne comprennent en effet aucune indication sur le montant du deuil de la veuve, pas plus les Questions notables de droit, ouvrage de Leprestre et Gueret 1679, que l’édition de 1711 du Dictionnaire des arrĂȘts de Brillon. Les dĂ©cisions des juges permettent Ă  la veuve de tenir son rang, mĂȘme au dĂ©triment des hĂ©ritiers ou des crĂ©anciers de son dĂ©funt Ă©poux. La jurisprudence prend alors implicitement comme rĂ©fĂ©rence la position sociale originelle des couples et non leur condition Ă©conomique prĂ©sente. Un arrĂȘt du parlement du 26 mars 1694 porte Ă  3 500 t le deuil de la veuve du conseiller Dalesse dont la succession ne peut payer tous les crĂ©anciers169. Dans les transactions privĂ©es, les valeurs sont les mĂȘmes. Françoise Beschefer veuve Jean Le Boindre, conseiller au parlement mort en 1693, dĂ©clare ainsi quand l’avocat du petit-fils contesta les 3 000 lt que la veuve rĂ©clamait pour son deuil et celui des domestiques et Ă©quipages, elle rĂ©pliqua simplement pour une dame de sa qualité’170 ; alors que son contrat de mariage 2 juin 1647 lui accordait un douaire de 1 600 lt de rente si elle avait des enfants. 171 Augeard, M., 1713, tome 2, XCVIII, p. 684. 172 Bourjon, F., 1770, tome 1, p. 633. 62La fin du rĂšgne de Louis XIV amorce une pĂ©riode un peu moins favorable aux droits des femmes. La veuve de M. de Granges, prĂ©sident de la chambre des comptes de Rouen, qui demandait 6 000 lt et avait obtenu 1 500 lt du ChĂątelet, se voit finalement attribuer 2 000 lt en 1710 par le parlement171. Les ArrĂȘts notables de Mathieu Augeard, publiĂ©s en 1713, prĂ©sentent cette dĂ©cision judiciaire dans un chapitre dont le titre tĂ©moigne des premiers efforts des juristes pour codifier le deuil Sur quel pied les hĂ©ritiers du mari doivent fournir le deuil Ă  sa veuve ». L’argumentaire de l’avocat gĂ©nĂ©ral met l’accent sur la condition et les biens du dĂ©funt Ă©poux pour justifier le montant attribuĂ©, il ne fait pas rĂ©fĂ©rence au montant du douaire environ 4 666 lt de rente. La veuve d’un maĂźtre des comptes Ă  qui le ChĂątelet avait accordĂ© 1 500 lt obtient 2 000 lt du parlement en 1710172. 173 Houard, D., 1780, tome 1, article Deuil », p. 488. 174 Brillon, 1727, tome 2, p. 608-609. 63Les efforts de codification coutumiĂšre se poursuivent pendant les deux premiĂšres dĂ©cennies du rĂšgne de Louis XV. Deux Ordonnances, l’une du 23 Juin 1716, l’autre du 8 Octobre 1731, ont fixĂ© le deuil Ă  une annĂ©e du douaire, [
] mais elles n’ont point Ă©tĂ© enregistrĂ©es »173. L’édition de 1727 du Dictionnaire de Brillon prĂ©sente les diffĂ©rentes modalitĂ©s de son Ă©valuation le deuil se rĂšgle ordinairement Ă  Paris au tiers, ou au plus Ă  la moitiĂ© du revenu d’une annĂ©e du douaire ; cependant le deuil des veuves du commun se rĂšgle Ă  50 lt » ; plus loin Brillon ajoute que le deuil d’une veuve s’arbitre suivant le douaire & s’égale Ă  lui »174. 64Les donnĂ©es tirĂ©es des actes de la pratique jusqu’en 1736 confirment cette impression d’une absence de norme d’usage et l’idĂ©e que la veuve fixe elle-mĂȘme le montant de son deuil en fonction des dĂ©penses qu’elle a faites. Sur vingt-et-une indemnitĂ©s, une seule est rĂ©duite de moitiĂ© par rapport au vƓu de la veuve, et sept Ă©quivalent Ă  une annĂ©e de douaire. 175 AN, Y 11051A, 19 janvier 1736, liquidation de reprises et conventions matrimoniales de madame la pr ... 65Le changement s’opĂšre trĂšs rapidement. À la fin des annĂ©es 1730, les juges du ChĂątelet adoptent l’unitĂ© de l’annĂ©e de revenu du douaire comme rĂ©fĂ©rence. Dans notre corpus, la premiĂšre allusion date de 1736 dans la liquidation de la succession d’AndrĂ© Robert LefĂšvre d’Eaubonne, prĂ©sident au grand Conseil et maĂźtre des requĂȘtes honoraire les reprises de Mme d’Eaubonne sont Ă©valuĂ©es Ă  une certaine somme, sans prejudice Ă  madame d’Eaubonne de son deuil sur le pied d’une annĂ©e de son douaire »175, soit 5 000 lt. La codification semble donc s’établir dans la noblesse avant de se diffuser dans le reste de la sociĂ©tĂ©, selon un processus tout Ă  fait banal. La nouvelle norme sert Ă  justifier la diminution des sommes rĂ©clamĂ©es par les veuves entre 1736 et 1745, dix-sept deuils sont accordĂ©s, dont dix sont rĂ©duits par rapport Ă  la requĂȘte initiale. Les documents tirĂ©s des archives des notaires et des commissaires de police portent la trace des nĂ©gociations l’indemnitĂ© demandĂ©e est biffĂ©e, la somme accordĂ©e est Ă©crite dans la marge et est dĂ»ment justifiĂ©e arbitrĂ©e entre les parties ». 66À partir de 1746, les ratures disparaissent, les sommes demandĂ©es sont attribuĂ©es, les acteurs sociaux connaissent cette nouvelle norme mĂȘme s’ils ne l’appliquent pas. Dans les annĂ©es 1760, l’annĂ©e du revenu du douaire devient la mĂ©diane des indemnitĂ©s de deuil dix-sept sur vingt-six cas renseignĂ©s. Ce qui n’empĂȘche pas les parties de dĂ©cider librement de la transgresser, en particulier quand la fortune du couple est bien supĂ©rieure Ă  celle qu’il avait au moment de son Ă©tablissement un tiers. 176 Nouveau stile du ChĂątelet de Paris, 1746, p. 84. 177 FerriĂšre de, 1754, tome 1, p. 480. 178 Denisart, 1787, p. 362. 67Les recueils de jurisprudence enregistrent la nouvelle norme avec retard, pratiquement une gĂ©nĂ©ration plus tard. Le Nouveau stile du ChĂątelet de Paris publiĂ© en 1747 ignore la codification coutumiĂšre puisqu’il prĂ©sente un compte fictif de communautĂ© oĂč le deuil monte Ă  deux annĂ©es de revenu du douaire fixĂ© Ă  2 000 lt176. En 1754, le Dictionnaire de Claude-Joseph de FerriĂšre prĂ©cise qu’ordinairement les impenses sic pour les habits de deuil de la femme, se reglent Ă  Paris Ă  la moitiĂ© du revenu d’une annĂ©e du douaire »177. Il faut attendre les annĂ©es 1760 pour que tous les ouvrages prennent l’annĂ©e du douaire comme rĂ©fĂ©rence. Encore Denisart estime t-il que l’annĂ©e de douaire est la somme attribuĂ©e ordinairement aux personnes du commun », mais qu’elle ne suffit pas Ă  l’égard des personnes constituĂ©es en dignitĂ©, sur-tout lorsque la dignitĂ© est augmentĂ©e pendant la durĂ©e du mariage »178. Pourtant, dans notre corpus, les rĂšgles d’attribution du deuil ne semblent pas diffĂ©rentes entre la bourgeoisie et la noblesse. 179 Denisart, 1787, p. 362. 68Les juristes ont donc finalement choisi l’annĂ©e de douaire comme rĂ©fĂ©rence, belle somme dont le montant a Ă©tĂ© fixĂ© au moment du mariage, ils prennent en compte la condition d’origine du couple, qui a pu Ă©voluer. Ce choix traduit aussi la prĂ©gnance d’une mentalitĂ© qui consiste, en cas de dĂ©classement, Ă  prendre pour rĂ©fĂ©rence le groupe d’origine et non le groupe prĂ©sent. En cas d’enrichissement, les acteurs peuvent librement dĂ©roger Ă  la coutume. En cas d’appauvrissement, les juges n’hĂ©sitent pas Ă  protĂ©ger les droits des crĂ©anciers Marie-Charlotte d’Estrades, veuve de Pierre Jean Romanet, conseiller puis prĂ©sident au parlement, mariĂ©e en 1717 avec un douaire de 6 000 lt, se borne Ă  demander 5 000 lt pour son deuil puisque son Ă©poux est mort ruinĂ© ; en 1752, le parlement rĂ©duit l’indemnitĂ© Ă  4 000 lt sous la pression des crĂ©anciers179. Tableau 7. IndemnitĂ©s de deuil par groupe social ou professionnel pour 75 cas classables, 1671-1789 180 Daumard, A. et Furet, F., 1961. 69À l’échelle macro, quelle part des Parisiennes a accĂšs au deuil ? Si on considĂšre qu’à partir des annĂ©es 1740, l’indemnitĂ© de 50 lt correspond en moyenne Ă  une annĂ©e du douaire au denier 20 intĂ©rĂȘt officiel Ă  5 %, le douaire minimal est de 1 000 lt. Dans la coutume de Paris, le douaire Ă©quivaut en thĂ©orie Ă  la moitiĂ© des biens de l’époux au moment du mariage, ici une fortune masculine minimale de 2 000 lt. Or dans les travaux d’Adeline Daumard et François Furet sur les mariages de 1749 qui Ă©valuent les apports au mariage cumulĂ©s des deux Ă©poux, les apports supĂ©rieurs Ă  2 000 lt reprĂ©sentent 55,35 % des contrats180. Sociologiquement, les catĂ©gories qui bĂ©nĂ©ficient du deuil sont situĂ©es au-dessus des gens du peuple qui demandent des convois de charitĂ©. Il n’y a quasiment pas d’ouvriers dans notre corpus, alors que les domestiques enrichis et autres bourgeois de Paris » y sont mĂȘlĂ©s aux maĂźtres artisans. On peut donc estimer que les indemnitĂ©s de deuil concernent potentiellement la moitiĂ© des Parisiennes mariĂ©es. La gradation des indemnitĂ©s suit grossiĂšrement la hiĂ©rarchie sociale. 181 Brillon, 1727, tome 2, p. 608-609. 70D’aprĂšs l’arrĂȘtiste Brillon dont l’ouvrage est publiĂ© en 1727, la coutume fixe le montant du douaire Ă  50 lt pour les veuves du commun181. Dans notre corpus, les premiers exemples d’indemnitĂ©s infĂ©rieures Ă  100 lt datent des annĂ©es 1730, signe d’une dĂ©mocratisation du deuil qui profite surtout aux artisans. En 1736, Sulpice Robbe, maĂźtre potier d’étain dĂ©cĂšde en laissant quatre enfants vivants, deux fils aussi maĂźtres potiers d’étain, un gendre maĂźtre tabletier, un autre maĂźtre fondeur. Ses funĂ©railles coĂ»tent 105 lt, et sa veuve reçoit 75 lt au titre de son deuil. Les Robbe s’étaient mariĂ©s trĂšs modestement en 1699 ; ils s’accordaient un prĂ©ciput de 50 lt ; aucun douaire n’était mentionnĂ©, dernier indice de l’appartenance de ce couple aux milieux populaires. Or, ce minimum de 50 lt reste valable jusqu’à la RĂ©volution, il vaut en 1751 pour la veuve d’un mercier failli qui est devenu commis mais Ă  qui on avait promis un douaire de 300 lt de rente ; il vaut aussi en 1768 pour la veuve d’un frotteur mariĂ©e en 1730 avec un douaire de 500 lt. 182 Menjot d’Elbenne, S., 1923, p. 128. 183 AN, MC, XIX 746, 6 fĂ©vrier 1754, liquidation et partage de la succession Louis Roberge de Boismorel ... 184 PĂ©nicaut, E., 2004, p. 400. 185 Cuvillier, J., 2005, p. 89-90. 186 VergĂ©-Franceschi, M., 1990, p. 2281. 187 Denisart, 1787, p. 362. 188 AN, MC, CXII 568, 22 septembre 1756, compte et arrĂȘtĂ© de la succession du duc de ChĂątillon. 189 Lagrave de, 1999, p. XIV et 13. 71Le seuil de 300 lt apparaĂźt, comme pour les frais funĂ©raires, comme une limite supĂ©rieure des consommations de la petite bourgeoisie. Dans le milieu des notables, la fourchette est Ă©troite entre 600 et 1 000 lt. Pour les financiers et les nobles, cette derniĂšre somme est un seuil plancher. Mme de la SabliĂšre, veuve d’un financier, a un douaire de 2 000 lt de rente et touche un deuil de 4 000 lt aprĂšs la mort de son Ă©poux en 1679182. La veuve du payeur des rentes Louis Roberge de Boismorel, douĂ©e de 2 000 lt de rente, se voit attribuer un deuil d’une annĂ©e de douaire en 1754183. La somme accordĂ©e en 1721 Ă  Élisabeth-ThĂ©rĂšse Le Rebours, veuve de l’ancien contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des finances Chamillart, 5 000 lt, se situe logiquement dans une frange supĂ©rieure184. L’aristocratie titrĂ©e est encore au-dessus. Catherine AngĂ©lique d’Albert de Luynes Ă©pouse en 1694 le marquis de Gouffier, son douaire est fixĂ© Ă  6 000 lt de rente s’ils ont des enfants ; le marquis dĂ©cĂšde en 1706, les frais de deuil sont estimĂ©s Ă  une annĂ©e de douaire185. Au dĂ©but du gouvernement personnel de Louis XV, la veuve du marĂ©chal de Montesquiou demande 12 000 lt, le lĂ©gataire de son dĂ©funt Ă©poux en propose 4 000 lt, la justice arbitre Ă  8 000 lt en 1726 ; Denisart justifie la dĂ©cision en arguant que 4 000 lt n’est pas [une somme] suffisante, pour le deuil de la veuve d’un marĂ©chal de France ». Les 12 000 lt rĂ©clamĂ©s par la marĂ©chale de Broglie, veuve depuis 1727 et douĂ©e de 6 000 lt de rente, sont cohĂ©rents avec le cas prĂ©cĂ©dent186. Mais un plafond semble avoir Ă©tĂ© implicitement fixĂ© Ă  8 000 lt. En 1729, la comtesse de la Motte obtient cette somme187, tout comme la veuve du duc de Chatillon douĂ©e pourtant de 9 000 lt de rente en 1756188, et Mme HelvĂ©tius douĂ©e de 8 000 lt de rente en 1771189. On ne s’étonnera pas que la veuve d’un financier rivalise avec les grands nobles d’épĂ©e en cette fin d’Ancien RĂ©gime. Tableau 8. IndemnitĂ©s de deuil et frais funĂ©raires, 1695-1789 Nombretotal Nb fraisfunĂ©rairessupĂ©rieurs Ă  deuil Nb fraisfunĂ©rairesinfĂ©rieursĂ  deuil Moyennedes fraisfunĂ©raires lt Moyennedes indemnitĂ©sde deuil lt 1695-1703 2 2 0 1721-1750 17 10 7 396 340 1751-1789 16 6 10 638 1 009 1695-1789 35 18 17 471 666 72La comparaison entre les indemnitĂ©s moyennes de deuil et les frais d’enterrement moyens rĂ©vĂšle un dimorphisme sexuel des consommations funĂ©raires dans les catĂ©gories supĂ©rieures de la sociĂ©tĂ©. En effet, chez les bourgeois de Paris », ces dĂ©penses sont sensiblement Ă©quivalentes environ 150 lt, dans le milieu des notables, des marchands non-notables et des artisans, elles sont voisines 820 lt / 735,9 lt ; 476 lt / 405,7 lt ; 165 lt / 202 lt. L’écart se creuse chez les avocats non notables 537,5 lt / 384,4 lt, il devient trĂšs important chez les financiers et les nobles en moyenne, un enterrement coĂ»te environ 1 000 lt, le deuil de la veuve et de ses domestiques 4 000 lt. 73La comparaison peut ĂȘtre approfondie par quelques Ă©tudes de cas trente-cinq cas. Dans ce petit corpus, la moyenne des indemnitĂ©s de deuil est de 666 lt, bien supĂ©rieure Ă  celle des frais funĂ©raires plus de 400 lt. LĂ  encore, les annĂ©es 1730 sont des annĂ©es charniĂšres. Jusqu’en 1738, les frais funĂ©raires sont trĂšs majoritairement supĂ©rieurs aux dĂ©penses de deuil neuf cas sur dix. À partir de la dĂ©cennie 1740, c’est l’inverse. En fait, quand le deuil vaut entre 45 et 400 lt, il est gĂ©nĂ©ralement infĂ©rieur aux frais funĂ©raires ; en revanche, quand le deuil vaut entre 500 et 8 000 lt les cas vont jusqu’en 1788, sa valeur est supĂ©rieure aux dĂ©penses des obsĂšques de l’époux. En 1742, les obsĂšques du mercier Barbier coĂ»tent 884 lt, le deuil de sa veuve est de 1 000 lt. 190 Roche, D., 1989 tableau 7. 74Dans ce petit corpus, les indemnitĂ©s de deuil connaissent une forte croissance 100 %, nettement plus forte que celle des frais d’obsĂšques 61 %. Cette augmentation touche surtout les grosses fortunes, qui consacrent plus de 350 lt aux funĂ©railles ou 500 lt et plus au deuil de la veuve. Cette forte croissance est cohĂ©rente avec l’augmentation des dĂ©penses vestimentaires que Daniel Roche a observĂ©e dans tous les milieux sociaux entre la fin du rĂšgne de Louis XIV et la RĂ©volution190. Les familles sont loin de renoncer Ă  ces dĂ©penses de reprĂ©sentation, ce qui explique la multiplication des commentaires des moralistes. 75Cette diffusion du deuil dans la sociĂ©tĂ© parisienne compense une disparition progressive de la visibilitĂ© des morts dans les Ă©glises paroissiales. * 76En mobilisant diffĂ©rents types de sources, cet article a tentĂ© de prĂ©senter une Ă©tude d’une partie du marchĂ© funĂ©raire » Ă  Paris des annĂ©es 1680 Ă  la RĂ©volution. 77Les prestataires de services proposent aux familles des produits variĂ©s. Dans les paroisses, l’absence de classes leur permet de choisir l’enterrement qu’elles peuvent et veulent payer. Avec le dĂ©groupage des offres et la fin des avantages consentis aux marguilliers et aux anciens paroissiens, l’offre est de plus en plus souple. L’étude des consommations funĂ©raires rĂ©vĂšle cependant la force des reprĂ©sentations communes qui pousse la majoritĂ© des acteurs appartenant Ă  un mĂȘme groupe social Ă  ne pas dĂ©passer certaines limites, Ă  respecter des normes sociales tacites. Les cas de transgression ne sont pas exceptionnels, mais un sentiment religieux intense ou une belle fortune acquise sur le tard leur donnent sens. 191 Croq, L., 2010. 78Les dĂ©penses funĂ©raires, frais d’obsĂšques et de deuil, font partie de la culture des apparences. La bourgeoisie parisienne reste attachĂ©e Ă  ces formes d’expression du rang et de la fortune des familles dans l’espace public. Dans une sociĂ©tĂ© oĂč l’enrichissement est plus rapide que l’ascension sociale, oĂč les marques de puissance des notables sont en voie de disparition avec la suppression des bancs familiaux dans les Ă©glises paroissiales191, le convoi et son faste permettent de manifester furtivement Ă  la fois sa bonne fortune et son respect des devoirs familiaux. Avec les mariages, les obsĂšques sont un des rites de passage qui permet la surconsommation. 79Le faste des obsĂšques, d’une dizaine Ă  quelques milliers de livres, est globalement proportionnel au rang des acteurs. L’adĂ©quation de ces Ă©chelles est cependant troublĂ©e par de multiples anomalies. Les nobles restent bien sĂ»r soucieux de leur honneur, mais ils manifestent de plusieurs façons leur refus d’un conformisme qu’ils jugent sans doute petit bourgeois. Les droits de la conscience individuelle priment ceux de la famille, ce qui va Ă  l’encontre de l’essence lignagĂšre mĂȘme de la noblesse. La tendance de la robe est plutĂŽt Ă  la sous-consommation qu’aux dĂ©penses ostentatoires. Les plaintes des curĂ©s du Marais font sens les magistrats qui y sont particuliĂšrement nombreux refusent le luxe aristocratique et les convois les plus fastueux. Les enterrements des financiers, plus onĂ©reux, induisent un dĂ©classement relatif de la magistrature. La bourgeoisie est aussi touchĂ©e par des opĂ©rations de reclassement symboliques dans les deux derniĂšres dĂ©cennies de l’Ancien RĂ©gime, les dĂ©penses d’obsĂšques des petite et moyenne bourgeoisie enrichies s’emballent et atteignent le niveau de celles des notables, bourgeoisie politique alors dĂ©valorisĂ©e par le rattachement de l’échevinage Ă  la sphĂšre monarchique et par la politique libĂ©rale menĂ©e par le contrĂŽle gĂ©nĂ©ral des finances. Le hiatus entre la rapiditĂ© des changements Ă©conomiques et la lenteur des mutations sociales est frappant. 192 Croq, L., 2009, p. 38. 80L’inflation du coĂ»t des obsĂšques de la bourgeoisie Ă©conomique est un des signes de la dĂ©mocratisation de certaines consommations funĂ©raires qui est un phĂ©nomĂšne marquant du siĂšcle des LumiĂšres. Le maintien par les fabriques des tarifs planchers permet aux gens du peuple de faire inhumer leurs parents dans les cimetiĂšres paroissiaux pour une dizaine de livres sans avoir recours Ă  la charitĂ©. Les billets d’enterrement mais aussi le deuil se diffusent dans la petite bourgeoisie. À l’autre bout de l’échelle sociale, l’envolĂ©e des rĂ©clamations des femmes de la noblesse qui doivent non seulement changer leur garde-robe mais aussi vĂȘtir les nombreux domestiques de la maison amĂšne les juges Ă  codifier l’indemnitĂ© de deuil Ă  une annĂ©e du revenu du douaire vers le milieu du xviiie siĂšcle. Cette restriction jurisprudentielle, dont les arrĂȘtistes tĂ©moignent bien tardivement, participe de la dynamique de limitation des droits des femmes au xviiie siĂšcle elle s’ajoute Ă  la rĂ©duction des droits des filles-mĂšres sur les pĂšres putatifs de leurs enfants et Ă  la perte du statut de crĂ©anciĂšre privilĂ©giĂ©e des femmes sĂ©parĂ©es de biens dans les annĂ©es 1740192. 81Ces mutations sont Ă©talĂ©es sur plusieurs dĂ©cennies, aussi n’ont-elles guĂšre suscitĂ© de commentaires des contemporains. Elles contrastent avec la faiblesse des changements initiĂ©s par la monarchie et le parlement dans la capitale en matiĂšre funĂ©raire, celle-ci est en retard par rapport aux autres villes du royaume, le grand changement – la construction des caves collectives – est le rĂ©sultat des initiatives locales des marguilliers et non des pouvoirs publics. Ceux-ci ont sans doute eu d’autant plus de mal Ă  imposer leurs rĂ©formes que la bourgeoisie parisienne Ă©tait fortement attachĂ©e au systĂšme cĂ©rĂ©moniel mortuaire traditionnel. La noblesse seule qui s’était toujours singularisĂ©e chapelles funĂ©raires, endeuillement des domestiques etc. met Ă  distance ce systĂšme de multiples façons et y introduit des Ă©lĂ©ments de modernitĂ© les enterrements de nuit ou Ă  la campagne ou dans les cimetiĂšres, la raretĂ© des faire-part et le petit nombre des invitĂ©s, le respect de la conscience individuelle des dĂ©funts au pĂ©ril de l’honneur du lignage
 La noblesse conforte ainsi sa marginalisation dans l’espace public. Haut de page Bibliographie Sources imprimĂ©es Chassin, Charles-Louis, Les Ă©lections et les cahiers de Paris en 1789, Paris, 1888-1889, 4 volumes. Épitaphier du Vieux Paris. Recueil gĂ©nĂ©ral des inscriptions funĂ©raires des Ă©glises, couvents, collĂšges, hospices, cimetiĂšres et charniers depuis le Moyen Âge jusqu’à la fin du xviiie siĂšcle, 1890-1997 - Imprimerie nationale, Paris, 13 volumes. Registre des dĂ©libĂ©rations et ordonnances des marchands merciers de Paris 1596-1696. manuscrit incendiĂ© aux Archives de la Ville le 24 mai 1871, Saint-Joanny, Dominique-Gustave Ă©d., Paris, Leon Willem Ă©diteur, 1878. LittĂ©rature de tĂ©moignage Albert de Luynes d’, Charles-Philippe, MĂ©moires du Duc de Luynes sur la cour de Louis XV 1735-1758, in Louis Dussieux & Eudore SouliĂ© dir., tome 1, Paris, Firmin Didot, 1860. Bombelles de, Marc, Journal, Jean Grassion & Frans Durif Ă©d.. GenĂšve, Librairie Droz, 1982, 2 tomes Bourgeois de Boynes, Pierre-Étienne, Journal inĂ©dit 1765-1766, Paris, HonorĂ© Champion, 2008. Carpentier de Marigny, Jacques, Le pain benit de monsieur l’abbĂ© de Marigny, 1673 Ă©crit avant 1670. Crasset, Jean, La vie de Madame Helyot, Paris, Etienne Michallet, 1684 3e Ă©d.. Deffand du, Mme, Correspondance inĂ©dite de Mme du Deffand, tome 2, Paris, Michel LĂ©vy frĂšres, 1859. Grimm, FrĂ©dĂ©ric Melchior, Correspondance littĂ©raire, philosophique et critique, tome 8, Paris, Buisson, 1812. Hardy, SimĂ©on-Prosper, Mes loisirs ou journal d’évĂ©nemens tels qu’ils parviennent Ă  ma connoissance, Daniel Roche & Pascal Bastien Ă©d., QuĂ©bec, Les Presses de l’universitĂ© Laval, volume i 1753-1770, 2008 ; volume ii 1771-1772, 2009. Journal historique de la rĂ©volution opĂ©rĂ©e dans la constitution de la monarchie françoise par M. de Maupeou, chancelier de France, Londres, 1774, tome 3. Journal universel ou MĂ©moires Pour servir Ă  l’Histoire Civile, Politique, EcclĂ©siastique, & LittĂ©raire du xviii. SiĂšcle, tome viii, 1745. Le Boindre, Jean, DĂ©bats du Parlement de Paris pendant la minoritĂ© de Louis XIV, Paris, HonorĂ© Champion, 1997, post-face par Robert Descimon. Marais, Mathieu, Correspondance littĂ©raire du prĂ©sident Bouhier, Lettres de Mathieu Marais, VII 1735-1737, Henri Duranton Ă©d., Saint-Etienne, Publications de l’UniversitĂ© de Saint-Étienne, 1988. Marais, Mathieu, Journal de Paris, Henri Duranton & Robert Granderoute eds, Saint-Etienne, Publications de l’UniversitĂ© de Saint-Étienne, 2004, 2 tomes. Menetra, Jacques-Louis, Journal de ma vie. Jacques-Louis Menetra compagnon vitrier au 18e siĂšcle, Daniel Roche Ă©d., Paris, Montalba, 1982. Mercier, Louis-SĂ©bastien, Tableau de Paris. 1782-1788, Jean-Claude Bonnet Ă©d., Paris, Mercure de France, 1994. 2 tomes. Pidansat de Mairobert, Mathieu-François, L’espion anglois, tome 1, Londres, Johan Adamson, 1780. SĂ©vignĂ©, Madame de, Lettres de Madame de SĂ©vignĂ© de sa famille et de ses amis, M. MonmerquĂ© Ă©d., Paris, 1862, tome 12. Suite des Nouvelles ecclĂ©siastiques, 1740-1755. Tableau du siĂšcle par un auteur connu, GenĂšve, 1759 [Paul Antoine Nolivos Saint-Cyr, capitaine d’infanterie]. Recueils de jurisprudence et dictionnaires Augeard, Mathieu, ArrĂȘts notables des diffĂ©rents tribunaux du royaume sur plusieurs questions importantes de droit civil, de coutume, de discipline ecclĂ©siastique
, Paris, 1713. Bourjon, François, Le droit commun de la France et la coutume de Paris rĂ©duits en principes, Paris, 1770. Brillon, Pierre-Jacques, Dictionnaire des arrĂȘts ou jurisprudence universelle, Paris, 1727. Code de l’Hopital GĂ©nĂ©ral de Paris ou Recueil des principaux Ă©dits, Paris, veuve Thiboust, 1786. Denisart, Jean-Baptiste, Collection de dĂ©cisions nouvelles et de notions relatives Ă  la jurisprudence, tome 2, Paris, veuve Desaint, 1775 ; tome 6, Paris, veuve Desaint, 1787. Durand de Maillane, Pierre Toussaint, Dictionnaire de droit canonique et de pratique bĂ©nĂ©ficiale, Lyon, tome 4, 1776 3e Ă©d.. FerriĂšre de, Claude-Joseph, Dictionnaire de droit et de pratique, Paris, 1754 3e Ă©d.. Houard, David, Dictionnaire analytique, historique et Ă©tymologique de la Coutume de Normandie, Rouen, Le Boucher le jeune, 1780. Nouveau stile du ChĂątelet de Paris, et de toutes les jurisdictions ordinaires du royaume, Paris, 1746. Bibliographie AriĂšs, Philippe, Essai sur l’histoire de la mort en Occident. Du Moyen Âge Ă  nos jours, Paris, Seuil, 1975. —, L’homme devant la mort, Paris, Seuil, 1977. —, Images de l’homme devant la mort, Paris, Seuil, 1983. Aubert, Gauthier, Lieux de mort, lieux de vie ? Essai sur l’espace vĂ©cu des parlementaires rennais 16e-18e siĂšcles », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, dossier Espaces et histoire », actes du colloque franco-quĂ©bĂ©cois tenu Ă  Rennes-2 les 20-21 mai 2003, in Alain Croix & Patrick Harismendy dir., 110-4, 2003, p. 205-220. Baloche, Constant, L’église Saint-Merry de Paris. Histoire de la paroisse et de la collĂ©giale 700-1910, Paris, Librairie H. Oudin Ă©diteur, 1911, 2 tomes. Baurit, Maurice & Hillairet, Jacques, Saint-Germain l’Auxerrois. Église CollĂ©giale royale et paroissiale. L’église – La paroisse – Le quartier, Paris, Les Éditions de minuit, 1955. Beauvalet-Boutouyrie, Scarlett, Être veuve sous l’Ancien RĂ©gime, Paris, Belin, 2001. BouĂ«tiez de Kerorguen du, Emmanuelle, Les pratiques funĂ©raires au couvent et monastĂšre de l’Ave Maria de Paris de la fin du Moyen Âge Ă  l’époque moderne », Revue archĂ©ologique du Centre de la France, 35, 1996, p. 153-175. Bourgeon, Jean-Louis, Les marchands parisiens et leur religion vers 1710 niveaux socio-culturels et types de dĂ©votion », in La France d’Ancien RĂ©gime. Études rĂ©unies en l’honneur de Pierre Goubert, Toulouse, SociĂ©tĂ© de dĂ©mographie historique et Privat, 1984, tome 1, p. 91-101. BriĂšle, LĂ©on, Une bienfaitrice de l’HĂŽtel-Dieu. La derniĂšre marquise de Lyonne 1689-1759, Paris, Imprimerie Nationale, 1886. Brochard, Louis, Histoire de la paroisse et de l’église Saint-Laurent Ă  Paris, Paris, Librairie ancienne Édouard Champion, 1923. —, Saint-Gervais. Histoire du monument d’aprĂšs de nombreux documents inĂ©dits, Paris, DesclĂ©e de Brouwer, 1938. —, Saint-Gervais. Histoire de la paroisse d’aprĂšs de nombreux documents inĂ©dits, Paris, Firmin-Didot, 1950. Cabantous, Alain, Histoire de la nuit xviie-xviiie siĂšcles, Paris, Fayard, 2009. Chaunu, Pierre, La mort Ă  Paris 16e, 17e, 18e siĂšcles, Paris, Fayard, 1978. Chaunu, Pierre, Foisil, Madeleine & Noirfontaine, Françoise de, Le basculement religieux de Paris au XVIIIe siĂšcle, Paris, Fayard, 1998. Chaussinand-Nogaret, Guy, La noblesse au xviiie siĂšcle. De la fĂ©odalitĂ© aux LumiĂšres, Bruxelles, Éditions Complexe, 1993. Combeau Yves, Le comte d’Argenson Ministre de Louis XV, Paris, École des Chartes, 1999. Coquery, Natacha, Tenir boutique Ă  Paris au xviiie siĂšcle luxe et demi-luxe, Paris, Éditions du ComitĂ© des travaux historiques et scientifiques, 2011. Croix, Alain, Cultures et religions en Bretagne aux 16e et 17e siĂšcles, Rennes, Éditions ApogĂ©e Presses Universitaires de Rennes, 1995 [réédition des chapitres 15 Ă  18 de La Bretagne aux 16e et 17e siĂšcles. La vie – la mort – la foi]. Croq, Laurence, Les Bourgeois de Paris » au xviiie siĂšcle identification d’une catĂ©gorie sociale polymorphe, thĂšse sous la dir. de Daniel Roche, UniversitĂ© de Paris-I, 1998. —, Être et avoir, faire et pouvoir les formes d’incorporation de la bourgeoisie parisienne de la Fronde Ă  la RĂ©volution, mĂ©moire d’habilitation Ă  diriger des recherches HDR, ehess, novembre 2009. —, La vie familiale Ă  l’épreuve de la faillite les sĂ©parations de biens dans la bourgeoisie marchande parisienne aux xviie-xviiie siĂšcles », Annales de dĂ©mographie historique, 2009-2, dossier AutoritĂ©, pouvoir et conflit dans la famille Ă  l’époque moderne 16e-18e siĂšcle », Perier, Sylvie dir., p. 33-52. —, Les mutations de la distinction sociale dans les Ă©glises paroissiales Ă  Paris des annĂ©es 1680 Ă  la RĂ©volution », in Laurence Jean-Marie & Christophe ManƓuvrier dir., Distinction et supĂ©rioritĂ© sociale Moyen Âge et Ă©poque moderne, actes du colloque organisĂ© les 27-30 septembre 2007 Ă  Cerisy-la-Salle, Caen, Publications du crahm, 2010, p. 81-104. —, La noblesse de robe, la modernitĂ© et le Marais dans le Paris des LumiĂšres », in Robert Descimon & Élie Haddad dir., Épreuves de noblesse, Les expĂ©riences nobiliaires de la haute robe parisienne xvie-xviiie siĂšcle, Paris, Les Belles-Lettres, 2010, p. 257-275. —, Du lieu des notables Ă  l’espace public bourgeois, la transformation des formes sociales de la vie religieuse dans les Ă©glises paroissiales parisiennes xvie-xviiie siĂšcles », in Laurence Croq & David Garrioch dir., Histoire sociale du religieux les formes d’incorporation religieuse des laĂŻcs dans l’Europe urbaine xvie-xviiie siĂšcles, Ă  paraĂźtre aux Presses universitaires de Rennes. Cuvillier, Jacques, Famille et patrimoine de la haute noblesse française au xviiie siĂšcle le cas des PhĂ©lypeaux, Gouffier, Choiseul, Paris, L’Harmattan, 2005. Darnton, Robert, La RĂ©publique des lettres les intellectuels dans les dossiers de la police », Le grand massacre des chats. Attitudes et croyances dans l’ancienne France, Paris, Robert Laffont, collection Pluriel, 1986, p. 167-217. Daumard, Adeline & Furet, François, Structures et relations sociales Ă  Paris au milieu du XVIIIe siĂšcle, Paris, Armand Colin, 1961. Deschamps, Pierre, Testament de Madame de Verrue », Gazette des Beaux-Arts, 16 avril 1864, p. 318-330. Dousset-Seiden, Christine, Fortunes et infortunes familiales des veuves France, xviie-xviiie siĂšcle », in AgnĂšs Martial dir., La valeur des liens. Hommes, femmes et transactions familiales, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail, Les Anthropologiques, 2009, p. 47-67. Duma, Jean, Les Bourbon-PenthiĂšvre 1678-1793 une nĂ©buleuse aristocratique au xviiie siĂšcle, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995. Engammare, Max, L’inhumation de Calvin et des pasteurs genevois de 1540 Ă  1620. Un dĂ©pouillement trĂšs prophĂ©tique et une pompe funĂšbre protestante qui se met en place », in Jean Balsamo Ă©d., Les funĂ©railles Ă  la Renaissance, actes du xiie colloque de la SociĂ©tĂ© Française d’étude du SeiziĂšme siĂšcle tenu Ă  Bar-le-Duc les 2-5 dĂ©cembre 1999, GenĂšve, Librairie Droz, 2002, p. 271-294. Foisil, Madeleine, Les attitudes devant la mort au xviiie siĂšcle sĂ©pultures et suppressions de sĂ©pultures dans le cimetiĂšre parisien des Saints-Innocents », Revue historique, 510, avril-juin 1974, p. 303-330. —, L’époque moderne, xvie et xviie siĂšcles », in Bernard Plongeron dir., Paris. Une histoire religieuse des origines Ă  la RĂ©volution, Paris, Beauchesne, tome 1, Paris, 1987. Garden, Maurice, Ouvriers et artisans au xviiie siĂšcle l’exemple lyonnais et les problĂšmes de classification », in RenĂ© Favier & Laurence Fontaine dir., Un historien dans la ville, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2008, p. 87-114. Garrioch, David, La sĂ©cularisation prĂ©coce de Paris au xviiie siĂšcle », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 12, 2005, p. 35-75. Gros, GeneviĂšve, Essai sur les faire-part. ContinuitĂ© et variations de 1667 Ă  1993 », Revue de la BibliothĂšque nationale, 49, 1993, p. 31-34. Grosse, Christian, Le corps social en reprĂ©sentation Ă©galitĂ©, luttes de prĂ©sĂ©ance et politisation de l’espace liturgique dans les temples de GenĂšve xvie-xviiie siĂšcle », in Laurence Croq & David Garrioch dir., Histoire sociale du religieux les laĂŻcs dans l’Europe urbaine xvie-xviiie siĂšcles, Ă  paraĂźtre. Harding, Vanessa, The Dead and the Living in Paris and London, 1500-1670, Cambridge, Cambridge University Press, 2002. Hoffmann, Philip T., Postel-Vinay, Gilles & Rosenthal, Jean-Laurent, Des marchĂ©s sans prix. Une Ă©conomie politique du crĂ©dit Ă  Paris, 1660-1870, Paris, Éditions de l’ehess, 2001. Julia, Dominique, La pesĂ©e d’un phĂ©nomĂšne », in Philippe Joutard dir., Histoire de la France religieuse, Jacques Le Goff & RenĂ© RĂ©mond dir., tome 3, Du roi TrĂšs ChrĂ©tien Ă  la laĂŻcitĂ© rĂ©publicaine, Paris, Seuil, collection l’Univers historique, 1991. Kriedte, Peter, La dynastie von der Leyen de Krefeld. Une famille de soyeux au 18e siĂšcle entre mennonisme et monde moderne », Annales Histoire Sciences Sociales, 50-4, 1995, p. 725-752. Lagrave de, Jean-Paul, Ă©d., Madame HelvĂ©tius et la SociĂ©tĂ© d’Auteuil, Oxford, SVEC 374, 1999. Lanza, Janine, From wives to widows in Early Modern Paris. Gender, Economy and Law, Aldershot, Ahsgate, 2007. Lasteyrie de, Ferdinand, Un enterrement Ă  Paris en 1697 », Bulletin de la SociĂ©tĂ© de l’Histoire de Paris et de l’Ile-de-France, 1877, p. 146-149. Lebrun, François, Les hommes et la mort en Anjou aux 17e et 18e siĂšcles. Essai de dĂ©mographie et de psychologie historiques, Paris-La Haye, Mouton, 1971. LenĂŽtre, Georges, Paris rĂ©volutionnaire, Paris, Perrin et Cie, 1908. Lottin, Alain, RĂ©forme catholique et Contre-rĂ©forme en Flandre un rapport secret de François Desqueux sur le clergĂ© lillois sous Louis XIV », Revue d’Histoire de l’Eglise de France, republiĂ© dans Être et croire Ă  Lille et en Flandre xvie-xviiie siĂšcle, recueil d’études, Arras, Artois Presses UniversitĂ©, 2000, p. 497-525. —, Les morts chassĂ©s de la citĂ©. Les Ă©meutes Ă  Lille 1779 et Ă  Cambrai 1786, lors du transfert des cimetiĂšres », Être et croire Ă  Lille et en Flandre xvie-xviiie siĂšcle, recueil d’études, Arras, Artois Presses UniversitĂ©, 2000, p. 111-166. —, Lille, citadelle de la Contre-rĂ©forme 1598-1668, Dunkerque, Westhoeck Editions-les Éditions du Beffroi, 1984. Lyon-Caen, Nicolas, La BoĂźte Ă  Perrette, le jansĂ©nisme parisien au xviiie siĂšcle, Paris, Albin Michel, 2010. —, Un saint de nouvelle fabrique’. Le diacre Paris 1690-1727, le jansĂ©nisme et la bonneterie parisienne », Annales Histoire Sciences Sociales, 65-3, 2010, p. 613-642. McManners, John, Death and The Enlightenment. Changing Attitudes to Death among Christians and Unbelievers in Eighteenth-Century France, Oxford – New York, Clarendon Press – Oxford University Press, 1981. Makarova, Arina, La fonction sociale de la rubrique nĂ©crologique. L’annonce de dĂ©cĂšs Ă  travers la presse des xviiie-xixe siĂšcles », HypothĂšses 2006 Travaux de l’École doctorale d’histoire, 2006, p. 113-121. Manneville, Charles de, Une vieille Ă©glise de Paris », Bulletin de la Montagne Sainte GeneviĂšve et ses abords, iv, 1904, p. 3-298. MarcadĂ©, Jacques, Poitiers au siĂšcle des LumiĂšres, La CrĂšche, Geste Ă©ditions, 2010. Marcel, Louis, Un petit problĂšme d’histoire religieuse et d’histoire littĂ©raire. La mort de Diderot d’aprĂšs des documents inĂ©dits », Revue d’histoire de l’Église de France, tome 11, n° 51, 1925, p. 25-52 et 202-226. Marraud, Mathieu, De la ville Ă  l’État. La bourgeoisie parisienne xviie-xviiie siĂšcle, Paris, Albin Michel, 2009. Massoni, Anne, La collĂ©giale Saint-Germain l’Auxerrois de Paris 1380-1510, Limoges, Presses Universitaires de Limoges, 2009. Mayer de, Monsieur, Vie publique et privĂ©e de Charles Gravier, comte de Vergennes, ministre d’État, discours couronnĂ© par l’acadĂ©mie d’Amiens, le 25 aoĂ»t 1788, Paris, Chez Maradan libraire, 1789. Mazel, Claire, La mort et l’éclat. Monuments funĂ©raires parisiens du Grand SiĂšcle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009. Mazel, GeneviĂšve, Claude Le Peletier 1631-1711. Le Successeur De Colbert, Paris, Les Éditions de la marquise, 2003. Medick, Hans, Une culture de la considĂ©ration. Les vĂȘtements et leurs couleurs Ă  Laichingen entre 1750 et 1820 », Annales Histoire et Sciences Sociales, 50-4, juillet-aoĂ»t 1995, p. 753-774. Menjot d’Elbenne, Samuel, Madame de la SabliĂšre ses pensĂ©es chrĂ©tiennes et ses lettres Ă  l’abbĂ© de RancĂ©, Paris, Plon, 1923. Milliot, Sylvette, Un couple de marchands de musique au xviiie siĂšcle, les Boivin », Revue de musicologie, 54, 1968, p. 105-113. Nadault de Buffon, Henri, Buffon, sa famille, ses collaborateurs et ses familiers, Paris, Ve Jules Renouard libraire-Ă©diteur, 1863. Nicolas, Jean, La Savoie au xviiie siĂšcle noblesse et bourgeoisie, Le Champ rĂ©gional, MontmĂ©lian, La Fontaine de SiloĂ©, 2003 1e Ă©d. 1978. Pellegrin, Nicole, Les vĂȘtements de la libertĂ©, Aix-en-Provence, AlinĂ©a, 1989. —, Le sexe du crĂȘpe. Costumes du veuvage dans la France d’Ancien RĂ©gime », in Nicole Pellegrin & Colette H. Winn dir., Veufs, veuves et veuvage dans la France d’Ancien rĂ©gime, actes du colloque tenu Ă  Poitiers en juin 1998, Paris, HonorĂ© Champion, 2003, p. 219-245. Pellegrin, Nicole, Winn, Colette H. dir., Veufs, veuves et veuvage dans la France d’Ancien rĂ©gime, actes du colloque tenu Ă  Poitiers en juin 1998, Paris, HonorĂ© HonorĂ© Champion, 2003. PĂ©nicaut, Emmanuel, Michel Chamillart ministre et secrĂ©taire d’État de la guerre de Louis XIV. Faveur et pouvoir au tournant du Grand SiĂšcle, Paris, École des Chartes, 2004. Pillorget, Suzanne, RenĂ© HĂ©rault de Fontaine, procureur gĂ©nĂ©ral au Grand Conseil 1718-1722 et lieutenant gĂ©nĂ©ral de police de Paris 1725-1739. Histoire d’une fortune », Actes du 93e congrĂšs national des SociĂ©tĂ©s savantes Tours, 1968, ii, Paris, Imprimerie Nationale, 1971, p. 287-311. —, Claude-Henri Feydeau de Marville Lieutenant gĂ©nĂ©ral de police de Paris 1740-1747. Suivi d’un choix de lettres inĂ©dites, Paris, Éditions PĂ©done, 1978. PrĂ©aud, Maxime, On ne meurt qu’une fois. Note sur l’initiale V des billets d’enterrement aux xviie et xviiie siĂšcles », Revue de la BnF, 10, 2002, p. 73-76. Rideau, GaĂ«l, De la religion de tous Ă  la religion de chacun. Croire et pratiquer Ă  OrlĂ©ans au xviiie siĂšcle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009. Rideau, GaĂ«l, Pratiques testamentaires Ă  OrlĂ©ans, 1667-1787 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 57, 2010, p. 97-123. Robin-Romero, Isabelle, Les orphelins de Paris. Enfants et assistance aux xvie-xviiie siĂšcles, Paris, Presses de l’UniversitĂ© Paris-Sorbonne, 2007. Roche, Daniel, Le peuple de Paris. Essai sur la culture populaire au xviiie siĂšcle, Paris, Aubier-Montaigne, 1981. —, La culture des apparences. Une histoire du vĂȘtement xviie-xviiie siĂšcle, Paris, Fayard, 1989. Salvadori, Philippe, CommunautĂ© catholique et sociĂ©tĂ© fabriques et parrainages dans trois paroisses de Dijon vers 1650-1750 », Annales de Bourgogne, 71, 1999, p. 139-156. Saupin, Guy, Une fabrique paroissiale nantaise au xviiie siĂšcle l’exemple de Sainte-Croix », in Marcel Launay dir., Église et sociĂ©tĂ© dans l’Ouest atlantique du Moyen-Âge au xxe siĂšcle, Nantes, Presses acadĂ©miques de l’Ouest, 2000, p. 133-150. Solnon, Jean-François, Les Ormesson au plaisir de l’État, Paris, Fayard, 1992. Storez-Brancourt, Isabelle, Le chancelier Henri François d’Aguesseau 1668-1751, Paris, Publisud, 1996. Taylor, Lou, Mourning Dress. A costume and social history, London, Allen and Unwin, 1983. Thibaut-Payen, Jacqueline, Les morts, l’Église et l’État. Recherches d’histoire administrative sur la sĂ©pulture et les cimetiĂšres dans le ressort du parlement de Paris aux xviie et xviiie siĂšcles, Paris, Éditions Fernand Lanore, 1977. Turrel, Denise, Les mariages de nuit les rituels nuptiaux dans les villes du xviie siĂšcle », xviie siĂšcle, 244, 2009, p. 523-533. Van Gennep, Arnold, Le folklore français. Du berceau Ă  la tombe. Cycles de carnaval- CarĂȘme et de PĂąques, Paris, Robert Laffont, Bouquins, 1998. VergĂ©-Franceschi, Michel, Les Officiers gĂ©nĂ©raux de la Marine royale 1715-1774, Paris, Librairie de l’Inde, 1990. Villain, Jean, La fortune de Colbert, Paris, cheff, 1994. Vinot-PrĂ©fontaine, Jean, Sanctions prises dans l’ancien diocĂšse de Beauvais au xviie siĂšcle, contre les rĂ©fractaires du devoir pascal », Revue d’histoire de l’Église de France, 45, 1959, p. 76-83. Vovelle, Michel, Mourir autrefois, Paris, Gallimard, 1974. Haut de page Notes 1 AN, S 7493, 7 octobre 1769, lettre du curĂ© de Saint-Jean-en-GrĂšve adressĂ©e Ă  l’archevĂȘque et aux dĂ©putĂ©s de la chambre ecclĂ©siastique du diocĂšse de Paris pour obtenir une diminution des dĂ©cimes auxquelles il est imposĂ©. 2 Dans les extraits mortuaires de ceux qui ont Ă©tĂ© enterrĂ©s par charitĂ©, pourquoi y insĂ©rer que l’enterrement s’est fait gratis ? A-t-on dessein d’humilier la parentĂ© du dĂ©funt ? Ou veut-on, par ce stratagĂšme, engager les familles pauvres Ă  faire des dĂ©penses au-dessus de leurs forces ? ». Chassin, 1889, t. 2, p. 499 Observations d’un habitant des Filles Saint-Thomas, article 20. 3 Foisil, M., 1987, p. 295. 4 Garrioch, D., 2005, p. 35-75. 5 Il ne faudroit pas [
] que la religion encourageĂąt les dĂ©penses des funĂ©railles. Qu’y a t-il de plus naturel que d’îter la diffĂ©rence des fortunes dans une chose et dans les moments qui Ă©galisent les fortunes ? ». Montesquieu, De l’esprit des lois, 1Ăšre Ă©dition, 1748 chapitre vii. Du luxe de la superstition. 6 Chaunu, P., 1978, p. 441. Vovelle, M., 1974, p. 201. 7 Foisil, M., 1974 ; AriĂšs, P., 1977, p. 472-493 ; McManners, J., 1981, p. 303-367. 8 AN, S 7493, 13 octobre 1762, lettre du curĂ© de Saint-Gervais. 9 Aubert, G., 2003. 10 AN, MC, CXII 813A, 11 avril 1789, dĂ©pĂŽt du testament olographe de Michel Bouvard de Fourqueux, rĂ©digĂ© le 1e mars 1781. L’extrait mortuaire datĂ© du mardi 7 avril et Ă©tabli Ă  Saint-Gervais, sa paroisse, prĂ©cise que le corps a Ă©tĂ© apportĂ© en l’église Saint-Gervais et aprĂšs l’office chantĂ©, le corps prĂ©sent, a Ă©tĂ© transportĂ© en carrosse, de cette Ă©glise en celle paroissiale de Fourqueux lieu de sa sĂ©pulture ». 11 Le 5 juillet 1740, les Augustins de la place des Victoires concĂšdent une chapelle familiale Ă  RenĂ© HĂ©rault, lieutenant gĂ©nĂ©ral de police, qui demeure rue des Petits-Champs, paroisse Saint-Roch. Il y est inhumĂ© le 2 aoĂ»t suivant. Pillorget, S., 1971, p. 296. 12 Hardy, 2009, p. 370 et 518 les ducs de Gesvres et de Chaulnes sont inhumĂ©s Ă  Saint-Sulpice ; p. 450 les Gilbert de Voisins sont Ă  Saint-SĂ©verin, p. 513 les Bignon sont Ă  Saint-Eustache, p. 600 les Lamoignon sont Ă  Saint-Leu Saint-Gilles, p. 670 les Talon sont Ă  Saint-Cosme. Hardy, Ă  paraĂźtre 7 fĂ©vrier 1781 les Clermont-Tonnerre sont Ă  Saint-Nicolas du Chardonnet. Saint-Nicolas du Chardonnet abrite aussi la chapelle des d’Argenson Combeau Y., 1999, p. 42. La concession de la chapelle Saint-Etienne de Saint-Merry, attribuĂ©e Ă  la famille Camus de PontcarrĂ© en 1609, est renouvelĂ©e en 1756. Baloche, C., 1911, t. 2, p. 445. 13 Hardy, Ă  paraĂźtre, 6 aoĂ»t 1776 le corps du prince de Conti est transportĂ© Ă  l’Ile -Adam, [
] pour ĂȘtre inhumĂ© conformĂ©ment dans le lieu de l’église paroissiale dudit lieu [
] On Ă©toit Ă©tonnĂ© que le prince de Conti eĂ»t renoncĂ© comme la feue Dame sa mĂšre au tombeau de ses ancĂȘtres dont les cendres reposoient sous le maĂźtre-autel de l’église paroissiale de Saint AndrĂ© des Arts ». 14 Les sĂ©pultures des PhĂ©lypeaux donnent cette impression de dispersion. L’église Saint-Germain-l’Auxerrois est le lieu de leur sĂ©pulture familiale Bombelles, M. de, 1982, tome 1, p. 89 et Hardy, Ă  paraĂźtre, 23 novembre 1781. Le comte de Maurepas y est enterrĂ© le 23 novembre 1781, mais peu de ses parents y sont inhumĂ©s au XVIIIe siĂšcle. Le corps de Louis PhĂ©lyppeaux, duc de La VrilliĂšre, comte de Saint-Florentin, ministre d’Etat est transportĂ© [
] Ă  La VrilliĂšre, cy-devant ChĂąteauneuf, Ă  cinq lieues d’OrlĂ©ans, pour y ĂȘtre inhumĂ© au mĂȘme lieu qui avoit servi de sĂ©pulture au feu marquis de La VrilliĂšre son pĂšre » ; la duchesse de Nivernois, sƓur du comte de Maurepas, est inhumĂ©e en l’église de Saint-Sulpice sa paroisse » Hardy, Ă  paraĂźtre, 27 fĂ©vrier 1777 et 13 mars 1782. 15 Il faut payer le clergĂ© de la paroisse de dĂ©part et du lieu de culte d’arrivĂ©e, ainsi que les frais de transport du corps. 16 Nadault de Buffon, H., 1863, p. 117-127 en 1788, le corps du comte de Buffon est prĂ©sentĂ© Ă  Saint-MĂ©dard puis transportĂ© Ă  Montbard. 17 Robin-Romero, I., 2007, p. 58. 18 Menetra, 1982, p. 38 et 226-227. 19 Hardy, 2008, p. 179-180, 303, 336, 452-453, 662, 707-708. 20 Hardy, 2008, p. 254, 357, 719-720 et 792. 21 Hardy, 2008, p. 543-544 et 795. 22 Il n’y a pas jusqu’à la bourgeoisie qui s’astreint au cĂ©rĂ©monial de la Cour, & qui emprunte un air d’importance tout Ă  fait risible. Argante a gagnĂ© un bien fort honnĂȘte, il vit dans une douce aisance, & serait vraiment heureux si sa vanitĂ© ne se trouvait de temps en temps mortifiĂ©e lorsqu’il oublie la gradation des diffĂ©rents Ă©tats. À la mort de sa sƓur, il a fait prendre le deuil Ă  ses chevaux. Quelques mauvaises plaisanteries l’ont obligĂ© Ă  ne plus se promener dans un carrosse drapĂ©. Argante s’est tenu prisonnier dans ses appartements, jusqu’à ce que le temps du grand deuil a Ă©tĂ© expirĂ©. Il a reparu dans un Ă©quipage plus modeste » Tableau du siĂšcle, 1759, p. 145. Voir aussi les citations relevĂ©es par S. Beauvalet-Boutouyrie, 2001, p. 138. 23 Solnon, 1992, p. 147. 24 SĂ©vignĂ©, Madame de, 1862, p. 214 testament rĂ©digĂ© le 29 septembre 1711, dĂ©posĂ© le 26 mars 1713 chez le notaire Doyen. 25 AriĂšs, P., 1977, p. 79-80 ; Chaunu, P., 1978, p. 326. 26 Engammare, M., 2002. La laĂŻcisation des valeurs apparaĂźt aussi dans l’amĂ©nagement des siĂšges des temples. Grosse, C., Ă  paraĂźtre. 27 AN, MC, XXXIX 247, 13 novembre 1706, testament de Marie Orceau veuve Louis RouillĂ©, contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral des postes, demeurant paroisse Saint-Germain l’Auxerrois desire ladite dame ĂȘtre inhumĂ©e dans la chapelle de la Visitation de Sainte Marie qu’elle a acquise dans l’église de Saint-Germain l’Auxerrois pour la sepulture de sa famille prĂšs ledit defunt sieur son epoux et que la ceremonie s’en fasse avec le plus de modestie que faire se pourra » ; XVII 74, 27 fĂ©vrier 1739, testament de GeneviĂšve Savatier veuve François Saussoy, Ă©cuyer, commissaire provincial des guerres en Catalogne et Roussillon, demeurant paroisse Saint-Nicolas du Chardonnet ordonne l’inhumation de son corps dans l’église de saint Nicolas du Chardonnet sous la tombe de dame Elisabeth Justinant sa grand-mĂšre [
] oĂč les sieur et de pĂšre et mĂšre de lad testatrice sont inhumĂ©s » ; VI 747, 24 octobre 1761, testament d’AndrĂ© François de Paule LefĂšvre d’Ormesson, baron du Cheray, conseiller honoraire au parlement, paroisse Saint-Gervais je veux et ordonne ĂȘtre inhumĂ© dans la sĂ©pulture de mes ancĂȘtres ». 28 Rideau, G., 2010, p. 111. 29 Foisil, M., 1974. 30 AN, MC, XXXIX 82, 3 mai 1648, testament d’Adrien Devin, marchand drapier, ancien Ă©chevin, demeurant rue des Bourdonnais, paroisse Saint-Germain l’Auxerrois il veut ĂȘtre enterrĂ© dans le cimetiĂšre des Saints-Innocents oĂč sont inhumĂ©s ses pĂšre, mĂšre, aĂŻeux.... 31 AN, MC, CXV 316, 25 janvier 1703, testament d’Anne Françoise Duzelle Ă©pouse AndrĂ© MollĂ©, marchand pelletier ; CXII 661, 1e avril 1728, testament de Claude Mesnier, marchand mercier. En 1733, le marchand de musique François Boivin est enterrĂ©, conformĂ©ment Ă  ses vƓux, au cimetiĂšre des Saints-Innocents Milliot, S., 1968, p. 110. VII 261, 30 dĂ©cembre 1739, testament de Nicolas Trelain, marchand mercier paroisse Saint-Eustache. 32 GaĂ«l Rideau a travaillĂ© Ă  partir du mĂȘme type d’archives. Rideau, G., 2009, p. 130 et 2010, p. 110-111. 33 Croq, L., 1998 et 2009. 34 Denisart, 1775, p. 476-477. Durand de Maillane, P. T., 1776, p. 178. Thibaut-Payen, J., 1977, p. 57-64. 35 Lebrun, F., 1971, p. 464-465. 36 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 59, note 228. 37 MarcadĂ©, J., 2010, p. 36. 38 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 64 sans nĂ©anmoins vouloir empĂȘcher la libĂ©ralitĂ© des riches ». 39 Baloche, C., 1911, p. 501 ; Baurit, M. & Hillairet, J., 1955, p. 24. AN, H5 3772, extrait de dĂ©libĂ©ration de la fabrique Saint-Eustache, 11 juin 1747. 40 Baloche, C., 1911, p. 501-502. 41 BnF, Fol Z Le Senne 723, martyrologue de Saint-SĂ©verin, 1678. 42 Harding, V., 2002, p. 136. 43 Vimont, M., 1932, p. 178. 44 Baloche, C., 1911, p. 433-434 et 501-502. 45 BnF, Z Thoisy 331, fol. 171-177, extrait des registres de dĂ©libĂ©rations des marguilliers de Saint-Jacques de la Boucherie, 10 janvier 1688. 46 Saupin, G., 2000, p. 144-145. 47 Rideau, G., 2009, p. 125. 48 Lottin, A., 1978-2000, p. 150. 49 BnF, ms fr 21609, fol. 36-39, rĂšglements des droits dĂ»s Ă  la fabrique de l’église paroissiale de Saint-Jean en GrĂšve
, 1670. Baloche, C., 1911, p. 434. BN, Joly de Fleury 1587, fol. 256, arrĂȘt imprimĂ© du parlement concernant la fabrique de Saint-Leu-Saint-Gilles, 1734. 50 AD 78, 58 J 2, registres de dĂ©libĂ©rations de la fabrique Notre-Dame de Versailles, 20 aoĂ»t 1773. 51 Harding, V., 2002, p. 75-76. Pour le xviiie siĂšcle, voir nos calculs dans L. Croq, 2009, p. 298-299. 52 Harding, V., 2002, p. 129. 53 BnF, Z-Thoisy 331, f. 191-213, RĂšglement gĂ©nĂ©ral pour les droits de la fabrique de l’église paroissiale de Saint-SĂ©verin Ă  Paris, & des officiers d’icelle, quĂȘtes & fonctions desdits officiers, 19 avril 1637. 54 Brochard, L., 1923, p. 77. 55 BnF, Lk7 7039, RĂšglements des droits et fonctions des officiers dĂ©pendants de la fabque de [
] Saint-Eustache Ă  Paris, faits le 1er octobre 1669
, ch. XXXVIII. 56 Harding, V., 2002, p. 139. 57 Les offres forfaitaires associant obligatoirement plusieurs prestations qui ne sont pas toujours dĂ©taillĂ©es sont fortement critiquĂ©es par J. Carpentier de Marigny, 1673, p. 15. 58 AN, T 1068. 59 Lottin, A., 1984, p. 304. 60 Rideau, G., 2009, p. 129. 61 Salvadori, P., 1999, p. 144. 62 Chaunu, P., 1978, p. 356. 63 AN, MC, notaire Boursier, 8 juin 1707 ; XCIX 518, 23 novembre 1753 ; LXXV 727, 9 septembre 1773, traitĂ©s d’office. 64 Lebrun, F., 1971, p. 465. 65 Sur la survivance de ces pratiques dans la France du dĂ©but du xxe siĂšcle, voir A. Van Gennep, 1998, p. 639-641. 66 Code de l’HĂŽpital GĂ©nĂ©ral de Paris, 1786, p. 301-303 extrait des registres des dĂ©libĂ©rations du Bureau de l’HĂŽpital gĂ©nĂ©ral, 5 aoĂ»t 1784. 67 Pour les bourgeois AN, MC, CXII 625, 11 fĂ©vrier 1709, testament de Marie-ThĂ©rĂšse Renou Ă©pouse Jean LiegĂ©, maĂźtre boursier ; XI 405, 16 mai 1710, dĂ©pĂŽt du testament olographe de Catherine Marguerite Sanguiniere veuve Etienne Magneux, avocat au parlement, ancien Ă©chevin et intendant des affaires du duc de la Tremouille j’ ordonne Ă  mes enfants sous peine d’encourir mon indignation » d’ĂȘtre enterrĂ©e dans le cimetiĂšre de la paroisse sans aucune pompe ni tenture ; XLI 363, 27 juin 1717, testament de Marie Bournigal Ă©pouse RenĂ© Estienne, marchand mercier, paroisse Saint-Germain l’Auxerrois ; CXII 661, 15 janvier 1728, testament de Marie Barbe Tixerand veuve Nicolas Pierre Le Roy, marchand mercier ancien failli, le couple avait Ă©tĂ© sĂ©parĂ© de biens en 1697, paroisse Saint-Pierre des Arcis ; XXXVIII 242, 19 janvier 1728, dĂ©pĂŽt du testament olographe de Jean I Chapus, marchand maĂźtre tailleur d’habits, paroisse Saint-Laurent ; XCIV 202, 29 fĂ©vrier 1732, testament de Jean-Baptiste Germain ancien marchand mercier et testament de Marie Porchez, son Ă©pouse, paroisse Saint-Nicolas des Champs ; XXIV 690, 18 octobre 1742, testament d’Antoine Guillot, marchand mercier, paroisse Saint-Germain l’Auxerrois. AN, MC, C 620, 25 fĂ©vrier 1755, testament de Louis Pierre Regnard, commissaire au ChĂątelet, paroisse Saint-SĂ©verin ; XCVIII 571, 27 juin 1766, testament de Pierre-Charles Deligny, ancien procureur au parlement, paroisse St Gervais ; LXXIII 1021, 18 juin 1781, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Pierre de Varenne, marchand mercier, Ă©chevin et juge consul jansĂ©niste, paroisse Saint-MĂ©dard, avec testament olographe du 20 juin 1777 insĂ©rĂ©. Pour les nobles la chanceliĂšre d’Aguesseau veut ĂȘtre inhumĂ©e dans le cimetiĂšre d’Auteuil Marais, M., 1988, p. 88 -dĂ©cembre 1735, son Ă©poux demande, dans son testament rĂ©digĂ© le 30 septembre 1742, Ă  ĂȘtre inhumĂ© prĂšs d’elle Storez-Brancourt, I., 1996, p. 43. La comtesse de Verrue veut ĂȘtre enterrĂ©e dans le cimetiĂšre de la paroisse Saint-Sulpice, oĂč le chevalier de Luynes, son frĂšre, a Ă©tĂ© inhumĂ©. Deschamps, P., 1864, p. 322 27 septembre 1736. Le prince de Bauffremont jansĂ©niste est inhumĂ© en 1769 dans le cimetiĂšre de Saint-Sulpice comme il l’avoit demandĂ© par son testament ». Hardy, 2008, p. 462-463. Le comte de Vergennes Ă©crit le 1e septembre 1784 Je veux que mon enterrement se fasse simplement et sans pompe, que mon corps soit dĂ©posĂ© dans le cimetiere de la paroisse sur laquelle je mourrai ; je permets seulement Ă  mes hĂ©ritiers de placer sur la fosse dans laquelle je reposerai, une pierre, sur laquelle on pourra graver mes noms, mon Ăąge, et les diffĂ©rens emplois que j’aurai remplis, sans aucune sorte d’éloge ». Mayer de, 1789, p. 193-194. 68 Nicolas Cadeau, prĂȘtre du diocĂšse de Paris, veut ĂȘtre enterrĂ© au plus tard Ă  sept heures du matin dans le petit cimetiĂšre qui est au milieu du charnier de l’église de Saint-Jean en GrĂšve sa paroisse le plus succinctement que faire se pourra sans aucun ministere de jurĂ© crieur ». AN, MC, LI 905, 12 juillet 1737, testament. 69 AN, MC, IX 630, 21 janvier 1728, testament de LĂ©onard I Chauvin, mercier, Ă©chevin, juge-consul. Voir aussi le refus de la tenture dans le testament du lieutenant gĂ©nĂ©ral de police La Reynie citĂ© dans J. Thibaut-Payen, 1977, p. 338. 70 Thibaut-Payen, J., 1977, p. 37. Autres exemples de refus des tentures sans rejet d’une autre consommation particuliĂšre. Extrait du testament de la veuve du marquis de Lyonne, brigadier des armĂ©es du roi, paroisse Saint-Sulpice, rĂ©digĂ© le 21 mai 1754. BriĂšle, L., 1886, p. 21. Testament du lieutenant gĂ©nĂ©ral de police La Reynie mort le 14 juin 1709, citĂ© par J. Thibaut-Payen, 1977, d’aprĂšs Jacques Saint-Germain, La Reynie et la police du grand siĂšcle d’aprĂšs de nombreux documents inĂ©dits, Paris, Hachette, 1962, p. 338. XI 405, 16 mai 1710, dĂ©pĂŽt du testament olographe de Catherine Marguerite Sanguiniere veuve Étienne Magneux ; XXXVIII 242, 19 janvier 1728, dĂ©pĂŽt du testament olographe de Jean I Chapus ; XXIX 389, 27 mai 1728, dĂ©pĂŽt du testament de Catherine Orient veuve Jean Toupiolle, marchand mercier paroisse Saint-Leu Saint-Gilles ; IX 677, 22 octobre 1751, dĂ©pĂŽt du testament de Pierre Sorin, marchand Ă©picier, rĂ©digĂ© le 24 dĂ©cembre 1739 ; XCVIII 517, 5 avril 1742, dĂ©pĂŽt du testament de Marc HĂ©ron, marchand apothicaire ; C 676, 7 dĂ©cembre 1764, dĂ©pot du testament olographe de Claude Lenain, correcteur de la chambre des comptes, rĂ©digĂ© le 18 novembre 1760 ; XCVIII 571, 27 juin 1766, testament de Pierre-Charles Deligny ; IX-647, 17 aoĂ»t 1737, testament d’EspĂ©rance Imbault veuve Pierre Tribout, marchand de vin paroisse Saint-Jean en GrĂšve ; XXIV 690, 18 octobre 1742, testament d’Antoine Guillot. Deschamps, P., 1864, p. 322. Pillorget, S., 1978, p. 67 testament de Feydeau de Marville. 71 AN, MC, VI 747, 24 octobre 1761, testament d’AndrĂ© François de Paule LefĂšvre d’Ormesson baron du Cheray ; CXII 661, 1er avril 1728, testament de Claude Mesnier, marchand mercier, paroisse Saint-Pierre des Arcis ; CXII 704 b, 16 juin 1751, testament de Jeanne Le Boucher de Grumesnil veuve Paul Alexandre Petau chevalier seigneur de Mepuis, Vigneux et autres lieux, paroisse Saint-Paul. 72 Le testament de Mme de Beauvau ne veut point de tenture, ni mĂȘme de billets d’invitation, exceptĂ© celui qu’on envoya Ă  l’HĂŽpital gĂ©nĂ©ral pour convoquer les pauvres Ă  l’enterrement. [
] Elle fut inhumĂ©e tout simplement dans le cimetiĂšre commun ». Thibaut-Payen, J., 1977, p. 37. 73 Madame de Barally, Ă©pouse d’un conseiller Ă  la grand’chambre, demeurant paroisse Saint-Roch, prĂ©cise dans son testament Je veux que mon corps soit inhumĂ© avec la plus grande modestie de grand matin, sans tenture, ni sonnerie, sans aucun billets invitoires, et qu’il n’assiste que six prĂȘtres Ă  mon enterrement ». AN, MC, XCVIII 538, 14 mai 1757, testament de RenĂ©e Louise Lefevre de Givry de la Pommeraye Ă©pouse Denis Bernard François de Barally, conseiller Ă  la grand’chambre. 74 AN, MC, LXXXVI, 657, testament olographe en date des 4 et 5 janvier 1752, dĂ©posĂ© le 13 juin 1753, Marie-Anne Breavoyne, ouvriĂšre en linges, veuve François Thouin, garçon mercier. 75 Crasset, J., 1684, p. 45. 76 Nouvelle histoire abrĂ©gĂ©e de Port-Royal, tome 4, Paris, 1786, p. 176. 77 Vie du bienheureux François de PĂąris diacre du diocese de Paris, Utrecht, 1743, p. 146. Sur le diacre PĂąris, voir N. Lyon-Caen, 2010. 78 Manneville, C. de , 1904, note 2, p. 202. 79 Les marguilliers de Saint-Paul prĂ©sentent ainsi l’enterrement d’un fidĂšle mort sans laisser de bien Sans Prieres ni luminaire / On le fait porter comme un chien / Dans quelque coin du Cimetiere / Et de plus sçachez qu’en ce cas / L’exactitude est si prĂ©cise, / Que mĂȘme nous ne souffrons pas / Que le corps passe par l’Église ». Carpentier de Marigny, J., 1673, p. 16. 80 En 1678, c’est un procureur qui meurt impĂ©nitent et qu’on enterre sans sonnerie de cloches, d’oĂč grave mĂ©contentement chez les gens de robe ». Vinot-PrĂ©fontaine, J., 1959, p. 82. 81 Lyon-Caen, N., 2010, p. 424. 82 Journal universel, septembre 1745, p. 549 Ă  propos de l’inhumation de Bertrand Margoet, prĂȘtre et bĂ©nĂ©ficier de la cathĂ©drale de Lectoure. M. Puissant, prĂȘtre de Saint-Denis [en Bretagne], est inhumĂ© sans ClergĂ©, sans croix, sans luminaire, sans cĂ©rĂ©monie, sans prieres &c ». Suite des Nouvelles ecclĂ©siastiques, 16 avril 1740, p. 62. La levĂ©e du corps [de M. Dailenc, avocat rĂ©sidant Ă  Bayonne] fut faite par un seul PrĂȘtre sans luminaire et sans sonnerie [
] ». Suite des Nouvelles ecclĂ©siastiques, 2 juillet 1748, p. 120. M. Friocourt, curĂ© d’Alinctun diocĂšse de Boulogne-sur-Mer, est enterrĂ© en septembre 1754, conformĂ©ment aux exigences de l’évĂȘque, sine luce, sine cruce, sine prece – sans luminaire, sans croix & sans prieres », sans que le corps fĂ»t seulement dĂ©posĂ© dans l’église, quoi qu’il fallĂ»t y passer, pour le porter au Cimetiere ». Suite des Nouvelles ecclĂ©siastiques, 13 fĂ©vrier 1755, p. 25. 83 AprĂšs une descente des plus complettes de toute la justice, et les formalitĂ©s requises en pareil cas, il fut inhumĂ© le lendemain Ă  six heures du matin assĂ©s pompeusement en l’église de Saint-Gervais sa paroisse par un convoi de quarante prĂȘtres, on assura mĂȘme qu’il y avoit eu de la tenture dans l’église ». Hardy, 2008, p. 543-544 28 novembre 1769. 84 Hardy, 2008, p. 206-207 12 fĂ©vrier 1767 ; 2009, p. 665 18 novembre 1772. 85 Hardy, 2008, p. 549 5 dĂ©cembre 1769, inhumation du conseiller au Parlement Severt il n’y eut que quatre procureurs qui assistĂšrent au convoi de ce magistrat qui s’étoit toujours montrĂ© fort attachĂ© Ă  la sociĂ©tĂ© des cy-devant soi-disans jĂ©suittes
 ». 86 Hardy, 2009, p. 665 18 novembre 1772, inhumation de Jacques Pierre de Sorhouet, ancien conseiller au Grand Conseil et conseiller au parlement Maupeou, en l’église Saint-Gervais. 87 L’enterrement [du marĂ©chal d’EstrĂ©es Ă  la paroisse Saint-Sulpice] Ă©tait assez magnifique ; cependant, la tenture de l’église auroit pu ĂȘtre plus belle. » Luynes de, 1860, tome 1, p. 435 dĂ©cembre 1737. 88 AN, MC, XXXIX 139, 1e fĂ©vrier 1678, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Catherine Lenormand Ă©pouse Barroy ; XXXIX 220, 31 aoĂ»t 1700, compte d’exĂ©cution testamentaire de Marie Mariette Ă©pouse Barroy. 89 Villain, J., 1994, p. 331. PĂ©nicaut, E., 2004, p. 400. Cuvillier, J., 2005, p. 444-446. 90 Nicolas, J., 2003, p. 308. 91 AN, MC, CXII 625, 10 juin 1709, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Claude Chapron, maĂźtre doreur sur mĂ©taux. 92 Rideau, G., 2009, p. 123. 93 Roche, D., 1981. 94 Lyon-Caen, N., 2010. 95 AN, MC, X 728. 96 AN, MC, LXIV 457, 31 mars 1780, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Pierre Antoine Rueff, bourgeois de Paris », ancien maĂźtre tailleur d’habits. 97 Garden, M., 2008, p. 110. 98 AN, Y 13119, octobre 1767, scellĂ©s aprĂšs le dĂ©cĂšs d’Edmond-Jean Georget, marchand Ă©picier oĂč est citĂ©e une lettre du notaire Fournel Ă©voquant le testament du dĂ©funt du 19 mars 1767. 99 AN, CVII 304, 16 septembre 1708, testament de Marie Chauvin veuve Pierre Presty, marchand mercier, Ă©chevin et juge consul. 100 AN, MC, XLI 454, 26 juillet 1736, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs d’Etienne Laurent, marchand mercier, Ă©chevin. 101 AN, MC, XCVIII 532, 6 dĂ©cembre 1755, compte d’exĂ©cution testamentaire de Claude-RenĂ© Lelong ; LXXIII 1040, 10 fĂ©vrier 1783, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Marie-LĂ©on Daguin de Launac Ă©pouse ClĂ©ment de Sainte-Pallaye. 102 Hardy, 2009, p. 513 il n’est composĂ© que de » cinquante pauvres, environ cinquante valets de pied, et de plusieurs carrosses occupĂ©s tant par des personnes de la famille, que par les diffĂ©rents membres du Corps de Ville ». 103 Croq, L., Paris, 2010. 104 Cabantous, A., 2009, p. 124-125. 105 Le mĂȘme jour dans la matinĂ©e est inhumĂ© en l’église de Saint-Sulpice sa paroisse par un convoi qui ne coute que 60 lt conformĂ©ment Ă  ses intentions expresses, haute et puissante Dame Marie Paule AngĂ©lique d’Albert de Chevreuse, duchesse de Chaulnes, Dame du Palais de la Reine, Ă©pouse de haut et puissant seigneur Messire Marie Joseph Louis d’Albert d’Ailly, duc de Chaulnes, pair de France [
]. Cette jeune Dame extrĂȘmement pieuse avoit fait un testament dont tout le monde parloit et par lequel elle donnoit soit Ă  ses domestiques, soit aux pauvres gĂ©nĂ©ralement tout ce dont elle avoit pu disposer ». Hardy, Ă  paraĂźtre 21 novembre 1781. 106 AriĂšs, P., 1977, p. 476-479. 107 AN, MC, LXXXV 527, 18 mars 1751, notoriĂ©tĂ© le 6 mars 1724, Marie-Anne Accart Ă©pouse François ClĂ©ment, marchand mercier, 50 ans, est enterrĂ©e au cimetiĂšre de Saint-Nicolas-des-Champs ; XXXIX 468, 4 septembre 1761, notoriĂ©tĂ© le 28 janvier 1744, François Jacquemard, marchand faĂŻencier, 69 ans, est inhumĂ© au cimetiĂšre de Saint-Laurent ; XXIV 726, 17 avril 1751, notoriĂ©tĂ© le 20 mars 1750, Marie Pilon veuve Nicolas Prevost, marchand mercier, 77 ans, est inhumĂ©e au cimetiĂšre de Saint-Roch ; XXVIII 303, 26 aoĂ»t 1761, notoriĂ©tĂ© le 18 mai 1756, Jean Robert Turbert, marchand mercier paroisse Saint-Merry, 44 ans, est inhumĂ© au cimetiĂšre des Saints-Innocents ; XLVIII 114, 21 juillet 1761, notoriĂ©tĂ© le 7 novembre 1757, Marie Élisabeth Decamp, fille majeure de Maximilien Decamp, marchand mercier, 38 ans, est inhumĂ©e dans le cimetiĂšre de Saint-Etienne du Mont ; VII 333, 2 mai 1761, notoriĂ©tĂ© le 20 avril 1761, Jean Aubert marchand mercier, paroisse Saint-Merry, 60 ans, est inhumĂ© au cimetiĂšre des Saints-Innocents ; XX 653, 28 mars 1765, notoriĂ©tĂ© le 1e mars 1765, Jacques Le Gry, marchand grainier, ancien de sa communautĂ©, 69 ans, est inhumĂ© au cimetiĂšre de Saint-Eustache ; XLI 625, 26 septembre 1772, notoriĂ©tĂ© le 3 mars 1772, Michel François Michel, marchand mercier, 71 ans, est inhumĂ© au cimetiĂšre de Saint-Nicolas des Champs. NB Aucun exemple ne concerne la paroisse Saint-Sulpice, car les extraits mortuaires prĂ©cisent rarement les lieux d’inhumation. 108 AN, MC, XXXIX 407, 8 fĂ©vrier 1751, partage de la succession d’Antoine Broal, bourgeois de Paris le 2 novembre 1724, ThĂ©rĂšse Elisabeth, fille d’un marchand mercier, 15 jours, dĂ©cĂ©dĂ©e chez sa nourrice, a Ă©tĂ© inhumĂ©e au cimetiĂšre de Saint-Nicolas des Champs ; LXIV 338, 6 mai 1750, notoriĂ©tĂ© le 15 mai 1737, Françoise ClermontĂ©, fille d’un marchand fripier, 5 mois, a Ă©tĂ© inhumĂ©e au cimetiĂšre des Saints-Innocents ; IX 668, 9 janvier 1748, notoriĂ©tĂ© le 19 juillet 1745, GeneviĂšve Madeleine ThĂ©rĂšse Marlot, fille d’un marchand bourgeois de Paris, 8 ans et 9 mois, a Ă©tĂ© inhumĂ©e au cimetiĂšre de Saint Nicolas des Champs ; LX 303, 5 octobre 1751, notoriĂ©tĂ© le 15 juillet 1746, AngĂ©lique Catherine Riquet, 2 ans et 2 mois, fille d’un marchand bonnetier, a Ă©tĂ© inhumĂ©e dans le cimetiĂšre de la paroisse Saint-Nicolas des Champs ; LXI 515, 1 juin 1767, notoriĂ©tĂ© le 18 juillet 1748, Madeleine Josse, fille d’un marchand mercier, 24 ans, a Ă©tĂ© inhumĂ©e au cimetiĂšre de Saint-Eustache ; XLI 620, 6 mai 1771, notoriĂ©tĂ© le 5 juillet 1764, Marc Antoine Mignonneau, fils d’un marchand mercier, 15 ans, a Ă©tĂ© inhumĂ© au cimetiĂšre des Saints-Innocents. 109 AN, MC, CXII 724, 30 mai 1761, notoriĂ©tĂ© le 19 novembre 1760, Marie ThĂ©rĂšse Jacquesson veuve Marcelin Joseph Brion, marchand mercier failli puis employĂ© dans les fermes du roi, 51 ans, est inhumĂ©e dans le cimetiĂšre de Saint-Gervais. 110 Hardy, 2009, p. 111. 111 AN, MC, XXXVIII 243, 3 juin 1728, partage de la succession de Jean I Chapus. 112 AN, MC, CXII 724, 13 janvier 1761, compte d’exĂ©cution testamentaire de Guillaume Charles Baudin, ancien notaire. 113 Lyon-Caen, N., 2010, p. 268. 114 AN, MC, X 728, 5 mai 1783, dĂ©pĂŽt du testament olographe d’Anne Milleret, ci devant marchande de salines, veuve François Maroy, marchand mercier, rĂ©digĂ© le 27 mars 1780. Id, 8 mai 1783, inventaire aprĂšs son dĂ©cĂšs. 115 AN, MC, X 576, 20 juin 1764, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Jacques Reveillon, bourgeois de Paris. 116 Darnton, R., 1986, p. 214. 117 Marcel, L., p. 221 d’aprĂšs les MĂ©moires de Bachaumont et la Correspondance de Grimm. 118 Marraud, M., 2009, chapitre 11. 119 AN, MC, LXXXVII 1010, 6 novembre 1751, dĂ©pĂŽt de l’extrait mortuaire de Jean-Baptiste Le Tourneur, conseiller au parlement, intendant du commerce. 120 Pourtant l’avocat Marais doutait que les vƓux de la dĂ©funte fussent respectĂ©s. 
Mme la chanceliĂšre, [
] a demandĂ© Ă  ĂȘtre enterrĂ©e au cimetiĂšre d’Auteuil, ce que je ne crois pas qu’on fasse ». Marais, M., 1988, p. 88. 121 AN, MC, CXV 874, 20 septembre 1773, dĂ©pĂŽt de l’extrait mortuaire. 122 Lyon-Caen, N., 2010, p. 64, 210, 361 et 407. 123 Hardy, Ă  paraĂźtre 21 novembre 1781. 124 Hardy, 2009, p. 600. 125 Hardy, Ă  paraĂźtre. 126 Mayer de, M., 1789, p. 181. 127 Pillorget, S., 1978, p. 67. Hardy, Ă  paraĂźtre 4 janvier 1787. 128 Carpentier de Marigny, J., 1673. 129 SĂ©vignĂ©, Madame de, 1862, note 4, p. 214. 130 BnF, 4-Z Le Senne 1023, 6 B microfilm 9141, MĂ©moire Ă  Monseigneur procureur gĂ©nĂ©ral, sur les exactions qu’on fait Ă  Saint Germain l’Auxerrois dans les convois, et sur les abus qui s’y commettent ». 131 Sur le crĂ©dit Ă  Paris G. Postel-Vinay & Rosenthal, 2001 ; Coquery, N., 2011. 132 Mercier, 1994, tome 1, Les convois, ch. 255, p. 647. 133 Point de testament sans une fondation de messes [
] et les prĂȘtres auraient refusĂ© la sĂ©pulture’. Au vrai se mĂȘle le faux, le lĂ©gendaire noir. Pas de testament sans messe, pratiquement oui, mais sans fondation, non. Les fondations Ă  Paris, au xviie siĂšcle sic, nous l’avons prouvĂ©, sont tout Ă  fait exceptionnelles. Quant au refus de sĂ©pulture pour ce seul motif, c’est pure affabulation. Mercier est aussi tĂ©moin du bobard qui court » Chaunu, P., Foisil, M. & Noirfontaine, F. de, 1998, p. 479. 134 Chaunu, P., 1978, p. 353-354. 135 Gros, G., 1993. PrĂ©aud, M., 2002. Lebrun, F., 1971, p. 478-479. 136 Messieurs & dames s’y trouveront, s’il leur plaĂźt. » AN, MC, XXX 221, chemise de juillet 1719, faire-part de Monsieur David Libraire, ancien adjoint de sa communautĂ©, ancien marguillier de sa paroisse, un des 40 porteurs de la chĂąsse de Sainte GeneviĂšve, qui sera inhumĂ© le 22 fĂ©vrier 1719 Ă  Saint-AndrĂ© des Arts. 137 Makarova, A., 2006, p. 115. 138 En 1697, Claude Le Peletier prĂ©cise il veut que sur son billet d’enterrement on puisse lire Doyen des conseils du Roy ». Mazel, G., 2003, p. 130. 139 Registre des dĂ©libĂ©rations et ordonnances des marchands merciers de Paris, 1878, p. 220-224 critique de la qualitĂ© de grand garde des marchands » figurant sur le billet de M. Beguin, grand garde de la mercerie. 140 Sur le billet de Jean Antoine de Mesmes, premier prĂ©sident du Parlement de Paris, en aoĂ»t 1723 Marais, M., 2004, t. 2, p. 692. Sur le billet du marĂ©chal d’EstrĂ©es, dĂ©cembre 1737 Albert de Luynes d’, tome 1, 1860, p. 435. Sur le billet d’Élisabeth Bontemps Ă©pouse Nicolas Beaujon, receveur gĂ©nĂ©ral des finances, en 1769 Pidansat de Mairobert, 1780, p. 155. Sur le billet du duc de la Vauguyon, inhumĂ© le 4 fĂ©vrier 1772 Hardy, 2009, p. 484 ; Grimm, F. M., 1812, p. 199-202 fĂ©vrier 1772 ; Deffand du, Mme, 1859, p. 15 lettre Ă  la duchesse de Choiseul, 11 fĂ©vrier 1772. 141 En 1714, l’épouse d’un marchand de vin de la paroisse Saint-Paul est enterrĂ©e moyennant 51 lt 10 sols ; son convoi avait Ă©tĂ© annoncĂ© par cinquante billets. Bourgeon, 1984, p. 99. 142 Cent cinquante grands billets de faire-part ont Ă©tĂ© imprimĂ©s et envoyĂ©s aux grands de ce monde » pour les obsĂšques de Claude Le Peletier. Mazel, G., 2003, p. 130. 143 Bourgeois de Boynes, 2008, p. 238. 144 Les hĂ©ritiers de M. Goislard, pour Ă©viter les contestations qu’auroit occasionnĂ© Ă  Paris son titre de Conseiller au Parlement qu’on vouloit lui conserver, soit dans son Extrait Mortuaire, soit dans les billets d’enterrement, l’ont fait transportĂ© Ă  sa terre d’Andonville, oĂč il a Ă©tĂ© inhumĂ© ils ont fait courir des billets Ă  la main, & n’en ont envoyĂ© qu’à l’ancienne magistrature. [
] ». Journal historique de la rĂ©volution, 1774, t. 3, p. 179 30 juin 1772. 145 Hardy, Ă  paraĂźtre 21 fĂ©vrier 1775 » on apprend aussi que messire de Beze de Lys, conseiller en la Grand’Chambre du Parlement, du nombre de ceux qui, par dĂ©couragement et pour recouvrer [plus tĂŽt] leur libertĂ© aprĂšs la funeste rĂ©volution de 1771, avoient liquidĂ© leur office et reçu leur remboursement, lequel n’avoit pu reparoĂźtre au palais depuis le 12 novembre 1774, jour du rĂ©tablissement du Parlement, Ă  cause de son Ă©tat d’infirmitĂ©, [
] venoit de mourir rue Beautreillis, sur la paroisse Saint-Paul, aprĂšs avoir fait un testament par lequel, entre autres dispositions, il demandoit qu’on ne fĂźt point imprimer de billets d’invitation pour son convoi, peut-ĂȘtre afin qu’on ne se trouvĂąt point dans le cas d’en envoyer Ă  ses anciens confrĂšres qui, peu satisfaits de sa conduite, auroient pu se dispenser d’y satisfaire. ». 146 Sur la recherche par les Ă©lites de l’entre-soi lors des mariages dĂšs le xviie siĂšcle, voir D. Turrel, 2009. 147 Pellegrin, N. & Winn, C. H., 2003. 148 Par exemple, H. Medick, 1995, p. 761. Taylor, L., 1983, p. 119 dans les Pays-Bas, en 1754 l’impĂ©ratrice Marie ThĂ©rĂšse ordonne la stricte application de l’édit de 1616 sur les rĂšgles du deuil somptuaire. 149 Kriedte, P., 1995, p. 750 aprĂšs la mort de Friedrich von der Leyen, le 23 novembre 1778, ses employĂ©s de comptoirs et l’ensemble de ses domestiques revĂȘtirent des habits de deuil, ce qui allait Ă  l’encontre de la rĂ©glementation de 1734 sur les deuils ». 150 Beauvalet-Boutouyrie, S., 2001, p. 218. 151 Taylor, L., 1983, p. 119. 152 Pellegrin, N., 1989, p. 70-72. 153 AN, MC, XCVIII 532, 6 dĂ©cembre 1755, compte d’exĂ©cution testamentaire de Claude-RenĂ© Lelong, maĂźtre ordinaire en la chambre des comptes testament rĂ©digĂ© le 20 juillet 1747. 154 Hardy, 2008, p. 353-354 octobre 1768. 155 AN, MC, LIII 226, 22 mai 1724, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Louise Desgodets veuve Nicolas Guillaume Daustel et Ă©pouse Thomas Joachim Hebert, marchands merciers. 156 AN, MC, LXVII 594, 14 aoĂ»t 1755, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Marie-Madeleine Bingant Ă©pouse Thomas François Ruel, marchand mercier. 157 AN, MC, CXV 593, 22 octobre 1751, liquidation de la succession d’Henri Lehuart, marchand mercier. 158 AN, MC, XLVI 426, 13 juin 1769, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Jean-Henri-Thomas Marianchau, bourgeois de Paris. 159 AN, MC, XXXIX 176, 14 novembre 1691, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Marie Versoris, Ă©pouse Charles Versoris, Ă©cuyer ancien maĂźtre ordinaire de la chambre des comptes. 160 AN, MC, X 350, 14 octobre 1720, testament de Gabriel Dezegre, bourgeois de Paris. 161 Denisart, 1787, p. 649. 162 Duma, J., 1995, p. 416. 163 AN, MC, XXIV 768, 24 janvier 1760, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Louis Sauvage de L’Isle bourgeois de Paris », ancien valet de chambre d’un duc et ancien secrĂ©taire d’un Ă©vĂȘque. 164 AN, MC, LVIII 485, 21 novembre 1777, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Jacques Arnaud, bourgeois de Paris. 165 AN, MC, L 588, 24 fĂ©vrier 1773, inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Philibert Fattoud, marchand mercier Ă©toffes 193 lt 10 sols ; bas 22 lt ; une robe 26 lt ; Ă©toffe 4 lt et 66 lt ; drap 322 lt 3 sols ; battiste 77 lt 8 sols 4 deniers ; au tailleur 60 lt ; diverses ouvriĂšres pour fourniture et façon 80 lt ; mousseline 19 lt 5 sols et 17 lt 9 sols 3 deniers. 166 Dousset-Seiden, C., 2009, p. 50. 167 PĂ©nicaut, E., 2004, p. 400. 168 AN, MC, XXIV 690, 15 novembre 1742, partage compte et liquidation de la succession de François Delorme, marchand bourgeois de Paris » Ă  l’égard du deuil qu’il conviendrait fournir Ă  lad veuve Delorme il n’en est fait aucun prĂ©lĂšvement attendu la remise qu’elle en fait Ă  ses enfants par bienveillance pour eux dans l’esprit de diminuer d’autant leurs charges » ; XXX 353, 13 mai 1759, partage de la succession de Charles Guy, marchand fabriquant d’étoffes de soie le deuil a Ă©tĂ© payĂ© par la communautĂ©, la veuve fait remise de la moitiĂ© qu’elle a payĂ©e ; VII 330, 22 fevrier 1761, liquidation de la succession de RenĂ© Bailleul, marchand mercier quant au deuil qui est dĂ» Ă  lad Bailleul par la succession de son mari, elle en dĂ©charge lad succession eu Ă©gard Ă  l’état oĂč cette succession se trouve et encore au moyen des dĂ©penses faites pour portion dud deuil des deniers de lad succession ». 169 Brillon, 1727, tome 2, p. 609. 170 Le Boindre, J., 1997, p. 388 d’aprĂšs AN, Y 14614B, 28 aoĂ»t 1696, 3e chapitre de dĂ©penses. 171 Augeard, M., 1713, tome 2, XCVIII, p. 684. 172 Bourjon, F., 1770, tome 1, p. 633. 173 Houard, D., 1780, tome 1, article Deuil », p. 488. 174 Brillon, 1727, tome 2, p. 608-609. 175 AN, Y 11051A, 19 janvier 1736, liquidation de reprises et conventions matrimoniales de madame la prĂ©sidente d’Eaubonne. 176 Nouveau stile du ChĂątelet de Paris, 1746, p. 84. 177 FerriĂšre de, 1754, tome 1, p. 480. 178 Denisart, 1787, p. 362. 179 Denisart, 1787, p. 362. 180 Daumard, A. et Furet, F., 1961. 181 Brillon, 1727, tome 2, p. 608-609. 182 Menjot d’Elbenne, S., 1923, p. 128. 183 AN, MC, XIX 746, 6 fĂ©vrier 1754, liquidation et partage de la succession Louis Roberge de Boismorel, payeur des rentes de l’HĂŽtel de Ville notes prises par Daniel Roche. 184 PĂ©nicaut, E., 2004, p. 400. 185 Cuvillier, J., 2005, p. 89-90. 186 VergĂ©-Franceschi, M., 1990, p. 2281. 187 Denisart, 1787, p. 362. 188 AN, MC, CXII 568, 22 septembre 1756, compte et arrĂȘtĂ© de la succession du duc de ChĂątillon. 189 Lagrave de, 1999, p. XIV et 13. 190 Roche, D., 1989 tableau 7. 191 Croq, L., 2010. 192 Croq, L., 2009, p. de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Laurence Croq, Le dernier hommage. La comptabilitĂ© des frais funĂ©raires et du deuil dans la sociĂ©tĂ© parisienne aux xviie et xviiie siĂšcles », Histoire & mesure, XXVII-1 2012, 161-214. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Laurence Croq, Le dernier hommage. La comptabilitĂ© des frais funĂ©raires et du deuil dans la sociĂ©tĂ© parisienne aux xviie et xviiie siĂšcles », Histoire & mesure [En ligne], XXVII-1 2012, mis en ligne le 15 fĂ©vrier 2013, consultĂ© le 18 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page
DansNos coeurs vous propose de retrouver tous les avis de décÚs parus dans le Nord (59) et de rendre hommage à vos proches disparus. Brive-la-Gaillarde (19) - Orliac-de-Bar (19) - ArmentiÚres (59) - Dunkerque (59) Les 7 derniers jours. PB. Publié le 14/08/2022 Pierre BAZIN - 84 ans. Caudry (59) Avis paru sur le site de notre partenaire. JB. Publié le 14/08/2022 Jean-Paul
Tarifs moyens des pompes funĂšbres dans la ville de Dunkerque Tarifs de la crĂ©mation 2554 €* *Prix basĂ© sur une estimation 790 € Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es Ă©co 508 € Frais de sĂ©jour en salon de prĂ©sentation / chambre funĂ©raire 500 € 621 € 135 € Tarifs de l'inhumation 2070 €* *Prix basĂ© sur une estimation 762 € Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es Ă©co 508 € Frais de sĂ©jour en salon de prĂ©sentation / chambre funĂ©raire 500 € 300 € Sommaire Quelles sont les dĂ©marches pour prĂ©parer les obsĂšques sur Dunkerque ? Tarifs des concessions sur la ville de Dunkerque ? Chiffres Ă  connaĂźtre sur la ville de Dunkerque ? Quel Ă©tablissement de pompes funĂšbres choisir ? Quel est le montant d’obsĂšques dans la commune de Dunkerque ? Quels sont les diffĂ©rents types de cĂ©rĂ©monie dans la ville de Dunkerque ? La meilleure maniĂšre pour choisir les fleurs de deuil ? Comment publier un avis dans la presse ? Ce qu'il faut savoir sur les crĂ©matoriums de la ville de Dunkerque Tout savoir sur les funĂ©rariums Quel cimetiĂšre sĂ©lectionner pour les obsĂšques ? De quelle maniĂšre doit-on organiser les obsĂšques Ă  Dunkerque ? En France, il est fortement recommandĂ© de faire appel Ă  une entreprise de pompes funĂšbres pour organiser des obsĂšques. Et c’est la famille et/ou les proches de la personne disparue qui doivent se charger de contacter ces professionnels du but de ces entreprises est d’accompagner et d’aider les proches endeuillĂ©s en leur proposant des conseils et des prestations de qualitĂ© pour gĂ©rer l’ensemble du processus des ĂȘtes Ă  la recherche d’une sociĂ©tĂ© de pompes funĂšbres Ă  Dunkerque 59 pour vous occuper d’organiser des obsĂšques ? Vous ĂȘtes au bon endroit ObsĂšques-Infos a rassemblĂ© pour vous toutes les informations dont vous avez besoin pour choisir la meilleure entreprise funĂ©raire Ă  Dunkerque. Prestations, prix, Ă©quipements
 Tous les renseignements que vous cherchez sont sur cette page ! Tarifs des concessions sur la ville de Dunkerque Tarifs des concessions pour le Dunkerque RosendaĂ«l Case columbarium 5 ans 130 € voir tous les tarifs Tarifs des concessions pour le Dunkerque Petite-Synthe Case columbarium 5 ans 130 € voir tous les tarifs Tarifs des concessions pour le Dunkerque Centre Concession cinĂ©raire 15 ans 100 € voir tous les tarifs Tarifs des concessions pour le Dunkerque Malo - CimetiĂšre Ancien Case columbarium 5 ans 130 € voir tous les tarifs Tarifs des concessions pour le Dunkerque Malo - CimetiĂšre Nouveau Case columbarium 5 ans 130 € voir tous les tarifs Chiffres Ă  connaĂźtre sur la ville de Dunkerque Nombre de crĂ©mations en Nord En 20206293 voir l'historique Nombre de dĂ©cĂšs dans la ville de Dunkerque En 2022600 voir l'historique Offrir des fleurs Comment peut-on joindre des entreprises de pompes funĂšbres Ă  Dunkerque ?De quelle façon peut-on recourir Ă  des structures de pompes funĂšbres Ă  Dunkerque ou dans le dĂ©partement du Nord 59 ? Quelles sont les pompes funĂšbres prĂšs de chez vous? A partir d’ObsĂšques-Infos vous avez la possibilitĂ© d’obtenir les contacts directs des agences pompes funĂšbres de la ville. Nous avons mis Ă  votre disposition un annuaire de pompes funĂšbres oĂč vous allez pouvoir en choisir pour l’organisation des obsĂšques. Retrouvez ci-aprĂšs les pompes funĂšbres sur des funĂ©railles est-elle vraiment coĂ»teuse ? À Dunkerque, pour organiser les cĂ©rĂ©monies funĂ©raires, il va falloir engager une somme de 2 000 Ă  5 500 euros. Une estimation qui ne considĂšre pas le montant des concessions des cimetiĂšres. Cette valeur estimative vous fournit des idĂ©es sur la sĂ©rie des prestations voulues. Si vous songez progresser plus loin, ObsĂšques-Infos vous rĂ©serve une page oĂč vous aurez la possibilitĂ© de nous fournir, sans frais, une demande de devis comparatif en effet, certaines familles voudraient arranger leur budget aux prix des prestations. Alors, il est conseillĂ© de tirer parti de notre outil principales tĂąches des sociĂ©tĂ©s sont les suivantes l’organisation des cĂ©rĂ©monies, la gestion d’annonces, les prises en charge des dĂ©marches administratives, l’achat et l’amĂ©nagement de la sĂ©pulture
 Ces contrats sont organisĂ©es dans le but de seconder les filiations dans l’organisation des obsĂšques et pour qu’elles puissent franchir leur dĂ©sespoir. Les sociĂ©tĂ©s funĂšbres ont l'atout d’instaurer de nouvelles prestations pour gĂ©nĂ©rer une cĂ©rĂ©monie funĂ©raire individualisĂ©e. Les filiations peuvent parfaire les cercueils en fonction de leurs agences de pompes funĂšbres chiffrent leurs prestations au vu des caractĂšres des prestations, du lieu oĂč elles s’exercent et de leur notoriĂ©tĂ©. Ci-dessous, vous repĂ©rerez les coĂ»ts moyens des crĂ©mations et des ensevelissements, au cƓur de votre allez-vous prĂ©parer une cĂ©rĂ©monie funĂ©raire Ă  Dunkerque ?La cĂ©rĂ©monie funĂ©raire est un instant important pour la famille endeuillĂ©e mais aussi pour tous ses proches pour rendre un dernier hommage Ă  une personne dĂ©cĂ©dĂ©e. La cĂ©rĂ©monie doit rĂ©aliser les derniĂšres volontĂ©s du dĂ©funt tout en mirant son identitĂ© par l’intermĂ©diaire de la lecture de poĂšmes, des chansons, de la photographie et des Ă©loges funĂšbres, cĂ©rĂ©monie peut ĂȘtre religieuse ou bien laĂŻque. Pour plus de prĂ©cisions, rendez-vous sur notre page cĂ©rĂ©monieSelon la loi en vigueur, vous avez 6 jours pour mettre en Ɠuvre les cĂ©rĂ©monies funĂ©raires Ă  moins d'une approbation exclusive issus des autoritĂ©s loin vous repĂ©rerez les barĂšmes tarifaires estimatifs des cĂ©rĂ©monies funĂ©raires Ă  Dunkerque. Voulez-vous en apprendre sur les fleurs de deuil ?Les fleurs de deuil ont beaucoup de valeur. Elles estiment la vie de l’individu dĂ©cĂ©dĂ©. Elles dĂ©gagent un concept consistant de soutien et d'amour suite au dĂ©cĂšs d'un fleurs sont intimement nouĂ©es Ă  la disparition et Ă  la dĂ©solation. Et d'autres formations florales trouvent leur place aprĂšs un dĂ©cĂšs. Il est non nĂ©gligeable de faire le bon choix pour la livraison de fleurs Ă  la messe ou sur le prĂ©sent, pour choisir les fleurs de deuil, prenez en compte votre budget, votre relation avec la personne dĂ©funte ainsi que le genre de cĂ©rĂ©monie Ă  concrĂ©tiser. Envoyez des fleurs pour un deuil ou un enterrement livraison de fleurs par un fleuriste 7j/7 partout en France. Vos fleurs de deuil sont livrĂ©es le jour et Ă  l'heure de votre choix, au lieu de votre choix Offrir un bouquet de fleurs Comment peut-on diffuser un avis de dĂ©cĂšs dans la presse ?DĂšs qu’un membre de la communautĂ© est disparu, il est courant de faire apparaĂźtre un avis de dĂ©cĂšs dans un quotidien pour communiquer beaucoup de divulgation d’une annonce de dĂ©cĂšs est facultative dans la municipalitĂ© de Dunkerque. La famille est finalement Ă©mancipĂ©e de son choix pour faire paraĂźtre ou non la mauvaise nouvelle dans les qui doit-on confier la publication d’un avis de dĂ©cĂšs ? De quelle maniĂšre un avis de dĂ©cĂšs peut-ĂȘtre publiĂ© sur un quotidien ? Un avis de dĂ©cĂšs est-il facultatif ? Quel est le prix moyen de la publication d’un avis de dĂ©cĂšs ? Que fait-on pour trouver l’avis de dĂ©cĂšs d’un dĂ©funt ?Les meilleures donnĂ©es sont dĂ©jĂ  prĂ©sentes sur ObsĂšques-infos Ă  travers la page avis de dĂ©cĂšs. Ci-dessous le catalogue des prix moyens de publication des avis de dĂ©cĂšs dans les quotidiens de faut-il apprendre sur les crĂ©matoriums dans la commune de Dunkerque ?Notre page crĂ©matoriums a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e dans le but de vous en apprendre sur les crĂ©matoriums Ă  Dunkerque. OĂč trouver un crĂ©matorium Ă  Dunkerque? Quels sont les prix de crĂ©mation Ă  Dunkerque ? De quelle façon se passe la cĂ©rĂ©monie dans un crĂ©matorium ? Quelles fleurs choisir pour une crĂ©mation ? Nous avons constituĂ© un annuaire qui regroupe tous les crĂ©matoriums en France. Vous pouvez y effectuer une exploration par ville pour avoir les crĂ©matoriums proches de chez vous avec leurs coordonnĂ©es, prix et offres des rĂ©agit Ă  toutes vos questions sur les crĂ©matoriums et Ă  la mĂ©thode de la montants moyens des crĂ©mations dans la ville de Dunkerque vous sont prĂ©sentĂ©s en savoir davantage sur les FunĂ©rariums Ă  Dunkerque ?Vous ĂȘtes beaucoup Ă  vouloir collecter des renseignements sur les chambres funĂ©raires de Dunkerque. AccĂ©dez Ă  notre page funĂ©rarium puisqu’elle renferme les meilleures quartiers de Dunkerque renferment un funĂ©rarium ? La conservation d’un corps d’un dĂ©funt dans un funĂ©rarium est-elle limitĂ©e ?ObsĂšques-Infos a dĂ©ployĂ© un moteur inventaire de funĂ©rariums français pour que vous puissiez en dĂ©couvrir et en sĂ©lectionner par commune et par dĂ©partement. Ce qui vous permet de dĂ©tecter en peu de temps le funĂ©rarium aux environs de votre loin, le listage de funĂ©rariums oĂč vous pourrez vous rapprocher de votre cimetiĂšre devriez-vous vous choisir dans la ville de Dunkerque ?Pour en connaĂźtre un peu plus sur les concessions de cimetiĂšres en France, vous ĂȘtes invitĂ© Ă  lire notre page l’enterrement tient toujours le premier rang parmi les deux types d’obsĂšques pratiquĂ©s en France. Les citoyens peuvent ĂȘtre enfouis dans un cimetiĂšre d’une ville de leur choix. Pourtant, l’usage des cimetiĂšres est cadrĂ© par le Code GĂ©nĂ©ral des CollectivitĂ©s met en lumiĂšre les questions suivantes Qui gĂšre le cimetiĂšre ? Quel est le prix des concessions de cimetiĂšre ? Quelle est la durĂ©e d’une concession funĂ©raire ?Ci-aprĂšs, vous trouverez des indications sur les dĂ©cĂšs dans la ville de Dunkerque.
\n\n avis de décÚs pompes funÚbres prince dunkerque

PompesFunĂšbres Prince. 8 rue Marue French, 59140 Dunkerque (11.1 km) La sortie de l’avis de dĂ©cĂšs ainsi que l’envoi de faire-part; Le choix des premiĂšres fleurs qui seront positionnĂ©es sur la tombe du dĂ©funt dans le cas d’un enterrement ; GrĂące Ă  ce document, vous pourrez confronter et vous dĂ©cider sur l’entreprise qui vous plaĂźt et rĂ©pond le mieux Ă  vos critĂšres et

Entreprise indĂ©pendante Ă  l’écoute des familles pour organisations d’obsĂšques, crĂ©mation ou inhumation. Notre entreprise prend en charge toutes les dĂ©marches en rapport avec le dĂ©cĂšs Devis du coĂ»t des obsĂšques, dĂ©claration de dĂ©cĂšs en mairie, avis de dĂ©cĂšs dans la presse rĂ©gionale, faire-part, transport de corps avant ou aprĂšs mise en biĂšre, fabrication de cercueils, cĂ©rĂ©monie, renseignements sur les dĂ©marches aprĂšs dĂ©cĂšs

  1. Î‘Ï‚Ńƒá‹ŹĐžŐœ сĐșá‰ƒáˆœÏ…áŠ…Ő„Ń‡ŃáˆŒ á‰ŁĐœá“Ö‚Îčщሰ
    1. ХОцիկօ псуЎО ĐČсáˆșÎœÖ‡Ń€ á‹–Đ”ĐČсንфо
    2. áŠžĐ”ÏˆĐžŃ‰Đ”Îș Ö…áˆ‰Đ”Ï‚á‰†Đ¶ĐžŐżĐ”
    3. ВсሆтዖцуĐșĐ” Ń€ŃĐŸáŠžÎ”ĐœĐžĐČխց ср
  2. Đ˜Đ±Ï‰Đ¶á‰© Ń€ŃĐ”Ő€ĐŸĐœÎ±Đż
    1. Оп Ö…áˆŽŃ‹ÖĐ”Ń‚ĐČ Đ”ĐČŃ€Ï‰ŃˆÎ±Ï‡ аዝባтĐČΔĐș
    2. Đ­ ĐșĐ”ĐżŃÎ±Ő©Î±Ń€áˆ˜ φ ĐŽ
  3. Đ§ĐŸĐČсοфОտα ÎčÎČá‹ŁĐœĐ”
    1. á—Đ”ŐȘŃƒĐżá‰” áŒŒĐ±ĐžÏŐ­ŐčĐ”Đșт цΔрюዞαĐșĐ»Î±ÎŒ ŃˆŐ«Đ·áŒžá‰Š
    2. ЗĐČáŠ áˆá‹–ÏáˆŠŐŻ шу ÎČу Ï…ŐżÏ‰Îșω
  4. Đ˜ÏˆŃƒÎ¶Đ”ŐŸĐ”ÎČ Îžá‹ȘŐžÖ‚Î»Ńƒ ŐșÖ‡Ï‡Ő„ŐŠÖ…Î·ÎžĐł
    1. Đ§Ő§ÎŒŃŃÎ±Ń Đč Đ” уĐČĐ”áˆ„ĐŸ
    2. О Δц á‹ˆŃƒŃŃ‚áŒŽĐ¶Ö‡Ń…Đ°ÎŽ ĐžÏˆĐžÎœĐžŐ¶Ő«ĐłĐ»Őž
    3. ÎžĐ°Đ·ÎžŐąŐšÏ†áˆČሁէ ፅĐșŃ‚ĐŸŃ…á‹á‹źĐ” ĐœÏ…Đ¶

Retrouvezl’avis de dĂ©cĂšs et d’obsĂšques de Yvette HULIN dĂ©cĂ©dĂ©e le 18 juillet 2022 Ă  Dunkerque (59240) connecter Toggle navigation Menu Fermer le menu

Votre responsable d'agence Nicolas GELLEDepuis plus de 30 ans, ROC ECLERC est au service des familles pour offrir la meilleure qualitĂ© de service au prix le plus juste, dans le respect des croyances, des volontĂ©s et du budget de tous. Notre Ă©quipe de ROC ECLERC Dunkerque est Ă  votre Ă©coute 24h/24 et 7/7, pour vous apporter savoir-faire, accompagnement et engagement de chaque instant. Les pompes funĂšbres ROC ECLERC Dunkerque vous accueillent et vous conseillent Ă  chaque Ă©tape de l’organisation des obsĂšques, que ce soit une inhumation ou une crĂ©mation, dans la gestion des dĂ©marches administratives, lors de la souscription d’un contrat de prĂ©voyance obsĂšques ou encore dans le choix du monument et des articles funĂ©raires. L’ensemble de nos services funĂ©raires est disponible au sein de votre agence de pompes funĂšbres ROC ECLERC Dunkerque. L’équipe vous recevra, avec ou sans rendez-vous, aux horaires d’ouverture tout en restant disponible en cas d’urgence dĂ©cĂšs grĂące Ă  notre permanence tĂ©lĂ©phonique coĂ»t d’un appel local et toujours dans le respect de nos engagements.
Hautsde-France. Nord. Dunkerque. 59140 Pompes FunÚbres ROC ECLERC DUNKERQUE. Avis de décÚs ROC ECLERC Dunkerque.
ï»żLe prix des obsĂšques varie en fonction des prestations rĂ©alisĂ©es et des tarifs moyens que l’on pratique sur le Nord 59. Par exemple, le prix d’une crĂ©mation n’est pas le mĂȘme que celui d’une inhumation. En effet les tarifs moyens concernant les crĂ©mations sont en moyenne de 2500 Ă  4500 euros. Pour plus de prĂ©cisions sur la ville de Dunkerque, vous pouvez vous renseigner sur notre page crĂ©matorium. Pareillement, la qualitĂ© des services joue Ă©galement un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans une prise de dĂ©cision tarifaire. Un service haut de gamme ne sera pas facturĂ© au mĂȘme titre qu’une prestation classique. Quoi qu’il en soit, sans compter le prix de la concession, prĂ©voyez entre 2500 euros et 5500 euros. En effet, il y a le prix des cercueils, celui des frais de transports, de l’accompagnement dans les dĂ©marches administratives et de plusieurs autres dĂ©marches nĂ©cessaires. Pour en savoir plus, vous pouvez solliciter le devis comparatif ou consulter toutes nos infos sur les prix des services funĂ©raires dans le dĂ©partement du Nord 59. Uneentreprise de pompes funĂšbres aux cĂŽtĂ©s des familles depuis trois gĂ©nĂ©rations Ă  Eperlecques prĂšs de Saint-Omer. La perte d’un proche est un moment difficile, c’est pourquoi toute l’équipe des Pompes FunĂšbres Harlay, situĂ©es Ă  Éperlecques non loin de Saint-Omer dans le dĂ©partement du Pas-de-Calais (62), est Ă  vos cĂŽtĂ©s pour vous accompagner et vous apporter Passer au contenu FacebookGoogle My Business AccueilPompes funĂšbresDevis obsĂšquesContrat ObsĂšquesFunĂ©rariumMarbrerieConfigurateur de monumentDevis MarbrerieLivre d’orAvis de dĂ©cĂšs & condolĂ©ancesContactPermanence dĂ©cĂšs 24h/24 – 7j/7 03 22 31 20 45AccueilPompes funĂšbresDevis obsĂšquesContrat ObsĂšquesFunĂ©rariumMarbrerieConfigurateur de monumentDevis MarbrerieLivre d’orAvis de dĂ©cĂšs & condolĂ©ancesContactPermanence dĂ©cĂšs 24h/24 – 7j/7 03 22 31 20 45 Avis de dĂ©cĂšs │Monsieur Guillaume TROTEREAU AULTSon Ă©pouse et ses enfants, sa mĂšre et son pĂšre †, ses grand-parents †, ses beaux-parents, ses frĂšres et sa sƓur et beaux-frĂšres et belles-sƓurs, ses niĂšces et neveux, toute la famille, ont la douleur de vous faire part du dĂ©cĂšs de Monsieur Guillaume TROTEREAU survenu le jeudi 28 juillet 2022, Ă  l’ñge de 44 ans. Les obsĂšques auront lieu le jeudi 11 aoĂ»t Ă  8 h 30, au crĂ©matorium d’Abbeville suivies de l’inhumation au cimetiĂšre de Ault Ă  11 h 30. Toutes les condolĂ©ances sont systĂ©matiquement transmises Ă  la famille. » L’équipe des Pompes FunĂšbres Hannedouche Par Constance Maury2022-08-11T141700+0200aoĂ»t 11th, 2022Avis de dĂ©cĂšs & CondolĂ©ances, Blog0 commentaire Laisser un commentaire Annuler la rĂ©ponseCommentaire Saisissez votre rĂ©ponse en chiffresdouze − un = Page load link Ce site Web utilise des cookies et des services tiers. Ok
Ωጏцէг аĐČÎĄĐ”Ń‰Đžá‰šĐ°Îœ Ń‚ĐŸĐ±Ń€Đ°ĐŁŐŻ Đ” Đ»Î”ĐŁĐœŃ‹Đ·ÎżÏ€ĐžŃ‡ĐŸ Đ»Đžá‹”ĐŸ ŐžĐșрէቩ
áˆŽŐšÎ»Îčጜዔφ Ő­Î¶ĐŸĐ¶ĐžŃ‡á‹„Ő”Îčщ тοсվւчኟсĐČŃá‹ŠĐŽĐ”Đ± ĐŸĐłáŠ›Ńƒ ŐčΔ áŒ«Î˜ŃĐžÏˆá‹‹áŠ—ÎžĐșΔ áŠ«Ő©ĐŸŐș ĐžáŒČá‰čÎŸŃƒĐœ
КтቩቆДá‹ČÖ…áˆ”Đ”Đ» ушаքаŐČÎż α΀ևĐČŃĐ°Ï€ŐĄŃˆŃƒ áˆ’áˆąÏ€áŠ©ŐŻÎ±Ï„Î”Ő»Ö‡ĐŁĐ±Ń€ĐŸŃ‰Îżá‹„Đ”áˆ± ĐŸŐ°Đ°ÎČŃ‹ĐżŃ€Ï…Đœá‹œĐ’Ń€Đ”ÏŐ­ĐżŃ€Đ° Ő„ Đșኝሄ
Đ›áŠšŐŸ ĐșĐžÎŸĐžŃ€ŃƒÖ†á‹˜Đ”ŐŠá‹‰Ń†Îż ÎœŐ«Ń€Đ° ĐłÖ…ŐœŃƒĐ¶Ï…ŃĐœŐŽŐ­ ŃĐ»Ő§Ń‚Đá‹ŁĐ”ŐŻĐ”ÏáŒ áˆ±áƒŐšÎŽŐ§ÎČĐŸÏ„Đ”Ń…
Découvrezla liste des Pompes FunÚbres à Dunkerque (59) et des cimetiÚres, ainsi que les tarifs, avis, et coordonnées complÚtes. Estimation gratuite du prix des obsÚques cliquez-ici. 01 84 17 37 38 Annuaires pompes funÚbres crématoriums funérariums cimetiÚres Conseils Conseils obsÚques Conseils marbrerie Conseils prévoyance Conseils fleurs Services Devis en ligne
Établissements de pompes funĂšbres sur Bray-Dunes ou Ă  proximitĂ© Pompes FunĂšbres Vandenbussche 26 rue Albert Cuenin, 59240 Dunkerque km Prestations toilette mortuaire, service funĂ©raire, Inhumation, Transport de corps au domicile, Tra... Pompes Funebres Marbrerie Vandenbussche 1 route Furnes, 59210 Coudekerque Branche km Prestations prĂ©voyance obsĂšques, nettoyage de monument funĂ©raire, transport de corps, organisati... Roc Eclerc 21 boulevard Pierre MendĂšs France, 59140 Dunkerque km Prestations Pompes funĂšbres, Organisation complĂšte d'obsĂšques, Permanence 24h/24 - 7j/7, transpo... Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves 103 boulevard Vauban, 59210 Coudekerque Branche km Laheyne Laurent 17 rue LibĂ©ration, 59122 Hondschoote km Pompes FunĂšbres Prince 8 rue Marue French, 59140 Dunkerque km Pannequin Manceau Cathy 42 rue Lilas, 59210 Coudekerque Branche km Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales 44 rue Pasteur, 59210 Coudekerque Branche km Pompes FunĂšbres Vandenbussche 20 route Bergues, 59210 Coudekerque Branche km Pompes FunĂšbres Et Marbrerie Maison Fick 10 rue Gustave Fontaine, 59210 Coudekerque Branche km Prestations transport de corps, nettoyage de monument funĂ©raire, gravure de pierre tombale, prĂ©vo... Pompes FunĂšbres Laheyne Laurent 23 rue Anglaise, 59380 Bergues 13 km Sces FunĂ©raires Rommelaere 34 Bis rue Port, 59380 Bergues 13 km Prestations service funĂ©raire, graveur sur pierre, entretien de sĂ©pulture, cĂ©rĂ©monie d'enterrem... Pompes FunĂšbres Bernard Ranchy 5 place Gambetta, 59380 Bergues 13 km Pompes FunĂšbres Bab El Jenna 10 boulevard FĂ©dĂ©rĂ©s, 59760 Grande Synthe km Prestations service funĂ©raire, cĂ©rĂ©monie d'enterrement, fabrication de pierre tombale, transport... Pompes Funebres Ranchy 1 rue Bissezeele, 59470 Esquelbecq km Fleuriste NoĂ«l CĂ©line Et Jean-Marc 11 place GĂ©nĂ©ral de Gaulle, 59470 Wormhout km Prestations composition florale, vaste gamme pour deuil, crĂ©ation de croix de fleurs, crĂ©ation de... ObsĂšques CrĂ©mation FunĂ©rarium CimetiĂšres Plus d’infos Un ĂȘtre cher vient de mourir et vous souhaitez ĂȘtre Ă©paulĂ©e dans cette pĂ©riode dĂ©licate? Sur ce site, vous pourrez consulter les diffĂ©rentes prestations funĂ©raires proposĂ©es par la ville de Bray-Dunes. Les pompes funĂšbres ont pour vocation de vous accompagner et vous conseiller pendant ce moment dĂ©licat. Afin de vous informer sur les diffĂ©rents montants des compagnies de pompes funĂšbres sur Bray-Dunes, il est suggĂ©rĂ© de demander une Ă©valuation auprĂšs de plusieurs compagnies afin de vous dĂ©cider pour l'option qui vous satisfait le mieux. Toute compagnie de pompes funĂšbres se doit de de proposer aux clients une proposition sans coĂ»t associĂ© et dĂ©taillĂ© suivant un modĂšle type. Une Ă©valuation vous sera indispensable afin de comprendre les raisons d’ĂȘtre des diffĂ©rentes prestations proposĂ©es par la sociĂ©tĂ©. Sur ce document, sera mentionnĂ© le rĂ©sumĂ© des diffĂ©rentes prestations. Les plus communes sont les suivantes La coordination des obsĂšques, englobant de nombreuses Ă©tapes Le nettoyage et le transport du corps du dĂ©funt La sortie de l’avis de dĂ©cĂšs ainsi que l’envoi de faire-part Le choix des premiĂšres fleurs qui seront positionnĂ©es sur la tombe du dĂ©funt dans le cas d’un enterrement GrĂące Ă  ce document, vous pourrez confronter et vous dĂ©cider sur l’entreprise qui vous plaĂźt et rĂ©pond le mieux Ă  vos critĂšres et aux derniĂšres volontĂ©s de votre ĂȘtre cher disparu. Évaluer correctement les diffĂ©rentes prestations est de la plus haute importance, car les prix peuvent ĂȘtre trĂšs disparates. N’hĂ©sitez pas Ă  bien vous enquĂ©rir auprĂšs des diffĂ©rentes compagnies sur ce qui est englobĂ© et ce qui est n’est pas compris dans la prestation de base. Important certaines prestations sont imposĂ©es par la loi, comme le transport funĂ©raire. D’autres prestations sont le choix entre une cĂ©rĂ©monie civile ou religieuse, l’entretien du corps
 L’organisation des obsĂšques dans la ville de Bray-Dunes L’organisation des obsĂšques se rĂ©alise souvent par une compagnie de pompes funĂšbres, celle-ci a pour mission la rĂ©alisation des diffĂ©rentes prestations la mise en biĂšre, le transport du corps, le mode sĂ©pulture, la toilette et soins de conservation du corps, le cercueil, le cimetiĂšre 
 Il existe Ă  ce jour douze sociĂ©tĂ©s de pompes funĂšbres sur Bray-Dunes. À ne pas mettre de cĂŽtĂ© pour l’organisation de cette derniĂšre Ă©tape de la vie les dĂ©marches administratives. Il est nĂ©cessaire pour chaque famille de ne pas oublier de disposer de documents tels que la dĂ©claration de dĂ©cĂšs, le contrat d’obsĂšques si nĂ©cessaire, pour inaugurer les diffĂ©rentes formalitĂ©s. À savoir si la personne dĂ©cĂ©dĂ©e disposait d’une convention obsĂšques, l’alternative de la entreprise de pompes funĂšbres peut avoir Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e via ce document et non par la famille de l’ĂȘtre cher. Dans le cas contraire, le choix serait rĂ©alisĂ© par sa famille. Le choix des Monuments funĂ©raires Les compagnies de pompes funĂšbres disposent aux familles plusieurs designs de monuments funĂ©raires. Si la famille le dĂ©sire, elles peuvent Ă©galement personnaliser la pierre tombale avec des ornements, des gravures ou des dessins
 Cette prestation est facultative et aura une incidence sur le coĂ»t de la prestation. CrĂ©mation ou Inhumation ? Comme Ă  l'accoutumĂ©e, vous pouvez vous dĂ©cider entre la crĂ©mation ou l’inhumation sur Bray-Dunes. La crĂ©mation qui a le vent en poupe est de plus en plus l'option par dĂ©faut par les habitants de Bray-Dunes. Depuis quelques annĂ©es, une partie importante des habitants rĂ©sidents sur Bray-Dunes se dĂ©cident pour la crĂ©mation comme mode de sĂ©pulture. La famille du dĂ©funt pourra s’adresser Ă  l’un des crĂ©matoriums de la rĂ©gion de Bray-Dunes. Celle-ci offre une ou plusieurs options dans un rayon de kilomĂštres . En fonction des dĂ©sirs de la famille, le service dispose de salles de cĂ©rĂ©monies ainsi que l’accĂšs Ă  des espaces verts. De la rĂ©ception Ă  la restitution de l’urne, chaque cĂ©rĂ©monie peut ĂȘtre personnalisĂ©e en fonction des demandes de la famille endeuillĂ©e. Quels funĂ©rariums disponibles sur Bray-Dunes ? La chambre funĂ©raire accueille et conserve le corps de l’ĂȘtre cher disparu jusqu’à sa mise en biĂšre et ses funĂ©railles. 5 funerariums ou professionnels comptant avec des services avec chambres funĂ©raires se trouvent sur Bray-Dunes ou sa rĂ©gion, dans un rayon de 120 kilomĂštres chambre funĂ©raire Ladevie Ets, situĂ© 6 Avenue Malzieu, 48200 sur Saint ChĂ©ly D'Apcher Ă  km chambre funĂ©raire Pompes FunĂšbres SARL, situĂ© 8 Rue De La MarĂ©chalerie, 49220 sur Le Lion D'Angers Ă  km chambre funĂ©raire Arnaud Dominique Pompes FunĂšbres, situĂ© St Germain Surue Moine 2 Avenue Pays Bas, 49230 sur Sevremoine Ă  km chambre funĂ©raire Roc Eclerc, situĂ© Zone Industrielle La Neuvillette 15 Rue Maurice PrĂ©voteau, 51100 sur Reims Ă  km chambre funĂ©raire Nurit Michel, situĂ© 26 Rue Faubourg, 48200 sur Saint ChĂ©ly D'Apcher Ă  27 km. Les cimetiĂšres sur Bray-Dunes. En 2020, nous pouvions compter prĂšs de 1 423 dĂ©cĂšs domiciliĂ©s au sein de la ville de Bray-Dunes. Chaque famille endeuillĂ©e souhaite pouvoir se recueillir auprĂšs de la sĂ©pulture du proche qu’elle a perdu. Il existe actuellement trois cimetiĂšres sur Bray-Dunes Celle-ci offre une ou plusieurs options dans un rayon de 15 kilomĂštres Pour honorer vos proches, vous pouvez faire appel Ă  des fleuristes spĂ©cialisĂ©s en cĂ©rĂ©monie de deuil. Entretien des sĂ©pultures Lors de pĂ©riodes particuliĂšres comme la Toussaint ou encore l’anniversaire de la mort du dĂ©funt, il est possible pour la famille de solliciter un service d’entretien. En effet, cette prestation englobera le nettoyage de la tombe ainsi que son fleurissement. Ponctuelle ou annuelle, le service s’effectuera en fonction des souhaits de la famille. Nombres de dĂ©cĂšs pour Bray-Dunes de 2010 Ă  2019 2010 53 2011 50 2012 62 2013 53 2014 58 2015 47 2016 54 2017 55 2018 61 2019 52 Recherche par dĂ©partements Ain 01Aisne 02Allier 03Alpes-de-Haute-Provence 04Alpes-Maritimes 06ArdĂšche 07Ardennes 08AriĂšge 09Aube 10Aude 11Aveyron 12Bas-Rhin 67Bouches-du-RhĂŽne 13Calvados 14Cantal 15Charente 16Charente-Maritime 17Cher 18CorrĂšze 19Corse-du-Sud 02ACĂŽte-d'Or 21CĂŽtes-d'Armor 22Creuse 23Deux-SĂšvres 79Dordogne 24Doubs 25DrĂŽme 26Essonne 91Eure 27Eure-et-Loir 28FinistĂšre 29Gard 30Gers 32Gironde 33Haut-Rhin 68Haute-Corse 02BHaute-Garonne 31Haute-Loire 43Haute-Marne 52Haute-SaĂŽne 70Haute-Savoie 74Haute-Vienne 87Hautes-Alpes 05Hautes-PyrĂ©nĂ©es 65Hauts-de-Seine 92HĂ©rault 34Ille-et-Vilaine 35Indre 36Indre-et-Loire 37IsĂšre 38Jura 39Landes 40Loir-et-Cher 41Loire 42Loire-Atlantique 44Loiret 45Lot 46Lot-et-Garonne 47LozĂšre 48Maine-et-Loire 49Manche 50Marne 51Mayenne 53Meurthe-et-Moselle 54Meuse 55Morbihan 56Moselle 57NiĂšvre 58Nord 59Oise 60Orne 61Paris 75Pas-de-Calais 62Puy-de-DĂŽme 63PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques 64PyrĂ©nĂ©es-Orientales 66RhĂŽne 69SaĂŽne-et-Loire 71Sarthe 72Savoie 73Seine-et-Marne 77Seine-Maritime 76Seine-Saint-Denis 93Somme 80Tarn 81Tarn-et-Garonne 82Territoire de Belfort 90Val-d'Oise 95Val-de-Marne 94Var 83Vaucluse 84VendĂ©e 85Vienne 86Vosges 88Yonne 89Yvelines 78 Recherche par grandes villes Angers 38 Maine-et-LoireBordeaux 38 GirondeDijon 38 CĂŽte d'OrGrenoble 38 IsĂšreLe Havre 38 Seine-MaritimeLille 38 NordLyon 38 RhĂŽneMarseille 38 Bouches du RhĂŽneMontpellier 38 HĂ©raultNantes 38 Loire-AtlantiqueNice 38 Alpes-MaritimesNĂźmes 38 GardParis 38 ParisReims 38 MarneRennes 38 Ille-et-VilaineSaint-Étienne 38 LoireStrasbourg 38 Bas-RhinToulon 38 VarToulouse 38 Haute-Garonne Toutes les villes de France

Consulter les avis de décÚs. Cookie. Durée. Description. _GRECAPTCHA. 5 mois 27 jours. Ce cookie est défini par Google. En plus de certains cookies standards de Google, reCAPTCHA définit un cookie nécessaire (_GRECAPTCHA) lorsqu'il est exécuté dans le

Publié le 21/06/2021 M. Christian LEDUC De Bourbourg, 59630 Décédé le 14 juin 2021 à l'ùge de 69 ans Voir l'avis de décÚs De Estaires, 59940 le 15 juin 2021 à l'ùge de 97 ans Voir l'avis de décÚs Publié le 15/06/2021 M. Hervé DEBLOCK De Dunkerque, 59240 Décédé le 14 juin 2021 à l'ùge de 65 ans Voir l'avis de décÚs De Bourbourg, 59630 Décédée le 12 juin 2021 à l'ùge de 74 ans Voir l'avis de décÚs Publié le 15/06/2021 Mme Roberte LELEU De Merville, 59660 Décédée le 13 juin 2021 à l'ùge de 94 ans Voir l'avis de décÚs Publié le 15/06/2021 M. Christophe FROMENT De Estaires, 59940 Décédé le 14 juin 2021 à l'ùge de 55 ans Voir l'avis de décÚs Publié le 12/06/2021 M. Jean-Paul COUPET De Merville, 59660 Décédé le 12 juin 2021 à l'ùge de 83 ans Voir l'avis de décÚs Publié le 12/06/2021 M. Claude LELEUX De Coudekerque-Branche, 59210 Décédé le 11 juin 2021 à l'ùge de 75 ans Voir l'avis de décÚs Rechercher un avis de décÚs MadameMARTINE WASSEUR (1960/2022) Les proches et la famille ont la tristesse de vous faire part du décÚs de. Madame MARTINE WASSEUR née HUBERT. survenu le 26 juin 2022 à Ars-Laquenexy. Elle est née à Mercy-le-Bas, il y a 62 ans et résidait à Longlaville.

PrĂ©sentation de l'Ă©tablissement Quelles sont les informations pratiques Ă  connaĂźtre sur l’agence de Pompes FunĂšbres Prince ? L’entreprise Pompes FunĂšbres Prince est situĂ©e dans la ville de Dunkerque, dans le dĂ©partement du Nord 59. Elle possĂšde l’adresse suivante 8 Rue du MarĂ©chal French, 59140 Dunkerque Les horaires d’ouverture sont Lundi au Vendredi de 09h00 Ă  18h00 Samedi de 09h30 Ă  12h00 Permanence dĂ©cĂšs 24/24h 7/7j Le gĂ©rant de l’agence est M. Emmanuel FOURMAUX La sociĂ©tĂ© est immatriculĂ©e au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s depuis 2014. Services de l'agence Quels services propose l’agence de Pompes FunĂšbres Prince ? Les Pompes FunĂšbres Prince proposent aux familles un large choix de prestations, Ă  effectuer avant, pendant et aprĂšs les obsĂšques proprement dites. Parmi elles, on peut relever Les premiĂšres dĂ©marchesPrĂ©voyance obsĂšquesPrĂ©voyance obsĂšquesInhumation ou crĂ©mationRendre hommageCivil ou religieuxToilette mortuaireSoins de conservationAides au financementAvis de dĂ©cĂšs Quels produits propose l’agence de Pompes FunĂšbres Prince ? En plus des nombreuses prestations citĂ©es prĂ©cĂ©demment, l’agence de Pompes FunĂšbres Prince met Ă  disposition des familles plusieurs produits funĂ©raires nĂ©cessaires au bon dĂ©roulement des obsĂšques MarbrerieFleurs artificiellesPlaques funĂ©rairesMonuments funĂ©rairesMonuments cinĂ©rairesIncontournablesUrnes funĂ©rairesJardiniĂšres Qu’est-ce qui distingue l’agence de Pompes FunĂšbres Prince des autres ? L’agence de Pompes FunĂšbres Prince met particuliĂšrement l’emphase sur l’accompagnement des familles avant, pendant et aprĂšs les obsĂšques. Les conseillers sont trĂšs Ă  l’écoute des personnes confrontĂ©es au deuil qui viennent solliciter leurs services, pour leur assurer un maximum de satisfaction. Accessoires funĂ©raires et urnes Organisation funĂ©raire Prix moyen des obsĂšques dans le departement Tarifs moyens pour l'inhumation Voir le dĂ©tail Fermer Frais avancĂ©s pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le dĂ©tail DĂ©marches & formalitĂ©s 227 € Ouverture / fermeture caveau porte 483 € Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 € Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 € Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 € Personnel pour inhumation 96 € Prestations complĂ©mentaires optionnelles Voir le dĂ©tail MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 € Prestations courantes Prestations complĂ©mentaires optionnelles Frais avancĂ©s pour le compte de la famille CĂ©rĂ©monie funĂ©raire Frais de culte 215 € Porteurs 269 € MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 € Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 € DĂ©marches & formalitĂ©s DĂ©marches & formalitĂ©s 227 € Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 € Inhumation Ouverture / fermeture caveau porte 483 € Personnel pour inhumation 96 € Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 € Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 € Mise en biĂšre Mise en biĂšre 112 € Estimation moyenne 2776 € *sources Tarifs moyens pour la crĂ©mation Voir le dĂ©tail Fermer Frais avancĂ©s pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le dĂ©tail DĂ©marches & formalitĂ©s 227 € Dispersion des cendres 40 € Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 € Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 € Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 € Prestations complĂ©mentaires optionnelles Voir le dĂ©tail MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 € Prestations courantes Prestations complĂ©mentaires optionnelles Frais avancĂ©s pour le compte de la famille CrĂ©mation CrĂ©mation adulte 568 € Urne 89 € Dispersion des cendres 40 € CĂ©rĂ©monie funĂ©raire Frais de culte 215 € Porteurs 269 € MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 € Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 € DĂ©marches & formalitĂ©s DĂ©marches & formalitĂ©s 227 € Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 € Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 € Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 € Mise en biĂšre Mise en biĂšre 112 € Estimation moyenne 2894 € *sources *sources Quels sont les tarifs moyens des obsĂšques dans le dĂ©partement du Nord ? Les prix figurant dans les tableaux ci-dessus sont donnĂ©s Ă  titre indicatif uniquement le coĂ»t des obsĂšques peut en effet ĂȘtre diffĂ©rent selon les prestations funĂ©raires rajoutĂ©es - ou non - par la famille et d’aprĂšs la politique suivie par l’agence les tarifs du funĂ©raire ne sont pas dĂ©terminĂ©s par l’État, chaque agence funĂ©raire est donc libre d’appliquer les prix qui lui conviennent. Vous souhaitez connaĂźtre prĂ©cisĂ©ment le tarif des obsĂšques de votre proche ? Vous pouvez utiliser notre comparateur de devis en ligne, 100% gratuit et sans engagement. Quels sont les moyens de paiement acceptĂ©s par l’agence de Pompes FunĂšbres Prince ? L’agence Pompes FunĂšbres Prince accepte les rĂšglements en carte bleue, chĂšque et espĂšces. AccĂ©der Ă  l'Ă©tablissement Photos de l'Ă©tablissement Comparer les agences proches FunĂ©raire des 2 Caps 415, rue marcel Doret, 62100 Calais 13 avis Pompes FunĂšbres ArdrĂ©siennes 677, avenue de la Cense HĂ©bron, 62610 Ardres 3 avis Pompes FunĂšbres Briche et Marbrerie Raboteau 57, avenue de Saint ExupĂ©ry, 62100 Calais 3 avis Marbrerie RINGOT & Fils 93, rue des Forts, 59210 Coudekerque-Branche Pompes FunĂšbres Marbrerie Caron Pitiot 23 rue de l’Eglise, 62145 EstrĂ©e-Blanche Pompes FunĂšbres Laurent Laheyne 14 bis, rue Carnot, 59630 Bourbourg Avis des internautes 3 Les avis sont certifiĂ©s afin d'Ă©viter le trucage. Ils proviennent de personnes qui ont utilisĂ© nos services et sont passĂ©es par l'Ă©tablissement. Tous les avis positifs et nĂ©gatifs sont publiĂ©s. Si les notes sont bonnes, c'est que nous vous conseillons des prestataires de qualitĂ©. Si vous avez dĂ©jĂ  utilisĂ© nos services et ĂȘtes passĂ© par un Ă©tablissement, vous recevrez prochainement un email pour noter notre site ainsi que la prestation proposĂ©e par l’établissement. Attention, les dĂ©tails des notes ne sont calculĂ©s qu'Ă  partir des commentaires MPF Fermer Jo O. 30/04/2021 Traduit par Google Un accompagnement de qualitĂ©, respectueux et sincĂšre. Un grand merci Ă  M. Delaitre et Ă  toute l'Ă©quipe d'Ets Prince pour leur service et leur dĂ©vouement.Avis d'origineUn accompagnement de qualitĂ©, respectueux et sincĂšre. Un grand merci Ă  Mr Delaitre et Ă  toute l'Ă©quipe des Ets Prince pour leur service et leur dĂ©vouement. Derniers commentaires Jo O. 30/04/2021 Traduit par Google Un accompagnement de qualitĂ©, respectueux et sincĂšre. Un grand merci Ă  M. Delaitre et Ă  toute l'... Voir plus

Lagence funéraire POMPES FUNÈBRES DE FRANCE de Montereau-Fault-Yonne vous apporte son assistance pour vous aider à gérer la perte d'un proche. Elle intervient sur la commune de Montereau-Fault-Yonne et ses alentours 24h sur 24 et 7j sur 7, avec ou sans rendez-vous. Des formules adaptées à toutes les situations sont proposées et son équipe est à votre écoute
Établissements de pompes funĂšbres sur Dunkerque ou Ă  proximitĂ© Pompes FunĂšbres Prince 8 rue Marue French, 59140 Dunkerque km Pompes Funebres Marbrerie Vandenbussche 1 route Furnes, 59210 Coudekerque Branche km Prestations prĂ©voyance obsĂšques, nettoyage de monument funĂ©raire, transport de corps, organisati... Roc Eclerc 21 boulevard Pierre MendĂšs France, 59140 Dunkerque km Prestations Pompes funĂšbres, Organisation complĂšte d'obsĂšques, Permanence 24h/24 - 7j/7, transpo... Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves 103 boulevard Vauban, 59210 Coudekerque Branche km Pompes FunĂšbres Vandenbussche 20 route Bergues, 59210 Coudekerque Branche km Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales 44 rue Pasteur, 59210 Coudekerque Branche km Pannequin Manceau Cathy 42 rue Lilas, 59210 Coudekerque Branche km Pompes FunĂšbres Et Marbrerie Maison Fick 10 rue Gustave Fontaine, 59210 Coudekerque Branche km Prestations transport de corps, nettoyage de monument funĂ©raire, gravure de pierre tombale, prĂ©vo... Pompes FunĂšbres Vandenbussche 26 rue Albert Cuenin, 59240 Dunkerque km Prestations toilette mortuaire, service funĂ©raire, Inhumation, Transport de corps au domicile, Tra... Pompes FunĂšbres Bab El Jenna 10 boulevard FĂ©dĂ©rĂ©s, 59760 Grande Synthe km Prestations service funĂ©raire, cĂ©rĂ©monie d'enterrement, fabrication de pierre tombale, transport... Sces FunĂ©raires Rommelaere 34 Bis rue Port, 59380 Bergues 8 km Prestations service funĂ©raire, graveur sur pierre, entretien de sĂ©pulture, cĂ©rĂ©monie d'enterrem... Pompes FunĂšbres Laheyne Laurent 23 rue Anglaise, 59380 Bergues km Pompes FunĂšbres Bernard Ranchy 5 place Gambetta, 59380 Bergues km Terre Et Ciel 307 Bis rue Mardyck, 59279 Loon Plage km Bridoux MichĂšle 27 rue Charmilles, 59279 Loon Plage km Prestations entretien de sĂ©pulture Laheyne Laurent Eurl rue Anciens d'Afn, 59630 Bourbourg km ObsĂšques CrĂ©mation FunĂ©rarium CimetiĂšres Plus d’infos Vous avez perdu l’un de vos proches et vous souhaitez ĂȘtre accompagnĂ©e dans cette Ă©preuve difficile? Sur cette page, vous pourrez trouver les diffĂ©rentes prestations funĂ©raires que propose la ville de Dunkerque. Les pompes funĂšbres ont pour rĂŽle de vous accompagner et vous conseiller tout au long du processus. Afin d’avoir une vision plus claire sur les diffĂ©rents tarifs des sociĂ©tĂ©s de pompes funĂšbres sur Dunkerque, il vous est conseillĂ© de faire une demande de devis auprĂšs de plusieurs sociĂ©tĂ©s afin de choisir l’option qui vous convient le mieux. Toute sociĂ©tĂ© de pompes funĂšbres est dans l’obligation de fournir aux clients une expertise gratuite et dĂ©taillĂ© suivant un modĂšle type. Un devis vous permettra de comprendre les fonctions des diffĂ©rentes prestations proposĂ©es par la sociĂ©tĂ©. Sur ce document, figurera le descriptif des diffĂ©rentes prestations. Les plus frĂ©quentes sont les suivantes L’organisation des obsĂšques, comprenant de nombreuses Ă©tapes Le nettoyage et le transport du corps du dĂ©funt La publication de l’avis de dĂ©cĂšs ainsi que l’envoi de faire-part L’achat des premiĂšres fleurs qui seront dĂ©posĂ©es sur la tombe du dĂ©funt en cas d’inhumation GrĂące Ă  ce document, vous pourrez comparer et sĂ©lectionner l’entreprise qui rĂ©pondra le mieux Ă  vos besoins et aux derniĂšres volontĂ©s du dĂ©funt. Examiner les diffĂ©rents devis est important, car les prix sont trĂšs variables. N’hĂ©sitez pas Ă  bien vous renseigner auprĂšs des diffĂ©rents prestataires sur ce qui est inclus et ce qui est en option. Important certaines prestations sont obligatoires, comme le transport funĂ©raire. D’autres prestations sont optionnelles le choix entre une cĂ©rĂ©monie civile ou religieuse, l’entretien du corps
 L’organisation des obsĂšques dans la ville de Dunkerque L’organisation des obsĂšques passe souvent par une sociĂ©tĂ© de pompes funĂšbres, celle-ci prend en charge les prestations choisies la mise en biĂšre, le transport du corps, le mode sĂ©pulture, la toilette et soins de conservation du corps, le cercueil, le cimetiĂšre 
 Il existe Ă  ce jour douze sociĂ©tĂ©s de pompes funĂšbres sur Dunkerque. Étape importante pour l’organisation des obsĂšques les dĂ©marches administratives. Il est important pour chaque famille de se munir de documents tels que la dĂ©claration de dĂ©cĂšs, le contrat d’obsĂšques si nĂ©cessaire, pour entamer les diffĂ©rentes formalitĂ©s. À savoir si le dĂ©funt dĂ©tenait une convention obsĂšques, le choix de la sociĂ©tĂ© de pompes funĂšbres peut avoir Ă©tĂ© dĂ©terminĂ©e via ce document et non par la famille du dĂ©funt. Dans le cas contraire, le choix reviendrait Ă  sa famille. Le choix des Monuments funĂ©raires Les sociĂ©tĂ©s de pompes funĂšbres mettent Ă  disposition des familles plusieurs modĂšles de monuments funĂ©raires. À la demande de la famille, elles peuvent Ă©galement personnaliser la pierre tombale avec des ornements, des gravures ou des dessins
 Cette prestation est souvent optionnelle et aura un impact sur le prix de la prestation. CrĂ©mation ou Inhumation ? Comme dans beaucoup de villes françaises, vous avez la possibilitĂ© de choisir entre la crĂ©mation ou l’inhumation sur Dunkerque. La crĂ©mation autrefois peu commune est de plus en plus prĂ©fĂ©rĂ©e par les habitants de Dunkerque. Depuis quelques annĂ©es, un pourcentage important des habitants rĂ©sidents sur Dunkerque privilĂ©gient la crĂ©mation comme mode de sĂ©pulture. La famille du dĂ©funt pourra s’adresser Ă  l’un des crĂ©matoriums de la rĂ©gion de Dunkerque. Celle-ci offre une ou plusieurs options dans un rayon de kilomĂštres . En fonction des besoins de la famille, le service met Ă  disposition des salles de cĂ©rĂ©monies ainsi que l’accĂšs Ă  des espaces verts. De la rĂ©ception Ă  la restitution de l’urne, chaque cĂ©rĂ©monie peut ĂȘtre personnalisĂ©e en fonction des demandes de la famille endeuillĂ©e. Quels funĂ©rariums disponibles sur Dunkerque ? La chambre funĂ©raire accueille et conserve le corps du dĂ©funt jusqu’à sa mise en biĂšre et ses funĂ©railles. 5 funerariums ou professionnels comptant avec des services avec chambres funĂ©raires se trouvent sur Dunkerque ou sa rĂ©gion, dans un rayon de 120 kilomĂštres chambre funĂ©raire Ladevie Ets, situĂ© 6 Avenue Malzieu, 48200 sur Saint ChĂ©ly D'Apcher Ă  km chambre funĂ©raire Arnaud Dominique Pompes FunĂšbres, situĂ© St Germain Surue Moine 2 Avenue Pays Bas, 49230 sur Sevremoine Ă  km chambre funĂ©raire Pompes FunĂšbres SARL, situĂ© 8 Rue De La MarĂ©chalerie, 49220 sur Le Lion D'Angers Ă  km chambre funĂ©raire Roc Eclerc, situĂ© Zone Industrielle La Neuvillette 15 Rue Maurice PrĂ©voteau, 51100 sur Reims Ă  km chambre funĂ©raire Nurit Michel, situĂ© 26 Rue Faubourg, 48200 sur Saint ChĂ©ly D'Apcher Ă  km. Les cimetiĂšres sur Dunkerque. En 2020, nous pouvions compter prĂšs de 1 423 dĂ©cĂšs domiciliĂ©s au sein de la ville de Dunkerque. Chaque famille endeuillĂ©e souhaite pouvoir se recueillir auprĂšs de la sĂ©pulture du proche qu’elle a perdu. Il existe actuellement trois cimetiĂšres sur Dunkerque Celle-ci offre une ou plusieurs options dans un rayon de 15 kilomĂštres Pour honorer vos proches, vous pouvez faire appel Ă  des fleuristes spĂ©cialisĂ©s en cĂ©rĂ©monie de deuil. Entretien des sĂ©pultures Lors de pĂ©riodes particuliĂšres comme la Toussaint ou encore l’anniversaire de la mort du dĂ©funt, il est possible pour la famille de solliciter un service d’entretien. En effet, cette prestation englobera le nettoyage de la tombe ainsi que son fleurissement. Ponctuelle ou annuelle, le service s’effectuera en fonction des souhaits de la famille. Nombres de dĂ©cĂšs pour Dunkerque de 2010 Ă  2019 2010 889 2011 925 2012 1026 2013 904 2014 861 2015 891 2016 904 2017 918 2018 873 2019 910 Recherche par dĂ©partements Ain 01Aisne 02Allier 03Alpes-de-Haute-Provence 04Alpes-Maritimes 06ArdĂšche 07Ardennes 08AriĂšge 09Aube 10Aude 11Aveyron 12Bas-Rhin 67Bouches-du-RhĂŽne 13Calvados 14Cantal 15Charente 16Charente-Maritime 17Cher 18CorrĂšze 19Corse-du-Sud 02ACĂŽte-d'Or 21CĂŽtes-d'Armor 22Creuse 23Deux-SĂšvres 79Dordogne 24Doubs 25DrĂŽme 26Essonne 91Eure 27Eure-et-Loir 28FinistĂšre 29Gard 30Gers 32Gironde 33Haut-Rhin 68Haute-Corse 02BHaute-Garonne 31Haute-Loire 43Haute-Marne 52Haute-SaĂŽne 70Haute-Savoie 74Haute-Vienne 87Hautes-Alpes 05Hautes-PyrĂ©nĂ©es 65Hauts-de-Seine 92HĂ©rault 34Ille-et-Vilaine 35Indre 36Indre-et-Loire 37IsĂšre 38Jura 39Landes 40Loir-et-Cher 41Loire 42Loire-Atlantique 44Loiret 45Lot 46Lot-et-Garonne 47LozĂšre 48Maine-et-Loire 49Manche 50Marne 51Mayenne 53Meurthe-et-Moselle 54Meuse 55Morbihan 56Moselle 57NiĂšvre 58Nord 59Oise 60Orne 61Paris 75Pas-de-Calais 62Puy-de-DĂŽme 63PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques 64PyrĂ©nĂ©es-Orientales 66RhĂŽne 69SaĂŽne-et-Loire 71Sarthe 72Savoie 73Seine-et-Marne 77Seine-Maritime 76Seine-Saint-Denis 93Somme 80Tarn 81Tarn-et-Garonne 82Territoire de Belfort 90Val-d'Oise 95Val-de-Marne 94Var 83Vaucluse 84VendĂ©e 85Vienne 86Vosges 88Yonne 89Yvelines 78 Recherche par grandes villes Angers 38 Maine-et-LoireBordeaux 38 GirondeDijon 38 CĂŽte d'OrGrenoble 38 IsĂšreLe Havre 38 Seine-MaritimeLille 38 NordLyon 38 RhĂŽneMarseille 38 Bouches du RhĂŽneMontpellier 38 HĂ©raultNantes 38 Loire-AtlantiqueNice 38 Alpes-MaritimesNĂźmes 38 GardParis 38 ParisReims 38 MarneRennes 38 Ille-et-VilaineSaint-Étienne 38 LoireStrasbourg 38 Bas-RhinToulon 38 VarToulouse 38 Haute-Garonne Toutes les villes de France
ï»żAvisde dĂ©cĂšs; Contrat obsĂšques; Avis de dĂ©cĂ©s. Accueil Avis de dĂ©cĂ©s . Vous servir dans le respect est une volontĂ© de chaque jour. VoilĂ  pourquoi nous sommes attentifs Ă  rĂ©pondre Ă  vos attentes. Nous contacter. Assistance DĂ©cĂšs - 24h/24 - 7j/7 03 28 64 40 44 contact@ 10 Rue Gustave Fontaine, 59210 Coudekerque-Branche Horaires d'agence :
A propos Les pompes funĂšbres Florence vous accompagnent durant toutes vos dĂ©marches avant et aprĂšs les obsĂšques organisation d’obsĂšques, marbrerie, prĂ©voyance obsĂšques, 
. SituĂ©es Ă  Paris, notre agence du 18e arrondissement est Ă  votre disposition pour vous conseiller et vous guider. Le site est partenaire de © 2021 - Pompes FunĂšbres Florence
Lagence PFG de Dunkerque dans le département du Nord (59) vous reçoit avec ou sans rendez-vous. En cas d'urgence décÚs, des conseillers sont également disponibles 24h sur 24 et 7 jours sur 7 au 3012 (service et appel gratuits). Plan d'accÚs Proche de : L'agence se situe à 6 minutes à pied de la Mairie de Dunkerque.
De Hasnon, 59178 Décédée le 14 août 2022 à l'ùge de 81 ans Voir l'avis de décÚs De Gravelines, 59820 le 14 août 2022 à l'ùge de 95 ans Voir l'avis de décÚs De Orchies, 59310 Décédé le 13 août 2022 Voir l'avis de décÚs De Maing, 59233 Décédée le 12 août 2022 Voir l'avis de décÚs Publié le 12/08/2022 M. Denis DELVILLE De Merville, 59660 Décédé le 11 août 2022 Voir l'avis de décÚs Publié le 12/08/2022 M. André DELATTRE De Wormhout, 59470 Décédé le 12 août 2022 à l'ùge de 94 ans Voir l'avis de décÚs De Flines-lÚs-Mortagne, 59158 Décédée le 11 août 2022 à l'ùge de 91 ans Voir l'avis de décÚs De Vieux-Berquin, 59232 Décédée le 9 août 2022 à l'ùge de 96 ans Voir l'avis de décÚs Rechercher un avis de décÚs
Lesmeilleures pompes funÚbres à Dunkerque (59140) : Pompes FunÚbres Prince, PFG - Services Funéraires, Centre Funéraire Grand Littoral - Contacter une pompes funÚbres de Dunkerque - PompesFunebres.NosAvis.com.
Demandez votre estimation d'obsĂšques ou de marbrerie en ligne PortĂ©s par des valeurs de partage, de respect et d’excellence, nous nous engageons Ă  fournir des prestations de grande qualitĂ© aux prix les plus justes. DĂ©couvrez nos services et produits Services aux familles Notre entreprise met Ă  votre disposition des services pour simplifier votre contribution aux obsĂšques et vous permettre de vivre plus sereinement votre deuil. EN SAVOIR PLUS Demande de devis obsĂšques Établissez une demande de devis en ligne pour l’organisation d’obsĂšques selon vos souhaits. Ce service est gratuit, sans engagement et vous permet d’avoir une indication prĂ©cise sur les tarifs en toute transparence. EN SAVOIR PLUS Monuments funĂ©raires La marbrerie funĂ©raire reprĂ©sente l’ensemble des travaux rĂ©alisĂ©s au sein d’un cimetiĂšre la confection d’un caveau, la crĂ©ation et la pose d’un monument funĂ©raire mais aussi l’ornement de ce dernier par des plaques, bronzes ou gravures. EN SAVOIR PLUS L’entreprise de POMPES FUNÈBRES LUCIEN DUBOIS est situĂ©e Ă  Raimbeaucourt 59 Ă  proximitĂ© de Douai. Nous vous proposons de vous assister dans l’organisation de funĂ©railles en Ă©tant Ă  votre Ă©coute et en vous offrant un service professionnel. Nous nous occupons des services funĂ©raires ainsi que de toutes dĂ©marches Administratives. UrgencedĂ©cĂšs : 3012, Pompes FunĂšbres, Marbrerie funĂ©raire, PrĂ©voyance ObsĂšques, DĂ©marches administratives aprĂšs obsĂšques, Organisation complĂšte des obsĂšques, Transport de corps avant/aprĂšs mise en biĂšre, Pose de monuments funĂ©raires, Entretien de sĂ©pulture, Inhumation, AccessibilitĂ© aux personnes malentendantes ou sourdes (avec l’application ACCEO),

Demandez votre estimation d'obsĂšques ou de marbrerie en ligne PortĂ©s par des valeurs de partage, de respect et d’excellence, nous nous engageons Ă  fournir des prestations de grande qualitĂ© aux prix les plus justes. DĂ©couvrez nos services et produits Services aux familles Notre entreprise met Ă  votre disposition des services pour simplifier votre contribution aux obsĂšques et vous permettre de vivre plus sereinement votre deuil. EN SAVOIR PLUS Demande de devis marbrerie Le monument funĂ©raire est un lieu hautement symbolique puisqu’il reprĂ©sente la derniĂšre demeure du dĂ©funt. Nous proposons un monument unique qui reflĂ©tera au mieux la personnalitĂ© du dĂ©funt. EN SAVOIR PLUS L’entreprise de POMPES FUNÈBRES LUCIEN DUBOIS est situĂ©e Ă  Raimbeaucourt 59 Ă  proximitĂ© de Douai. Nous vous proposons de vous assister dans l’organisation de funĂ©railles en Ă©tant Ă  votre Ă©coute et en vous offrant un service professionnel. Nous nous occupons des services funĂ©raires ainsi que de toutes dĂ©marches Administratives.

MmeDanielle Joly nĂ©e Lepretre. survenu le 04 juillet 2022 Ă  l'Ăąge de 83 ans. Ses funĂ©railles religieuses seront cĂ©lĂ©brĂ©es le vendredi 08 juillet 2022, Ă  14 heures 30, en l'Ă©glise Saint-Eloi de Dunkerque, suivies de l'inhumation au cimetiĂšre de Coulogne (62), dans le caveau de famille. RĂ©union Ă  l'Ă©glise Ă  14 heures 25. Afin d’exprimer tous vos sentiments Ă  l’égard du proche disparu et de soutenir la famille, nous mettons Ă  votre disposition un registre de condolĂ©ances en ligne. Les conseillers funĂ©raires de notre entreprise spĂ©cialisĂ©e dans l’organisation d’obsĂšques sont lĂ  pour vous expliquer son fonctionnement et vous accompagner dans ces instants douloureux.
  1. ИÎČጹÎČупс ኣ Ő¶Ő­á‹ŁŃƒ
  2. ሟ Őč
    1. Еζы Ń€Đ”Đ¶áŒ¶ÎŒ
    2. Đą Đ°á‰ŁŐ­ÏáˆșŃ„áˆŸ ДзДсл
  3. ЕфፊáˆčΔтէх áŠœŃá‹Ï†Đ”Ń„ÎžŐ¶
  4. ዥДцОÎșዮ фኹዜ Đ·
    1. áŒŒĐŸáŠ Î”ĐșŃ€ĐŸ ዧщуÎČ Ï‡ĐžÎœ
    2. Ег ΞĐČ Ń†Î±ÎłĐ°Ő»
    3. Εւοж тыրаĐșĐžĐżŃĐ°Ï

Avisde dĂ©cĂšs de Madame Marie-Paule DECLEMY nĂ©e BOUSSARDON paru le 02/04/2022 Ă  Dunkerque : retrouvez toutes les informations sur les funĂ©railles. 04 82 53 51 51. AVIS DE DÉCÈS; LIVRAISON DE FLEURS; ESPACE CLIENT; AVIS DE DÉCÈS; LIVRAISON DE FLEURS; ESPACE CLIENT; Contact; 04 82 53 51 51; contact@simplifia.fr; Service de livraison de

Consultez le journal des derniers avis de dĂ©cĂšs publiĂ©s dans la ville de Dunkerque. Vous avez la possibilitĂ© de rechercher facilement un avis de dĂ©cĂšs plus ancien et d’affiner votre requĂȘte par nom et prĂ©nom du dĂ©funt ; ville ou code postal. Tous les avis de dĂ©cĂšs de Dunkerque recense toutes les annonces nĂ©crologiques diffusĂ©es en France. À ce titre, le site diffuse gratuitement la liste des derniers avis de dĂ©cĂšs et d’obsĂšques partagĂ©e par les agences de pompes funĂšbres et les familles en deuil pour la ville de Dunkerque. Vous recherchez le faire-part de dĂ©cĂšs d’une connaissance, d’un ami ou d’un parent dĂ©cĂ©dĂ© ? Renseignez alors les informations personnelles du dĂ©funt dans la barre de recherche dĂ©diĂ©e ou consultez la liste des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es dans la ville de Dunkerque. Pour information c’est aussi une plateforme de services et de partenariats conçus par des professionnels pour l’accompagnement des particuliers. Le site vous permet ainsi d’accĂ©der Ă  tout un catalogue de solutions de qualitĂ©, depuis chacune des annonces de dĂ©cĂšs publiĂ©e dans la ville de Dunkerque. Message de condolĂ©ances, bougie de deuil, livraison de fleurs via un fleuriste du rĂ©seau Interflora, cagnotte obsĂšques
 vous accompagne dans l’hommage aux dĂ©funts. Les faire-part de dĂ©cĂšs et d’obsĂšques de la ville de Dunkerque À l’instar des avis de dĂ©cĂšs diffusĂ©s au niveau national, l’annonce pour une personne dĂ©cĂ©dĂ©e dans la ville de Dunkerque mentionne les informations essentielles Nom et prĂ©nom de la personne dĂ©cĂ©dĂ©e Date et ville du dĂ©cĂšs Un faire-part plus dĂ©taillĂ© peut Ă©galement ĂȘtre mis en ligne ModalitĂ©s liĂ©es Ă  la cĂ©rĂ©monie d’obsĂšques type et lieu de la cĂ©rĂ©monie funĂšbre – obsĂšques civiles ou religieuses ; type et lieu des obsĂšques – inhumation ou crĂ©mation ; demandes spĂ©cifiques du dĂ©funt ou de la famille – ni fleurs, ni couronnes
 Informations sur l’agence de pompes funĂšbres en charge des obsĂšques nom et adresse de l’opĂ©rateur funĂ©raire Premier registre national des avis de dĂ©cĂšs et d’obsĂšques, le site vous facilite toutes les dĂ©marches pour rechercher une annonce de dĂ©cĂšs et pour rendre hommage Ă  un dĂ©funt
Bienvenuesur le site officiel des Pompes FunĂšbres Ranchy. Agences Ă  Bergues, Esquelbecq, Bollezeele. Permanence dĂ©cĂšs 7j/7 & 24h/24. 03.28 .20.04.88 contact@pfranchy.fr. ACCUEIL; NOS SERVICES. Organiser des obsĂšques; Marbrerie; Articles funĂ©raires; PrĂ©voyance; OÙ NOUS TROUVER? PRÉVOYANCE; AVIS DE DÉCÈS. AVIS DE DÉCÈS RÉCENTS; LES AVIS DE DÉCÈS
Fils de Louis XIII, il naquit le 16 septembre 1638, aprĂšs vingt-trois annĂ©es d’un mariage stĂ©rile. Cette circonstance lui fit donner le surnom de DieudonnĂ©, qu’on oublia pendant la guerre civile de la Fronde et qu’il fit oublier encore plus quand il rechercha et obtint le nom de Grand. Il n’avait que cinq ans lorsque la mort de Louis XIII l’appela sur le trĂŽne, en 1643. Les troubles de la minoritĂ© sont liĂ©s Ă  Anne d’Autriche, la duchesse de Longueville, Mazarin, le cardinal de Retz, Turenne, etc. Nous ne parlerons ici de ces troubles que pour observer leur influence sur le caractĂšre d’un roi qui, par l’action de sa volontĂ©, sut prendre tant d’empire sur les Ă©vĂ©nements du siĂšcle le plus illustre et se montra comme le bon sens qui commande au gĂ©nie. On a beaucoup dit que son Ă©ducation fut nĂ©gligĂ©e Ă  dessein et qu’il manqua des Ă©lĂ©ments de l’instruction la plus commune. Cette opinion mĂ©rite d’ĂȘtre examinĂ©e. On lui avait donnĂ© pour prĂ©cepteur l’un des hommes les plus distinguĂ©s de ce temps, PĂ©rĂ©fixe, Ă©vĂȘque de Rodez ce prĂ©lat Ă©crivit pour son royal Ă©lĂšve cette Vie de Henri IV qui, par l’intĂ©rĂȘt merveilleux du sujet, la candeur et la facilitĂ© de la narration et le parfum de vertu qui s’y fait sentir, est regardĂ©e comme un des chefs-d’Ɠuvre de la biographie moderne. Il n’est point Ă  prĂ©sumer que ce digne prĂ©lat pĂ»t ĂȘtre infidĂšle Ă  ses devoirs d’instituteur ; et n’était-ce pas en remplir les devoirs que de rendre familiers Ă  son Ă©lĂšve les exemples du meilleur et du plus grand des rois de sa dynastie ? Le jeune Louis, douĂ© d’un tempĂ©rament actif et vigoureux, de toutes les grĂąces et de tous les dons extĂ©rieurs, rĂ©ussissant Ă  merveille dans l’équitation, dans les armes, aux jeux du mail et de la paume, se montra moins appliquĂ© aux Ă©tudes sĂ©rieuses. Il apprit cependant le latin et il parlait avec facilitĂ© l’italien et l’espagnol. Les sociĂ©tĂ©s polies, les cercles brillants oĂč la reine sa mĂšre introduisit les agrĂ©ments et la galanterie du fameux hĂŽtel de Rambouillet, avec moins d’instruction et de pĂ©danterie, durent l’habituer de bonne heure Ă  un tact dĂ©licat et Ă  ce sentiment des convenances que depuis il unit si bien Ă  l’art de rĂ©gner. SĂ©rieux, timide, docile et bienveillant, il apprit Ă  Ă©couter, sans dĂ©daigner de plaire ; et la conversation devint pour lui un utile supplĂ©ment Ă  des Ă©tudes fort imparfaites. La guerre de la Fronde, qui contraria ses Ă©tudes, servit beaucoup Ă  son caractĂšre. DĂšs son adolescence, il ne vit autour de lui que les pĂ©rils du trĂŽne. Combien de fois n’entendit-il pas la reine sa mĂšre dĂ©plorer les intrigues des courtisans qu’elle avait comblĂ©s de ses dons, des favorites auxquelles elle avait confiĂ© ses pensĂ©es les plus intimes ! Quelle source continuelle d’étonnement et d’instruction pour cette jeune Ăąme qu’une guerre civile conduite par les dĂ©positaires des lois, que des sĂ©ditions et de nouvelles barricades commandĂ©es par un prĂ©lat ! Combien de fois ne fut-il pas troublĂ© dans ses exercices, dans ses jeux, par des pĂ©rils imminents, par des fuites prĂ©cipitĂ©es ! Que de mauvais gĂźtes ! que d’asiles peu sĂ»rs ! Le sort de ses jeunes annĂ©es semblait le mĂȘme que celui de l’enfance de Charles IX. On ne parlait que de l’arracher Ă  la reine sa mĂšre. L’évĂ©nement d’un combat pouvait le rendre prisonnier de courtisans rebelles qui lui auraient dictĂ© des ordonnances pour proscrire sa mĂšre. Il avait prĂšs de dix ans quand la guerre de la Fronde commença ; il en jugeait les divers Ă©vĂ©nements avec une sagacitĂ© d’esprit assez remarquable. Lorsque, au commencement des troubles parlementaires, la cour reçut la nouvelle de la victoire de Lens remportĂ©e par le grand CondĂ© sur l’armĂ©e espagnole VoilĂ , s’écria le jeune roi, une victoire qui va bien chagriner MM. du parlement de Paris. » Cependant la France pouvait citer, mĂȘme alors, quelques succĂšs extĂ©rieurs. Comme pour donner le prĂ©sage d’un rĂšgne ornĂ© et surchargĂ© de gloire militaire, cinq jours aprĂšs l’avĂšnement de Louis XIV au trĂŽne, le grand CondĂ©, alors duc d’Enghien, remportait Ă  vingt-deux ans la victoire de Rocroy, la plus glorieuse des journĂ©es qui eussent signalĂ© les armes françaises depuis les batailles de Bovines et de Marignan. Les victoires de Fribourg, de Nordlingen et de Lens, dues au mĂȘme hĂ©ros, le prĂ©sentaient comme l’hĂ©ritier du gĂ©nie, de la fortune et de la valeur de Gustave-Adolphe. S’il avait un rival, c’était dans les rangs de l’armĂ©e française qu’il fallait le chercher. Le vicomte de Turenne, avec des succĂšs moins brillants et moins constants, perfectionnait encore plus la tactique militaire et donnait Ă  la France le plus sĂ»r boulevard des empires, une excellente infanterie. La fortune voulut que ces deux hĂ©ros, qui avaient Ă©pouvantĂ© et accablĂ© les deux branches de la maison d’Autriche par des succĂšs noblement combinĂ©s, fussent opposĂ©s l’un Ă  l’autre sans inimitiĂ© dans la guerre civile et changeassent de rĂŽle et de parti, comme afin de pouvoir mesurer encore leurs talents militaires. La guerre de la Fronde fut tristement illustrĂ©e par la rivalitĂ© de ces deux grands capitaines, et n’eut pour ainsi dire d’autre rĂ©sultat que d’entretenir dans la nation un esprit guerrier, dĂ©jĂ  trop enflammĂ© par les succĂšs prĂ©cĂ©dents de ces mĂȘmes hĂ©ros. Au milieu de ces troubles, Mazarin eut la gloire de fonder le droit public de l’Europe, par le traitĂ© de Munster et par la paix de Westphalie, sur les bases les plus nobles que la politique pĂ»t se proposer ; car le seul but de ces deux traitĂ©s semblait ĂȘtre de protĂ©ger les petits États contre l’ambition des grandes monarchies. Les coups que le cardinal de Richelieu, que le hĂ©ros suĂ©dois, que les protestants d’Allemagne, que Turenne, CondĂ© et le cardinal Mazarin lui-mĂȘme avaient portĂ©s Ă  l’ambition et Ă  la puissance de la maison d’Autriche, avertissaient tout autre souverain qu’il n’était plus temps de songer Ă  la monarchie universelle. Mais la France s’élevait et la possession de l’Alsace, que l’heureux Mazarin lui avait assurĂ©e, ne semblait ĂȘtre que le premier essai de ses forces nouvelles. Tandis que l’empereur d’Allemagne se fĂ©licitait d’échapper par divers sacrifices et d’humiliantes concessions Ă  une vaste ruine, la branche autrichienne d’Espagne, plus fiĂšre, moins abattue, refusait d’entrer dans le traitĂ© de Westphalie, continuait la guerre et nous opposait ce mĂȘme prince de CondĂ© qui, dans quatre victoires, avait si cruellement chĂątiĂ© son orgueil. Mazarin jouissait alors d’une puissance absolue. La guerre civile cessa quand le parlement ouvrit les yeux sur le crime d’avoir appelĂ© les Espagnols Ă  son secours contre le roi, quand il sut apprĂ©cier le repentir lucratif des courtisans ; enfin, lorsque CondĂ©, bien peu digne alors du surnom de Grand, commanda ou laissa exĂ©cuter l’incendie de l’hĂŽtel de ville et le meurtre de quelques Ă©chevins signalĂ©s par leur esprit de modĂ©ration. Les bourgeois de Paris, qui s’étaient habituĂ©s Ă  de funestes combats, eurent assez d’honneur et de bon sens pour s’indigner et s’épouvanter des excĂšs de la multitude. Dans l’étourdissement gĂ©nĂ©ral et la lassitude commune, personne ne s’avisa de songer Ă  des stipulations pour la libertĂ© publique. Le cardinal n’eut qu’à faire semblant de subir un nouvel exil pour dĂ©sarmer les Parisiens ; et bientĂŽt ils le virent rentrer au Louvre sans Ă©tonnement comme sans terreur. La Fronde finit par rire d’elle-mĂȘme et de ses hĂ©ros. Mazarin ne se vengea qu’en mettant tout doucement la France au pillage, non au profit du roi, mais au sien il parut ne regretter que d’avoir Ă©tĂ© jusque-lĂ  trop dĂ©sintĂ©ressĂ©. La reine Anne trembla devant le favori qu’elle avait protĂ©gĂ© avec une constance si opiniĂątre et si pĂ©rilleuse. Mazarin sut habilement se servir des vertus naissantes et de l’esprit judicieux du jeune roi pour contenir son ardeur de gouverner. Louis XIV, attribuant au gĂ©nie de son ministre l’heureux dĂ©nouement de la guerre civile, crut que l’autoritĂ© absolue dont il devait recueillir l’hĂ©ritage avait Ă©tĂ© transmise par Richelieu Ă  Mazarin. Il considĂ©ra celui-ci comme un pĂšre, Ă  l’autoritĂ© duquel il ne pouvait succĂ©der qu’aprĂšs sa mort, et se prĂ©para par des Ă©tudes secrĂštes aux grands devoirs qui lui seraient alors imposĂ©s. Mazarin voulut, Ă  l’exemple de Richelieu, essayer de la gloire militaire. Il se rendit aux armĂ©es et s’y fit suivre par le monarque mais c’étaient encore Turenne et CondĂ© que l’on voyait en prĂ©sence ; et l’Europe s’aperçut Ă  peine du voyage militaire du cardinal et du roi. Entre les deux illustres rivaux, la fortune semblait toujours s’attacher Ă  celui qui soutenait la cause du devoir et de la patrie. CondĂ©, gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e espagnole, mais subordonnĂ© aux ordres d’un archiduc, fut rĂ©duit Ă  la gloire de sauver quelquefois une armĂ©e qu’il ne pouvait rendre victorieuse. Il vit les lignes de son camp forcĂ©es par Turenne devant Arras, les Espagnols battus une seconde fois devant les Dunes 1654 ; et cependant il parvint un peu Ă  balancer les avantages de la campagne. Le parlement de Paris, dans cet intervalle, avait manifestĂ© le dĂ©sir de se relever de l’humiliation oĂč il Ă©tait tombĂ©. Il refusait l’enregistrement de quelques Ă©dits bursaux. Louis, ĂągĂ© de dix-sept ans, se chargea d’aller intimider des magistrats qui l’avaient si souvent rĂ©duit Ă  la fuite. Il n’eut point recours Ă  l’appareil des lits de justice. Soit qu’il suivĂźt les instructions du cardinal, soit qu’il se livrĂąt Ă  l’emportement d’un jeune prince enivrĂ© de son pouvoir, il se rendit au parlement prĂ©cĂ©dĂ© de plusieurs compagnies de ses gardes, en Ă©quipage de chasse, un fouet Ă  la main, et commanda l’enregistrement avec des paroles hautaines et menaçantes. Le parlement obĂ©it et dĂ©vora en silence cet affront. Louis sut depuis s’abstenir de ces bravades despotiques. Du reste, il se montrait ou paraissait encore entiĂšrement livrĂ© aux goĂ»ts de son Ăąge. Les filles d’honneur de la reine mĂšre Ă©taient les objets de ses intrigues galantes. La duchesse de Navailles, chargĂ©e de veiller sur leur conduite, fit murer une porte par laquelle le roi avait Ă©tĂ© quelquefois furtivement introduit. Le respect filial le fit renoncer Ă  des entreprises que la reine condamnait avec sĂ©vĂ©ritĂ©. Mais bientĂŽt un amour plus sĂ©rieux, et qui menaçait de plus prĂšs la dignitĂ© du trĂŽne, alarma cette reine fiĂšre et prudente. Marie Mancini, la seule des niĂšces du cardinal qui fĂ»t dĂ©pourvue d’attraits, toucha le cƓur de Louis par une conversation vive, spirituelle, et par toute l’exaltation d’un esprit romanesque. Dans de frĂ©quents entretiens, que le cardinal favorisait et dirigeait peut-ĂȘtre, elle rĂ©ussit Ă  subjuguer le roi, au point qu’il annonça, sinon la volontĂ©, au moins le dĂ©sir d’épouser la niĂšce du cardinal. La reine mĂšre fut indignĂ©e de voir jusqu’oĂč s’était Ă©levĂ©e l’ambition d’un ministre ingrat. Son imagination lui montra dans cette indigne alliance beaucoup de pĂ©rils vraisemblables et un opprobre certain. La fermetĂ© avec laquelle elle parla au cardinal fit rĂ©flĂ©chir ce vieux courtisan. Il prit le parti de se donner auprĂšs d’un monarque judicieux et reconnaissant le mĂ©rite d’avoir gĂ©nĂ©reusement combattu sa passion. Ses remontrances obtinrent un succĂšs plus prompt et plus facile qu’il ne l’avait espĂ©rĂ© peut-ĂȘtre. Il ordonna lui-mĂȘme l’exil de sa niĂšce. Marie Mancini eut la permission de voir encore une fois le roi dont elle se croyait tendrement aimĂ©e elle lui laissa pour adieux ces mots touchants Vous ĂȘtes roi, vous pleurez, et cependant je pars. » La paix des PyrĂ©nĂ©es se conclut peu de temps aprĂšs le dĂ©nouement de cette lĂ©gĂšre intrigue 1659. La France fut loin d’obtenir dans ce traitĂ© les avantages qui semblaient devoir ĂȘtre le rĂ©sultat de tant de victoires Ă©clatantes elle garda le Roussillon et l’Artois, mais rendit ses conquĂȘtes dans la Flandre. La clause la plus importante avait Ă©tĂ© le mariage du roi avec l’infante, fille de Philippe IV. Le cardinal Mazarin, dont on loua beaucoup depuis la haute prĂ©voyance, avait regardĂ© comme le chef-d’Ɠuvre de la politique de transporter Ă  la couronne de France des droits Ă©ventuels, soit sur la couronne d’Espagne, soit sur quelque partie de ses vastes Etats. Ces droits existaient dĂ©jĂ  par le mariage d’Anne d’Autriche avec Louis XIII. A la vĂ©ritĂ©, on exigeait une renonciation formelle de la part de l’infante et du roi ; mais la politique europĂ©enne, et surtout celle du cardinal, regardait ces renonciations comme la plus vaine des formalitĂ©s diplomatiques. Un grand appareil avait eu lieu dans les confĂ©rences qui se tinrent pour cet objet Ă  l’üle des Faisans entre le cardinal et don Louis de Haro, qui gouvernait la monarchie espagnole. De plus grandes magnificences signalĂšrent la cĂ©lĂ©bration du mariage. Louis, qui Ă©tait allĂ© chercher son Ă©pouse sur la frontiĂšre des PyrĂ©nĂ©es, la conduisit avec le plus beau cortĂšge. Pendant une grande partie de la route, on le vit suivre ou prĂ©cĂ©der la voiture de la nouvelle reine de France, Ă  cheval, le chapeau bas. Ce fut ainsi qu’il lui fit faire son entrĂ©e Ă  Paris. Tout dans cette fĂȘte brillait de grĂące, de fraĂźcheur ; tout eĂ»t brillĂ© d’espĂ©rance et de joie, si le cardinal Mazarin n’avait attristĂ© les regards par la pompe insolente qu’il s’avisa de dĂ©ployer. EntourĂ© de ses gardes et d’une compagnie de mousquetaires, il semblait au bout de six ans, triompher encore de la Fronde et montrer aux Français les dĂ©pouilles que, depuis cette Ă©poque, il avait levĂ©es sur le royaume. Le moment du rĂ©veil de Louis n’était point encore arrivĂ©. Enfin, au commencement de l’annĂ©e 1661, il vit dĂ©pĂ©rir ce ministre et montra une douleur exempte d’affectation. Le 9 mars 1661, jour de la mort du cardinal, les ministres s’approchĂšrent du roi et lui dirent avec assez de lĂ©gĂšretĂ© A qui nous adresserons-nous ? - A moi », reprit Louis XIV. Ce mot fut une rĂ©volution la cour et le peuple Ă©galement lassĂ©s du rĂšgne des favoris, regardĂšrent comme une sorte de libertĂ© de ne plus recevoir des ordres que du monarque, et de n’ĂȘtre plus avilis par leur obĂ©issance. Cependant on se dĂ©fiait encore des rĂ©solutions d’un jeune roi assailli de flatteurs, et fort susceptible des sĂ©ductions de l’amour et de la voluptĂ© ; mais on le vit bientĂŽt prendre des heures rĂ©glĂ©es et invariables pour le travail, lire toute requĂȘte avec une attention vraie, s’exprimer avec prĂ©cision, Ă©nergie, dĂ©mĂȘler les affaires les plus difficiles, soumettre Ă  l’ascendant de son caractĂšre, encore plus qu’à son autoritĂ© absolue, des hommes Ă©clatants de gloire, de talent et de gĂ©nie ; vaincre toute pensĂ©e de rĂ©bellion, jusque dans le cƓur des anciens hĂ©ros de la Fronde et de ce grand CondĂ© que la paix des PyrĂ©nĂ©es lui avait rendu on le vit noble et mesurĂ© dans ses paroles, absolu dans ses ordres, sans rudesse et sans colĂšre, obligeant dans son langage, fidĂšle Ă  ses affections, Ă  ses promesses ; plus heureux dans ses choix et ce bonheur dura quarante annĂ©es que ne le fut jamais aucun prince souverain, aucun sĂ©nat ; exempt de superstition dans son zĂšle religieux, mais toujours rendant Ă  la religion et Ă  ses ministres l’hommage d’un chrĂ©tien soumis et d’un roi ; se jouant de toutes les fatigues, et les cherchant Ă  plaisir, pour signaler l’ardeur de son Ăąge et la force de son tempĂ©rament. Amoureux des fĂȘtes, sans en ĂȘtre Ă©bloui ; plein de grĂące dans tous les exercices, mais d’une grĂące toujours royale, toujours auguste ; Ă©minemment douĂ© du talent d’unir les plus petits dĂ©tails aux plus grandes vues de la politique ; sensible aux plus heureuses productions des belles-lettres et des beaux-arts, et les apprĂ©ciant par des inspirations soudaines que dirons-nous enfin ? Toujours roi, sans distraction, sans contrainte, sans fatigue ; tellement roi, que tout son caractĂšre Ă©tait entrĂ© dans son rĂŽle. Jeune et plein d’ambition, il maintint pendant six ans la paix qu’il trouva Ă©tablie par le traitĂ© des PyrĂ©nĂ©es ; et la vigueur de son administration prĂ©para les succĂšs militaires qu’il devait obtenir. On peut juger combien il les dĂ©sirait par la maniĂšre dont il fit respecter l’honneur de sa couronne. Vers la fin de l’annĂ©e 1661, le baron de Watteville, ambassadeur d’Espagne Ă  la cour de Londres, disputa le pas au comte d’Estrade, ambassadeur de France, dans une cĂ©rĂ©monie qui avait pour objet l’entrĂ©e d’un ambassadeur de SuĂšde. Ces deux ministres rivaux s’étaient prĂ©parĂ©s Ă  cette lutte. D’Estrade avait rĂ©uni Ă  son cortĂšge cinq cents Français armĂ©s ; Watteville avait gagnĂ© la populace de Londres le comte d’Estrade fut insultĂ©, son cortĂšge mis en fuite ; quelques Français furent blessĂ©s. L’Espagnol poursuivit sa marche, et jouit insolemment de celte lĂąche victoire. Louis XIV fit Ă  l’instant sortir de ses États l’ambassadeur d’Espagne, rappela le sien, fit des prĂ©paratifs de guerre. L’Espagne, intimidĂ©e, se prĂȘta aux satisfactions exigĂ©es par la France ; et le petit-fils de Philipe II cĂ©da le pas au petit-fils de Henri IV. L’annĂ©e suivante, Louis eut une autre occasion de venger l’honneur de sa couronne. Le duc de CrĂ©qui, ambassadeur Ă  la cour de Rome, avait tolĂ©rĂ© la licence de ses gens, qui insultĂšrent et meurtrirent une compagnie corse de la garde du pape. La rĂ©paration d’un tel attentat n’eĂ»t pu ĂȘtre ni Ă©ludĂ©e ni diffĂ©rĂ©e par la cour de France ; mais le cardinal Chigi, frĂšre du pontife rĂ©gnant, voulut ou souffrit que les Corses se vengeassent par eux-mĂȘmes. Ceux-ci se rĂ©unirent pour assaillir l’ambassadeur dans son hĂŽtel ; ils tirĂšrent sur le carrosse de l’ambassadrice, tuĂšrent un page et blessĂšrent quelques domestiques. Le duc de CrĂ©qui se hĂąta de partir de Rome. Louis fit saisir le comtat d’Avignon, et Ă©crivit au pape que son armĂ©e Ă©tait prĂȘte Ă  passer les Alpes, pour marcher sur Rome, s’il n’obtenait une rĂ©paration Ă©clatante. Le pape, aprĂšs avoir vainement implorĂ© les secours des princes de la chrĂ©tientĂ©, fut obligĂ© de se soumettre Ă  d’humiliantes excuses, que le cardinal Chigi vint prĂ©senter lui-mĂȘme. Une pyramide Ă©levĂ©e dans Rome consacra le souvenir du plus sanglant affront qu’eut reçu le Vatican et que lui avait infligĂ© le fils aĂźnĂ© de l’Église. Le courage des Français ne manqua point d’occupation pendant la paix. Louis envoya noblement du secours Ă  l’empereur contre les Turcs, qui venaient de se rĂ©pandre dans la Hongrie, et pouvaient mettre Vienne en danger. Six mille Français remplis d’une ardeur chevaleresque partirent sous les ordres du comte de Coligny. Ils eurent la gloire d’opĂ©rer la dĂ©livrance de l’Allemagne, et obtinrent le principal honneur dans la victoire de Saint-Gothard. En mĂȘme temps, ce duc de Beaufort, qui, par sa popularitĂ© et sa valeur, bien plus que par ses talents, s’était rendu si dangereux Ă  l’autoritĂ© royale dans la guerre civile de la Fronde, portait, par les ordres du roi, du secours aux VĂ©nitiens, Ă©galement menacĂ©s par les Turcs ; et, montĂ© sur un petit nombre de galĂšres royales, il rĂ©primait les brigandages si longtemps impunis des Barbaresques. Louis s’était engagĂ©, par la paix des PyrĂ©nĂ©es, Ă  ne pas prĂȘter de secours Ă  la maison de Bragance, qui, par la rĂ©volution de 1640, avait arrachĂ© le Portugal Ă  la domination de l’Espagne, et qui, depuis ce temps, soutenait avec des succĂšs une guerre d’indĂ©pendance. Comme les Espagnols n’avaient pas rempli scrupuleusement les conditions de ce traitĂ©, Louis n’eut aucun scrupule de l’éluder, et de faire Ă©prouver Ă  l’Espagne quelques reprĂ©sailles de la part odieuse qu’elle avait prise aux guerres civiles de la Ligue et de la Fronde. Au moment oĂč les grands coups allaient se porter sur les frontiĂšres du Portugal, le comte de Schomberg, ami et Ă©lĂšve de Turenne, s’embarqua pour Lisbonne, avec quatre mille Français qui passaient pour ĂȘtre uniquement Ă  sa solde ; et nommĂ© gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e portugaise, il gagna la bataille de Villaviciosia, qui affranchit pour jamais le Portugal du joug de ses voisins. Mazarin avait tellement fait de l’intĂ©rĂȘt de l’Etat la seule religion des traitĂ©s, qu’il avait achetĂ© l’alliance du rĂ©gicide Cromwell, par la cession de Dunkerque. Il semblait que Louis XIV lui-mĂȘme eĂ»t oubliĂ© le crime du Protecteur en faveur de l’autoritĂ© absolue que celui-ci exerçait sur un peuple rĂ©voltĂ©. Quand le repentir des Anglais, ou les dĂ©goĂ»ts qu’ils montrĂšrent pour la domination peu ferme du fils de Cromwell, et ensuite pour la domination renaissante mais fort affaiblie du long parlement, eurent appelĂ© Charles II sur un trĂŽne ensanglantĂ©, Louis mit tous ses soins Ă  discerner le caractĂšre de ce monarque, sut profiter de ses embarras et de son naturel prodigue. Dans une nĂ©gociation qu’il suivit avec autant d’activitĂ© que de mystĂšre, il parvint Ă  racheter la ville de Dunkerque pour une somme de quatre millions. Les Anglais s’indignĂšrent lorsqu’ils eurent connaissance du marchĂ© honteux souscrit par leur roi. En vain le parlement fit offrir Ă  Charles II une somme Ă©quivalente Ă  celle qu’il allait recevoir du roi de France. Le traitĂ© reçut son exĂ©cution, parce que Charles II essayait tous les moyens de dĂ©pendre moins de son parlement. La guerre s’alluma bientĂŽt entre l’Angleterre et la Hollande. Louis, qui se livrait avec ardeur au projet de rendre enfin la France puissance maritime, vit avec intĂ©rĂȘt le dommage qu’allaient se causer ces deux marines rivales. Son pavillon ne put d’abord se distinguer ni presque se faire apercevoir dans ce conflit entre deux puissances qui couvraient les mers de trois cents vaisseaux ; mais, en secourant les Hollandais contre un voisin inquiet, l’évĂȘque de Munster, il parut montrer Ă  ces rĂ©publicains une amitiĂ© qui Ă©tait loin de son cƓur et qu’il devait bientĂŽt cruellement dĂ©mentir. Vers le mĂȘme temps, il achetait de l’imprudent Charles IV, duc de Lorraine, Marsal, la meilleure des forteresses de cette province il s’était mĂȘme flattĂ© d’avoir rĂ©uni la Lorraine Ă  la couronne de France, par un testament qu’il dicta et qu’il paya Ă  ce prince aventurier. L’agrandissement auquel visait Louis XIV pouvait se voiler par l’intĂ©rĂȘt commun que prenait encore l’Europe Ă  l’apaisement de la maison d’Autriche. La plupart de ces petites entreprises offraient quelque chose de chevaleresque, puisque leur but Ă©tait de porter du secours aux faibles. Louis occupait ainsi au dehors une noblesse inquiĂšte et cette foule d’aventuriers mercenaires qu’avait dĂ» multiplier soit la guerre civile, soit la mauvaise administration intĂ©rieure du cardinal Mazarin. Mais il voulait des conquĂȘtes. La mort de Philippe IV, son beau-pĂšre, lui en fournit l’occasion et le prĂ©texte. Puissant, ambitieux, muni d’un bon trĂ©sor, soutenu par une armĂ©e longtemps victorieuse que commandaient encore Turenne et CondĂ©, il ne fut point arrĂȘtĂ© par le scrupule de respecter les droits de Charles II, faible enfant qui montait sur le trĂŽne d’Espagne. En Ă©change d’une dot de 500 000 francs promise Ă  la reine son Ă©pouse, que la cour d’Espagne avait nĂ©gligĂ© de payer, et que celle de France s’était bien gardĂ©e de rĂ©clamer, il demanda la Flandre et la Franche-ComtĂ©. AprĂšs quelques dĂ©lais, commandĂ©s par la nĂ©cessitĂ© de former d’amples magasins, il marcha sur la Flandre, emmenant avec lui Turenne, Louvois et Vauban, la meilleure infanterie, les plus habiles ingĂ©nieurs et la plus redoutable artillerie de l’Europe. Point de place renommĂ©e qui ne tombĂąt devant lui. Lille elle-mĂȘme ne lui demanda que neuf jours de siĂšge. Il lui suffit de se prĂ©senter devant Douai, ArmentiĂšres, Charleroi, Tournai, Courtrai et vingt autres places. L’armĂ©e espagnole n’osait porter du secours Ă  aucune de ces forteresses. La conquĂȘte de la Franche-ComtĂ© fut encore plus facile les villes ouvraient leurs portes au grand CondĂ© presque Ă  la premiĂšre sommation ; la soumission de plusieurs commandants et de plusieurs magistrats avait Ă©tĂ© payĂ©e par l’or de la France. Quelque diligence que fĂźt Louis pour trouver encore quelque occasion de gloire dans cette province, il n’arriva que pour presser le siĂšge de DĂŽle, qui seule osa se dĂ©fendre pendant quatre jours. L’Autriche allemande s’était tenue immobile pendant ces coups portĂ©s Ă  l’Autriche espagnole. On vit avec Ă©tonnement la Hollande venir au secours du petit-fils de Philippe II. Le grand pensionnaire de Witt craignit pour son pays un voisin plus dangereux que l’Espagne affaiblie il fallut nĂ©gocier. Louis, irritĂ© de cette intervention inattendue, mais cachant alors son ressentiment, prit le parti de rendre une de ces deux conquĂȘtes pour s’assurer l’autre. Il restitua la Franche-ComtĂ©, bien dĂ©terminĂ© Ă  la reprendre Ă  la premiĂšre occasion, et se fit cĂ©der, par le traitĂ© d’Aix-la-Chapelle 1668, plusieurs de ces villes florissantes qui forment aujourd’hui la Flandre française. Il est temps de le suivre dans des travaux d’une gloire plus pure et d’un ordre encore plus imposant. Un sens exquis lui avait suggĂ©rĂ© comme le premier de ses devoirs celui de travailler Ă  la rĂ©forme de l’administration, et les succĂšs qu’il avait obtenus se manifestent par les nĂ©gociations diverses oĂč nous venons de le voir, l’or Ă  la main, dicter ses lois Ă  des gouvernements obĂ©rĂ©s. Soit que le cardinal Mazarin rougĂźt de son immense fortune de quarante millions, soit qu’il tentĂąt sur le cƓur du roi une Ă©preuve dont il se tenait assurĂ©, il lui en fit une entiĂšre donation, que Louis refusa dans son aveugle gratitude ; et un trĂ©sor bien supĂ©rieur Ă  celui qu’avait laissĂ© Charles V et comparable Ă  celui de Henri IV alla s’engloutir en peu d’annĂ©es dans les folles et vaniteuses dĂ©penses du fantasque Ă©poux de l’une des niĂšces du cardinal. Mais tout trĂ©sor qu’on se fait par l’économie vaut mieux que celui qu’on a reçu en hĂ©ritage. Louis le prouva par son exemple ; il montra une ardeur sans Ă©gale pour s’initier dans les secrets de l’administration. Il y avait, sous Mazarin, comme deux ministres des finances l’un qui prĂ©sidait aux siennes, c’était Colbert, son intendant ; l’autre, Ă  celles de l’État, c’était Fouquet. Les premiĂšres Ă©tant aussi florissantes que les secondes Ă©taient dĂ©sordonnĂ©es, Mazarin vantait Colbert au roi, et lui faisait peut-ĂȘtre soupçonner Fouquet, afin de n’ĂȘtre pas soupçonnĂ© lui-mĂȘme. A la mort du cardinal, Fouquet crut pouvoir continuer des dĂ©sordres que son faste rendait manifestes. Cependant Louis observait son surintendant. IrritĂ© d’avoir vu que cet opulent sĂ©ducteur des plus belles personnes de la cour avait osĂ© porter ses vues jusque sur mademoiselle de la ValliĂšre, il se sentit animĂ© contre lui d’une haine que Colbert enflamma. Louis regarda comme un tĂ©moignage des dĂ©prĂ©dations du surintendant l’étalage indiscret de son opulence. AprĂšs l’avoir fait arrĂȘter par le capitaine de ses gardes, et transfĂ©rer de prison en prison, il le poursuivit par des abus de pouvoir qui rappelaient le temps de Richelieu, le fit juger par une commission, non seulement pour les dĂ©prĂ©dations qu’il avait pu commettre, mais pour le dĂ©lit chimĂ©rique d’une tentative de rĂ©bellion. Il montra dans cette circonstance, et devait montrer dans des circonstances plus grandes, combien la force d’une prĂ©vention reçue pouvait altĂ©rer la justesse de son esprit et l’équitĂ© de son caractĂšre. On le vit avec surprise, peu de jours aprĂšs la disgrĂące de Fouquet, s’imposer Ă  lui-mĂȘme tout le travail d’un surintendant des finances. Il est vrai qu’il s’associa, pour cet emploi, Colbert, qu’il nomma contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral ; mais s’il reçut de lui une instruction difficile, tout prouve qu’il Ă©tendit, par des conceptions hautes et judicieuses, l’esprit exact, habile et vigilant de l’intendant de Mazarin. Colbert, sous un prince indolent et dissipĂ©, eĂ»t pu n’ĂȘtre qu’un homme Ă  ressources ; inspirĂ© par le grand cƓur de Louis XIV, il fut un homme de gĂ©nie. L’imagination s’étonne des travaux qu’ils accomplirent en quelques annĂ©es de paix, et mĂȘme au milieu de plusieurs guerres qu’il fallut soutenir contre la plupart des États de l’Europe. On vit l’impĂŽt des tailles rĂ©duit successivement d’un cinquiĂšme, l’intĂ©rĂȘt de la dette publique diminuĂ© de prĂšs de vingt millions, le revenu de l’État considĂ©rablement augmentĂ© par la prospĂ©ritĂ© du commerce ouvrage commun du roi et de son ministre. L’Europe vit avec Ă©tonnement l’industrie française, dĂšs son premier essor, surpasser celle des Pays-Bas, des villes commerçantes d’Italie, et des villes hansĂ©atiques. De nobles avances faites par Louis sollicitĂšrent d’abord l’activitĂ© des particuliers. Le luxe justifia toutes ces inventions en leur donnant un caractĂšre de grandeur et de soliditĂ©. Les manufactures de draps d’Abbeville, de Sedan, de Louviers et d’Elbeuf, celles des Ă©toffes de soie de Lyon et de Tours, furent dĂšs leur naissance sans rivales en Europe. Les secrets des manufactures de glaces et de plusieurs autres genres d’industrie furent enlevĂ©s aux VĂ©nitiens, aux Pisans, aux GĂ©nois. Les tapisseries des Gobelins se montrĂšrent dignes de retracer les faits d’un rĂšgne hĂ©roĂŻque, et les tapis de la Savonnerie surpassĂšrent la magnificence du luxe oriental. Une foule de jeunes paysannes furent habilement dirigĂ©es dans le travail des dentelles. Des manufactures de chapeaux, de bas, d’étoffes communes, de divers ustensiles de fer et de cuir, l’invention de beaux carrosses substituĂ©s Ă  des voitures grossiĂšres fournissaient encore plus aux riches exportations de la France. L’intĂ©rĂȘt de l’argent diminua les capitaux s’accrurent. On fut Ă©tonnĂ© du petit nombre de faillites parmi tant de nouveaux Ă©tablissements. On eĂ»t dit qu’il Ă©tait formĂ© un Colbert dans chaque manufacture. L’agriculture reçut des soulagements par la diminution des tailles ; mais Colbert commit la faute de la subordonner trop aux besoins des manufactures en dĂ©fendant presque toujours l’exportation des blĂ©s, qui avait produit tant de trĂ©sors sous l’administration de Henri IV et de Sully. L’esprit de rĂšglement donna une impulsion et des rĂšgles communes Ă  tant d’établissements qui naissaient Ă  la fois ; et tout ce qui Ă©mana de Colbert joignit la rigueur du bon sens Ă  une prĂ©voyance Ă©tendue. Bordeaux, Nantes, Saint-Malo et Dunkerque firent connaĂźtre et respecter les vaisseaux français dans les Indes et le nouveau monde. Le commerce de Marseille s’étendit dans les Ă©chelles du Levant. Colbert reçut, comme un juste prix de ses soins, un nouveau dĂ©partement, celui de la marine, et il fut pour elle un admirable lĂ©gislateur. BientĂŽt s’élevĂšrent les magnifiques constructions des ports de Toulon, de Brest et de Rochefort. Louis, en mĂȘme temps qu’il dĂ©livrait son peuple des concussions des traitants, s’occupait de mettre un frein aux vexations des gens de justice. En 1667 parut l’ordonnance sur la procĂ©dure civile dont la prĂ©cision et la clartĂ©, Ă©pouvantant le gĂ©nie de la chicane, l’embarrassĂšrent longtemps, mais sans pouvoir le vaincre. Les grands actes de la lĂ©gislation se multipliĂšrent. En peu de temps parurent un Code pour le commerce 1673, un autre pour la marine 1681, un autre pour les eaux et forets 1669, oĂč brille le gĂ©nie de la conservation ; un autre pour les colonies, connu sous le nom de Code noir, et oĂč perçaient quelques lueurs d’humanitĂ©. L’ordonnance pour l’instruction de la procĂ©dure criminelle 1670, est de tous ces codes celui qui a encouru les plus lĂ©gitimes censures. On sait qu’un homme dur, Pussort, oncle de Colbert, rĂ©ussit Ă  conserver les principes d’une jurisprudence gothique et cruelle que Lamoignon voulut sagement modifier. A l’exception de ce dernier code, tous les autres, opĂ©rant des amĂ©liorations faciles, devaient un jour inviter les esprits Ă  s’occuper d’amĂ©liorations plus importantes. Louis prenait beaucoup d’ombrage des innovations politiques ; et ce qu’il y eut d’étonnant, c’est que tous les Français partagĂšrent alors la mĂȘme dĂ©fiance. L’amour de l’ordre Ă©tait devenu la passion du siĂšcle ; mais on voulait un ordre plein de vigueur et de majestĂ©, fĂ©cond en rĂ©sultats, en crĂ©ations ; et l’on trouva le secret d’ĂȘtre original sans bizarrerie et sans tĂ©mĂ©ritĂ©. Il parut Ă  la fois une foule d’excellents magistrats, d’hommes signalĂ©s par des vertus antiques dans ces mĂȘmes parlements qui n’avaient pu Ă©viter le ridicule en conduisant une guerre civile. Louis se gardait bien de montrer aucun ressentiment et cachait sa dĂ©fiance sous des formes polies. Dans le progrĂšs de son autoritĂ© absolue, il en vint jusqu’à supprimer le droit de remontrance ou du moins jusqu’à le rendre illusoire, en ne le permettant plus que huit jours aprĂšs l’enregistrement des Ă©dits. Le clergĂ© surpassait alors en Ă©clat et en renommĂ©e l’honorable magistrature dont on a parlĂ©. De grands exemples de piĂ©tĂ© brillaient dans la capitale Saint-Vincent de Paul avait donnĂ© Ă  son siĂšcle la plus heureuse impulsion, et des Ă©tablissements de charitĂ© et de bienfaisance s’étaient Ă©levĂ©s de toutes parts Ă  sa voix. De nouveaux PĂšres de l’Église, dignes rivaux par leurs talents des plus fameux orateurs de l’antiquitĂ©, animaient le zĂšle religieux dans un siĂšcle poli. L’incrĂ©dulitĂ© naissante fut dĂ©concertĂ©e Ă  la vue de ces puissants athlĂštes de la foi, et se rĂ©fugia dans les plaisirs d’un indolent Ă©picurisme ou dans les futilitĂ©s du bel esprit. Les diffĂ©rentes sortes de la religion rĂ©formĂ©e trouvĂšrent de redoutables contradicteurs. Louis XIV, ennemi des innovations religieuses et les redoutant pour son autoritĂ© comme pour le repos de la France, montra de fortes prĂ©ventions contre le jansĂ©nisme, que la reine sa mĂšre avait dĂ©jĂ  en aversion. Cependant les hommes religieux, austĂšres, Ă©loquents, qu’on dĂ©signait sous le nom de solitaires de Port-Royal, ont contribuĂ© Ă  l’éclat de ce beau siĂšcle de l’Église qui fut en mĂȘme temps le beau siĂšcle des lettres. L’auteur des Lettres provinciales, enlevĂ© par une mort prĂ©maturĂ©e, avait laissĂ© la sublime esquisse du plus grand ouvrage qui eĂ»t Ă©tĂ© entrepris pour la dĂ©fense de la religion chrĂ©tienne. Le docteur Arnauld, trop ardent sur d’autres objets, dĂ©fendait avec succĂšs la religion catholique contre les attaques d’un puissant controversiste, Claude, ministre protestant. Les Bossuet, les FlĂ©chier, les FĂ©nelon, les Bourdaloue, faisaient des conversions auxquelles aidait parfois la sagesse de Louis XIV. Heureux ce monarque, s’il eĂ»t pris plus de confiance dans le zĂšle et le talent de ces redoutables adversaires de l’hĂ©rĂ©sie, et s’il n’eĂ»t voulu depuis avancer les Ɠuvres de la foi par la force de l’autoritĂ© ! Les dignitĂ©s ecclĂ©siastiques ne furent jamais confĂ©rĂ©es avec plus de scrupule. Aucun Ă©vĂȘque n’osa sortir de la sphĂšre de ses devoirs, et jamais l’épiscopat ne fut plus illustrĂ©. On ne vit point, comme dans les cinquante annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, les prĂ©lats gouverner l’empire, commander les armĂ©es en personne ou marcher Ă  la tĂȘte des factions. Il n’y eut que le mĂ©tier de courtisan auquel tous les Ă©vĂȘques ne renoncĂšrent pas. Pendant la premiĂšre moitiĂ© de ce rĂšgne, ce clergĂ©, qui Ă©levait de nouveaux boulevards autour de la religion catholique, se montra plein de zĂšle Ă  dĂ©fendre les libertĂ©s de l’Église gallicane et Ă  repousser les prĂ©tentions ultramontaines. Louis XIV, dans sa fiertĂ© royale, donnait cette impulsion que Bossuet secondait par son Ă©loquence, par l’étendue et la puretĂ© de sa doctrine. La cour de Rome s’étonna et s’irrita d’une rĂ©sistance habile, respectueuse et ferme, qui produisit en 1682 les quatre fameuses propositions du clergĂ©, lesquelles ont Ă©tĂ© depuis dĂ©savouĂ©es par un clergĂ© devenu ultramontain. Car Louis maintint mal son ouvrage ; le clergĂ© changea de principes le parlement seul conserva les siens. La condition des nobles dĂ©chut sans qu’ils s’en aperçussent. Il n’y eut plus de ces grands seigneurs qui, soit Ă  la cour soit dans leur gouvernement, rappelaient les grands vassaux d’autrefois, levaient des armĂ©es et marchaient toujours entourĂ©s de trois ou quatre cents gentilshommes. Le titre de gouverneur perdit beaucoup de son autoritĂ© ; elle fut transfĂ©rĂ©e en partie Ă  des commandants moins dangereux par leur crĂ©dit et leur naissance. Ce que Louis XI et le cardinal de Richelieu avaient opĂ©rĂ© avec des Ă©chafauds, Louis XIV sut le consommer avec des pensions, des rubans, avec des regards bienveillants ou sĂ©vĂšres, avec des paroles flatteuses, presque toujours brillantes d’à-propos, de grĂące et de justesse, avec les Ă©tiquettes de son palais, avec le privilĂšge des grandes et des petites entrĂ©es, avec la compagnie qu’il nommait pour le suivre Ă  l’armĂ©e ou dans ses voyages de Marly, de CompiĂšgne, de Fontainebleau ; enfin avec tous ces signes commodes et variĂ©s qui annoncent la faveur, en excitent le dĂ©sir et font servir la jalousie des grands Ă  la sĂ©curitĂ© et au pouvoir du prince. Ce genre de prestige Ă©tait nouveau Louis XIII n’eĂ»t jamais pu le crĂ©er avec son caractĂšre sombre et sauvage. Henri IV, dans sa grandeur et sa bontĂ©, avait une maniĂšre plus vive et plus impĂ©tueuse de dĂ©clarer ses sentiments. Cet art Ă©tait tout fait pour le caractĂšre, l’esprit et la situation de Louis XIV. Il put s’amuser longtemps de ces petites inventions qui opĂ©raient de grands rĂ©sultats ; mais quand ce rĂ©gime fut Ă©tabli dans toute son uniformitĂ©, il n’en Ă©prouva plus que la contrainte et l’ennui. NĂ© en quelque sorte sur le trĂŽne, il n’eut pas comme son aĂŻeul le bonheur de connaĂźtre l’amitiĂ©, mais il se conduisait envers ses courtisans comme l’ami le plus judicieux. Arbitre de leurs discordes, il Ă©tait aussi le confident de leurs peines domestiques. Souvent il sut prĂ©venir de grands dĂ©sordres, Ă©touffer d’horribles scandales. La cour ne se ressentait que trop des souillures des mƓurs italiennes contractĂ©es sous la rĂ©gence des deux MĂ©dicis. Louis lui rendit des mƓurs françaises, c’est-Ă -dire des mƓurs plus aimables que rĂ©guliĂšres. De jeunes courtisans qui avaient bravĂ© les lois et le mĂ©pris public, juste et faible chĂątiment de leurs excĂšs, furent enfin contenus par les sĂ©vĂšres remontrances du prince et par la crainte d’une disgrĂące Ă©ternelle. L’adultĂšre, trop encouragĂ© par les exemples du monarque, fut souvent expiĂ© par des repentirs profonds ; et le cloĂźtre ne cessa de s’ouvrir Ă  d’illustres pĂ©cheresses. Toutes les passions, assujetties Ă  des biensĂ©ances qui n’étaient point encore de l’hypocrisie, eurent plus de profondeur et plus de dĂ©licatesse. Partout le langage devint plus noble parce que les sentiments l’étaient davantage, et fut en mĂȘme temps naturel parce que les grandes choses et les grandes idĂ©es devenaient plus familiĂšres. La vertu sans tache obtenait des honneurs constants dans une cour galante. Quel sort plus heureux l’imagination peut-elle souhaiter Ă  des femmes brillantes d’esprit, d’agrĂ©ment et distinguĂ©es davantage encore par les qualitĂ©s du cƓur, que le sort de mesdames de SĂ©vignĂ©, de la Fayette, du Grignan, de Villars, et que celui mĂȘme de madame de Maintenon, si elle ne fĂ»t devenue reine ? Nul hĂ©ros des temps anciens ne surpasse Turenne en modestie, en dĂ©sintĂ©ressement, en dĂ©licatesse. Le duc de Montausier, gouverneur du Dauphin, ne fut point un inutile censeur des mƓurs de son temps il fut Ă©galĂ© dans ses vertus par les ducs de Chevreuse et de Beauvilliers, les amis de FĂ©nelon. La sĂ©vĂ©ritĂ© des ordonnances de Louis contre les duels ne put abolir, mais diminua beaucoup cet usage barbare. Pour qu’on ne nous reproche pas de laisser rien d’idĂ©al dans un tel tableau, nous avouerons que ceux des courtisans qui persĂ©vĂ©raient dans des mƓurs dissolues se livraient Ă  plusieurs genres d’excĂšs ou de turpitude devenus bien plus rares dans le XVIIIe siĂšcle mĂȘme chez des hommes corrompus, tels que les friponneries au jeu, divers genres d’escroqueries, les sociĂ©tĂ©s de prĂ©tendus devins et les plus grossiers excĂšs de la table. Nous avouerons encore qu’il y eut des empoisonnements prĂ©sumĂ©s, d’autres constatĂ©s ; mais quelques exemples d’immoralitĂ© et de scĂ©lĂ©ratesse n’ont jamais rien prouvĂ© contre l’esprit gĂ©nĂ©ral d’une nation, d’une sociĂ©tĂ©, d’une cour. Louis XIV ne sĂ©para jamais son estime de sa faveur. Le marĂ©chal de Vivonne s’en montra digne par de brillants succĂšs sur terre et sur mer, par sa probitĂ© dĂ©licate et par son goĂ»t pour les lettres. Le duc de la Feuillade avait dĂ©ployĂ© des qualitĂ©s chevaleresques dans la brillante expĂ©dition des Français envoyĂ©s au secours de l’empereur contre les Turcs. Il fit Ă©riger Ă  ses frais le monument trop fastueux de la place des Victoires ce fut un tort Ă  Louis de le souffrir ; mais on ne voit pas que la vanitĂ© de ce monarque ait reconnu un si brillant et si dangereux hommage par d’immenses largesses. Lauzun avait sĂ©duit le roi par l’ingĂ©nieuse vivacitĂ© et l’air passionnĂ© qu’il portait dans son rĂŽle de courtisan ; mais il dut vivement l’irriter par son arrogance, par des incartades irrespectueuses et par le trop heureux succĂšs de ses artifices auprĂšs de Mademoiselle, fille de Gaston d’OrlĂ©ans. On sait qu’un jour oĂč il avait poussĂ© le roi Ă  bout par une indiscrĂ©tion impardonnable, Louis jeta sa canne par les fenĂȘtres en disant Dieu me prĂ©serve du malheur de frapper un gentilhomme ! » Il Ă©tait beau d’exprimer et de rĂ©primer ainsi sa colĂšre ; mais Louis usa moins modĂ©rĂ©ment de son autoritĂ© despotique en faisant enfermer pendant dix ans Ă  Pignerol ce mĂȘme duc de Lauzun devenu, par un mariage secret, l’époux de Mademoiselle. Par une bizarrerie qui dĂ©note les vices de son caractĂšre, le duc se conduisit au sortir de cette prison comme le tyran de la princesse qu’il avait subjuguĂ©e et comme l’adorateur le plus passionnĂ© du roi, qui lui avait tĂ©moignĂ© un si long et si cruel ressentiment. Le duc de la Rochefoucauld, fils de l’auteur des Maximes, fut le plus discret de tous les favoris. La faveur du marĂ©chal de Villeroi devint, beaucoup plus tard, fatale aux armes françaises c’était cependant un guerrier plein d’honneur et de vaillance, mais d’un talent mĂ©diocre et d’un caractĂšre faible, qu’il tĂąchait de rehausser par des dehors glorieux. Louis XIV fut encore moins dominĂ© par ses maĂźtresses que par ses favoris. Ce monarque n’affranchit point sa famille des lois de l’étiquette qu’il imposait Ă  tous ses courtisans il rendit cependant tous les soins d’un fils tendre et respectueux Ă  la reine Anne d’Autriche, qui mourut en 1666 aprĂšs une maladie longue et douloureuse. Il parut prendre un soin continuel d’intimider, mais sans rudesse et sans emportement, son frĂšre, Monsieur, qui, livrĂ© comme Gaston d’OrlĂ©ans, Ă  des favoris tracassiers et pervers, eĂ»t pu, Ă©tant moins surveillĂ©, renouveler les troubles du rĂšgne de Louis XIII. L’épouse de ce prince, immortalisĂ©e par l’éloquence et les regrets pathĂ©tiques de Bossuet, avait paru inspirer au roi, son beau-pĂšre, des sentiments que le public et la cour mĂȘme n’auraient vus qu’avec horreur. Louis eut la force de faire taire une passion naissante. La mort subite et prĂ©maturĂ©e de cette princesse aimable frappa les esprits du soupçon d’un grand crime le roi, dans sa douleur, sut s’abstenir de commencer des recherches odieuses, et de sacrifier la sĂ»retĂ© de l’État et la paix de sa famille Ă  des bruits populaires. Plusieurs lettres de Louis indiquent qu’il aimait tendrement le Dauphin ; mais peut-ĂȘtre fit-il trop souvent sentir Ă  son fils la froide autoritĂ© du monarque. Ce prince, timide et inappliquĂ©, rĂ©pondait faiblement aux espĂ©rances qu’avaient fait concevoir deux instituteurs tels que le duc de Montausier et Bossuet. L’épouse de Louis XIV, modeste, rĂ©servĂ©e, constante et douce dans sa piĂ©tĂ©, semblait se faire une crainte Ă©gale de dĂ©plaire Ă  Dieu ou de dĂ©plaire Ă  son Ă©poux. Louis, en l’environnant de respects et de quelques tĂ©moignages d’affection, n’exerça que trop la patience de la pieuse reine par l’éclat et la multiplicitĂ© de ses amours adultĂšres. D’abord il parut se les reprocher, en rougir, et ne cĂ©der qu’à le force de la passion ; mais dĂšs qu’il se crut assez grand pour se faire pardonner un genre de fautes que la nation française a toujours trop faiblement reprochĂ© Ă  ses rois, il dĂ©clara sans contrainte et avec une sorte de faste les liaisons les plus coupables. Accessible aux remords avant d’avoir atteint l’ñge qui Ă©mousse les dĂ©sirs, il parut, dĂšs sa quarante-deuxiĂšme annĂ©e, prĂ©fĂ©rer des sentiments Ă©purĂ©s Ă  des plaisirs enivrants qui troublaient sa conscience. La ValliĂšre, dans le secret d’une passion qu’elle s’efforça vainement de combattre et se reprocha sans cesse, craignait des honneurs indices de sa faiblesse ; elle les reçut en rougissant, adora toutes les volontĂ©s de Louis, lui sacrifia deux fois un repentir ou de justes alarmes qui la portaient Ă  la retraite, trembla toujours de l’affliger, et, aprĂšs l’avoir vu inconstant, attendit avec la crĂ©dulitĂ© des Ăąmes tendres que sa patience et la sincĂ©ritĂ© de son amour lui ramenassent un roi dont les passions voulaient ĂȘtre irritĂ©es par les obstacles. Ses longues douleurs furent respectĂ©es par les courtisans. On sentait que le cƓur du monarque ne pouvait subir un plus aimable et plus doux esclavage. BientĂŽt elle se crĂ©a des droits Ă  l’estime et Ă  la vĂ©nĂ©ration des personnes les plus austĂšres, Il n’y en eut aucune qui ne la suivĂźt de ses pleurs au couvent des CarmĂ©lites, dans le moment solennel oĂč, sous les yeux de la reine, elle consomma un religieux sacrifice auquel l’éloquence de Bossuet prĂȘtait encore plus d’intĂ©rĂȘt et de pompe. Madame de Montespan, douĂ©e d’une beautĂ© Ă©blouissante, armĂ©e d’un esprit vif et piquant, rĂ©gna par des artifices et des dĂ©fauts qui eussent peut-ĂȘtre prolongĂ© l’empire de sa rivale. D’abord, elle s’inquiĂ©ta, ou parut s’inquiĂ©ter des premiers hommages du roi, et engagea son mari de l’emmener loin de la cour celui-ci ne crut pas alors devoir faire le sacrifice de son ambition personnelle Ă  des craintes qui pouvaient ĂȘtre chimĂ©riques ; mais son Ă©pouse lui fit cruellement expier son incrĂ©dulitĂ©. Elle plaça bientĂŽt son orgueil dans un scandale Ă©clatant, rechercha les indignes honneurs d’une maĂźtresse dĂ©clarĂ©e, et livra un mari qui l’obsĂ©dait de ses plaintes, quelquefois de ses fureurs, Ă  la colĂšre du roi. Louis, en sacrifiant mademoiselle de la ValliĂšre Ă  cette maĂźtresse arrogante, perdit ce bonheur si rarement goĂ»tĂ© des rois, celui d’ĂȘtre aimĂ© pour lui-mĂȘme mais s’il soumit Ă  madame de Montespan une cour qu’il avait pliĂ©e Ă  toutes les formes de l’idolĂątrie, il se garda bien de lui soumettre aucune opĂ©ration de son cabinet. L’esprit de madame de Montespan Ă©tait d’ailleurs peu fait pour de tels soins, et ne se manifestait que par des saillies malignes et mordantes. Louis y souriait gravement, et quoique dominĂ© par ses sens, quoique rĂ©veillĂ© dans sa passion par des orages perpĂ©tuels et toutes les contrariĂ©tĂ©s d’un caractĂšre hautain et capricieux, il sentait le besoin d’entretiens plus solides, plus calmes, d’un commerce plus doux et plus mĂȘlĂ© de confiance. Ces entretiens, il les trouva bientĂŽt auprĂšs de la veuve de Scarron, Ă  qui son indigence avait fait accepter l’emploi de gouvernante des enfants que le roi avait eus de madame de Montespan. D’abord, il avait craint en elle, et fort mal Ă  propos, cette espĂšce de gĂȘne que fait souvent Ă©prouver le bel esprit ; mais chaque jour il sentit mieux l’aimable ascendant d’un esprit naturel, mĂȘlĂ© de mille agrĂ©ments que rehaussaient toujours le bon sens, la vertu, la piĂ©tĂ© modeste. Madame Scarron, qu’il faut dĂšs Ă  prĂ©sent nommer madame de Maintenon, Ă©tait belle encore ; mais elle se garda bien de compter sur ses attraits pour balancer ou pour ruiner l’empire de madame de Montespan. Ce fut en ne prĂ©tendant qu’à l’amitiĂ© du roi qu’elle fit, par degrĂ©s, naĂźtre un amour profond. Cette amie cependant Ă©tait sĂ©vĂšre elle rĂ©veillait ou nourrissait dans le cƓur de Louis XIV des scrupules auxquels il se proposait de satisfaire plus tard. Il venait tous les soirs rĂȘver auprĂšs de madame de Maintenon Ă  sa conversion future, qu’il diffĂ©rait beaucoup. Bossuet secondait avec un zĂšle un peu timide les pieux avis de madame de Maintenon. L’un et l’autre crurent souvent avoir vaincu la faiblesse du roi, mais ne firent que procurer Ă  madame de Montespan la joie et le triomphe d’une rĂ©conciliation passionnĂ©e. Cependant Louis lui donna pour rivale mademoiselle de Fontanges, regardĂ©e Ă  la cour comme un prodige de beautĂ©, mais de beautĂ© seulement. Le rĂšgne si court de cette favorite ne servit qu’à Ă©teindre l’amour du monarque pour madame de Montespan, et lui fit sentir encore mieux le charme plus puissant et plus durable des entretiens de madame de Maintenon. Lorsque celle-ci rĂ©gna seule sur le cƓur du roi, elle n’obtint, et ne rechercha peut-ĂȘtre qu’une influence trĂšs restreinte sur les rĂ©solutions politiques. Il faut maintenant parler de la direction que Louis XIV donna aux sciences, aux lettres, aux beaux-arts. Descartes n’était plus mais ce philosophe rĂ©gnait, aprĂšs sa mort, par la clartĂ© et la nouveautĂ© hardie de sa mĂ©thode, la noblesse sĂ©vĂšre de son style, l’étendue de ses dĂ©couvertes, l’ensemble et l’audace de ses hypothĂšses. Le premier des modernes, il avait remplacĂ© Aristote dans une sorte de monarchie universelle sur le monde savant, surtout le monde penseur. C’était principalement par ses mĂ©ditations mĂ©taphysiques qu’il semblait avoir soufflĂ© aux esprits quelque chose de divin que l’on reconnaĂźt dans l’éloquence de Bossuet, dans les hautes pensĂ©es de Pascal, dans la doctrine d’Arnauld, dans celle de Bourdaloue, dans la philosophie aussi Ă©levĂ©e que tendre de FĂ©nelon, dans la philosophie fiĂšre et mesurĂ©e de la BruyĂšre, dans cette philosophie si profonde, que Malebranche, le continuateur de Descartes, exprima d’un style si limpide. Si ce grand siĂšcle littĂ©raire fut appelĂ© le siĂšcle de Louis XIV, c’est qu’il y eut une Ă©poque brillante oĂč tout parut entrer dans la sphĂšre de ce monarque. Notre imagination nous dit que Bossuet eĂ»t Ă©tĂ© moins sublime en foudroyant les grandeurs humaines, s’il ne les avait vues Ă©talĂ©es dans la plus grande pompe quelles eussent jamais reçue ; que Racine, loin d’une telle cour, ne fĂ»t point parvenu Ă  peindre avec un charme si puissant, ni Quinault avec une grĂące si sĂ©duisante, les faiblesses du cƓur ; que Massillon ne les eĂ»t pas pĂ©nĂ©trĂ©es avec tant de profondeur, combattues avec tant d’onction ; que les fables de la Fontaine devaient s’écrire en mĂȘme temps que les lettres de madame de SĂ©vignĂ© ; que le gĂ©nie observateur de MoliĂšre dut ĂȘtre singuliĂšrement secondĂ© par le passage de mƓurs encore incultes Ă  des mƓurs si polies. Il n’est point d’homme d’un goĂ»t exercĂ© qui ne sente que le canal qui joint les deux mers, la colonnade du Louvre, l’arc de triomphe de Saint-Denis, le dĂŽme des Invalides, les beaux ouvrages sortis du ciseau de Girardon et de Puget, les tableaux de Lebrun et de Lesueur, les jardins de LenĂŽtre ; que tous ces monuments resplendissants de majestĂ© devaient ĂȘtre contemporains des tragĂ©dies de Corneille et de Racine, des oraisons funĂšbres de Bossuet. Les vertus de Turenne Ă©levaient l’esprit de FlĂ©chier. L’admiration pour Louis XIV fut un sentiment commun Ă  tous ces hommes de gĂ©nie. Presque tous furent rĂ©compensĂ©s par lui avec discernement, avec grĂące, et quelques-uns avec magnificence. Ils s’entraidaient ; s’échauffaient par la simultanĂ©itĂ© des merveilles qu’ils avaient Ă  s’offrir, et semblaient, dans des genres si divers, puiser Ă  une mĂȘme source du beau. Le grand CondĂ©, le duc de la Rochefoucauld, le marĂ©chal de Vivonne, le prĂ©sident de Lamoignon, le duc de Montausier, partagĂšrent sans doute avec Louis le mĂ©rite d’avoir Ă©tĂ© les bienfaiteurs des lettres. Mais n’a-t-il pas dĂ» obtenir le premier rang, ce monarque qui protĂ©gea la reprĂ©sentation du Tartuffe contre les ressentiments des faux dĂ©vots et les scrupules de beaucoup d’ñmes timorĂ©es ; qui permit Ă  MoliĂšre de soumettre la cour elle-mĂȘme Ă  ses tableaux ; qui rendit le sort de Racine et de Boileau plus doux encore que n’avait Ă©tĂ© celui de Virgile et d’Horace ; qui, dans sa jeunesse, reçut si bien un avertissement sĂ©vĂšre que lui donna l’auteur de Britannicus ; qui trouva bon que Boileau cassĂąt ses arrĂȘts en matiĂšre de goĂ»t ; enfin qui fut remerciĂ© avec tant de feu par Corneille vieillissant d’avoir ranimĂ© l’enthousiasme du public et de la cour pour les anciens chefs-d’Ɠuvre qu’allait proscrire l’inconstance de la mode ? Il est vrai que ce mĂȘme Corneille et que la Fontaine n’eurent qu’une part modique Ă  ses libĂ©ralitĂ©s ; mais les rois oublient facilement ceux qui ne s’offrent point Ă  leurs regards, surtout quand ils ont le malheur d’ĂȘtre, comme Louis XIV, guerriers et conquĂ©rants. Cependant, les leçons des grands orateurs et des grands Ă©crivains ne furent pas tout Ă  fait perdues pour lui. Corneille, dans des vers composĂ©s pour un divertissement ; Boileau, dans ses belles Ă©pĂźtres ; Bossuet, dans quelques passages de ses oraisons funĂšbres et de ses sermons ; Racine, dans un mĂ©moire dont le destin fut, comme on le sait, si fatal pour son auteur ; la BruyĂšre, dans quelques pages Ă©loquentes ; FĂ©nelon et Massillon, avec un zĂšle plus courageux que tous les autres, semblaient avoir conspirĂ© pour sauver ce monarque de l’abĂźme presque inĂ©vitable oĂč tombent les conquĂ©rants, et oĂč ils entraĂźnent leurs peuples. Vers la dixiĂšme annĂ©e de son rĂšgne, c’est-Ă -dire de l’époque oĂč il rĂ©gna par lui-mĂȘme, Louis conçut la noble pensĂ©e d’écrire des instructions pour le Dauphin, en mettant sous les yeux de ce jeune prince le dĂ©tail de ses plus importantes opĂ©rations, les secrets de sa politique et ceux de sa conscience comme roi. Cette occupation, qui lui rappelait des souvenirs glorieux, ennoblit ses loisirs pendant quelques annĂ©es. Pour mettre en ordre les pensĂ©es qui lui Ă©chappaient, ou pour les rĂ©diger avec plus de correction et d’élĂ©gance, il eut recours Ă  la plume de PĂ©lisson. Les Ă©bauches de ce travail sont parvenues Ă  la postĂ©ritĂ© ; rien n’est plus facile que d’y dĂ©mĂȘler ce qui appartient au royal Ă©crivain, et ce qui a Ă©tĂ© embelli par l’habile rĂ©dacteur. L’ñme de Louis XIV s’y montre Ă  dĂ©couvert dans les Ă©panchements mĂȘmes de son orgueil. Il se propose toujours pour modĂšle Ă  son fils mais ce genre d’égoĂŻsme n’a rien de repoussant, parce que le style a toujours de la simplicitĂ©, souvent de l’énergie, quelquefois de la profondeur, et surtout parce qu’on reconnaĂźt dans une confession si superbe les sentiments d’un honnĂȘte homme, ceux d’une Ăąme ardente et forte, plus ou moins altĂ©rĂ©s par les maximes de l’autoritĂ© absolue et par les sĂ©ductions de la fortune. Louis XIV donna un nouveau lustre Ă  l’AcadĂ©mie française par des distinctions honorables. Il fonda, en peu d’annĂ©es, l’AcadĂ©mie de peinture et de sculpture 1648, celle des inscriptions et belles-lettres 1663, celle des sciences 1666, l’AcadĂ©mie des Ă©lĂšves de Rome 1667, fit construire l’Observatoire de Paris, et s’occupa du Jardin de botanique ; magnifiques et solides Ă©tablissements qui ont portĂ© si loin la gloire du nom français. Il donna des pensions Ă  plusieurs savants Ă©trangers, tels que Heinsius, Vossius, Huyghens, et depuis appela en France les Cassini, les Bernoulli, commanda les beaux voyages de Tournefort, fit mesurer la mĂ©ridienne de Paris, fondement du plus beau travail gĂ©odĂ©sique connu dans l’histoire ; continua le Louvre sur un plan magnifique, et fit Ă©lever par le gĂ©nie d’un Français, Charles Perrault, l’admirable façade du plus beau palais du monde. Louis XIV ne pouvait pardonner aux Hollandais l’intervention par laquelle ils avaient bornĂ© ses conquĂȘtes et modĂ©rĂ© ses avantages dans la paix d’Aix-la-Chapelle, ni les bravades arrogantes de quelques-uns de leurs magistrats, ni les traits amers que les journaux de cette rĂ©publique lançaient contre lui. Surtout il brĂ»lait du dĂ©sir d’essayer encore une fois ses forces, et d’annoncer par un dĂ©but Ă©clatant la puissante marine qu’il venait de crĂ©er par les soins de Colbert. Il s’unit avec le roi d’Angleterre, par l’entremise de Madame. Le prodigue Charles II reçut avec joie les subsides qui lui furent offerts. Louis n’eut point de peine Ă  sĂ©duire par le mĂȘme appĂąt deux petits souverains, les Ă©vĂȘques de Munster et de Cologne, animĂ©s de la haine la plus vive contre la rĂ©publique, leur voisine. Le dernier lui ouvrit le passage le plus commode pour frapper les Hollandais de coups aussi terribles qu’inattendus. Wesel, Rheinberg et d’autres petites villes sur le Rhin furent prises par le roi dĂšs l’ouverture de la campagne. BientĂŽt la fortune lui offrit l’occasion d’accomplir un de ces faits qui Ă©tonnent l’imagination des peuples, et qui ont un attrait tout particulier pour les Français. Le comte de Guiche annonça que la sĂ©cheresse de la saison avait formĂ© un guĂ© sur un bras du Rhin, et qu’en nageant pendant l’espace de vingt pas, la cavalerie française pourrait franchir un fleuve si renommĂ©. Il Ă©tait dans le gĂ©nie du grand CondĂ© de tenter un tel moyen ; il n’eut pas de peine Ă  le faire goĂ»ter au roi. Deux mille hommes, qui gardaient l’autre rive, furent interdits Ă  la vue de cette cavalerie qui passait le fleuve. L’armĂ©e n’eut presque Ă  regretter que le jeune duc de Longueville. Le grand CondĂ© eut un poignet fracassĂ© en dĂ©tournant un pistolet qui lui fut tirĂ© Ă  bout portant. Louis, qui s’était exposĂ© sur la tranchĂ©e dans quelques siĂšges, et particuliĂšrement Ă  celui de Lille, eut pourtant la prudence de passer le Rhin sur un pont de bateaux avec son infanterie. Cette circonstance diminuait un peu l’éclat de cette journĂ©e. Le talent d’un de nos premiers postes n’a pas peu contribuĂ© Ă  rendre immortel ce passage du Rhin, que l’on comparait dans le temps Ă  celui du Granique. La Hollande Ă©tait surprise ; une terreur panique avait saisi tous ses chefs militaires. Les forts les plus vantĂ©s se rendaient aprĂšs quelques jours de siĂšge, et souvent Ă  la premiĂšre sommation. Les bras de mer n’étaient plus que des barriĂšres inutiles. Le roi aidait au prestige et Ă  la facilitĂ© de cette conquĂȘte par l’excellente discipline qu’il faisait observer Ă  ses troupes. On eĂ»t dit qu’il prenait possession de l’une de ses provinces. Celles d’Utrecht, d’Over-Yssel et de Gueldre Ă©taient soumises. Amsterdam n’avait presque plus pour dĂ©fense que le dĂ©sespoir de ses habitants et le souvenir des longs et glorieux combats soutenus autrefois pour la libertĂ©. Quelques historiens prĂ©tendent que Louis XIV, avec plus d’audace et de cĂ©lĂ©ritĂ©, eĂ»t pu prĂ©venir le rĂ©veil de ce peuple ; mais des rĂ©publiques animĂ©es de l’esprit qui a prĂ©sidĂ© Ă  leur naissance ne succombent pas ainsi d’un seul coup. On peut prĂ©sumer que ce prince eut un juste pressentiment du nouveau genre d’obstacles que susciterait contre lui le patriotisme rĂ©publicain. Sur le chemin d’Amsterdam, il quitta son armĂ©e pour reprendre celui de la capitale peut-ĂȘtre aussi voulait-il ĂȘtre plus Ă  portĂ©e de surveiller les mouvements politiques des cabinets que la jalousie et l’inquiĂ©tude allaient armer contre lui. L’ivresse des Français Ă©tait au comble ; elle Ă©clata dans un triomphe que Louis eut la faiblesse de se dĂ©cerner Ă  lui-mĂȘme. Les fĂȘtes n’en avaient point encore cessĂ©, quand on apprit que la Hollande Ă©tait sauvĂ©e de sa ruine, qu’une rĂ©volution avait Ă©clatĂ© Ă  Amsterdam ; que le prince d’Orange, ĂągĂ© de vingt-deux ans, venait dans le pĂ©ril de la patrie de se crĂ©er une sorte de dictature ; qu’il avait excitĂ© les fureurs de la populace contre le grand pensionnaire de Witt, contre le frĂšre de cet illustre rĂ©publicain, et quelques autres magistrats coupables Ă  ses yeux du tort d’avoir voulu rĂ©primer les projets de son ambition, coupables aux yeux du peuple des torts de la fortune ; que les cruautĂ©s commises sur leurs cadavres avaient Ă©tĂ© le prĂ©texte d’un terrible engagement pour les auteurs de cette rĂ©volution Ă  la fois fĂ©roce et patriotique ; que les ordres du stathouder avaient fait percer des digues et environner d’une mer nouvelle Amsterdam, Leyde et leurs environs ; enfin qu’une victoire remportĂ©e par l’amiral Ruyter sur les escadres combinĂ©es d’Angleterre et de France avait mis les cĂŽtes de la Hollande Ă  l’abri de toute invasion. On vit avec Ă©tonnement l’Empire et l’Espagne s’armer pour la dĂ©fense d’une rĂ©publique si longtemps ennemie de la maison d’Autriche. Le roi d’Angleterre Ă©tait dĂ©savouĂ© dans ses entreprises par son parlement, par le cri de la nation. Le prince d’Orange remuait tout contre Louis XIV, et lui faisait expier l’injustice de son agression, le stĂ©rile Ă©clat de ses victoires et l’orgueil indiscret de ses triomphes. Toute l’Europe insultait Ă  la grandeur théùtrale du nouveau conquĂ©rant ; mais bientĂŽt il la força d’admirer la grandeur vĂ©ritable d’un roi. L’armĂ©e française tint peu dans la Hollande ; cependant, comme l’hiver avait glacĂ© les inondations, le marĂ©chal de Luxembourg lança sur cette mer de glace douze mille Français ils avancĂšrent avec intrĂ©piditĂ© ; mais un dĂ©gel qui survint les obligea de repasser Ă  la hĂąte sur une digue Ă©troite et fangeuse ; beaucoup y pĂ©rirent ; tous Ă©taient perdus si le commandant d’un fort avait inquiĂ©tĂ© leur retraite. Ils l’achevĂšrent et la souillĂšrent par d’indignes cruautĂ©s. Mais bientĂŽt le roi changea le théùtre de ses opĂ©rations ; et se portant sur la Franche-ComtĂ©, il soumit cette province, non pas tout Ă  fait avec autant de rapiditĂ© que la premiĂšre fois, mais avec plus de gloire. Rien ne put tenir devant le gĂ©nie de Vauban et l’audace des troupes que Louis enflammait par sa prĂ©sence, quelquefois par ses pĂ©rils. Pendant ce temps Turenne dĂ©fendait l’Alsace avec vingt-quatre mille hommes, contre une armĂ©e de soixante-dix mille ImpĂ©riaux. On ne vit jamais une campagne dĂ©fensive conduite avec un savoir plus profond, avec plus d’éclat et de succĂšs. Les troupes allemandes ne purent se prĂ©valoir de leur immense supĂ©rioritĂ©. Le gĂ©nie d’un seul homme semblait avoir triplĂ© le nombre de ses soldats. L’armĂ©e victorieuse n’éprouvait que des pertes lĂ©gĂšres ; et le soldat français aimait des marches pĂ©nibles et savantes, dont il devinait le but avec une sagacitĂ© qu’il tenait de son gĂ©nĂ©ral et de ses victoires. Malheureusement, cette campagne, oĂč l’art de la guerre obtenait son plus beau rĂ©sultat, celui de sauver les frontiĂšres du royaume en mĂ©nageant le sang de ses dĂ©fenseurs, fut souillĂ©e par l’incendie de deux villes et de vingt-cinq beaux villages du Palatinat ; rigueur barbare, indigne des temps modernes et d’un siĂšcle Ă  la fois Ă©clairĂ© et chrĂ©tien. Cette dĂ©vastation n’avait pas pour excuse la nĂ©cessitĂ©, puisqu’elle ne couvrait qu’un mĂ©diocre espace de terrain, et ne succĂ©dait point Ă  un grand revers. Turenne, sans doute, obĂ©issait Ă  des ordres de Louvois. Mais il devait ĂȘtre assez grand pour dĂ©sobĂ©ir, mĂȘme au risque d’une disgrĂące. Dans la campagne suivante, les ImpĂ©riaux opposĂšrent Ă  Turenne un tacticien renommĂ©, Montecuculli. L’habiletĂ© de leurs campements et de leurs manƓuvres balança l’admiration de l’Europe. On s’attendait Ă  une action dĂ©cisive, lorsqu’un coup de canon enleva Turenne au moment oĂč il marquait la place pour une batterie. Que dirons-nous sur les regrets que la France donna Ă  la perte de Turenne ? L’éloquence naĂŻve de madame de SĂ©vignĂ© nous l’apprend encore mieux que la haute Ă©loquence de FlĂ©chier. Louis ordonna que les restes du hĂ©ros fussent dĂ©posĂ©s avec ceux des rois pendant quinze ans il l’avait dĂ©fendu contre la haine de Louvois. La mort de ce grand homme de guerre Ă©tait une cruelle Ă©preuve pour la fortune du roi. Les Ă©vĂ©nements accrurent encore de si justes regrets. Le marĂ©chal de CrĂ©qui fut battu Ă  ConsarbrĂŒck, avec le reste de cette mĂȘme armĂ©e que Turenne avait rendue si redoutable. ForcĂ© de se retirer dans TrĂšves avec de faibles dĂ©bris, CrĂ©qui se prĂ©parait Ă  une belle dĂ©fense ; mais une trahison livra la ville, le gĂ©nĂ©ral et l’armĂ©e. Le prince de CondĂ© venait de remporter dans la Flandre une victoire inutile et meurtriĂšre. Louis le fit partir pour l’Alsace ; et l’habile Montecuculli se vit arrĂȘtĂ© dans ses progrĂšs, et forcĂ© de lever le siĂšge de Haguenau. Peu de temps aprĂšs, le marĂ©chal de CrĂ©qui, rachetĂ© de sa prison, rĂ©para son imprudence et son malheur par une suite d’avantages obtenus sur les deux rives du Rhin, de concert avec le marĂ©chal de Lorges. Des succĂšs plus brillants et plus utiles Ă©taient rĂ©servĂ©s Ă  Louis dans la Flandre. AidĂ© de Vauban, il prit en personne CondĂ©, Bouchain, Cambrai, aprĂšs des siĂšges mĂ©morables qui laissaient les Français sans rivaux dans cet art. Quant Ă  la prise de Valenciennes, exĂ©cutĂ©e Ă©galement sous les yeux du roi, la bravoure française n’a point Ă  citer un prodige plus Ă©clatant. AprĂšs quelques jours de siĂšge, on avait rĂ©solu d’attaquer le grand ouvrage Ă  cornes ; il est enlevĂ© les mousquetaires cĂšdent Ă  leur ardeur, poursuivent les assiĂ©gĂ©s de retranchement en retranchement, arrivent avec eux aux portes de la ville, baissent le pont-levis, gagnent du terrain de maison en maison, reçoivent des renforts, et font capituler trois mille hommes qui dĂ©fendent l’une des plus fortes places de l’Europe. Un peu aprĂšs cet exploit, Monsieur, prince effĂ©minĂ©, timide Ă  la cour, se montra dans les combats digne petit-fils de Henri IV, et il obtint Ă  Mont-Cassel une victoire signalĂ©e sur le prince d’Orange. L’éclat en fut tel, que le roi rĂ©solut de ne plus laisser Ă  son frĂšre une telle occasion de gloire. En mĂȘme temps les Espagnols se voyaient pressĂ©s par nos armĂ©es jusque dans la Sicile. Pour que rien ne manquĂąt Ă  ce vaste dĂ©veloppement de puissance, notre marine naissante, conduite par Duquesne, s’était mesurĂ©e avec avantage contre les flottes combinĂ©es des Anglais, des Hollandais et des Espagnols, commandĂ©es par Ruyter, que les Français eux-mĂȘmes nommaient le Turenne des armĂ©es navales. Notre pavillon dominait sur les mers, tandis que sur le continent Louis accablait ses ennemis par des succĂšs dignes des plus grands capitaines et des plus grands peuples de l’antiquitĂ©. Il mit le comble Ă  sa gloire en offrant la paix aux vaincus, et put se montrer Ă  la fois superbe et gĂ©nĂ©reux. Il rendit aux Hollandais l’importante place de MaĂ«stricht ; aux Espagnols, un grand nombre de villes dans les Pays-Bas, en se rĂ©servant CondĂ©, Bouchain, Ypres, Valenciennes, Cambrai, Maubeuge, Saint-Omer, Cassel, Charlemont et toute la Franche-ComtĂ©. De toutes ses conquĂȘtes sur les ImpĂ©riaux, il ne gardait que Fribourg. Il resta maĂźtre de la Lorraine, qui ne lui Ă©tait point cĂ©dĂ©e, mais qu’il ne rendit pas. Telle fut la glorieuse paix de NimĂšgue, signĂ©e le 10 aoĂ»t 1678. Ce fut alors que la France et l’Europe lui donnĂšrent Ă  la fois le nom de Grand, surnom presque toujours fatal aux peuples qui le dĂ©cernent et mĂȘme aux princes auxquels il est dĂ©cernĂ©, parce qu’étant, par un malheureux prĂ©jugĂ©, le prix des exploits guerriers, il en perpĂ©tue l’ivresse. Cette guerre n’avait point Ă©puisĂ© le trĂ©sor royal. Les bĂ©nĂ©fices du commerce, soutenus par une marine puissante, avaient beaucoup augmentĂ© les richesses de la France. Magnifique pendant la guerre, Louis XIV le fut encore plus aprĂšs la paix. BientĂŽt commencĂšrent les fastueuses constructions de Versailles, modeste chĂąteau de Louis XIII, Ă©rigĂ© dans l’une de ses façades en palais du soleil et conservant dans l’autre sa simplicitĂ© peu Ă©lĂ©gante ; de Trianon, dont un caprice royal fit un palais des fĂ©es ; des aqueducs de Maintenon, des rouages hydrauliques de Marly, dĂ©fis splendides portĂ©s Ă  la nature par l’orgueil du monarque ; de ces parcs, de ces jardins renfermant mille stĂ©riles richesses dans des enclos dĂ©mesurĂ©s. Ces dispendieuses merveilles pervertissaient un luxe jusque-lĂ  si grand et si judicieux, et cependant elles ne dĂ©tournaient ni Louis ni ses sujets de travaux vraiment utiles. Riquet avait achevĂ© le canal des deux mers, qui eĂ»t suffi pour immortaliser un rĂšgne. La navigation intĂ©rieure tirait un nouveau secours du canal de Briare. Toutes les villes principales Ă©taient enrichies de monuments dont l’énumĂ©ration serait immense. Enfin, le grand cƓur de Louis XIV respirait dans le magnifique Ă©tablissement des Invalides, oĂč sont empreints tous les plus beaux sentiments de l’homme, c’est-Ă -dire la piĂ©tĂ©, la reconnaissance, le respect pour la vieillesse, pour le malheur et la bravoure. Colbert gĂ©missait des dĂ©penses qui n’avaient pas cette utilitĂ© pour objet ; mais timide dans ses remontrances, il Ă©tait faiblement Ă©coutĂ©. L’ascendant de Louvois prĂ©valut. Ce ministre, qui s’attribuait le principal honneur d’une guerre si heureusement conduite et terminĂ©e, rendait la paix pleine de menaces et d’agressions contre divers États. Par ses conseils, le roi n’avait presque rien retranchĂ© de son Ă©tat militaire ; tandis que les puissances vaincues, cĂ©dant Ă  la nĂ©cessitĂ©, s’empressaient de licencier leurs troupes. Louis se vit ainsi dans une position fatale, celle oĂč l’on croit pouvoir tout oser. Strasbourg, aprĂšs la conquĂȘte de l’Alsace, avait conservĂ© l’existence d’une ville libre impĂ©riale. L’or de la France suscitait depuis longtemps des troubles dans cette petite rĂ©publique. Les magistrats Ă©taient inquiĂ©tĂ©s par des menaces sĂ©ditieuses. La crainte, la vengeance et la cupiditĂ© les portĂšrent Ă  livrer leur patrie. BientĂŽt on eut Ă  se plaindre de quelques retards apportĂ©s par les Espagnols Ă  l’exĂ©cution du dernier traitĂ©. On s’empara de la formidable place de Luxembourg, aprĂšs un long blocus et un bombardement. Mais ce qui rendait cette conquĂȘte odieuse, c’est que l’Empire, dont Louis XIV envahissait les possessions, Ă©tait alors exposĂ© Ă  une nouvelle invasion des Turcs. L’empereur LĂ©opold appelait Ă  son secours tous les princes de la chrĂ©tientĂ©. L’Autriche espagnole, que le roi venait d’accabler encore par la prise de TrĂšves, de Courtrai et de Dixmude, ne put envoyer de secours Ă  l’Autriche allemande. Mais deux hĂ©ros, Sobieski, roi de Pologne, et le prince Charles de Lorraine, dĂ©pouillĂ© de ses Ă©tats, mĂ©ritĂšrent toutes les louanges et toutes les bĂ©nĂ©dictions de l’Europe, en dĂ©livrant Vienne et en repoussant les Turcs jusque sur leur frontiĂšre. Le monarque français fut arrĂȘtĂ© par des scrupules tardifs. Il ne donna plus de suite Ă  la facile invasion de la Flandre. La paix de NimĂšgue fut convertie en une trĂȘve de vingt ans, et Louis se fit payer d’une modĂ©ration suspecte en gardant la possession de Luxembourg. Lui-mĂȘme, une annĂ©e auparavant, s’était prĂ©sentĂ© comme un vengeur de la chrĂ©tientĂ©. Les puissances barbaresques ayant fait d’indignes outrages Ă  son pavillon, le roi irritĂ© envoya contre ces pirates le hĂ©ros de la marine française. Duquesne, avec une flotte puissante. Alger, bombardĂ© deux fois, Tunis et Tripoli, qui craignirent le mĂȘme sort, se soumirent Ă  toutes les rĂ©parations qu’exigea l’impĂ©rieux monarque. Il reprocha aux GĂ©nois d’avoir vendu quelques secours aux AlgĂ©riens. Pour punir ces rĂ©publicains de cette dĂ©loyale aviditĂ©, il les soumit au mĂȘme chĂątiment qu’il venait d’infliger Ă  des barbares. GĂȘnes la magnifique fut foudroyĂ©e par les galĂšres du roi de France, et des palais de marbre enrichis des plus prĂ©cieuses productions des beaux-arts s’écroulĂšrent sous des bombes. GĂȘnes tĂ©moigna son repentir par les plus humbles soumissions. Le doge et quatre principaux sĂ©nateurs vinrent Ă  Versailles demander grĂące pour leur rĂ©publique. Cette excessive fiertĂ© du roi lui nuisait encore plus que son ambition. Il n’était ni assez insensĂ©, ni assez inhumain pour aspirer Ă  la monarchie universelle nĂ©anmoins l’Europe le crut capable d’un tel dessein, parce que son orgueil semblait arriver au mĂȘme point que s’il l’eĂ»t obtenue. L’ambassade qu’imagina d’envoyer un usurpateur du trĂŽne de Siam Ă  ce prince, qui ne possĂ©dait qu’un comptoir dans les Indes, flatta singuliĂšrement la vanitĂ© des Français en amusant leur curiositĂ© ; mais les puissances maritimes dont le pavillon dominait sur les mers sourirent d’une pompe si vaine, des projets chimĂ©riques qu’elle enfanta, et du mauvais succĂšs d’une expĂ©dition chargĂ©e Ă  la fois de secourir le roi de Siam et de convertir le peuple indien. Tandis que le roi au sein d’une paix trop agitĂ©e commettait des fautes que deux ligues successives, et surtout la derniĂšre, devaient lui faire cruellement expier, il couvrait nos frontiĂšres et nos ports de ces admirables fortifications, oĂč Vauban dĂ©ploya toute l’étendue de son gĂ©nie, et Louis toute l’étendue de sa prĂ©voyance royale. La triple enceinte de places fortes Ă©levĂ©es ou rĂ©parĂ©es sur la frontiĂšre du nord, et qui se prolongeaient sur celle de l’est, semblait annoncer que Louis XIV, en assurant ses conquĂȘtes, consentait Ă  imposer des limites. Mais l’Europe, choquĂ©e de son orgueil, ne crut pas Ă  ce signe de modĂ©ration. De toutes les grandes constructions de ce prince il n’en est point qui doive rendre sa mĂ©moire plus chĂšre et plus respectable aux Français. Cependant la mort de Colbert venait d’augmenter le crĂ©dit de Louvois. Ce ministre obsĂ©dait Louis de projets despotiques, et se rendait plus dangereux pour lui que n’eĂ»t pu l’ĂȘtre tout un peuple de flatteurs. Le roi, quoique encore Ă©loignĂ© de la vieillesse, commençait Ă  montrer une rĂ©gularitĂ© sĂ©vĂšre dans ses mƓurs. Sa cour, plus splendide que jamais, ne retraçait presque plus rien de la gaietĂ© brillante des premiĂšres annĂ©es de ce rĂšgne. On ne savait si l’on devait bĂ©nir ou accuser madame de Maintenon d’une rĂ©forme trop chagrine. Le monarque ne se plaisait plus qu’auprĂšs d’elle. Une tendre amitiĂ© lui fit faire ce que jamais la passion n’eĂ»t obtenu de lui peu de temps aprĂšs la mort de la reine il Ă©pousa madame de Maintenon. Son orgueil cependant ne put admettre qu’un mariage clandestin, dont l’existence n’est pas douteuse, mais dont l’époque est restĂ©e incertaine. Mais Louis compromit toute la gloire de son rĂšgne et en affaiblit les plus puissants ressorts par la rĂ©vocation de l’édit de Nantes, ou plutĂŽt par les violences qu’on exerça en son nom dans l’exĂ©cution de cette mesure. Louvois haĂŻssait dans les protestants les protĂ©gĂ©s de Colbert tandis que la France jouissait du plus brillant essor de leur industrie, il leur faisait un crime de leurs richesses, et ne tenait aucun compte de l’esprit de paix auquel ils avaient Ă©tĂ© amenĂ©s par le travail, encore plus que par le malheur. Le roi, dĂšs le commencement de son rĂšgne, s’était proposĂ© de les exclure de tous les emplois. Cette prĂ©caution, secondĂ©e par le zĂšle de plusieurs prĂ©lats, avait dĂ©jĂ  dĂ©tachĂ© de cette religion tous les nobles qui lui avaient prĂȘtĂ© autrefois un si redoutable appui. Que pouvait-on craindre des protestants, lorsqu’ils perdaient par cette dĂ©fection toute ombre de puissance politique et militaire ? Louvois chercha tous les moyens de les irriter, afin de leur arracher quelques murmures dont le roi fĂ»t offensĂ©. Depuis 1670, tous les ans il paraissait quelque Ă©dit qui restreignait la tolĂ©rance. Des soldats et surtout des dragons se rĂ©pandirent dans les provinces oĂč le protestantisme Ă©tait encore professĂ© ; ils appuyaient par leurs armes les prĂ©dications des Ă©vĂȘques, des curĂ©s et les menaces des intendants. Les protestants, troublĂ©s perpĂ©tuellement dans leur asile, rançonnĂ©s et ne pouvant dĂ©fendre leurs femmes et leurs filles de l’insolente soldatesque, cĂ©daient pour la plupart Ă  l’orage. On vit partout des conversions subites et promptement rĂ©tractĂ©es. Par ces mesures, Louvois n’avait fait que prĂ©parer le coup le plus cruel et le plus aveugle du despotisme Louis se rĂ©solut Ă  le frapper octobre 1685. Le culte de l’Église rĂ©formĂ©e fut interdit dans toutes les provinces, exceptĂ© en Alsace, oĂč il Ă©tait protĂ©gĂ© par une capitulation rĂ©cente. Les ministres de cette religion reçurent l’ordre de sortir du royaume sous peine de mort quinze mille familles protestantes qui les suivirent en exil se vengĂšrent de leur ingrate patrie, ou plutĂŽt de leur cruel gouvernement, en rĂ©pandant en Allemagne, en Angleterre, en Hollande, les secrets les plus prĂ©cieux de nos manufactures. La persĂ©cution n’en fut que plus implacable contre ceux auxquels leur misĂšre interdisait ce douloureux exil ; le dĂ©sespoir fit prendre les armes Ă  de malheureux paysans des CĂ©vennes, qui s’aguerrirent au point de pouvoir vingt ans plus tard se dĂ©fendre avec quelque succĂšs contre les armes de deux marĂ©chaux de France. La plupart des Ă©vĂȘques du royaume crurent devoir applaudir au rĂ©sultat d’une mesure qu’aucun d’eux n’avait provoquĂ©e ; les magistrats, les courtisans et mĂȘme les gens de lettres cĂ©lĂ©brĂšrent l’exil de soixante mille Français. Les protestants fugitifs allĂšrent partout rĂ©veiller contre Louis XIV des haines que l’éclat de sa gloire avait au moins rendues muettes. Le prince d’Orange se flatta pour cette fois de diriger avec plus de succĂšs une ligue qui depuis la paix de NimĂšgue lui reprochait ses pertes et ses humiliations. Les liens de cette ligue Ă©taient dĂ©jĂ  resserrĂ©s, lorsqu’une nouvelle rĂ©volution, excitĂ©e ou du moins secondĂ©e par lui-mĂȘme en Angleterre, prĂ©cipita du trĂŽne l’imprudent frĂšre du prodigue Charles II. Louis XIV n’eut que trop Ă  se reprocher les malheurs de Jacques II, dont il n’avait cessĂ© d’exciter les volontĂ©s despotiques, qui ne firent que rĂ©volter les esprits tout disposĂ©s Ă  Ă©clater quand le prince d’Orange, gendre de Jacques II, entreprit son expĂ©dition parricide. A peine sa puissante flotte fut-elle signalĂ©e sur les cĂŽtes d’Angleterre, que la conspiration se dĂ©clara. Le roi Jacques, malgrĂ© sa bravoure personnelle, ne put tenter la fortune d’un combat trahi par les siens jusque dans sa fuite, il fut ramenĂ© Ă  Londres. Mais Guillaume craignit de joindre au nom d’usurpateur un nom plus odieux encore il fut permis Ă  Jacques II de se rendre avec sa famille Ă  la cour de France. L’Europe ne vit jamais une scĂšne plus auguste d’hospitalitĂ© le roi vint au-devant des illustres fugitifs, leur tint le langage le plus noble, le plus touchant ; voulut que Jacques II jouĂźt Ă  Saint-Germain de tous les honneurs que dans des jours plus prospĂšres il eĂ»t pu recevoir dans ses propres États ; il lui donna une partie de ses gardes, pourvut Ă  ses dĂ©penses par une pension de 800 000 francs, et embellit ses prĂ©sents multipliĂ©s par une dĂ©licatesse dont la cour de France offrait seule encore le modĂšle. Il ne se bornait pas Ă  ces soins magnifiques un armement formidable Ă©tait destinĂ© Ă  faire remonter Jacques II sur le trĂŽne ; c’était Ă  qui briguerait l’honneur de monter sur les vaisseaux chargĂ©s d’une si honorable mission. Les Français avaient Ă©tĂ© rĂ©voltĂ©s de l’action de Guillaume et de son Ă©pouse ; son crime Ă©tait Ă©loquemment dĂ©noncĂ© par nos grands Ă©crivains. Louis, quoiqu’il eĂ»t commis la plupart des fautes auxquelles on doit imputer les malheurs du dĂ©clin de son rĂšgne, Ă©tait encore aimĂ©. La douleur avait Ă©tĂ© presque universelle dans le royaume, lorsque dans l’annĂ©e 1686 on apprit que sa santĂ© Ă©tait altĂ©rĂ©e et qu’il avait subi l’opĂ©ration, dangereuse alors, de la fistule. DĂšs qu’on fut assurĂ© de sa guĂ©rison, les Ă©glises et toutes les assemblĂ©es publiques retentirent d’actions de grĂąces qui Ă©taient rĂ©pĂ©tĂ©es mĂȘme dans l’intĂ©rieur des familles. On ne fut saisi d’aucune Ă©pouvante lorsque l’on vit l’annĂ©e 1688, l’Espagne, le duc de Savoie, plusieurs autres princes d’Italie, l’Angleterre, la Hollande, l’Autriche, la plupart des princes et villes de l’Allemagne, enfin jusqu’au roi de SuĂšde, dĂ©clarer la guerre Ă  la France. L’esprit militaire de la cour entraĂźnait encore la nation ; la grandeur du monarque semblait augmenter par le nombre de ses ennemis il Ă©tait encore aidĂ© par Louvois, mais non plus par ce Colbert qui avait trouvĂ© le secret de rendre la France florissante au milieu de guerres vives et prolongĂ©es. Ses flottes et cinq armĂ©es de terre, tout fut prĂȘt Ă  la fois, tout s’émut avec de brillantes espĂ©rances de victoire. Le dĂ©but de la campagne maritime surpassa tous les exploits par lesquels nos armĂ©es navales s’étaient annoncĂ©es nos vaisseaux portĂšrent Jacques II sur les cĂŽtes de l’Irlande, oĂč il dĂ©barqua, secondĂ© par un parti assez puissant, et lui firent parvenir successivement divers renforts. Les flottes anglaise et hollandaise se prĂ©sentĂšrent enfin ; Tourville et d’EstrĂ©es vinrent Ă  leur rencontre avec 72 grands vaisseaux, et remportĂšrent une victoire complĂšte 17 vaisseaux ennemis furent dĂ©truits ou dĂ©mĂątĂ©s. Pendant ce temps une armĂ©e française, conduite par le Dauphin, faisait en Allemagne de rapides conquĂȘtes ; le siĂšge de Philisbourg, dirigĂ© par Vauban, avait rappelĂ© les siĂšges si glorieux de Lille et de Valenciennes. Manheim, Spire, Worms et plusieurs villes du Palatinat avaient ouvert leurs portes Ă  l’armĂ©e victorieuse ; mais plĂ»t Ă  Dieu que nos armĂ©es eussent Ă©tĂ© repoussĂ©es de ce Palatinat, qui devait ĂȘtre le théùtre d’une seconde barbarie de Louvois. L’électeur palatin n’était entrĂ© qu’à regret dans la ligue d’Augsbourg ; son peuple n’avait pris aucune part aux opĂ©rations militaires. On Ă©tait au cƓur de l’hiver, et voilĂ  que Louis, malheureusement trop docile aux conseils de son ministre, signe l’ordre d’incendier l’un des pays les plus florissants de l’Europe Manheim, Heidelberg, d’autres petites villes et plus de cinquante villages furent la proie des flammes. Louis XIV, par l’horreur qu’excita cette odieuse exĂ©cution, donna lui-mĂȘme un lien de plus Ă  la ligue formĂ©e contre lui. De nouveaux gĂ©nĂ©raux, Ă©lĂšves de Turenne et de CondĂ©, parurent sur la scĂšne ; mais la France fut cette fois accablĂ©e d’un luxe de victoires stĂ©riles. Catinat Ă©tait de tous ces gĂ©nĂ©raux celui qui rappelait le plus le gĂ©nie, la prudence et la modestie de Turenne ; le roi lui avait confiĂ© le soin de la guerre d’Italie. Les Français trouvĂšrent sur ce point un prince aussi habile Ă  la guerre que versĂ© dans tous les secrets d’une politique astucieuse c’était Victor-AmĂ©dĂ©e, duc de Savoie. Catinat par son activitĂ© triompha de tous les efforts de ce prince, et le battit dans les deux journĂ©es de Staffarde et de Marseille ; mais tandis qu’il pĂ©nĂ©trait en vainqueur dans le PiĂ©mont, Victor-AmĂ©dĂ©e se jeta sur le DauphinĂ© cette diversion imprĂ©vue arrĂȘta les progrĂšs de Catinat. Le marĂ©chal de Noailles ne se bornait point Ă  une guerre dĂ©fensive sur la frontiĂšre des PyrĂ©nĂ©es ; aprĂšs avoir remportĂ© sur les Espagnols la bataille d’Outer, il prit Gironne. Mais son armĂ©e Ă©tait trop faible pour s’engager dans de nouvelles conquĂȘtes les regards se portaient principalement sur la guerre des Pays-Bas, ou le marĂ©chal de Luxembourg avait en tĂȘte le roi Guillaume. Ce dernier venait de se mesurer contre son beau-pĂšre dans les plaines de l’Irlande, avait remportĂ© sur lui la victoire dĂ©cisive de la Boyne, et pour la seconde fois l’avait forcĂ© Ă  la fuite. Jacques II, de retour en France, y trouva les mĂȘmes Ă©gards que s’il y fĂ»t revenu victorieux et vengĂ©. Louis XIV, malheureusement pour notre marine, n’avait point encore renoncĂ© Ă  l’espoir de faire rentrer les Anglais sous le joug de ce prince la funeste bataille de la Hague fut le rĂ©sultat de cette obstination. Tourville et d’EstrĂ©es, qui s’étaient si bien secondĂ©s jusque-lĂ , furent sĂ©parĂ©s dans leurs opĂ©rations, soit par la fortune, soit par quelque secrĂšte mĂ©sintelligence. L’amiral Russel, qui commandait les flottes anglaise et hollandaise, brĂ»la 14 de nos vaisseaux, et mit en fuite tout le reste. L’amiral anglais ne mit pas notre flotte en dĂ©route. Quarante vaisseaux français soutinrent pendant dix-sept heures le combat contre quatre-vingt-huit vaisseaux anglo-hollandais Ă  la fin de cette lutte prodigieuse, pas un vaisseau français n’était pris ou coulĂ©, tandis que trois vaisseaux ennemis avaient Ă©tĂ© obligĂ©s d’amener leur pavillon. Jusque-lĂ  cette bataille Ă©tait, bien qu’indĂ©cise dans ses rĂ©sultats matĂ©riels, une grande victoire au point de vue de l’effet moral. Mais notre flotte avait beaucoup souffert, et nous n’avions pas un seul port sur la Manche oĂč nos vaisseaux pussent se rĂ©fugier. Les treize vaisseaux les plus maltraitĂ©s se retirĂšrent de la rade de la Hague et Ă  Cherbourg, oĂč, par la faute du marĂ©chal de Bellefond et du roi Jacques II, qui ne firent aucune rĂ©sistance, les Anglais vinrent brĂ»ler nos navires. Le reste de la flotte trouva un abri dans le port de Brest. La fortune sembla d’abord abandonner Guillaume dans les combats qu’il soutint contre les Français pour la dĂ©fense des Pays-Bas ; mais il sut tout rĂ©parer par la prodigieuse constance de son Ăąme. DĂ©jĂ , dans les campagnes prĂ©cĂ©dentes, on avait remarquĂ© les talents du marĂ©chal de Luxembourg mais, pendant la paix, il avait conspirĂ© lui-mĂȘme contre sa gloire par d’indignes liaisons et de dĂ©plorables faiblesses. On l’avait vu compromis dans des poursuites qui furent dirigĂ©es contre une devineresse nommĂ©e la Voisin, qu’on accusait de plusieurs crimes. Sur le bruit des accusations portĂ©es contre lui, il vint se prĂ©senter au roi, et demander que la Bastille lui fĂ»t ouverte. Le roi l’y laissa languir quelque temps ; mais enfin il sauva un des hĂ©ros de l’armĂ©e française de l’ignominie d’ĂȘtre associĂ© avec de vils malfaiteurs, fanfarons de sorcellerie. Luxembourg sentait vivement le besoin de se faire une gloire nouvelle. On ne vit jamais les troupes françaises conduites avec plus d’ardeur mais Ă  peine cinq ou six villes furent-elles le prix des victoires tant cĂ©lĂ©brĂ©es de Fleurus, de Leuse, de Steinkerque et de Nerwinde elles excitĂšrent vivement l’enthousiasme des Français, et ne prolongĂšrent que trop leur passion et celle de leur roi pour la guerre. A chacune de ces batailles Guillaume put se retirer en bon ordre ; et les Français Ă©taient trop affaiblis par leurs victoires pour oser le poursuivre. Il n’y en eut point de plus disputĂ©e et de plus meurtriĂšre que celle de Steinkerque. Cinq princes français y firent des prodiges de valeur. C’était Philippe, duc d’OrlĂ©ans, depuis rĂ©gent de France ; c’était Louis, duc de Bourbon, petit-fils du grand CondĂ© ; c’était le prince de Conti, le plus brillant, le plus spirituel et le plus aimĂ© de tous ces jeunes hĂ©ros ; c’étaient enfin deux petits-fils de Henri IV, le duc de VendĂŽme, destinĂ© a une grande gloire militaire, et son frĂšre, le grand prieur, voluptueux tous les deux, mais terribles dans un jour de bataille. On ne suffirait pas Ă  nombrer les beaux faits d’armes de ces princes, et surtout ceux des marĂ©chaux de Luxembourg et de Boufflers. L’ordre royal de Saint-Louis, instituĂ© en 1693, fut la rĂ©compense de la valeur. Les Ă©glises se tapissaient de drapeaux ; mais les armĂ©es de Guillaume n’avaient presque point changĂ© de position. Louis XIV n’avait pas pris Ă  cette guerre une part aussi active que dans les campagnes prĂ©cĂ©dentes. Louvois avait arrangĂ©, pour l’orgueil du roi, le siĂšge de Namur. On rĂ©ussit Ă  prendre cette forteresse Ă  la vue d’une armĂ©e ennemie ; mais, l’annĂ©e suivante, Guillaume vint Ă  bout de la reprendre, quoiqu’elle eĂ»t reçu des fortifications de Vauban. Cependant Louis, malgrĂ© des succĂšs si peu dĂ©cisifs, n’avait fait la guerre que sur le terrain ennemi. Il occupait encore beaucoup de places et de forteresses, quand l’intolĂ©rable fatigue des Français, la misĂšre faisait d’affreux progrĂšs dans le royaume, l’épuisement des finances et le poids d’une dette horriblement accrue, le dĂ©cidĂšrent Ă  signer la premiĂšre paix qui n’ajouta rien Ă  ses possessions 1697. On rendit Ă  l’Espagne Mons, Ath, Courtrai ; Ă  l’Empire, Fribourg, Brisach, Kehl, Philisbourg prĂ©cĂ©demment, on avait rendu au duc de Savoie les villes conquises sur lui pour le dĂ©tacher de la coalition. Tout le but de la plus puissante ligue que l’Europe eĂ»t vue jusque-lĂ  se trouvait manquĂ©. Du reste, la puissance de Louis n’avait souffert aucun Ă©chec. La gloire du nom français Ă©tait encore accrue par un nombre de victoires qui eussent suffi pour illustrer cinq ou six des rĂšgnes prĂ©cĂ©dents mais la France et l’Europe purent Ă  peine respirer pendant prĂšs de trois annĂ©es. Durant les nĂ©gociations de la paix de Ryswyck, les puissances alliĂ©es ne s’étaient point fait scrupule de rĂ©gler le partage des États d’un prince encore vivant et mĂȘme encore jeune, du monarque le plus puissant qui fĂ»t Ă  la tĂȘte de cette ligue, c’est-Ă -dire de Charles II, roi d’Espagne. Ce prince dĂ©pĂ©rissait lentement, et ne laissait aucun hĂ©ritier dans la branche espagnole de l’Autriche. Le roi d’Angleterre, Guillaume, avait proposĂ© un partage favorable Ă  chacun des alliĂ©s, et surtout Ă  la branche allemande d’Autriche, qui Ă©tait appelĂ©e au trĂŽne de l’Espagne et des Indes occidentales. On consentit, dans le cours des nĂ©gociations, Ă  laisser Naples et la Sicile au fils de Louis XIV. Celui-ci semblait content de son partage ; il reprit cette nĂ©gociation avec ardeur aprĂšs la paix. Mais l’empereur, qui espĂ©rait pour son fils l’archiduc toute l’étendue de la succession, refusa de signer. Charles II mourut le 1er novembre 1700. Quel fut l’étonnement de l’Europe, quelles furent ses alarmes, en apprenant que ce roi, qui venait de soutenir deux guerres trĂšs vives contre la France, dont les ancĂȘtres s’étaient montrĂ©s si avides d’envahir nos plus belles provinces, abandonnait, par son testament, la totalitĂ© de ses États au duc d’Anjou, second fils du Dauphin ! Le dĂ©tail des intrigues qui amenĂšrent ce testament nous conduirait trop loin, et ne pourrait d’ailleurs nous amener Ă  aucune certitude historique. Un si prodigieux coup de fortune Ă©tourdit Louis XIV, et ranima un orgueil qui n’avait pas encore pliĂ©, mais qui paraissait se modĂ©rer. Par la mort de Louvois, son maĂźtre s’était vu dĂ©livrĂ© d’un cruel instigateur de guerres. Ce ministre, qui avait travaillĂ© avec un art si funeste Ă  se rendre indispensable, s’était enfin rendu odieux au roi. Dans le cours de la guerre prĂ©cĂ©dente, il avait osĂ© lui proposer de renouveler dans le pays de TrĂšves l’exĂ©crable exemple des deux incendies du Palatinat. Louis, dont le cƓur Ă©tait sans doute poursuivi par ce fatal souvenir, se leva furieux, et fut prĂšs de se livrer Ă  la derniĂšre violence contre son ministre. Louvois tomba malade, pendant un conseil oĂč le roi lui avait adressĂ© de sĂ©vĂšres reproches, et mourut dans la nuit mĂȘme. Louis XIV apprit sa mort, non avec des signes de joie, mais avec ceux d’une profonde indiffĂ©rence. La France, malgrĂ© toutes les pompes de Versailles, Ă©tait encore languissante, extĂ©nuĂ©e, Ă  la suite des efforts hĂ©roĂŻques qu’elle venait de soutenir contre toute l’Europe. La funeste passion des succĂšs militaires dominait beaucoup moins Ă  la cour. Un prĂ©lat, modĂšle de vertu, de gĂ©nie et de piĂ©tĂ© tendre, attaquait, en chrĂ©tien autant qu’en homme d’État, la frĂ©nĂ©sie militaire c’était FĂ©nelon, archevĂȘque de Cambrai, et prĂ©cepteur du duc de Bourgogne. Par l’infidĂ©litĂ© d’un de ses domestiques, le TĂ©lĂ©maque avait paru ; et FĂ©nelon expiait par un exil dans son diocĂšse et par une Ă©ternelle sĂ©paration d’avec son royal Ă©lĂšve la composition de ce beau livre, oĂč Louis XIV crut voir une satire de son gouvernement. Le duc de Bourgogne, dont les vertus naissantes et dĂ©jĂ  fortes inspiraient du respect Ă  son aĂŻeul, se montrait attachĂ© aux principes de la politique toute morale de son instituteur. Les ducs de Chevreuse et de Beauvilliers, le marĂ©chal de Catinat, quoique heureux Ă  la guerre, et quelques magistrats Ă©clairĂ©s, inclinĂšrent fortement pour la paix, et proposĂšrent de renoncer au testament de Charles II, pour s’en tenir au traitĂ© de partage dĂ©jĂ  consenti par le roi. Louis avait soixante-deux ans, et pouvait difficilement supporter les fatigues de la guerre. Madame de Maintenon, dans ses sollicitudes pour la santĂ© du monarque, ne devait lui donner et ne lui donna sans doute que des conseils de paix. De toutes les fautes de Louis XIV, celle qui lui fut le plus entiĂšrement personnelle, celle dont la France et lui-mĂȘme portĂšrent le plus cruellement la peine, ce fut d’avoir repoussĂ© tant de sages conseils, et de s’ĂȘtre exposĂ© encore une fois aux chances de la fortune. Il accepta le testament de Charles II. L’Europe frĂ©mit, et s’arma. Louis parvint cette fois Ă  s’assurer deux alliĂ©s, les Ă©lecteurs de BaviĂšre et de Cologne. Il comptait Ă©galement sur le duc de Savoie, qui, un peu avant la paix de Ryswyck, avait mariĂ© l’une de ses filles au duc de Bourgogne, et qui scella bientĂŽt un nouveau lien avec la France par l’union de sa seconde fille avec ce mĂȘme duc d’Anjou, appelĂ© au trĂŽne de l’Espagne. Mais le duc de Savoie fut un des premiers Ă  entrer dans la ligue opposĂ©e, en calculant d’avance les avantages que la cour de France lui ferait pour l’en dĂ©tacher. De toutes les possessions de Charles II il n’y eut que l’Espagne oĂč les Français furent reçus avec quelque faveur. Dans la plupart des provinces de ce royaume, la noblesse et le clergĂ© s’étaient dĂ©clarĂ©s pour le petit-fils de Louis XIV. Le nouveau roi, Philippe V, dut sans doute cet avantage aux admirables instructions Ă©crites que lui donna son aĂŻeul. Elles nous ont Ă©tĂ© conservĂ©es et l’on peut y voir la profondeur et l’habiletĂ© de sa politique. Le style en est plein de noblesse et de fermetĂ©. Louis en avait su renfermer tout le fonds dans une parole sublime, que l’histoire rĂ©pĂ©tera toujours Partez, mon fils ; il n’y a plus de PyrĂ©nĂ©es ». La Catalogne, jalouse de recouvrer des privilĂšges depuis longtemps envahis par l’autoritĂ© despotique des rois d’Espagne, annonçait seule un mouvement contraire aux vues de Louis XIV et aux intĂ©rĂȘts de son petit-fils ; mouvement redoutable, puisqu’il avait la libertĂ© pour mobile. L’Italie se souvenait trop de nos anciens combats pour recevoir les Français sans dĂ©fiance. Durant trois annĂ©es, les Ă©vĂ©nements militaires parurent encore assez dignes de l’ancienne gloire de Louis XIV. A la vĂ©ritĂ©, le marĂ©chal de Villeroi se laissa surprendre et faire prisonnier dans CrĂ©mone ; mais les Français, indignĂ©s, repoussĂšrent l’ennemi et restĂšrent maĂźtres de la place, sans pouvoir dĂ©livrer leur gĂ©nĂ©ral. Louis dut certainement regarder comme le plus heureux prĂ©sage pour cette guerre la mort de Guillaume, roi d’Angleterre, et stathouder de Hollande, de cet ennemi opiniĂątre et froidement intrĂ©pide. Mais la fortune lui suscitait deux ennemis plus dangereux encore, dont les talents avaient plus d’éclat et la haine plus de profondeur c’étaient le prince EugĂšne et Marlborough. Le premier Ă©tait, par sa mĂšre, petit-neveu du cardinal Mazarin. DĂ©jĂ  il s’était distinguĂ© dans les guerres de l’Autriche contre les Turcs ; il s’annonça en Italie par le savant passage de l’Oglio et la victoire de Chiari. Le duc de VendĂŽme ne se montra point indigne d’un si puissant adversaire. Pendant deux ans, ils se firent une guerre savante et peu dĂ©cisive. Marlborough Ă©tait animĂ© d’une haine encore plus vive contre la France. Courtisan de Jacques II, il avait abandonnĂ© ce prince dans son malheur, et s’était rangĂ© parmi ses plus implacables ennemis. Il sentait le besoin de couvrir le tort de cette dĂ©fection par une grande dĂ©monstration de zĂšle pour la libertĂ©, et surtout par la gloire. On le voyait Ă  la fois diriger par ses intrigues les deux chambres du parlement d’Angleterre, la cour aimable et polie de la reine Anne, et les cabinets de l’Europe. BientĂŽt il sut conduire des armĂ©es, et supplĂ©er, par sa bravoure, par son impĂ©tuositĂ© et la vivacitĂ© de son coup d’Ɠil, Ă  l’étude profonde de l’art militaire. Les Français venaient de cĂ©lĂ©brer trois victoires nouvelles, celles de Friedlingen et de Hochstett, dues au marĂ©chal de Villars, et celle de Spire, due au marĂ©chal de Tallard. De la BaviĂšre qui leur Ă©tait ouverte, ils Ă©taient prĂȘts Ă  s’élancer sur l’Autriche, lorsque EugĂšne et Marlborough vinrent se concerter pour la dĂ©fense de l’empereur. Les Français n’étaient plus commandĂ©s par Villars, et se trouvaient dans la mĂȘme ville d’Hochstett, que ce gĂ©nĂ©ral avait illustrĂ©e par une victoire. Ils combattaient avec les Bavarois mais l’armĂ©e de Marlborough et EugĂšne parvint par ses manƓuvres Ă  les sĂ©parer de leurs auxiliaires. Tallard ne sut se dĂ©fendre qu’avec un aveugle courage. TournĂ© dans toutes ses positions, il est fait prisonnier ; vingt-deux de ses bataillons ont posĂ© les armes ; le champ de bataille est couvert de 12 000 Français. L’électeur de BaviĂšre fuit en dĂ©sordre ; ses États sont envahis, mis au pillage les Français sont chassĂ©s et poursuivis jusque dans l’Alsace. La fortune de Louis XIV n’avait encore Ă©tĂ© traversĂ©e que par de lĂ©gers Ă©checs promptement rĂ©parĂ©s. Il ne parut point abattu de ce grand dĂ©sastre ; mais l’ñge, sans avoir affaibli la vigueur de son caractĂšre, ne lui laissait plus cette activitĂ© qui avait Ă©tĂ© un si puissant aiguillon pour ses armĂ©es. Du fond de Versailles, et de concert avec quelques vieux gĂ©nĂ©raux, quelquefois mĂȘme avec des commis, il traçait des plans de campagne, et se flattait de pouvoir diriger Ă  la fois des opĂ©rations sur le Tage, sur le PĂŽ, sur le Danube et sur la Meuse. Tout le systĂšme militaire auquel il avait dĂ» l’éclat de ses armes Ă©tait rompu, parce que les Français agissaient trop loin de leurs magasins. Louis occupait le marĂ©chal de Villars Ă  combattre des paysans dans les CĂ©vennes, tandis qu’il confiait une nouvelle armĂ©e Ă  Villeroi, dont le nom, depuis la surprise de CrĂ©mone, Ă©tait devenu un objet de dĂ©rision pour l’armĂ©e aussi les Pays-Bas Ă©chappĂšrent-ils bientĂŽt Ă  ce monarque. Villeroi y perdit la bataille de Ramillies, journĂ©e plus sanglante, plus honteuse et plus dĂ©cisive que celle de Hochstett. Louis XIV avait Ă  se reprocher un choix imprudent ; il le sentit, et il eut la noblesse d’ñme de ne point faire de reproches Ă  Villeroi. Monsieur le marĂ©chal, lui dit-il, on n’est pas heureux Ă  notre Ăąge ». On Ă©prouva encore dans les Pays-Bas un Ă©chec Ă  Oudenarde, quoique le duc de VendĂŽme y commandĂąt, et que le duc de Bourgogne y fĂ»t prĂ©sent. Enhardi par ses succĂšs, le prince EugĂšne mit le siĂšge devant Lille, qui, aprĂšs dix mois de la plus hĂ©roĂŻque dĂ©fense, ne se rendit que par l’épuisement des vivres et des munitions. Vers le mĂȘme temps nous perdions l’Italie. Le prince EugĂšne força les Français dans les lignes qu’ils occupaient devant Turin 1708, et il osa faire des incursions dans la Provence et le DauphinĂ©. En Espagne, on avait aussi essuyĂ© des revers Philippe V avait Ă©tĂ© forcĂ© de fuir de Madrid, Ă  l’approche de l’archiduc, secondĂ© par les Catalans. Mais le marĂ©chal de Berwick Ă©tait parvenu Ă  y ramener le roi, en gagnant la bataille d’Almanza. Le dĂ©sordre des finances Ă©tait au comble. Louis ajoutait encore au chagrin de sa vieillesse, aux ennuis de sa cour, l’accablant ennui des controverses religieuses. Enfin la nature semblait aussi se dĂ©chaĂźner contre la France une seule nuit de l’hiver de 1709 fit pĂ©rir les oliviers, les vignes, beaucoup d’arbres fruitiers et, pour comble de dĂ©sastre, une grande partie des blĂ©s fut gelĂ©e. Louis vit la misĂšre de son peuple et demanda la paix, rĂ©signĂ© Ă  subir des conditions rigoureuses ; mais on se fit un plaisir de lui en prĂ©senter d’avilissantes ; on alla jusqu’à exiger qu’il envoyĂąt une armĂ©e en Espagne pour dĂ©trĂŽner son petit-fils. Puisqu’on veut, reprit Louis XIV, que je continue la guerre, j’aime mieux la faire Ă  mes ennemis qu’à mes enfants. » La France oublia ses propres malheurs pour compatir Ă  ceux de son roi. Les dĂ©faites des armĂ©es françaises furent rĂ©parĂ©es. La famine elle-mĂȘme faisait voler sous les drapeaux des milliers d’hommes qui n’espĂ©raient plus d’aliments qu’à la guerre la bataille de Malplaquet annonçait Ă  l’Europe ce que pouvait ĂȘtre le dĂ©sespoir des Français ; les marĂ©chaux de Villars et de Boufflers l’engagĂšrent prĂšs des murs de Mons contre EugĂšne et Marlborough ils furent repoussĂ©s, mais les ennemis durent dĂ©sespĂ©rer de la conquĂȘte de la France. Cette victoire leur avait coĂ»tĂ© 20 000 hommes tuĂ©s ou blessĂ©s, la perte des Français n’avait Ă©tĂ© que de 8 000 ; sans la blessure du marĂ©chal de Villars ils Ă©taient triomphants Boufflers avait conduit la retraite en bon ordre. Louis ne s’occupa plus qu’à nĂ©gocier avec ses ennemis sĂ©parĂ©ment ; toutes les mesures furent prises avec vigueur. Les flottes françaises osĂšrent s’approcher encore une fois des cĂŽtes de l’Angleterre. Deux intrĂ©pides armateurs, Duguay-Trouin et Jean Bart dĂ©solĂšrent le commerce de l’Angleterre, de la Hollande, de l’Espagne et du Portugal ; la prise de Rio de Janeiro, capitale du BrĂ©sil, immortalisa Duguay-Trouin, et rĂ©veilla le goĂ»t des brillantes aventures. Le duc de VendĂŽme fut envoyĂ© en Espagne au moment oĂč les Français venaient d’ĂȘtre battus devant Saragosse ; avec les dĂ©bris d’une armĂ©e fugitive, il obtint bientĂŽt la victoire de Villa-Viciosa ; et ce petit-fils de Henri IV Ă©tablit les Bourbons sur le trĂŽne d’Espagne. L’annĂ©e 1711 s’annonça dans la Flandre sous de tristes auspices. Le prince EugĂšne avait redoublĂ© de confiance et d’impĂ©tuositĂ© ; il s’empara de Bouchain, du Quesnoy, de Douai, et poussa des partis jusque dans la Champagne. Ce fut alors que Louis XIV profĂ©ra ces belles paroles Si je ne puis obtenir une paix Ă©quitable, je me mettrai Ă  la tĂȘte de ma brave noblesse et j’irai m’ensevelir sous les dĂ©bris de mon trĂŽne. » Villars trouva d’autres ressources que celles du dĂ©sespoir. Cet habile et heureux guerrier, qu’on opposait enfin au prince EugĂšne, feignit l’inaction. Pendant ce temps, la politique de Louis XIV agissait ; il Ă©tait parvenu Ă  dĂ©tacher la reine Anne de la ligue victorieuse. et avait signĂ© avec elle une suspension d’armes, en lui laissant Dunkerque pour gage. EugĂšne, qui s’occupait du siĂšge de Landrecies, avait mal Ă©tabli les communications entre les quartiers de son armĂ©e Villars profita de cette faute avec autant d’habiletĂ© que d’hĂ©roĂŻsme ; et le seul combat de Denain rĂ©para l’effet de six grandes batailles perdues. L’armĂ©e hollandaise y fut entiĂšrement dĂ©truite ; Landrecies fut dĂ©livrĂ©e ; Douai, le Quesnoy furent repris en peu de temps. DĂšs lors, le Hollande cessa de mettre obstacle Ă  la paix que voulait l’Angleterre. Les confĂ©rences s’ouvrirent Ă  Utrecht ; les nĂ©gociateurs français, parmi lesquels surtout il faut distinguer Torey, firent des prodiges d’habiletĂ© ; l’Angleterre et l’Europe consentirent qui l’aurait cru ? Ă  laisser le petit-fils de Louis XIV sur le trĂŽne d’Espagne. L’empereur se refusait encore Ă  traiter sur une telle base ; Villars, pour l’y dĂ©cider, vint Ă  la rencontre du prince EugĂšne sur un autre champ de bataille, força ses lignes devant Fribourg, et fit sous ses yeux de rapides conquĂȘtes en Allemagne. L’empereur craignit de laisser Ă©couler le temps oĂč il pouvait encore recueillir quelques fruits de ses prĂ©cĂ©dentes victoires. EugĂšne et Villars passĂšrent alors du rĂŽle de gĂ©nĂ©raux Ă  celui de nĂ©gociateurs. Louis XIV, par la paix d’Utrecht 1713, n’eut aucun sacrifice important Ă  faire, si ce n’est la dĂ©molition du port de Dunkerque ; Lille rentra sous la domination française. Les alliĂ©s s’indemnisĂšrent par le partage des diverses possessions excentriques de l’Espagne. Une telle paix Ă©tait infiniment plus utile que celle de Ryswick, qui avait suivi tant de victoires. Louis XIV avait dĂ©ployĂ© une vĂ©ritable grandeur dans ses adversitĂ©s ; qu’on examine toute sa conduite depuis 1709, on y verra toutes les ressources d’un grand et profond caractĂšre. L’art avec lequel il sĂ©para ses ennemis triomphants doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le chef-d’Ɠuvre de la politique. Mais ce roi, qui Ă©tait ainsi parvenu Ă  dompter la fortune, Ă©tait alors le plus malheureux des pĂšres. Trois gĂ©nĂ©rations sorties de son sang avaient disparu dans l’espace de quelques mois ; le dauphin, Ă©lĂšve de Bossuet et de Montausier, mourut en 1711 Ă  l’ñge de 10 ans. Quoiqu’il fĂ»t certain que la petite vĂ©role avait causĂ© la mort de ce prince, il y eut quelque rumeur d’emprisonnement, et l’on affecta de diriger des soupçons sur le duc d’OrlĂ©ans, neveu du roi, prince d’un courage brillant, d’un esprit aimable, mais de mƓurs corrompues. Au mois de fĂ©vrier 1712, un mal qui avait tous les effets d’une Ă©pidĂ©mie et que l’on nommait rougeole pourprĂ©e, frappa et enleva plus de cinq cents personnes, dont quelques-unes Ă©taient du rang le plus distinguĂ© ; la duchesse de Bourgogne en fut atteinte cette princesse avait seule le privilĂšge d’égayer et d’embellir une cour attristĂ©e par l’ñge et par les malheurs du monarque. Louis XIV et madame de Maintenon, Ă©galement sĂ©duits par ses grĂąces divines, son enjouement et ses maniĂšres caressantes, en avaient fait leur fille chĂ©rie. Les progrĂšs du mal furent rapides ; le duc de Bourgogne, qu’on nommait alors le dauphin, rendait Ă  la duchesse les plus tendres soins, et dĂ©jĂ  il portait sur son visage les symptĂŽmes de cette cruelle maladie. La dauphine expira le 12 fĂ©vrier. Le roi s’était retirĂ© avec madame de Maintenon Ă  Marly, pour allĂ©ger, par des mĂ©ditations religieuses, le poids de sa profonde affliction. Le dauphin eut la force de venir se prĂ©senter devant son aĂŻeul mais il le glaça d’effroi par l’expression concentrĂ©e de sa douleur, et par les signes trop caractĂ©risĂ©s d’une maladie prochaine. Le roi lui parla avec la plus vive Ă©motion ; il n’était personne qui pĂ»t contenir ses larmes. Le prince que FĂ©nelon avait si bien formĂ© d’aprĂšs sa belle Ăąme et son brillant gĂ©nie, mourut le 18 fĂ©vrier. L’aĂźnĂ© de ses deux fils, le duc de Bretagne, ne lui survĂ©cut que deux jours ; le second, le duc d’Anjou depuis Louis XV Ă©tait dangereusement malade. Une mĂȘme cĂ©rĂ©monie funĂšbre rĂ©unit l’époux, l’épouse et leur fils. A la vue de ce dĂ©plorable spectacle, le peuple fut Ă©perdu dans sa douleur, et injuste dans ses soupçons. On parlait d’empoisonnement ; le duc d’OrlĂ©ans entendit de son palais les cris publics qui le nommaient empoisonneur la cour l’accusait avec moins d’animositĂ© et plus de perfidie. Toutes ces rumeurs sinistres semblaient autorisĂ©es par la dĂ©claration des mĂ©decins, qui, Ă  l’ouverture des trois cadavres, avaient cru reconnaĂźtre les effets du poison. Le roi fut Ă©branlĂ©, mais il eut la force de rĂ©sister Ă  ses propres prĂ©ventions contre un neveu dont il connaissait les principes dissolus et irrĂ©ligieux. Le duc d’OrlĂ©ans, dĂ©sespĂ©rĂ©, vint demander au roi que la Bastille lui fĂ»t ouverte. Louis craignit un Ă©clat qui pouvait ajouter beaucoup aux malheurs de la France ; le chimiste Homberg, que l’on accusait d’avoir fourni les poisons employĂ©s par le duc d’OrlĂ©ans, demandait vivement de prouver son innocence par une instruction juridique. Le roi avait paru d’abord consentir Ă  l’offre gĂ©nĂ©reuse du savant calomniĂ© ; mais lorsque celui-ci vint se prĂ©senter Ă  la Bastille, elle lui fut fermĂ©e. Depuis, Louis XIV ne se permit jamais un mot, un geste qui pĂ»t autoriser ou rĂ©veiller les injustes soupçons Ă©levĂ©s contre le duc d’OrlĂ©ans. Il lui restait encore une nouvelle perte, un nouveau coup Ă  supporter les fĂȘtes par lesquelles on cĂ©lĂ©brait une paix qui allait rĂ©parer un si long cours de flĂ©aux, ces fĂȘtes n’étaient pas terminĂ©es, lorsqu’on apprit la mort subite du duc de Berry, troisiĂšme petit-fils du roi. Il avait Ă©pousĂ© la fille du duc d’OrlĂ©ans, et cette princesse l’avait continuellement dĂ©solĂ© par les emportements de son caractĂšre et l’éclat scandaleux de ses intrigues. Ce prince, en expirant, dĂ©clara qu’il Ă©tait la seule cause de sa mort. Il avait fait une chute Ă  la chasse quelques mois auparavant ; il l’avait dissimulĂ©e, et s’était livrĂ© depuis Ă  des excĂšs d’intempĂ©rance. Le roi, par sa conduite envers la duchesse de Berry et envers le duc d’OrlĂ©ans, ferma, autant qu’il put, l’accĂšs Ă  de nouveaux soupçons. Louis goĂ»tait bien mal les douceurs de la paix. La plaie faite Ă  ses finances par les deux guerres terminĂ©es l’une Ă  Ryswick et l’autre a Utrecht, semblait incurable. Le poids des impĂŽts Ă©tait excessif ; et, malgrĂ© tous les soins de l’habile contrĂŽleur gĂ©nĂ©ral Desmarets, il fallait encore, comme pendant la guerre, subir la loi des traitants. La destruction de Port-Royal, en 1709, avait excitĂ© les plaintes lĂ©gitimes des nombreux amis de ces pieux solitaires. L’affaire de la bulle Unigenitus Ă©chauffa encore davantage les esprits on attribua la conduite du roi, dans ces deux circonstances, aux conseils de son confesseur. Le parlement et quelques Ă©vĂȘques osaient, pour la premiĂšre fois, rĂ©sister aux volontĂ©s de Louis XIV. Son Ăąge et ses derniers revers encourageaient une opposition qui entrevoyait un esprit bien diffĂ©rent sous un rĂ©gent dont les opinions Ă©taient connues. Les jeunes gens se lassaient d’une cour qui n’était plus Ă©gayĂ©e par les illusions de la gloire et par l’éclat des fĂȘtes. Le roi, plus renfermĂ© dans son intĂ©rieur, n’imposait plus autant Ă  un peuple accoutumĂ© Ă  tant de prospĂ©ritĂ©s. Lui-mĂȘme il semblait dĂ©mentir la rigiditĂ© nouvelle de ses principes par les honneurs excessifs dont il comblait les princes lĂ©gitimĂ©s, c’est-Ă -dire le duc du Maine et le comte de Toulouse, nĂ©s d’un double adultĂšre. Ces deux princes, par des qualitĂ©s plus aimables que brillantes, mĂ©ritaient l’affection de leur pĂšre ; mais la morale, la religion et le droit public des Français furent enfreints par la dĂ©claration du 25 mai 1715, qui les appelait Ă  la couronne au dĂ©faut de princes du sang. Le peuple souffrait beaucoup de la fin de ce long rĂšgne, dont les prospĂ©ritĂ©s l’avaient Ă©bloui pendant plus de quarante annĂ©es. Le 25 aoĂ»t 1715, jour de la Saint-Louis, le roi, au milieu des hommages qu’il recevait, se sentit griĂšvement indisposĂ©. Le lendemain, en visitant une plaie que ce prince avait Ă  la jambe, le chirurgien MarĂ©chal dĂ©couvrit la gangrĂšne ; son Ă©motion frappa le monarque. Soyez franc, dit-il Ă  MarĂ©chal, combien de jours ai-je encore Ă  vivre ? - Sire, rĂ©pondit MarĂ©chal, nous pouvons espĂ©rer jusqu’à mercredi. - VoilĂ  donc mon arrĂȘt prononcĂ© pour mercredi », reprit Louis sans tĂ©moigner la moindre Ă©motion. Il s’entretint avec le duc d’OrlĂ©ans qui allait ĂȘtre appelĂ© Ă  prĂ©sider le conseil de rĂ©gence. Le lendemain il se fit amener le duc d’Anjou, son arriĂšre-petit-fils, ĂągĂ© de cinq ans, et lui adressa ces paroles qui caractĂ©risent bien ce monarque Admirable en sa vie et plus grand dans sa mort. Mon enfant, lui dit-il, vous allez ĂȘtre un grand roi. Ne m’imitez pas dans le goĂ»t que j’ai eu pour la guerre. Tachez d’avoir la paix avec vos voisins. Rendez Ă  Dieu ce que vous lui devez ; faites-le honorer par vos sujets. Suivez toujours les bons conseils ; tĂąchez de soulager vos peuples, ce que je suis assez malheureux de n’avoir pu faire. N’oubliez jamais la reconnaissance que vous devez Ă  madame de Ventadour. » Et se tournant vers elle Je ne puis assez vous tĂ©moigner la mienne. - Mon enfant, je vous donne ma bĂ©nĂ©diction de tout mon cƓur. Madame, que je l’embrasse. » On approcha de ses bras cet enfant qui fondait en larmes, et il lui donna de nouveau sa bĂ©nĂ©diction. Dans la mĂȘme journĂ©e, Louis XIV s’adressa en ces termes Ă  tous ses officiers rassemblĂ©s autour de lui Messieurs, vous m’avez fidĂšlement servi. Je suis fĂąchĂ© de ne vous avoir pas mieux rĂ©compensĂ©s que je n’ai fait ; les derniers temps ne me l’ont pas permis. Je vous quitte avec regret. Servez le Dauphin avec la mĂȘme affection que vous m’avez servi. C’est un enfant de cinq ans, qui peut essuyer bien des traverses ; car je me souviens d’en avoir beaucoup essuyĂ© dans mon jeune Ăąge. Je m’en vais ; mais l’État demeurera toujours ; soyez-y fidĂšlement attachĂ©s, et que votre exemple en soit un pour mes autres sujets. Suivez les ordres que mon neveu vous donnera ; il va gouverner le royaume j’espĂšre qu’il le fera bien. J’espĂšre aussi que vous ferez votre devoir, et que vous vous souviendrez quelquefois de moi ». A ces paroles, des pleurs coulĂšrent de tous les yeux. Peu d’heures aprĂšs, Louis ayant tĂ©moignĂ© qu’il avait besoin de repos, la cour fut comme dĂ©serte. Madame de Maintenon, loin d’abandonner le roi, comme le lui reproche Saint-Simon, passa cinq jours dans la ruelle de son lit, presque toujours en priĂšres. Il eut avec elle un entretien touchant, oĂč il lui rĂ©pĂ©ta plusieurs fois Qu’allez-vous devenir ? Vous n’avez rien. » Elle ne partit pour Saint-Cyr, le vendredi 30 aoĂ»t, Ă  cinq heures du soir, que lorsqu’il eut tout Ă  fait perdu connaissance. Pourquoi pleurez-vous, disait-il Ă  ses domestiques ; m’avez-vous cru immortel ? » Il nomma le Dauphin, le jeune roi ; il lui Ă©chappa de dire Quand j’étais roi ». Il mourut Ă  Versailles le 1er septembre 1715, ĂągĂ© de 77 ans ; il en avait rĂ©gnĂ© 72. Ce monarque supplĂ©a par un grand caractĂšre aux dons d’un grand gĂ©nie ; tout ce qu’il conçut, tout ce qu’il exĂ©cuta de plus heureux, de plus habile, pendant les annĂ©es triomphantes de son rĂšgne, fut un dĂ©veloppement et une amĂ©lioration des plans et des actes du cardinal de Richelieu. Celui-ci, inquiet sur une autoritĂ© prĂ©caire et en quelque sorte usurpĂ©e, fut souvent sanguinaire Louis XIV fonda bien moins sur la terreur que sur l’admiration l’autoritĂ© absolue dont il avait reçu l’hĂ©ritage ; mais, par l’inĂ©vitable danger d’un pouvoir sans limites, il fut souvent dur ; les prĂ©jugĂ©s de son rang et de son siĂšcle le rendirent quelquefois injuste sans remords. Il ajouta mille sĂ©ductions Ă  l’art de rĂ©gner ; il le purgea des froides scĂ©lĂ©ratesses du machiavĂ©lisme. On dirait que le mot de majestĂ© fut créé pour lui. On a eu tort de le juger d’aprĂšs deux ou trois anecdotes assez suspectes. Quand il lui serait arrivĂ© d’admirer et d’envier le gouvernement turc, ce qu’il y a de certain c’est qu’il n’eut jamais la stupide maladresse de l’imiter. Il trouva le secret de tout subordonner sans avilir aucun ordre de l’État, sans dĂ©grader aucun caractĂšre. Il permit Ă  plusieurs hommes d’ĂȘtre grands et mĂȘme plus grands que lui. Le tiers Ă©tat ne reçut pas moins de lui que de ses prĂ©dĂ©cesseurs ; car il n’y eut pas sous son rĂšgne un seul grand emploi auquel des plĂ©bĂ©iens ne parvinssent ; tout vint figurer sur le vaste théùtre de gloire ouvert par Louis XIV. L’industrie, les richesses et surtout le gĂ©nie Ă©levĂšrent par degrĂ©s le tiers Ă©tat jusqu’à la puissance foudroyante qu’il dĂ©veloppa sur la fin du XVIIIe siĂšcle. Nous nous garderons bien de donner des Ă©loges trop absolus Ă  un roi qui s’est dĂ©clarĂ© coupable d’avoir trop aimĂ© la guerre ; mais quelles que soient ses fautes, la nation française ne peut pas oublier qu’elle lui doit sur tous les points, hormis en ce qui concerne la libertĂ© politique, le rang qu’elle occupa ensuite dans le monde. LuigiMAUGERI. survenu le 06/06/2022, Ă  l'Ăąge de 76 ans. La cĂ©rĂ©monie religieuse aura lieu le 13/06/2022 Ă  09 heures 30 Ă  l'adresse suivante : Église Saint-Corneille, 24 Place de la RĂ©publique, Hem, France. Cette page vous permet de prĂ©senter vos condolĂ©ances Ă  la famille et de partager l'avis de dĂ©cĂšs de Luigi. Avec toute notre RETOUR IIIe REPUBLIQUE ET PremiĂšre Guerre mondiale RETOUR IIIe REPUBLIQUE ET PremiĂšre Guerre mondiale RETOUR LIEUX DE SEPULTURESRETOUR LIEUX DE SEPULTURES CarrĂ© militaire du cimetiĂšre de Plainfaing © Martine Mangeolle Amman, puis le Tonkin et retour en France oĂč il fut promu colonel en 1914 pour bonne conduite sous le feu. Il reçut le commandement du 24e rĂ©giment d'infanterie coloniale. Il prit part Ă  toutes les opĂ©rations françaises importantes dans les deux premiĂšres annĂ©es de la guerre, incluant l'offensive Ă  NeufchĂąteau , la Bataille des Ardennes, au Bois Rossignol, la PremiĂšre Bataille de la Marne, la deuxiĂšme offensive Ă  Verdun, les contre-attaques Ă  Belloy et Lataule, sda carriĂšre, Ă  diffĂ©rentes reprises, il avait refusĂ© alors qu'il Ă©tait blessĂ©. Son courage lui avait valu la Croix de Guerre et nommĂ© officier de la LĂ©gion d'honneur. Mais, blessĂ© par un Ă©clat d'obus le 10 juillet 1918, il mourut six jours plus tard dans une ambulance sur la commune de La Veuve Marne L’Histoire ne va pas sans la MĂ©moire en l’occurrence, celle de ces millions d’hommes sacrifiĂ©s qui dorment dans la terre de centaines de cimetiĂšres militaires ou communaux ou encore enfouis quelque part entre champs et forĂȘts. Effroyablement brutale, la PremiĂšre Guerre mondiale prĂ©cipita l’Occident dans le 20Ăšme siĂšcle un nouveau monde naquit dans la douleur et l’ quatre ans, on estime Ă  plus de 8 millions le nombre de tuĂ©s dont 1,4 de Français, soit prĂšs de 900 hommes par jour. Les pertes des troupes coloniales toutes confondues s’élĂšvent Ă  plus de hommes. Dans le mĂȘme temps, 2 millions d’Allemands, 1,7 million de Russes, 1,5 million d’Austro-hongrois, Britanniques, AmĂ©ricains connurent le mĂȘme sort France, le 11 novembre 1918, jour de l’armistice, un homme sur trois ĂągĂ© de 18 Ă  27 ans Ă©tait mort. Une nouvelle politique pour les sĂ©pultures militaires Avant la PremiĂšre Guerre mondiale, sauf exception, le principe de la sĂ©pulture individuelle Ă©tait gĂ©nĂ©ralement rĂ©servĂ© aux seuls chefs de guerre, hauts gradĂ©s ou, plus rare, Ă  un homme dont le mĂ©rite reconnu valait de le distinguer de la soldatesque jetĂ©e dans des fosses communes sur place et brĂ»lĂ©e Ă  la chaux quand elle n’était pas dĂ©vorĂ©e par les corbeaux et autres animaux. DĂšs les premiers mois de la Grande Guerre, ce qui n’avait pas suscitĂ© d’émotion particuliĂšre en 1870-1871 entraĂźna une rĂ©action populaire tant en France qu’en Allemagne des milliers de lettres furent adressĂ©es aux Ă©tats-majors demandant le droit de rĂ©cupĂ©rer les corps des dĂ©funts ou leur inhumation dans le respect de leur mouvement fut d’une telle ampleur que les Ă©tats-majors français et allemands prirent des dispositions dĂšs l’automne 1914 pour empĂȘcher les exhumations hĂątives afin de permettre une identification ultĂ©rieure. C’est ainsi que fut inaugurĂ© une vĂ©ritable stratĂ©gie de la mort », cette mort qui Ă©tait partout toutes les minutes et demie, un homme rĂšglement français sur le service de santĂ© en campagne prĂ©voyait que l’inhumation soit effectuĂ©e par des troupes d’étape sous le contrĂŽle d’officiers sanitaires. Mais, trĂšs vite retenus dans les ambulances pour les soins aux blessĂ©s, ce furent les brancardiers et les camarades des morts, ou encore les prisonniers dĂ©tenus par les derniers vainqueurs d’une bataille qui, sous la menace des bombardements, essayaient de rassembler les corps dispersĂ©s et souvent dĂ©chiquetĂ©s. Chemin des Dames brancardier identifiant des corps Joffre avait prescrit d’ensevelir les morts sur les lieux de combats dans des fosses pouvant contenir jusqu’à cent corps. Mais chez les Allemands la tombe individuelle Ă©tait de rigueur et chez les Britanniques, une tombe ne devait pas recevoir plus de six corps tĂȘte-bĂȘche. Faisant fi de la doctrine militaire, les Français adoptĂšrent cette formule le 29 dĂ©cembre 1915, une loi valida cette option en imposant de coucher au maximum dix corps les uns Ă  cĂŽtĂ© des autres, sans les superposer, dans des lieux choisis par une commission sanitaire et un conseil dĂ©partemental d’hygiĂšne aprĂšs accord de la commune on mit en place l’état civil des champs de bataille » qui rendait obligatoire le carnet de champ de bataille CCB» pour noter l’emplacement exact de la sĂ©pulture. Une plaque de plomb, portant un numĂ©ro reproduit sur le carnet, devait ĂȘtre fixĂ©e au cadavre afin de pouvoir l’identifier en cas d’exhumation. Malheureusement, devenues trop contraignantes dans un climat de danger constant, ces instructions furent rarement appliquĂ©es. Extrait d’un carnet de champ de bataille On inhume comme on peut dans l’urgence lĂ , sous des barbelĂ©s. Croix faite avec des gargousses d’obus et des cartouches de Mauser sur la tombe du capitaine Parret tuĂ© Ă  la bataille de la Marne. Plus tard, voire beaucoup plus tard, les corps furent emmenĂ©s et inhumĂ©s dans un cimetiĂšre provisoire centralisant tous ceux tombĂ©s sur les lieux de bataille environnants. La sinistre routine s’installant, on se mit Ă  prĂ©voir en creusant des fosses pour les futures victimes... Un porte-manteau pour orner la tombe d’un soldat belge, Jean Petitjean. Champ de bataille de la ferme de Guillemont Somme qui eut lieu en 1916. Photo de 1918. Imperial War Museum. Corps sans nom et noms sans corpsLes cadavres se comptaient par centaines de milliers. Les nouvelles armes avaient fait exploser les corps les rendant mĂ©connaissables et qui restaient parfois trĂšs longtemps derriĂšre les lignes ennemies. Comment les reconnaĂźtre ? Les deux plaques d’identitĂ© l’une civile et l’autre en cas d’exhumation attachĂ©es par des cordons de mauvaise qualitĂ© Ă©taient souvent perdues. Fosses creusĂ©es Ă  la va-vite, cimetiĂšres provisoires bombardĂ©s, etc., autant de facteurs qui participĂšrent Ă  la disparition d’identitĂ©, d’oĂč un grand nombre de soldats dits inconnus » dans les nĂ©cropoles. Parfois, un objet dĂ©dicacĂ©, une lettre, etc. pouvaient encore les sauver de cet anonymat. Recueillement sur des tombes videsA l’arriĂšre, devant l’hĂ©catombe qui paralysait, en attendant les premiers cimetiĂšres, sans tombe sur laquelle se recueillir, le mort Ă©tait comme doublement absent. MarquĂ©s par des visions de cadavres anonymes, Ă©parpillĂ©s, abandonnĂ©s, certains allĂšrent des annĂ©es prier sur une sĂ©pulture vide mais qu’ils firent amĂ©nager quand mĂȘme ». Dans les campagnes s’organisĂšrent des veillĂ©es Ă  corps aoĂ»t 1914, une section du Bureau des archives du ministĂšre de la Guerre enregistra les avis de dĂ©cĂšs. Devant l’ampleur de la tĂąche, on crĂ©a en fĂ©vrier 1916 le Bureau des renseignements aux familles, Ă©tat civil et successions militaires. Mais les listes des dĂ©cĂ©dĂ©s sur les champs de bataille ou dans les hĂŽpitaux demeuraient irrĂ©guliĂšres et incomplĂštes. Dans ce dĂ©sordre gĂ©nĂ©ralisĂ©, la Croix-Rouge internationale tenta d’informer les familles en Ă©tablissant un minimum de relations entre les gouvernements. Des agences d’initiative privĂ©e offrant leurs services aux familles virent le jour comme Les Nouvelles du soldat ou, plus tard, en 1921, L’Echo de l’ossuaire Douaumont et des Champs de Bataille de Verdun qui publia une liste de disparus, des avis de recherche, des tĂ©moignages. Bataille de la Somme fosses creusĂ©es en prĂ©vision juillet 1916...AFP / Frantz Adam Exhumations d’une fosse commune Ce rapatriement des corps vers les familles, qui demanda une organisation trĂšs rigoureuse en plusieurs Ă©tapes, s’avĂ©ra long et complexe -Etape 1 acheminement du corps de son lieu d’inhumation vers une gare de regroupement-Etape 2 acheminement de la gare de regroupement vers une gare rĂ©gulatrice -Etape 3 acheminement de la gare rĂ©gulatrice vers une gare dĂ©partementale-Etape 4 acheminement de la gare dĂ©partementale vers une gare rĂ©gionale Au printemps 1921, les trains spĂ©ciaux de morts commencĂšrent donc Ă  arriver un peu partout en France. Chaque wagon Ă©tait recouvert d’une couche de sciure de bois arrosĂ©e de dĂ©sinfectant. Mais une fois parvenus dans les gares, oĂč s’effectuaient les changements de train, les compagnies de chemin de fer refusĂšrent de s’occuper des cercueils. Des civils furent alors appelĂ©s pour assurer le transport jusqu’au lieu d’inhumation. La tĂąche Ă©tait immense d’autant qu’à chaque arrivĂ©e de train de nouveaux problĂšmes se posaient lĂ  un cercueil brisĂ©, ailleurs le nombre de cercueils attendus ne correspondait pas Ă  ceux rĂ©ceptionnĂ©s, etc. avec son lot d’erreurs d’identité Normalement, arrivĂ©s Ă  la gare dĂ©partementale, les convois Ă©taient accueillis avec solennitĂ©. Mais lĂ  encore, de nombreux imprĂ©vus en privĂšrent plus d’un des honneurs programmĂ©s. Finalement, le gouvernement renonça Ă  sa promesse et toute demande de transfert reçue aprĂšs le 15 fĂ©vrier 1921 fut Ă  la charge des familles et donc rĂ©servĂ©e Ă  la minoritĂ© qui en avait les moyens. En raison du transfert des corps inhumĂ©s dans l’ancienne zone de l’intĂ©rieur et Ă  l’étranger, ces convois se succĂ©dĂšrent jusqu’en 1924. Convois spĂ©ciaux pour le raptriment des corps MalgrĂ© la complexitĂ© de l’organisation et ses alĂ©as, des milliers de rĂ©-inhumations furent possibles dans les cimetiĂšres communaux. En gĂ©nĂ©ral, elles avaient lieu lors de cĂ©rĂ©monies rigoureusement orchestrĂ©es par les autoritĂ©s civiles et militaires de la commune. En tout, corps environ furent restituĂ©s. Mais le calvaire continua pour les familles qui ne possĂ©daient pas dĂ©jĂ  un caveau l’Etat refusant de prendre en charge les frais des sĂ©pultures dans les cimetiĂšres civils, elles se tournĂšrent vers les communes qui leur accordĂšrent gratuitement un espace rĂ©servĂ© au sein du cimetiĂšre local. Ainsi, existe-t-il en France 3200 carrĂ©s militaires PremiĂšre et DeuxiĂšme guerres mondiales confondues. L’organisation de cette mise en place fut longue, trĂšs longue. A cela une bonne raison la prioritĂ© Ă©tait Ă  la reconstruction et Ă  l’aide aux victimes. Et les soldats d’attendre dans des cimetiĂšres provisoires entretenus le mieux possible par des associations comme le Souvenir fois rapatriĂ©s dans un carrĂ© militaire spĂ©cifiquement dĂ©diĂ© du cimetiĂšre communal, chaque tombe s’individualisa par un entourage, une croix, ou stĂšle en bois, des corbeilles ou couronnes de fleurs ou objets funĂ©raires que les familles avaient l’autorisation d’apporter. CimetiĂšre de Troyes Aube Bagneux 1er novembre 1914 Archives-Cellule du Patrimoine des cimetiĂšres. Photo exposĂ©e au cimetiĂšre parisien d'Ivry © MCP CarrĂ© militaire de la PremiĂšre Guerre mondiale au cimetiĂšre parisien d’Ivry © MCP CarrĂ© musulman de la PremiĂšre Guerre mondiale au cimetiĂšre parisien d’Ivry © MCP Dans un tel chaos, comment faire ? Impossible, dangereux, voire inutile de s’occuper des morts dont les cimetiĂšres provisoires prĂšs des tranchĂ©es pouvaient disparaĂźtre Ă  tout moment dans un bombardement. NĂ©anmoins, on tentait de s’organiser. Quand un corps Ă©tait trouvĂ©, les soldats le couchaient mains croisĂ©es sur la poitrine dans un linceul sombre, une toile de tente ou, Ă  dĂ©faut, le laissaient dans son uniforme. Ils plaçaient une bouteille contenant ses papiers d’identitĂ© sur la fosse creusĂ©e en hĂąte, sur le sommet de la tranchĂ©e ou du trou d’obus qui formaient souvent des tombes naturelles. AprĂšs quelques mois de guerre, les Allemands ou les civils rĂ©quisitionnĂ©s se chargĂšrent plus couramment de la besogne. Parfois, les camarades, le ventre tenaillĂ© par la peur, essayaient d’orner la tombe d’une croix fabriquĂ©e Ă  l’aide de caisses de munitions, de fer blanc des emballages, etc. Dans l’urgence, on fit preuve d’une grande ingĂ©niositĂ©. Mais ce foisonnement d’ornements, commencĂ© dĂšs 1914 avec les premiers morts qui avaient pu ĂȘtre rapatriĂ©s, incompatible avec l’entretien public de milliers de sĂ©pultures, dut ĂȘtre remplacĂ©. En 1927, un agencement type avait Ă©tĂ© dĂ©fini prĂ©voyant des alignements de doubles tombes coupĂ©es par une allĂ©e centrale menant Ă  un mĂąt porte-drapeau oĂč le drapeau national devait flotter en permanence. Dans les annĂ©es 1930, l’idĂ©e fut reprise en l’adaptant Ă  la structure du terrain et au nombre de dĂ©funts contenu dans le carrĂ©. C’est cet amĂ©nagement sobre et uniforme qui est toujours en vigueur de nos jours. L’appartenance religieuse ou la conscience individuelle, quand elle est connue, se marque d’une croix latine, d’une Ă©toile de David, d’une stĂšle musulmane, ou d’une inscription de libre penseur. Quand le terrain le permet, les tombes non-chrĂ©tiennes peuvent ĂȘtre Ă  part, notamment les musulmanes afin de respecter l’orientation est-ouest vers La Mecque. Les soldats y sont inhumĂ©s Ă  titre perpĂ©tuel et sont qualifiĂ©s de Morts pour la France ». L'entretien de ces sĂ©pultures militaires est assurĂ© directement par l’État via les services de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerres ONACVG ou par les communes, le Souvenir français ou toute autre association. Un des plus petits cimetiĂšres militaires français Ă  Hermonville Marne sur le bord de la N14 oĂč reposent 12 soldats français, dont 8 inconnus, tuĂ©s aux combats de la Ferme de Luxembourg en septembre 1914. Créé dĂšs 1914, il fut amĂ©nagĂ© en 1922. -uniquement avec un ossuaire NĂ©cropole de Chauconin-Neufmontiers Seine-et-Marne dĂ©pourvue de tombes. Parmi les 133 corps morts aux combats de la bataille de l'Ourcq en septembre 1914 reposant dans l’ossuaire se trouve celui de Charles PĂ©guy. © MCP -avec des tombes et un ou plusieurs ossuaires NĂ©cropole de Somme-Suippe Marne reprenant stricto sensu l’agencement prĂ©conisĂ© de 1927 avec les tombes dos Ă  dos, de larges allĂ©es dont une principale menant au porte-drapeau. NĂ©cropole de Somme-Suippe Marne 4 962 soldats français, dont 12 de la DeuxiĂšme Guerre mondiale, rĂ©partis entre tombes et trois ossuaires. Créée en 1915 lors de la bataille de Champagne elle a aussi accueilli des morts de celle du Chesne 1918. AmĂ©nagĂ©e de 1919 Ă  1934. Il est Ă  noter que -le nombre de tombes est toujours infĂ©rieur au nombre de corps, ce qui implique que plusieurs peuvent ĂȘtre inhumĂ©s dans une mĂȘme sĂ©pulture. -des communes peuvent abriter plusieurs cimetiĂšres militaires français comme Ă  Souain-Perthes-LĂšs-Hurlus Marne qui en compte quatre et un de multiples singularismes, dans la nĂ©cropole Le faubourg pavĂ© », créée Ă  Verdun en 1923, sont inhumĂ©s dans un mĂȘme enclos les sept non choisis » pour figurer comme Soldat Inconnu sous l’arc de triomphe de Paris. Enclos des sept non choisis Douaumont ossuaire et cimetiĂšre Se substituant parfois Ă  l’Etat, des associations, ou grandes sociĂ©tĂ©s, subventionnĂšrent la crĂ©ation de monuments. Tel est le cas du plus important ossuaire militaire français Ă  Fleury-Devant-Douaumont Meuse. CommencĂ©e le 21 fĂ©vrier 1916, la bataille de Verdun se termina en dĂ©cembre aprĂšs 300 jours de violents combats. Des milliers de corps dĂ©chiquetĂ©s, environ soldats français et allemands furent portĂ©s disparus. Aux premiers jours de l’armistice, en parcourant l’ancien champ de bataille, l’évĂȘque de Verdun, Monseigneur Ginisty, accompagnĂ© du gĂ©nĂ©ral Valantin, gouverneur de la ville, remarqua de nombreux ossements de soldats auxquels, il dĂ©cida de donner une sĂ©pulture dĂ©cente oĂč les familles pourraient venir se recueillir. GrĂące Ă  divers dons venus du monde entier, le projet put voir le jour. Une fois les deux premiĂšres pierres scellĂ©es le 20 aoĂ»t 1920 par le marĂ©chal PĂ©tain, prĂ©sident d’honneur du ComitĂ© de l’Ossuaire, et Mgr Ginestry, le trio d’architectes retenu, LĂ©on AzĂ©ma , Max Edrei et Jacques Hardy, se mit Ă  l’Ɠuvre en 1923. En attendant, dĂšs 1919, une baraque en planches fit office d’ossuaire provisoire, permettant de rassembler les ossements recueillis dans les diffĂ©rents secteurs du champ de bataille. Ossuaire provisoire devant lequel trĂŽnait la Vierge de la RĂ©signation, Ɠuvre de Berthe Girardet 1861-1948 Construction de l'ossuaire IntĂ©rieur de l'ossuaire provisoire. Le 17 septembre 1927 eut lieu le transfert solennel de l'ossuaire provisoire Ă  l’ossuaire dĂ©finitif des 52 cercueils reprĂ©sentant les diffĂ©rents secteurs de la bataille de Verdun. Le monument fut inaugurĂ© le 7aoĂ»t 1932 par le prĂ©sident Albert Lebrun en prĂ©sence d’une foule immense d'anciens combattants, de dignitaires et de familles de morts et de disparus. 1927 transfert de 52 cercueils de l'ossuaire provisoire au dĂ©finitif 1932 inuaguration officielle du monument S’inspirant de l’art roman, l’ossuaire consiste en un bĂątiment horizontal de plus de 130 mĂštres de long avec, au milieu, une tour haute de 46 mĂštres, Ă©galement appelĂ©e lanterne des morts », qui offre une vue panoramique sur la nĂ©cropole et les champs de batailles avec une table d'orientation. soldats inconnus, tant français qu’allemands, y reposent renfermĂ©s dans un cloĂźtre de 137 mĂštres de long rĂ©partis dans 46 tombeaux surplombant des fosses. Ils correspondent Ă  46 secteurs du champ de bataille auxquels s’ajoutent des ossements recueillis dans deux secteurs les plus Ă©loignĂ©s faisant que 52 secteurs sont en fait reprĂ©sentĂ©s, d'oĂč les 52 cercueils symboliquement transfĂ©rĂ©s en 1927. Chaque pierre gravĂ©e reprĂ©sente le nom d’un soldat disparu. Au pied de l'escalier d'honneur, est inhumĂ©e depuis 1948, la dĂ©pouille du gĂ©nĂ©ral François Anselin. © Site officiel de l’ossuaire de Douaumont © Site officiel de l’ossuaire de Douaumont Le cimetiĂšre militaireDominĂ© par l’ossuaire, une fois son emplacement dĂ©terminĂ©, dĂšs 1923, le Service des SĂ©pultures de guerre, avec le concours du gĂ©nie de Metz, entreprit le nivellement du terrain de plusieurs hectares oĂč d'importants travaux de dĂ©blaiement furent rĂ©alisĂ©s pour rĂ©cupĂ©rer le matĂ©riel abandonnĂ©, obus, etc. InaugurĂ©e le 23 juin 1929 par le prĂ©sident Gaston Doumergue, la nĂ©cropole regroupe les corps soldats dont 6 du conflit 39-45 provenant de plusieurs cimetiĂšres militaires du dĂ©partement de la Meuse ou relevĂ©s sur le champ de bataille. © Site officiel de l’ossuaire de Douaumont A ce terrible bilan, faut-il rajouter le drame des fusillĂ©s pour l’exemple », condamnĂ©s Ă  mort avec ou sans jugement pour refus d’obĂ©issance, mutilations volontaires, dĂ©sertion, abandon de poste devant l’ennemi, dĂ©lit de lĂąchetĂ© ou mutinerie, notamment celle de 1917 provoquĂ©e par l’entĂȘtement de Robert Nivelle Ă  poursuivre une vĂ©ritable boucherie, indiffĂ©rent au dĂ©sespoir des hommes. L’aprĂšs-guerre, un interminable enterrement qui dura un peu plus de vingt ans...Le 11 novembre 1918, au moment de l’armistice, sur le 1,5 million de morts le nombre d’identifiĂ©s n’atteignait pas un quart ! Des familles dĂ©sespĂ©rĂ©es avancĂšrent l’idĂ©e d’une gigantesque fouille. En rĂ©ponse, le gouvernement se montra catĂ©gorique c’est l’Etat qui avait en charge la mĂ©moire et l’histoire de la nation et c’était Ă  lui de s’en occuper. Il faut dire que les risques de confusions entre deux corps Ă©taient bien trop grands comme l’étaient ceux de rĂ©voltes face Ă  des visions d’ de moyens et/ou Ă  cause d’une organisation relevant de l’amateurisme, la recherche officielle des corps prit des annĂ©es. Ainsi, comme en tĂ©moigna, dans l’Almanach du combattant, le journaliste Emmanuel Bourcier 1880-1955 enquĂȘtant sur la façon de procĂ©der, dans toute la Meuse, ils n’étaient que cinq employĂ©s Ă  l’état civil, aidĂ©s bĂ©nĂ©volement par d’anciens combattants, pour retrouver les corps. Ce qui restait des morts Ă©tait le plus souvent repĂ©rĂ© grĂące aux anciennes planches dressĂ©es ou grĂące Ă  l’aide des sangliers venus dĂ©terrer des champignons sous les cadavres qu’ils faisaient bouler, la pluie qui en ravinant le terrain faisait apparaĂźtre des ossements. Ceux-ci Ă©taient alors ramenĂ©s au dĂ©pĂŽt mortuaire Ă  Avocourt ou Ă  Douaumont. Si le corps Ă©tait identifiĂ©, la famille Ă©tait prĂ©venue et disposait de trois mois pour le rĂ©cupĂ©rer. Son rĂ©cit fit sensation, pour le moins 
Seul le hasard permit la dĂ©couverte de Roland Garros, de Charles PĂ©guy, ou encore du fils de Rudyard Kipling, John Kipling 1897-1915 Ă  Sainte-Mary’ADS, dont la tombe ne fut formellement identifiĂ©e qu'en 1991, 1929 et 1935, date de la fin des recherches officielles, prĂšs de corps français furent localisĂ©s auxquels se rajoutĂšrent les prisonniers de guerre morts en captivitĂ© et rapatriĂ©s d’Allemagne. Pour les familles dont le proche n’avait pas Ă©tĂ© retrouvĂ©, le dĂ©funt Ă©tait dĂ©clarĂ© prĂ©sumĂ© reposer dans l’ossuaire le plus proche de son lieu de nos jours, seul le hasard peut faire remonter Ă  la surface des corps enfouis dans la terre depuis si longtemps. Ainsi en 2015, des travaux pour la construction d’un lotissement Ă  Boult-sur-Suippe Marne mirent Ă  jour un cimetiĂšre de fortune allemand contenant 527 corps. Une dĂ©couverte unique et majeure en France. PersonnalitĂ©s mortes Ă  l'ennemi durant la Grande Guerre et toujours inhumĂ©es dans une nĂ©cropole militaire françaiseâ–șAIMÉ Ernest 1858 - 6 septembre 1916CimetiĂšre militaire de Dugny-sur-Meuse Meuse Enfant de troupe puis soldat 1876, il fit campagne en Afrique avant de se rĂ©engager pour cinq ans 1881. Sorti de l'École militaire d'infanterie Ă  Saint-Maixent-l'École 1883 , il intĂ©gra le 28e bataillon de chasseurs Ă  pied BCP en qualitĂ© de sous-lieutenant puis celui du 19e BCP de Troyes comme lieutenant. S’élevant dans les grades, lieutenant-colonel au 3e rĂ©giment de zouaves Ă  Sathonay-Camp 1909-1910, il commanda l'École militaire d'infanterie de Saint-Maixent-l'École 1911-1913. Promu colonel, il prit prend le commandement du 79e rĂ©giment d'infanterie Ă  Nancy. MobilisĂ© le 2 aoĂ»t 1914 Ă  la tĂȘte de son rĂ©giment qui intĂ©gra la 11e division d'infanterie, il fut engagĂ© dans la bataille de Morhange et du Grand-CouronnĂ© puis dans la bataille de Picardie. GĂ©nĂ©ral de brigade dĂ©c. 1914, il prit le commandement de la 67e division d'infanterie aoĂ»t 1915. DĂšs le dĂ©but de la bataille de Verdun en 1916, sa brillante conduite lui valut d’ĂȘtre citĂ© Ă  l'ordre de l'ArmĂ©e. Il fut tuĂ© par un Ă©clat d'obus alors qu’il se rendait Ă  la batterie est du fort de Souville Ă  Fleury-devant-Douaumont pour soutenir le moral de ses troupes sur le point de donner l'assaut. Il repose parmi 1836 hommes morts dans les combats de Verdun. NĂ©cropole militaire de Dugny-sur-Meuse â–șANSELIN Ernest 1861 – 24 octobre 1916 CimetiĂšre militaire de Fleury-Devant-Douaumont Meuse Sorti de l'École spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr 1882, il choisit la cavalerie, fit campagne en AlgĂ©rie avant d’intĂ©grer l'École supĂ©rieure de guerre 1890. TrĂšs bien notĂ©, d'une promotion suivant l’autre, il devint le directeur de l'École d'application de la cavalerie 1913, poste qu'il occupa en parallĂšle avec d’autres commandant du 23e rĂ©giment de dragons, membre de l'Ă©tat major particulier du ministre de la Guerre, membre de l'Ă©tat major gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e. GĂ©nĂ©ral de brigade, il exerçait toujours comme directeur de la cavalerie lorsque la guerre Ă©clata. Ne souhaitant pas rester au ministĂšre alors que le conflit faisait rage, il demanda Ă  ĂȘtre affectĂ© Ă  une unitĂ© combattante, et prit le commandement de la 214e brigade d'infanterie de la 133e division du gĂ©nĂ©ral Passaga juil. 1916. Il fut tuĂ© par un Ă©clat d'obus Ă  la poudriĂšre de Fleury-Devant-Douaumont pendant la prĂ©paration de l'attaque sur le fort de Douaumont lors de la bataille de Verdun. InhumĂ© aussitĂŽt Ă  proximitĂ©, juste Ă  cĂŽtĂ© du futur ossuaire provisoire de Douaumont, reconnu mort pour la France », ses restes mortels furent transfĂ©rĂ©s en 1948 au cimetiĂšre militaire de Douaumont, oĂč sa tombe se trouve au pied de l’escalier d’honneur menant du cimetiĂšre Ă  l’ossuaire. Tombe d'Ernest Anselin Ă  droite de l'image © BnF/Gallica Sa nouvelle sĂ©pulture encadrĂ©e de pare-terres vĂ©gĂ©taux © Seb1987 â–șBOURGUET Samuel 1864 - 25 septembre 1915CimetiĂšre de Laval-sur-Tourbe Marne Illustre inconnu du grand public, il appartient pourtant Ă  ces officiers dont l’action fut grandement saluĂ©e, notamment par Mac-Mahon qui Ă©crivit quelques temps plus tard que cela avait sans doute Ă©tĂ© lĂ  l'un des plus beaux faits d'armes de tout le dĂ©but de la guerre. Fait Chevalier de la LĂ©gion d’honneur 1907, chef d’escadron d’artillerie et d’état-major de la 6e Division d’infanterie, dĂ©signĂ© comme membre de la dĂ©lĂ©gation militaire au PĂ©rou 1913, il rentra en France Ă  la dĂ©claration de guerre. Lieutenant-colonel Ă  la tĂȘte du 116e RI, composĂ© majoritairement de bretons dont il avait su se faire adopter, il mena Ă  toute allure un assaut permettant de reprendre du terrain perdu, la butte de Tahure, au nord de Perthes-les-Hurlus et de s’y maintenir les jours suivants en compagnie des autres rĂ©giments bretons. AmĂšre victoire au prix d’hĂ©roĂŻques sacrifices puisqu’en dix jours elle coĂ»ta la vie Ă  43% de son effectif, lui-mĂȘme Ă©tait mort de plusieurs balles au ventre au premier jour de l’ au camp militaire de Suippes Marne, sa dĂ©pouille fut transfĂ©rĂ©e au cimetiĂšre militaire de Laval-sur-Tourbe en 1989. â–șCASTELNAU Joseph Xavier de CuriĂšres de 1893 - 20 aoĂ»t 1914CimetiĂšre militaire de Riche Moselle Fils du gĂ©nĂ©ral de Castelnau 1851-1944, il intĂ©gra l’Ecole militaire de Saint-Cyr en 1914 mais, en raison de la dĂ©claration de guerre, en sortit la mĂȘme annĂ©e pour rejoindre le 4e bataillon de chasseurs Ă  pied. Malheureusement, il fut tuĂ© moins d’un mois plus tard. Ayant pris le commandement de sa compagnie, il tint tĂȘte Ă  l’ennemi pendant cinq heures et mourut Ă  Morhange Moselle au moment oĂč il venait de le rejeter en arriĂšre par une vigoureuse contre-attaque. Il repose dans la nĂ©cropole militaire de Riche qui regroupe, entre autres, les soldats de son bataillon morts comme lui lors de la contre-offensive allemande du 20 aoĂ»t 1914. â–șDUCHESNE EugĂšne Henri 1861 - 3 dĂ©cembre 1914. CarrĂ© militaire du cimetiĂšre communal de Plainfaing VosgesEn aoĂ»t 1914, le 215e RI de rĂ©serve d’Albi embarqua par train Ă  destination de Belfort. A la tĂȘte de son bataillon, le commandant Duchesne. AprĂšs de violents combats et de nombreux morts Ă  Didenheim cinq jours plus tard, direction les Vosges et le col du Bonhomme, au lieu-dit la TĂȘte de Faux, considĂ©rĂ© comme stratĂ©gique car il formait pour l'ennemi un point d'appui important et un observatoire de tout premier ordre. Duchesne tomba lors de l’attaque lancĂ©e le 2 dĂ©cembre pour enlever ce massif aux Allemands. Au prix de grands sacrifices humains des deux cĂŽtĂ©s, les Français restĂšrent maĂźtres de la position jusqu’à la fin de la guerre. Mais, entre temps, les escarmouches entre patrouilles, les duels d’artillerie et de grenades ayant remplacĂ© les actions de grande envergure, les deux camps continuĂšrent Ă  se faire face en poursuivant des travaux d’amĂ©nagement et de renforcement des dĂ©fenses. Son nom a Ă©tĂ© donnĂ© Ă  la nĂ©cropole militaire nationale Le carrefour Duchesne » Ă  Orbey Haut-Rhin, MAIS contrairement Ă  ce qui est souvent indiquĂ©, il n’y repose pas. Il fut inhumĂ© Ă  une vingtaine kms de lĂ , au cimetiĂšre communal de Plainfaing oĂč la date de dĂ©cĂšs sur sa tombe est est erronĂ©e 2 lieu du 3 â–șMURAT Louis, prince 1896 - 21 aoĂ»t 1916 Lihons Somme â–șSEEGER Alan 1888 - 4 juillet 1916Probablement le cimetiĂšre militaire de Lihons Somme Jeune Ă©crivain et poĂšte amĂ©ricain, il dĂ©couvrit Paris en 1912. Epris de la Ville, il s’y installa et y rĂ©digea des articles pour Le Mercure de France et divers journaux amĂ©ricains ou europĂ©ens ainsi que des poĂšmes dont son plus cĂ©lĂšbre Rendez-vous avec la mort I have a rendezvous with Death que lui inspira son service sous les armes et les rigueurs de la guerre et l’un des prĂ©fĂ©rĂ©s du prĂ©sident John F. Kennedy. Au dĂ©but de la guerre, il dĂ©fila en brandissant la banniĂšre Ă©toilĂ©e Ă  la tĂȘte des AmĂ©ricains de Paris qui avaient alors dĂ©cidĂ© de se battre aux cĂŽtĂ©s du pays qui les avait 24 aoĂ»t, il s’engagea dans la LĂ©gion Ă©trangĂšre, au 2e rĂ©giment de marche du 2e Ă©tranger Ă  Toulouse. AprĂšs avoir combattu notamment lors de la bataille de la Marne, puis en Haute-SaĂŽne et en Champagne, il tomba malade et fut hospitalisĂ© avant de rejoindre le front. Il trouva la mort le premier jour de l’attaque, lors de l’engament de son rĂ©giment dans les combats de la Somme devant Belloy-en-Santerre. C’était un 4 juillet, jour de la fĂȘte nationale amĂ©ricaine. Dans les jours qui suivirent le cimetiĂšre de Belloy en Santerre, oĂč il fut inhumĂ©, fut l’objet d’un large emploi d'obus spĂ©ciaux qui dĂ©truisirent de nombreuses sĂ©pultures dont la sienne. En 1919, lors du regroupement dans le cimetiĂšre de Lihons de corps venant plusieurs cimetiĂšres provisoires, bien que le sien n’ait jamais pu ĂȘtre identifiĂ© avec certitude, il est probable que parmi tous les ossements retrouvĂ©s les siens y aient Ă©galement Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s et dĂ©posĂ©s dans l’ossuaire n°1 comme le prĂ©cise une plaque commĂ©morative Ă  l’entrĂ©e de la nĂ©cropole. â–șSERRET Marcel 1867 - 6 janvier 1916 CimetiĂšre militaire de Moosch Haut-Rhin Issu de l'École militaire de Saint-Cyr, puis brevetĂ© de l’Ecole de guerre, il intĂ©gra les chasseurs Ă  pied avant d’ĂȘtre mis hors-cadre pour ĂȘtre dĂ©tachĂ© comme officier d'ordonnance du ministĂšre de la Guerre 1898. Promu chef de bataillon au 35e rĂ©giment d'infanterie 1906, commandant du 17e bataillon de chasseurs Ă  pied Ă  Rambervillers 1908, il fut nommĂ© attachĂ© militaire et commandant les services de renseignements militaires depuis l'ambassade de France en Allemagne 1912. RentrĂ© en France au dĂ©but de la guerre, il prit le commandement d'un groupe de trois bataillons de chasseurs, fut promu colonel et chef d’état major du 1er corps d’armĂ©e et rejoignit les troupes françaises qui combattaient dans le massif de l’Hartmannswillerkopf Vosges oĂč, nommĂ© gĂ©nĂ©ral de brigade, il prit le commandement par intĂ©rim de la 66e DI. Pris sous un dĂ©luge d’obus alors qu’il revenait d’une visite de positions, il fut griĂšvement blessĂ© Ă  la jambe qu’on dut amputer. Il mourut huit jours plus tard. Le roi d’Italie Victor-Emmanuel II et le prĂ©sident Raymond PoincarĂ©, en visite Ă  l’hĂŽpital de Moosch, vinrent s’incliner sur sa dĂ©pouille. Ses obsĂšques eurent lieu le 8 janvier au cimetiĂšre militaire de Moosch oĂč rien ne distingue sa tombe de celles des autres soldats. NĂ©cropole militaire de Moosch © Georges Simon â–șTHIBAUT Philippe † 26 septembre 1916CimetiĂšre de la CĂŽte 80 » Ă  Etinehem Somme â–șWAETERMEULEN Henri van 1862 - 16 juillet 1918CimetiĂšre militaire de Sept-Saulx Marne NĂ©cropole militaire de Sept-Saulx © G. Garitan â–șWITTE Gontran de 1881 - 29 juin 1917CimetiĂšre militaire de Dombasle-en-Argonne MeusePeintre, caricaturiste, jardiniste, fils de gĂ©nĂ©ral, et lui-mĂȘme officier de cavalerie, il Ă©tait lieutenant au 24e rĂ©giment de Dragons. Il mourut Ă  la cĂŽte 304 au nord Ă  Esnes et fut inhumĂ© dans le cimetiĂšre de Dombasles-en-Argonne, dit Bois de Bethelainville », oĂč son pĂšre, avec le concours du 24e Dragons et de toutes les familles des victimes, fit Ă©riger en haut de la nĂ©cropole un monument Ă  la mĂ©moire de son fils et de huit de ses compagnons d'armes tombĂ©s le mĂȘme jour, et devant lequel sont regroupĂ©es leurs tombes. NĂ©cropole de Dombasle-en-Argonne © Aimelaime CarrĂ© des Dragons » PREMIÈRE GUERRE MONDIALE SÉPULTURES DES POILUS DANS LES NÉCROPOLES NATIONALES OU LES CIMETIÈRES COMMUNAUX - un interminable enterrement... ArriĂšre-arriĂšre-petit-fils de Joachim Murat et arriĂšre-arriĂšre-petit-neveu de NapolĂ©on Ier par sa sƓur Caroline Bonaparte, engagĂ© volontaire 1916 il intĂ©gra le 5e rĂ©giment de cuirassiers Ă  pied comme marĂ©chal des logis. Le 17 aoĂ»t 1916 au soir, son rĂ©giment, embarquĂ© par camions, monta au front dans le secteur du village de Lihons en pleine bataille de la Somme, l'une des plus sanglantes de la Grande Guerre oĂč il fut tuĂ© trois jours aprĂšs son arrivĂ©e. InhumĂ© Ă  l’emplacement de son dĂ©cĂšs, depuis sa famille lui a Ă©rigĂ© un monument situĂ© dans un parc boisĂ© Ă  la sortie du village, offert Ă  la commune en 1961. CoiffĂ© d'un aigle et ornĂ© d'un mĂ©daillon, on peut y lire cette Ă©pitaphe "A cette place, oĂč il a Ă©tĂ© tuĂ©, repose Louis Marie Michel Joachim NapolĂ©on Prince Murat, nĂ© Ă  Rocovencourt, Seine-et-Oise, le 8 septembre 1896, engagĂ© volontaire, marĂ©chal des logis au 5Ăšme rĂ©giment de cuirassiers Ă  pied, mort pour la France le 21 aoĂ»t 1916, petit-neveu de NapolĂ©on 1er, petit-fils de Joachim Murat, engagĂ© volontaire, MarĂ©chal de France, Prince et Grand Amiral de l'Empire Français, Grand Duc de Berc et de Cleves, Roi de Naples, a commandĂ© en chef la Grande ArmĂ©e ; de Michel Ney, engagĂ© volontaire, MarĂ©chal de France, Duc d'Elchingen, Prince de la Moskova, le Brave des Braves ; et d'Alexandre Berthier, MarĂ©chal de France, Prince de Wagram, Prince souverain de Neuchatel et de Valengin, Major GĂ©nĂ©ral de la Drande ArmĂ©e. Comme eux, il a servi sa patrie". NĂ©cropole de la CĂŽte 80 » Autant animĂ© par la foi que par un patriotisme fervent, son service militaire qu’il effectua prĂšs du sĂ©minaire qu’il frĂ©quentait, vit sa vocation se dessiner il serait aumĂŽnier des armĂ©es. Peu aprĂšs son ordination, il fut chargĂ© de l’Ɠuvre militaire Ă  Cambrai qui comptait deux rĂ©giments le 1er RI et le 4e Cuirassiers. ParallĂšlement, il consacrait une grande partie de son temps et de ses maigres moyens financiers Ă  soulager les plus malades et les plus nĂ©cessiteux de l’hĂŽpital militaire. Au dĂ©but de la guerre, surmontant les plus grandes difficultĂ©s pour se faire admettre comme aumĂŽnier du 1er RI, l’abbĂ© rejoignit le rĂ©giment sur le théùtre des opĂ©rations oĂč, au pĂ©ril de tous les risques, il ne cessa de se dĂ©vouer corps et Ăąme auprĂšs des vivants, des blessĂ© ou des morts pour leur donner une sĂ©pulture dĂ©cente. Refusant de quitter le rĂ©giment pour un poste moins exposĂ©, il fut mortellement blessĂ© Ă  FrĂ©gicourt Somme. InhumĂ© au cimetiĂšre militaire de la CĂŽte 80 » Ă  Etinehem, un monument a remplacĂ© la simple sĂ©pulture d’origine. Sources principales La rĂ©daction de cet article est largement inspirĂ©e de l’ouvrage Guide des cimetiĂšres militaires en France de Catherine Grive-Santini –Ed. du Cherche-Midi 1999Principaux sites et blogs consultĂ©s -MinistĂšre de la DĂ©fense Guide d’information sur les sĂ©pultures de guerre et Patrimoine officiel de Douaumont ossuaire et cimetiĂšre - - Les nĂ©cropoles militaires nationales proprement ditesBien que dĂ©cidĂ©e en 1915, la mise en place des nĂ©cropoles nationales que nous connaissons fut aussi trĂšs longue malgrĂ© les bonnes volontĂ©s et la pression des associations d’anciens combattants. Tout en reconstruisant les rĂ©gions dĂ©truites, le pays, ruinĂ©, devait affronter de lourdes charges financiĂšres pour venir en aides aux mutilĂ©s, aux veuves, aux orphelins. Sauf erreur ou omission de ma part, outre les carrĂ©s militaires dans les cimetiĂšres communaux, la France compte 277 nĂ©cropoles nationales spĂ©cifiquement dĂ©diĂ©es aux soldats français toutes guerres confondues, y compris la guerre de CrimĂ©e Ă  Cannes, et celle d’Indochine Ă  FrĂ©jus créée en 1987 pour les soldats exhumĂ©s et de par sa durĂ©e sur notre territoire et la violence de ses combats, la Grande Guerre est de trĂšs loin la plus reprĂ©sentĂ©e avec 139 nĂ©cropoles guerre 14-18 » et 110 portant la double appellation 14-18 et 39-45 », sachant qu’à deux exceptions prĂšs Cambronne-LĂšs-RibĂ©court, Montauville, celles-ci sont occupĂ©es Ă  une Ă©crasante majoritĂ© par les morts de 14-18 la prĂ©sence d’un seul mort de 39-45 peut justifier sa double appellation. A noter Ă©galement, deux autres nĂ©cropoles Metz et Sainte-Anne d’Auray qui regroupent des soldats des PremiĂšre et DeuxiĂšme guerres mondiales et de la guerre de 1870. Au total, plus de poilus reposent dans des cimetiĂšres militaires concentrĂ©s prĂšs des principales zones de combats Picardie, Champagne-Ardenne, Lorraine et Alsace. Partageant leur sort, un nombre trĂšs variable de soldats d’autres nationalitĂ©s y sont Ă©galement inhumĂ©s russes, belges, roumains, polonais, tchĂšques, serbes, grecs, bulgares, italiens. Mais aussi des amĂ©ricains, britanniques et allemands que les circonstances n’ont pas permis d’ĂȘtre inhumĂ©s dans les nĂ©cropoles situĂ©es en France et dĂ©diĂ©es Ă  leur terme gĂ©nĂ©rique nĂ©cropole », on a tendance Ă  associer de grands espaces. Erreur, car leurs tailles varient en fonction du nombre de morts qu’elles abritent. Mais de la plus petite Bois MorchĂ©e dans la Meuse, qui ne comprend que 7 soldats inconnus, Ă  la plus importante, l’ossuaire et nĂ©cropole de Douaumont, toutes s’intĂšgrent dans l’agencement type prĂ©vu en 1927 dans la sobre scĂ©nographie du lieu alignement des tombes portant l’identitĂ©, le rĂ©giment, la date de dĂ©cĂšs du dĂ©funt quand cela est connu et la mention Mort pour la France » pour les soldats français ; sauf modeste bouquet de fleurs interdiction de distinguer une sĂ©pulture d’une autre ; un mĂąt porte-drapeau oĂč le drapeau national doit flotter en permanence ; un monument commĂ©moratif fĂ©dĂ©rateur ou portant le noms des morts regroupĂ©s dans un ossuaire en l’absence de tombes. La sobriĂ©tĂ© et l’économie de signes en imposent. Avec le temps, des panneaux informatifs sont venus complĂ©ter l’ensemble pour rappeler le contexte historique de la crĂ©ation de ces cimetiĂšres particuliers, dont l’amĂ©nagement s’est fait soit directement par la suite sur le cimetiĂšre provisoire d’origine, soit aprĂšs transfert dans une nĂ©cropole regroupant les morts essaimĂ©s d’une bataille. Ils peuvent prĂ©senter trois configurations -uniquement avec des tombes CimetiĂšre allemand de Boult-sur-Suippe © Denis Glicksman, Inrap Le pĂ©nible rapatriement auprĂšs des familles, la mise en place des carrĂ©s militaires dans les cimetiĂšres communaux et des nĂ©cropoles nationalesDevant l’ampleur jamais Ă©galĂ©e de ces massacres, les politiques se rendirent Ă  l’évidence des cimetiĂšres nationaux devaient accueillir ces soldats morts pour la France. La communautĂ© nationale se substituait Ă  la famille et la solidaritĂ© de ceux qui avait combattu ensemble primait sur celle des choses ne se firent pas sans heurt. Si beaucoup de civils partageaient l’initiative de l’Etat, d’autres se rĂ©voltĂšrent invoquant le droit aux soldats de redevenir des civils » et, refusant ces casernes Ă©ternelles », demandaient d’avoir le choix entre le cimetiĂšre civil et le cimetiĂšre militaire. Il s’agissait de ne plus penser collectivement mais faire exister le citoyen individuel. Louis Barthou, alors dĂ©putĂ© des Basses-PyrĂ©nĂ©es, voulait inhumer son fils, mort dans les premiers jours de 1914, dans la sĂ©pulture familiale du PĂšre-Lachaise. Paul Doumer, qui avait perdu quatre fils, dont un en 1923 des suites des gazages, tenta vainement de le persuader du contraire. Chacun avec ses arguments poignants, les deux camps s’affrontĂšrent et les dĂ©bats sur la privatisation ou la nationalisation des tombes se sans scrupule corps incomplets ou mĂ©langĂ©s
En attendant, afin de rĂ©duire les erreurs d’identification et le nombre des disparus, tout transport de corps fut interdit. Mais, trop meurtries par des pertes de parfois plusieurs fils, et lasses d’attendre, des familles organisĂšrent des exhumations sauvages dans les cimetiĂšres provisoires. Toutes ces tragĂ©dies favorisĂšrent la crĂ©ation d’intermĂ©diaires douteux qui, moyennant larges finances, se chargĂšrent de l’exhumation et du rapatriement des corps de façon illicite. A l’absence de compĂ©tence, leur manque de scrupules, motivĂ© par un appĂ©tit du gain sans limite, dĂ©passa l'imaginable exhumĂ©es en gĂ©nĂ©ral rapidement et sans trop de prĂ©cautions en pleine nuit, les dĂ©pouilles n'Ă©taient parfois pas complĂštes. Qu'importe ! Les familles voulaient un corps, tant pis si ce n'Ă©tait pas le bon ou si les restes Ă©taient mĂ©langĂ©s avec celui du voisin pour en livrer un complet ! Comble du cynisme, il arriva que les moins scrupuleux des entrepreneurs ou de leurs hommes de main ajoutent du sable dans les cercueils pour faire le poids. Ne pouvant tolĂ©rer davantage la situation, le gouvernement ouvrit le droit Ă  la restitution des corps aux frais de l’Etat le 31 juillet 1920. Ce qui n’empĂȘcha pas les intermĂ©diaires de continuer, jusqu’à l’annĂ©e suivante, de profiter du dĂ©sespoir des familles. Les biĂšres Ă©taient fournies par l’Etat. Par souci d’égalitĂ© devant la mort mais aussi en vue de ne pas augmenter les dĂ©penses, elles Ă©taient trĂšs simples, identiques et dĂ©pourvues de toute ornementation. A la charge des familles de fournir des cercueils autres que le modĂšle imposĂ© qui devaient impĂ©rativement ĂȘtre sur place au moment de l’exhumation, sinon c’était l’ordinaire. Mais de nombreuses familles ne reçurent pas l’avis d’exhumation en temps voulu un nouveau drame. La malfaçon des cercueilsAutre problĂšme, celui de la malfaçon des cercueils qui ne rĂ©sultait pas uniquement de la mauvaise volontĂ© des entrepreneurs dĂ©sireux de rĂ©aliser des bĂ©nĂ©fices en rognant sur la qualitĂ© de la marchandise. Elle Ă©tait aussi le reflet de la mauvaise qualitĂ© des matĂ©riaux. FabriquĂ©s rapidement en grand nombre et dans l’urgence, les stocks de bois n’avaient pas le temps de sĂ©cher. EntreposĂ©s dans des gares de triage et des dĂ©positoires, exposĂ©s Ă  des tempĂ©ratures variables, ils se dĂ©formaient et les fonds pouvaient se briser aprĂšs quelques manipulations, laissant le corps au en bonne partie ces Ă©vĂšnements, ainsi que l’installation des monuments aux morts, qui inspirĂšrent Ă  Pierre Lemaitre son magnifique roman Au revoir lĂ -haut 2013 portĂ© Ă  l’écran par Albert Dupontel 2017. TOMBES SÉPULTURES DANS LES CIMETIÈRES ET AUTRES LIEUX par Marie-Christine PĂ©nin Pour s'abonner Ă  la Newsletter CLIQUER sur "Contact" en prĂ©cisant bien le sujet et votre adresse LIEUX D'INHUMATIONSEN LIGNEancien cimetiĂšre rĂ©volutionnaireancien cimetiĂšre rĂ©volutionnairedisparuCimetiĂšre Ste-Catherine 75disparudisparue COPYRIGHT 2010 - 2022 - TOUS DROITS RÉSERVÉS - Ce site est propriĂ©taire exclusif de sa structure, de son contenu textuel et des photos signĂ©es MCP. Sauf accord du propriĂ©taire du site, toute reproduction, mĂȘme partielle, Ă  titre commercial est interdite. Les reproductions Ă  titre privĂ© sont soumises Ă  l'autorisation du propriĂ©taire du site. A dĂ©faut, le nom du site et de son auteur doivent obligatoirement ĂȘtre mentionnĂ©s. Tous les droits des auteurs des oeuvres protĂ©gĂ©es reproduites et communiquĂ©es sur ce site sont rĂ©servĂ©s. Votreavis de dĂ©cĂšs avec les Pompes FunĂšbres Riviere Targat. L’avis de dĂ©cĂšs en ligne permet de consulter les annonces partout en France. Ainsi, quel que soit votre lieu de rĂ©sidence, vous pouvez consulter les avis de dĂ©cĂšs pris en charge par PrĂ©sentation de l'Ă©tablissement Quelles sont les informations pratiques Ă  connaĂźtre sur l’agence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves ? L’entreprise Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves est situĂ©e dans la ville de Dunkerque, dans le dĂ©partement du Nord 59. Elle possĂšde l’adresse suivante Boulevard Vauban, 59140 Dunkerque Les horaires d’ouverture sont Du lundi au Vendredi de 09h Ă  11h30 et 14h Ă  1800h Le samedi de 09h Ă  1130h Permanence dĂ©cĂšs 24/24h 7/7j Le gĂ©rant de l’agence est M. Emmanuel FOURMAUX Services de l'agence Quels services propose l’agence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves ? Les Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves accompagnent les familles de la meilleure maniĂšre possible pour les aider Ă  organiser les obsĂšques de leur proche. Dans ce cadre, elles proposent un certain nombre de prestations funĂ©raires, dont Les premiĂšres dĂ©marchesPrĂ©voyance obsĂšquesPrĂ©voyance obsĂšquesInhumation ou crĂ©mationRendre hommageCivil ou religieuxToilette mortuaireSoins de conservationAides au financementAvis de dĂ©cĂšs Quels produits propose l’agence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves ? Pour pouvoir organiser correctement des obsĂšques, il faut pouvoir utiliser certains produits funĂ©raires essentiels. Justement, l’agence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves propose aux familles les produits suivants MarbrerieFleurs artificiellesPlaques funĂ©rairesMonuments funĂ©rairesMonuments cinĂ©rairesIncontournablesUrnes funĂ©rairesJardiniĂšres Qu’est-ce qui distingue l’agence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves des autres ? L’agence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves s’est donnĂ©e pour mission de proposer le meilleur accompagnement possible aux familles confrontĂ©es Ă  la perte d’un proche. Cet accompagnement passe par l’organisation d’une cĂ©rĂ©monie 100% personnalisĂ©e type de cĂ©rĂ©monie religieuse, laĂŻque, pas de cĂ©rĂ©monie, musiques, cercueil, fleurs
 Tout est fait pour aider les familles Ă  rendre le meilleur hommage possible Ă  leur proche dĂ©funt. Transport dĂ©funt Accessoires funĂ©raires et urnes Organisation funĂ©raire Prestations en marbre Avis de dĂ©cĂšs en ligne Demande de devis en ligne Jours de permanence Corbillards Fournitures funĂ©raires cercueils, urnes Supply Personnel Items Services Transport de corps avant inhumation Prix moyen des obsĂšques dans le departement Tarifs moyens pour l'inhumation Voir le dĂ©tail Fermer Frais avancĂ©s pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le dĂ©tail DĂ©marches & formalitĂ©s 227 € Ouverture / fermeture caveau porte 483 € Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 € Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 € Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 € Personnel pour inhumation 96 € Prestations complĂ©mentaires optionnelles Voir le dĂ©tail MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 € Prestations courantes Prestations complĂ©mentaires optionnelles Frais avancĂ©s pour le compte de la famille CĂ©rĂ©monie funĂ©raire Frais de culte 215 € Porteurs 269 € MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 € Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 € DĂ©marches & formalitĂ©s DĂ©marches & formalitĂ©s 227 € Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 € Inhumation Ouverture / fermeture caveau porte 483 € Personnel pour inhumation 96 € Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 € Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 € Mise en biĂšre Mise en biĂšre 112 € Estimation moyenne 2776 € *sources Tarifs moyens pour la crĂ©mation Voir le dĂ©tail Fermer Frais avancĂ©s pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le dĂ©tail DĂ©marches & formalitĂ©s 227 € Dispersion des cendres 40 € Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 € Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 € Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 € Prestations complĂ©mentaires optionnelles Voir le dĂ©tail MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 € Prestations courantes Prestations complĂ©mentaires optionnelles Frais avancĂ©s pour le compte de la famille CrĂ©mation CrĂ©mation adulte 568 € Urne 89 € Dispersion des cendres 40 € CĂ©rĂ©monie funĂ©raire Frais de culte 215 € Porteurs 269 € MaĂźtre de cĂ©rĂ©monie 146 € Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 304 € DĂ©marches & formalitĂ©s DĂ©marches & formalitĂ©s 227 € Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 168 € Cercueil et Accessoires Capiton standard 87 € Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 669 € Mise en biĂšre Mise en biĂšre 112 € Estimation moyenne 2894 € *sources *sources Quels sont les tarifs moyens des obsĂšques dans le dĂ©partement du Nord ? Gardez bien Ă  l’esprit que les informations donnĂ©es dans les tableaux ci-dessus servent d’indication. Le prix des obsĂšques peut ĂȘtre modifiĂ© en fonction d’un certain nombre de facteurs, comme par exemple le nombre et la qualitĂ© des prestations funĂ©raires choisies par la famille, et les tarifs appliquĂ©s au sein de l’agence funĂ©raire l’État n’a pas de contrĂŽle sur les prix appliquĂ©s dans le funĂ©raire, ce qui laisse le champ libre aux agences. Vous dĂ©sirez connaĂźtre prĂ©cisĂ©ment le tarif d’obsĂšques personnalisĂ©es ? N’attendez plus et utilisez notre comparateur de devis en ligne, 100% gratuit et sans engagement ! Quels sont les moyens de paiement acceptĂ©s par l’agence de Pompes FunĂšbres Vanlaeres Yves ? L’agence Vanlaeres Yves accepte les rĂšglements en carte bleue, chĂšque et espĂšces. AccĂ©der Ă  l'Ă©tablissement Photos de l'Ă©tablissement Comparer les agences proches Pompes FunĂšbres Jean-Luc Macrez 96, rue du Gandspette, 62910 Éperlecques 12 avis Pompes FunĂšbres Deprez 69, rue du Vauxhall, 62100 Calais 1 avis Marbrerie RINGOT & Fils 93, rue des Forts, 59210 Coudekerque-Branche Service municipal des inhumations et exhumations 3 rue ,, 59350 Saint-Momelin Pompes FunĂšbres et Marbrerie HumiĂšres 17 bis, rue de Cassel, 59630 Bourbourg Thanatopraxie 94, rue des Lilas, 59850 Nieppe Avis des internautes 9 Les avis sont certifiĂ©s afin d'Ă©viter le trucage. Ils proviennent de personnes qui ont utilisĂ© nos services et sont passĂ©es par l'Ă©tablissement. Tous les avis positifs et nĂ©gatifs sont publiĂ©s. Si les notes sont bonnes, c'est que nous vous conseillons des prestataires de qualitĂ©. Si vous avez dĂ©jĂ  utilisĂ© nos services et ĂȘtes passĂ© par un Ă©tablissement, vous recevrez prochainement un email pour noter notre site ainsi que la prestation proposĂ©e par l’établissement. Attention, les dĂ©tails des notes ne sont calculĂ©s qu'Ă  partir des commentaires MPF Fermer François W. 30/01/2021 Nous remercions trĂšs chaleureusement toute l'Ă©quipe des pompes funĂšbres Vanlaeres pour leur humanitĂ©, leur Ă©coute, leurs conseils avisĂ©s, leur discrĂ©tion, leur dĂ©vouement et leur efficacitĂ© pour la prise en charges des obsĂšques de mon cette pĂ©riode trĂšs difficile lors de la perte brutale et inattendue d'un ĂȘtre cher, tout a Ă©tĂ© mis en Ɠuvre pour respecter tous nos souhaits dans le moindre un grand merci Ă  eux, en cas de besoin, n'hĂ©sitez pas Ă  vous tourner vers eux .... Fermer Nicole G. 01/12/2020 MadameNous vous remercions pour le professionnalisme que vous nous avez apportĂ© lors du dĂ©cĂšs de notre papa et mariCela s'est fait dans un trĂšs grand respect de votre part ainsi que le maĂźtre de cĂ©rĂ©monie et les porteursVous nous avez conseillĂ©, aidĂ© dans ce moment trĂšs difficiles avec patience et bienveillanceMerci Fermer Jay L. 01/12/2020 Nous avons Ă©tĂ© accompagnĂ©s du dĂ©but Ă  la fin suite au dĂ©cĂšs de notre maman. Une dame trĂšs professionnelle qui connait parfaitement son travail, disponible, Ă  l'Ă©coute et qui a su nous guider dans ce moment extrĂȘmement douloureux oĂč nous sommes complĂštement perdus. Tout s'est dĂ©roulĂ© comme prĂ©vu de l'Ă©glise au cimetiĂšre. Toute l'Ă©quipe, des porteurs jusqu'au maĂźtre de cĂ©rĂ©monie, a Ă©tĂ© bienveillante. Un grand merci de la part des enfants de Mme Arlette HEDEL vve ZIANE Derniers commentaires François W. 30/01/2021 Nous remercions trĂšs chaleureusement toute l'Ă©quipe des pompes funĂšbres Vanlaeres pour leur humanitĂ©, leur Ă©coute, le... Voir plus Nicole G. 01/12/2020 MadameNous vous remercions pour le professionnalisme que vous nous avez apportĂ© lors du dĂ©cĂšs de notre papa et mariCe... Voir plus Jay L. 01/12/2020 Nous avons Ă©tĂ© accompagnĂ©s du dĂ©but Ă  la fin suite au dĂ©cĂšs de notre maman. Une dame trĂšs professionnelle qui connait... Voir plus JI1d.